Nan mais voilà quoi.
A posteriori, on a sans doute été trop indulgent envers l'adaptation de Voyage au centre de la terre sorti il y a quatre ans avec Brendan Fraser, probablement parce qu'il s'agissait du début de la vague des films en 3D. Déjà à l'époque, on ne se faisait pas d'illusions sur ce qui restait en gros un pur film d'exploitation, semblablement mis en chantier uniquement pour profiter du relief et donc dénué de prétentions.
En troquant le bovin et mollasson Brendan Fraser pour le toujours aussi charismatique Dwayne Johnson, cette suite s'acquiert un énorme quota sympathie, auquel contribue également Michael Caine (par contre, carton rouge à Luis Guzman en comic relief embarassant). Johnson est particulièrement génial dans deux modes diamétralement opposés : le badass ultime (ex : Fast Five) et l'auto-dérision (ex : Be Cool). Ici, il est clairement dans la deuxième catégorie, donnant notamment naissance à deux séquences improbablement hors sujet et objectivement débiles (il fait danser ses pecs et fait rebondir des baies dessus et plus tard il chante en jouant du ukulélé), mais la démarche est tellement assumée que cela en devient hilarant.
Bénéficiant d'un plus gros budget, ce second volet peut se permettre également d'élargir le scope de l'aventure, proposant entre autres deux courses-poursuites avec des créatures littéralement plus grandes que nature. Le gros atout du film est de ne jamais perdre de temps. Tout s'enchaîne très vite, qu'il s'agisse de codes à décrypter, de cartes à déchiffrer, d'événements à interpréter... En fait, ça va presque trop vite, un côté un peu je-m'en-foutiste dans l'écriture qui jure dès lors que le récit essaie de donner dans le développement de thématiques, mais ça témoigne surtout d'un film qui veut faire plaisir au public, la 3D en tête, osant un crossover de références diégétisées assez amusant jusqu'à un épilogue au teasing jouissif pour l'hypothétique suite.
En tout cas, si Johnson, carrément producteur ici, rempile, moi j'achète.
3,5/6