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The Grey (Joe Carnahan, 2012)
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Auteur:  Film Freak [ 26 Jan 2012, 23:54 ]
Sujet du message:  The Grey (Joe Carnahan, 2012)

Tortueux parcours que celui de Joe Carnahan, apparu sur le devant de la scène avec un polar indé, Narc, qui lui aura ouvert les portes d'Hollywood, donnant naissance à une flopée de projets jamais concrétisés (Mission : Impossible 3, Bunny Lake is Missing), certains qu'il se traîne encore (Killing Pablo, White Jazz), mais ne lui permettant jamais d'exploser.
Ses deux autres films, Smokin' Aces et L'Agence tous risques, sont très sympas, mais le premier se perd un peu dans ses délires trash à multi-persos tandis que le second manquait un peu d'ambition. Et les deux manquent de la maturité qu'on était en droit d'espérer à ses débuts. La pauvre, il tente le blockbuster mais le film se plante au box office.

Et en fin de compte, c'est sans doute la meilleure chose qui pouvait lui arriver.
Avec The Grey, Carnahan retrouve les qualités de Narc : un récit simple, noir, introspectif, articulé principalement autour d'un seul protagoniste, mature et réaliste.
Il ne faut pas se fier à l'affiche ou à la bande-annonce ou au titre français, on est pas dans un "Taken avec des loups" où Neeson en mode "2e partie de carrière/je ne joue plus que des vieux badass" se tatanne contre des bêtes avec des mignonnettes brisées entre les doigts. Ce n'est pas du tout représentatif du film, qui commence par une intro étonnante, portée par la voix off envoûtante du personnage, avec une photographie de la nuit qui me rappellerait presque Drive, en plus "gritty", en plus réaliste.
En effet, Carnahan renoue non seulement avec le fond mais également avec la forme de Narc, caméra à l'épaule et image granuleuse, choix d'autant plus efficace qu'il permet d'ancrer un récit de série B dans une certaine réalité malgré ses écarts de crédibilité (les loups du film ne se comportent pas comme des vrais loups mais après tout, le requin de Jaws non plus).

La mise en scène de Carnahan est d'autant plus épatante qu'il change complètement de registre, abandonnant ses flics et agents gouvernementaux et le décor urbain pour une bande d'ex-taulards ouvriers perdu dans les montagnes enneigées, enchaînant l'exposition spleen avec un crash aérien à glacer le sang et pour donner carrément dans le film d'horreur par la suite. Le film est bourré d'idées dans la manière de filmer les loups, alternant habilement images de synthèse et animatroniques (ou vrais loups?), et jouant souvent la suggestion, parfois de manière classique mais surnaturelle (les yeux dans le noir) et parfois de manière plus originale (la buée).
Du point de vue du survival, le film est rondement mené.

C'est aussi par cet aspect-là qu'il pèche, notamment dans le deuxième acte, lorsque certains archétypes et stéréotypes du genre se font trop ressentir avec cette équipée composée d'un leader mystérieux, d'une forte tête qui cherche la merde, d'un petit rigolo et d'un croyant. Toutefois, on oubliera ces légers bémols pour saluer le travail effectué d'un point de vue thématique, sur la question de la foi justement. J'ai flippé un moment que l'ouvrage tombe éventuellement dans la bondieuserie rédemptoriste lourdingue tant le scénario semble s'acheminer vers ça, notamment lors d'une scène-clé sur la fin, mais je fus très agréablement surpris de voir qu'il n'en était rien. Au contraire.
Je n'irai pas jusqu'à dire qu'il s'agit d'un film athée mais Carnahan a l'intelligence de n'offrir aucune réponse, à l'inverse de bien des films à la thématique similaire (salut Signs, ça va?).

J'attendais un simple survival badass et j'ai été impressionné de découvrir une histoire humaine avec du coeur.
Le teaser m'avait déjà surpris et mis la puce à l'oreille et le film confirme : à l'issue de la projection, la scène la plus mémorable ne comprend pas de loup mais le discours d'un homme essayant d'en calmer un autre, sur le point de mourir.

Sans doute le meilleur film de Joe Carnahan.

4,5-5/6

Auteur:  JeeB [ 28 Jan 2012, 10:15 ]
Sujet du message:  Re: The Grey (Joe Carnahan, 2012)

yep mon attente n°1 du moment, les échos sont tous très bons

Auteur:  DPSR [ 21 Fév 2012, 22:47 ]
Sujet du message:  Re: The Grey (Joe Carnahan, 2012)

J'entends bien ce que dit Freak mais ce ne sera pas encore pour cette fois que je vais finir emballé par le cinéma de Carnahan. Au-delà d'un slasher avec des loups qui finit par devenir un peu mécanique, la dimension crépusculaire entre le survival en nature hostile et ses scènes d'accompagnement vers la mort sont gâchées par un tas de petites scories qui parasitent la noirceur voulue, allant du catalogue d'archétypes de personnages au gros running flash-back débile
de la femme super canon alanguie sur son lit avec son Don't be afraid alors qu'on veut nous la vendre à l'article de la mort


2/6

Auteur:  JeeB [ 01 Mar 2012, 00:07 ]
Sujet du message:  Re: The Grey (Joe Carnahan, 2012)

Totalement bluffé par le film et pas l'ombre d'une déception pour moi.
Joe Carnahan nous offre le survival ultime au coeur de l'humain et de la foi et Liam Neeson est tout simplement impérial et magnétise l'image par sa présence et sa voix. C'est prenant, profond et jamais caricatural. 6/6
PS :Il faut noter la bêtise de la BA qui vend un film qui n'existe pas.

Auteur:  Ozymandias [ 03 Mar 2012, 13:40 ]
Sujet du message:  Re: The Grey (Joe Carnahan, 2012)

Un aspect cheap dans les animatroniques, et certains plans composites moches m'ont fait sortir du film. C'est con de laisser un budget pêcher comme ça, j'aurais aimé que ça ne se voit pas. C'est aussi complètement idiot de faire la bande annonce d'un film qui n'existe pas vraiment, qui est presque plus un drame qu'un survival. Mais ça donne une bonne surprise, parce qu'il n'y a rien de mieux que des histoires d'hommes survivants autour d'un feu dans le blizzard. On sent aussi le sujet cathartique pour Neeson, veuf. Typiquement le film que je vais conseiller à tous ceux qui ne vont refuser d'aller le voir en découvrant l'affiche et le titre français.

4/6

Auteur:  Gounou [ 04 Mar 2012, 10:52 ]
Sujet du message:  Re: The Grey (Joe Carnahan, 2012)

A la fois bonne surprise et petite déception.
A la base je ne misais pas spécialement sur ce film, tel que vendu par sa bande-annonce... puis les premiers échos ont m'ont alerté d'un probable retour aux affaires d'un Carnahan que j'avais apprécié pour son premier film, sous forte influence certes, mais solide dans ses développements et à la mélancolie ambiante plutôt bien gérée (dans mon souvenir tout du moins).
Or ici, la force d'évocation du film se déploie plus volontiers (et véritablement) dans des moments de pur mise en scène isolés que dans un ensemble que je trouve, malgré l'originalité du postulat - film de genre détourné en drame -, plombé par les lourdeurs et maladresses d'un scénario trop soucieux d’emboîter tous ses petits éléments, en en perdant aucun en route (et comment le pourrait-on ? Ils nous sont ressortis toutes les 15 minutes)... c'est là que je rejoins un peu le commentaire de DSPR, sans pour autant considérer que le film s'en trouve ruiné, mais quand même... les flashbacks, les visions, la lettre, les porte-feuilles, tous ces éléments qui font le corps et le coeur d'un film qui aurait d'ailleurs très bien pu se passer de montrer les loups (et y aurait gagné !), bien dosés, aurait pu véhiculer en sourdine la portée métaphysique que recherche Carnahan en confrontant ces hommes à l’imminence de la mort. Mais il le fait d'une façon tellement pataude et en usant de codes formels tellement éculés que ça ne fonctionne finalement que de façon partielle
(Ex : la fin de Dermot Mulroney aurait pu s'arrêter à cette belle image de lui à l'avant plan, net, et de la silhouette de sa fille, floue à l'arrière-plan au-dessus de sa tête... mais non, il FAUT absolument qu'il illustre littéralement le souvenir précédemment narré en la faisant lui chatouiller le visage avec ses cheveux pendant qu'il gémit "ma petite fille..."... pfiou...)

C'est dommage encore une fois car les meilleurs moments (le crash, les moments de fuite, les arbres, les torrents,
la fin de Diaz
) montrent bien que Carnahan n'est pas un metteur en scène en bois et qu'avec un bon dégraissage aux entournures, il pourrait aspirer à briller "par le vide" comme l'ont fait avant lui Carpenter ou McTiernan, qu'on ne peut s'empêcher de se remémorer ici et là. Ah oui ! Et Liam Neeson est superbe de présence.

3/6

Auteur:  Art Core [ 04 Mar 2012, 21:10 ]
Sujet du message:  Re: The Grey (Joe Carnahan, 2012)

Très déçu pour ma part alors que c'était le film parfait pour moi. J'adore les survivals en mode Bear Grylls et j'étais déjà tout acquis au film en rentrant dans la salle.
Mais là où je m'attendais à un film bien sec, bien dark, bien violent je me retrouve avec un film qui s'échappe dès qu'il peut de son sujet principal (le froid, les loups, la faim) pour verser dans du drame de pacotille à base d'effets ringards de flash-back, de traumas grossiers et de discussions métaphysico pouët-pouët. Peu aidé par un cast transparent Liam Neeson fait ce qu'il peut dans un rôle un peu caricatural. Je suis également assez dubitatif sur les quelques scènes d'action franchement mal montées (notamment la scène de la rivière, filmée de manière hystérique sans vraiment nous faire ressentir quoi que ce soit).

Reste quelques très belles scènes
La scène où Neeson aide un mec à mourir, très fort. Le crash plutôt bien foutu. La fin de Diaz aussi, terrible même si une fois de plus trop bavarde, trop explicative.
mais au final j'ai l'impression d'un film très bancal qui n'a pas vraiment su choisir entre un simple men vs wolves badass et un film plus profond où l'on en appelle à la Foi, aux souvenirs etc... Très bonne BO par contre.

Mais rien qu'en comparant avec The Way Back de Peter Weir, on réalise un peu comment l'un insert ses problématiques au sein même des questionnements des personnages qui n'ont qu'un seul objectif : la survie là où l'autre les confronte sans vraiment qu'ils interagissent.
Et puis j'avoue ne pas avoir du tout accroché au parti-pris de la fin, même si je le comprends.

3/6

Auteur:  Art Core [ 04 Mar 2012, 21:16 ]
Sujet du message:  Re: The Grey (Joe Carnahan, 2012)

J'apprends en me baladant sur un autre forum qu'il y a justement quelque chose après le générique de fin :
apres le generique on a un pti travelling ou on voit le loup alpha , mort , allonger sur sont flanc , et liam qui respire toujour avec sa tete qui se repose sur le corps du loup .... voila c est tout , mais du tout j imagine que carnahan veut nous dire autre chose que le simple fait que liam "gagne" le combat et bute le chef des loups ....

Auteur:  Qui-Gon Jinn [ 06 Mar 2012, 09:55 ]
Sujet du message:  Re: The Grey (Joe Carnahan, 2012)

Le film de la réconciliation avec Carnahan, dix ans après NARC, mais surtout dix ans après TICKER. Parce qu'entre temps, les films blagues sous amphét genre SMOKIN ACES ou les blockbusters décomplexés à la THE A-TEAM ça me semblait pas correspondre à ce qu'on avait cru voir en lui au début.

Ca reste un poil prétentieux par moments (certains petits flash-backs, des petites répliques où le cinéaste essaie maladroitement d'élever trop haut son sujet), mais dans l'ensemble y a un vrai sérieux et une vraie classe dans le portrait de Neeson.

J'adore le début notamment, cette intro elliptique, et en même temps hyper cash. Y a des moments comme ça assez inspirés, où Carnahan étire les moments (la mort du mec dans l'avion au début, la scène où Hernandez s'assied sur la buche pendant 1000 ans...). J'aime bien.

Je suis moins fan des personnages secondaires sinon. Mais en tout cas ça tient la route.

Auteur:  deudtens [ 11 Mar 2012, 02:21 ]
Sujet du message:  Re: The Grey (Joe Carnahan, 2012)

Film étonnant je trouve. Tout le long c'est un peu sur des rails, un peu répétitif, un peu monocorde.
Les mecs marchent pendant 2 heures, et toutes les 15 minutes t'as un loup qui vient croquer celui qui est à la traine.
Et puis t'as la dernière scène qui arrive et qui m'a fait jouir. Et du coup je vois tout le film différemment. Ca tue.

Art Core a écrit:
J'apprends en me baladant sur un autre forum qu'il y a justement quelque chose après le générique de fin :
apres le generique on a un pti travelling ou on voit le loup alpha , mort , allonger sur sont flanc , et liam qui respire toujour avec sa tete qui se repose sur le corps du loup .... voila c est tout , mais du tout j imagine que carnahan veut nous dire autre chose que le simple fait que liam "gagne" le combat et bute le chef des loups ....


C'est mieux que ça : c'est un plan de 2-3 secondes sur le ventre du loup apparemment à terre. On ne voit pas Neeson.


A part ça, c'est quand même scandaleux cette bande annonce putain.
On te montre les derniers plans merde.

Et sinon, c'est quoi cette scène de la falaise ? Je comprends pas comment le gars qui saute a pu réussir. Et je trouve les incrustations foireuses à ce moment. Si on rajoute le coup de la corde faite de vêtements, ça fait beaucoup de couleuvres à avaler pour une seule scène, alors que sur le papier c'était trop ma came.


5/6

Auteur:  Qui-Gon Jinn [ 11 Mar 2012, 10:11 ]
Sujet du message:  Re: The Grey (Joe Carnahan, 2012)

deudtens a écrit:
C'est mieux que ça : c'est un plan de 2-3 secondes sur le ventre du loup apparemment à terre. On ne voit pas Neeson.


Mais si, on voit la tête de Neeson, de dos, posée sur le corps du loup, avec le loup qui respire encore... mais peut-être que Neeson aussi.

Auteur:  karateced [ 15 Mar 2012, 11:34 ]
Sujet du message:  Re: The Grey (Joe Carnahan, 2012)

Bonne surprise, je ne sais pas pourquoi mais j'avais totalement oublié de lire/voir quoi que ce soit sur le film. Donc il était dispo hier sur le net, et j'ai pu le rattraper. Franchement, bonne surprise, étonnante, prenante, flippante. Liam est parfait comme d'hab, rien à dire, le reste aussi. Vraiment bon.
5/6

Auteur:  Film Freak [ 16 Mar 2012, 00:10 ]
Sujet du message:  Re: The Grey (Joe Carnahan, 2012)

Revu ce soir, encore plus pris dans l'émotion de cette expérience viscérale. Vrai film.

Auteur:  deudtens [ 16 Mar 2012, 08:50 ]
Sujet du message:  Re: The Grey (Joe Carnahan, 2012)

Oui, le film vieillit très bien dans ma tête, et j'ai envie de le revoir.

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