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Panic Room (David Fincher, 2002)
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Auteur:  Film Freak [ 11 Déc 2011, 00:17 ]
Sujet du message:  Panic Room (David Fincher, 2002)

D'un point de vue théorique, j'ai toujours trouvé cet exercice de style vraiment intéressant, avec cette caméra rendue omnipotente par la technologie numérique, imposant la supériorité du dispositif cinématographique sur le récit, les personnages, le décor, etc. La caméra va partout, dans l'anse de la cafetière, entre des barreaux, à travers les murs, dans la serrure, alors que les personnages sont coincés, doivent galérer pour aller d'un point à l'autre, ne peuvent pas pénétrer la pièce qu'ils veulent, évoluent maladroitement à travers la maison labyrinthique.
Le Pingouin avait très justement fait cette remarque sur la nécessité pour la protagoniste de se réapproprier ce décor - encore une fois une extension du personnage - et ce récit, en détruisant les caméras de surveillance, symboliques, tuant le démiurge qui domine le film. Une fois de plus, ça parle de cinéma tout le long. Et c'est un de ces films qui témoigne d'une foi absolue dans le pouvoir de ses images. Il suffit de voir l'incroyable séquence entièrement au ralenti où la mère sort de la panic room pour aller chercher son téléphone. La tension est PALPABLE.
A ce niveau-là, c'est vraiment super couillu. Ça n'a honte de rien, c'est jusqu'au-boutiste (la cafetière, répétons-le). Je trouve ça passionnant, sidérant, d'avoir réussi à exploiter le matériau de base (un scénario carré, comme sait les écrire David Koepp, mais qui n'invente pas l'eau chaude quoi), sorte de Maman j'ai raté l'avion adulte, super claustro et parano, qui peut alors se targuer d'être une parabole sur l'insécurité (coïncidence très à-propos du 11 septembre survenu avant la sortie).

Après, même si l'on retrouve certaines récurrences thématiques du cinéaste, notamment dans le parcours du perso donc, je trouve tout de même l'ouvrage moins riche dans le fond comparé au reste de sa filmo. Formellement et théoriquement, ça déglingue cela dit.

5/6

Auteur:  JCPJC [ 01 Aoû 2013, 13:15 ]
Sujet du message:  Re: Panic Room (David Fincher, 2002)

Un film décevant. On passe sans arrêt entre la Panic Room et le reste de la maison, ce qui fait perdre le sentiment d'enfermement qui devrait créer l'angoisse. En plus, les cambrioleurs sont plus drôles que menaçants et, malgré de bons acteurs, les personnages sont creux. L'idée était intéressante mais le résultat n'est pas à la hauteur, le huis-clos ne suffit pas à enlever l'impression de regarder un mauvais film d'action. Le bon point: une atmosphère et une image soignées par le talent de David Fincher.

Auteur:  Mr Chow [ 01 Aoû 2013, 13:33 ]
Sujet du message:  Re: Panic Room (David Fincher, 2002)

JCPJC a écrit:
il se heurte d’emblée aux murs de l’imprenable forteresse


Ça va être ton cas avec le forum aussi je pense :)

Auteur:  Abyssin [ 01 Aoû 2013, 13:58 ]
Sujet du message:  Re: Panic Room (David Fincher, 2002)

Salut, intéressante critique et joli premier message.
Pas vu le film mais c'est une critique qu'on ressort souvent sur ce film :bel objet virtuose mais creux. Il faudrait que je me le fasse un jour également avec The Game.

Auteur:  Tetsuo [ 01 Aoû 2013, 14:02 ]
Sujet du message:  Re: Panic Room (David Fincher, 2002)

Mr Chow a écrit:
JCPJC a écrit:
il se heurte d’emblée aux murs de l’imprenable forteresse


Ça va être ton cas avec le forum aussi je pense :)


Lol

Auteur:  Tom [ 01 Aoû 2013, 14:14 ]
Sujet du message:  Re: Panic Room (David Fincher, 2002)

C'est bien ce texte, mais c'est un peu dommage de n'en faire qu'un lien vers la critique complète de ton site.

Bienvenue !

Auteur:  Mayouta [ 01 Aoû 2013, 14:32 ]
Sujet du message:  Re: Panic Room (David Fincher, 2002)

Ta critique met en lumière des éléments que j'avais complètement zappé
Et oui c'est vrai, bienvenue à toi

Auteur:  Kost [ 01 Aoû 2013, 15:38 ]
Sujet du message:  Re: Panic Room (David Fincher, 2002)

La caméra qui se cherche elle-même, intéressant.


JCPJC a écrit:
le spectateur aura bien du mal à reconnaître le thriller claustrophobe et asphyxiant que promettaient le synopsis et la bande-annonce.


Pour le coup le spectateur c'est juste toi même :wink:

Quand j'ai découvert ce film, le côté claustro et angoissant ont bien marché sur moi !


JCPJC a écrit:
Pour accéder à cet affranchissement par la force, il fallait un peu de sang et de larmes. Triste morale.


C'est juste la vie symboliquement. Puis cet affranchissement ne se fait pas par la force, mais dans un coup du destin... Les personnages devaient peut être passer par là pour s'émanciper...

Auteur:  Mr Chow [ 01 Aoû 2013, 15:45 ]
Sujet du message:  Re: Panic Room (David Fincher, 2002)

JCPJC, Pourquoi cette expression "je critique pas je constate"?

Auteur:  Mayouta [ 01 Aoû 2013, 16:15 ]
Sujet du message:  Re: Panic Room (David Fincher, 2002)

Mr Chow a écrit:
JCPJC, Pourquoi cette expression "je critique pas je constate"?


Ah, bonne question en effet.

Auteur:  JCPJC [ 03 Aoû 2013, 13:53 ]
Sujet du message:  Re: Panic Room (David Fincher, 2002)

Merci pour les messages de bienvenue!

Auteur:  Puck [ 28 Jan 2015, 17:55 ]
Sujet du message:  Re: Panic Room (David Fincher, 2002)

Film Freak a écrit:
D'un point de vue théorique, j'ai toujours trouvé cet exercice de style vraiment intéressant, avec cette caméra rendue omnipotente par la technologie numérique, imposant la supériorité du dispositif cinématographique sur le récit, les personnages, le décor, etc. La caméra va partout, dans l'anse de la cafetière, entre des barreaux, à travers les murs, dans la serrure, alors que les personnages sont coincés, doivent galérer pour aller d'un point à l'autre, ne peuvent pas pénétrer la pièce qu'ils veulent, évoluent maladroitement à travers la maison labyrinthique.
Le Pingouin avait très justement fait cette remarque sur la nécessité pour la protagoniste de se réapproprier ce décor - encore une fois une extension du personnage - et ce récit, en détruisant les caméras de surveillance, symboliques, tuant le démiurge qui domine le film. Une fois de plus, ça parle de cinéma tout le long. Et c'est un de ces films qui témoigne d'une foi absolue dans le pouvoir de ses images. Il suffit de voir l'incroyable séquence entièrement au ralenti où la mère sort de la panic room pour aller chercher son téléphone. La tension est PALPABLE.
A ce niveau-là, c'est vraiment super couillu. Ça n'a honte de rien, c'est jusqu'au-boutiste (la cafetière, répétons-le). Je trouve ça passionnant, sidérant, d'avoir réussi à exploiter le matériau de base (un scénario carré, comme sait les écrire David Koepp, mais qui n'invente pas l'eau chaude quoi), sorte de Maman j'ai raté l'avion adulte, super claustro et parano, qui peut alors se targuer d'être une parabole sur l'insécurité (coïncidence très à-propos du 11 septembre survenu avant la sortie).

Après, même si l'on retrouve certaines récurrences thématiques du cinéaste, notamment dans le parcours du perso donc, je trouve tout de même l'ouvrage moins riche dans le fond comparé au reste de sa filmo. Formellement et théoriquement, ça déglingue cela dit.

5/6


Film que je n'avais pas revu depuis sa sortie et que j'ai rematé aujourd'hui parce que c'est le seul Fincher que mon daron n'avait pas vu.

Ce qu'apprécie Film Freak ici sont pour moi les "faiblesses" du film dans le sens où j'ai trouvé le film totalement inconséquent dans son exercice de style et que les effets de la caméra qui s'introduit numériquement partout sont pour moi un des trucs qui m'ont sorti en permanence du film.

C'est son film qui fait le plus "film de clipeur" en fait, et ces trucs là me rappellent en permanence à quel point cette tension est artificielle. Théoriquement, c'est intéressant, mais en pratique, ça n'a absolument pas fonctionné sur moi.

Un autre truc sur lequel le film ne m'a pas tant touché que ça, c'est sur le destin de ses personnages en qui j'ai eu du mal à m'identifier.

Reste quelques moments bien tendus, des acteurs et actrices au poil, une utilisation de la lumière surprenante pour un Fincher, et une réa souvent carrée.

4/6, et le moins bon Fincher pour moi avec Alien 3.

Auteur:  Mickey Willis [ 27 Déc 2023, 09:49 ]
Sujet du message:  Re: Panic Room (David Fincher, 2002)

Je me refais les films de Fincher actuellement, et je revois tout sans grande surprise, conforme à l'image que j'en avais.

Par exemple j'ai toujours cette impression d'être passé à côté d'un film énorme avec Fight Club, et à chaque fois que je le revois je trouve ça encore plus vain que la dernière fois...

J'ai voulu redonner une chance à Panic Room également que j'avais vu une seule fois, et j'accroche juste pas en fait. Je trouve le film un peu bête: personnages ultra stéréotypés, humour un peu naze, pas assez de matière pour en faire un film de 2 heures. Ce que je trouve le plus frappant c'est la non existence
de l'arc du couple. Le mari vient et se fait défoncer bien salement par les voleurs et tout le monde s'en tappe, limite il se fait engueuler par Jodie Foster et en tous cas elle ne vérifie à aucun moment comment il va, même quand il est laissé pour mort sur le lit...
A cette image, j'ai l'impression que tout dans le film est purement fonctionnel, sans forcément bien fonctionner.

2/6.

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