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Chez Gino (Samuel Benchetrit, 2011)
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Auteur:  Cosmo [ 17 Fév 2011, 16:07 ]
Sujet du message:  Chez Gino (Samuel Benchetrit, 2011)

Samuel Benchetrit partage avec quelques autres réalisateurs français (Mabrouk el Mechri notamment, mais aussi les réalisateurs de Narco) une vraie générosité renforcée par un foisonnement d'idées qu'ils couchent sur le papier au petit bonheur la chance, le tout pimenté d'une cinéphilie plus ou moins bien digérée. Cela donne un cinéma original, plus (J'ai toujours rêvé d'être un gangster, JCVD) ou moins réussi. De Benchetrit, j'avais apprécié le premier film (Janis et John, un essai drôle avec une bonne direction d'acteurs) tout en déplorant le défaut principal : noyé sous les idées, le film ne tient pas la route plus de 30 minutes, bifurque dans tous les sens, et contient 3 ou 4 films en un.

Chez Gino ne manque pas à la règle : alternant les pures moments de bonheur, cherchant la petite phrase culte avec plus ou moins de réussite, réussissant à faire rire sincèrement par moment, le film emprunte une route, puis une autre, puis une autre, sans jamais qu'on pige bien où ça nous mène. Il suffit de prendre le pitch pour se rendre compte du nombre de couches :

Gino, fils de mafieux installé depuis trente ans à Bruxelles, tient une pizzéria achetée avec les économies de son épouse Simone. Devant la concurrence (10 pizzérias ouvertes dans le quartier en dix ans), son restaurant perd des clients.

Ca, c'est la meilleure partie. Ca dure 15 minutes, c'est drôle, rythmé, très bien joué (Mouglalis excellente dans un rôle comique) et très influencé par la comédie italienne. Benchetrit ose un tas de trucs, et malgré certains défauts, il y a matière à un vrai bon truc, prévisible, mais source de gags : le restaurateur qui fait appel à ses origines mafieuses pour défendre son resto.


Sa vie est bouleversée par la nouvelle de la mort prochaine de son oncle d’Italie, un parrain de la mafia rendu milliardaire par ses activités illicites. Une grosse part d’héritage est promise à Gino. Seul hic, il lui faut pour la toucher, prouver à son oncle, qu’il est bien devenu, comme il le lui a raconté, un redoutable parrain régnant sur toutes les pizzérias parisiennes.

Hop, alors que développer le pitch du premier quart d'heure aurait suffit, Benchetrit en rajoute une couche avec cette histoire d'oncle et d'héritage. A la rigueur, on se dit pourquoi pas, les deux histoires parallèles (défense du restaurant // oncle mafieux) peuvent se compléter.


Gino commande alors à un réalisateur, un documentaire sur lui et sa famille censé les présenter comme des truands de grande envergure.

Là ça vire dans le n'importe quoi. En soit, l'idée n'est pas mauvaise, et elle contient suffisamment de gags pour être drôle. Mais elle est mal exploitée (certains gags à faire ne sont pas faits), et surtout elle pourrait suffir pour un seul film. Parfois on se croit dans Soyez sympas rembobinez sauf que ça ne tient jamais la route. On a droit au système D, à l'équipe de paquatous qui jouent les faux gangsters, à l'équipe technique bidon...


Seulement le tournage ne se passe pas tout à fait comme prévu, sa famille se rebelle, l’équipe se montre récalcitrante aux ordres de Gino qui a tendance à se prendre pour son personnage et quand un vrai mafieux, persuadé qu’il a affaire à un nouveau concurrent s’en mêle, c’est la panique.

Il manquait plus que le vrai mafieux, qui débarque dans l'histoire n'importe comment. Heureusement, Sergi Lopez est excellent dans le rôle, et sa confrontation avec Mouglalis donne une scène géniale.


Chaque partie est variablement réussie, mais il y a suffisamment d'idées pour maintenir l'attention. Mais Benchetrit devrait les canaliser, ses idées, se fixer une ligne directrice, et arrêter de se disperser. On sent bien le mec qui a un tas de choses à dire (il est romancier, auteur de théâtre, scénariste, réalisateur...), qui nous assène même un discours bien naïf sur le cinéma (vu qu'il joue en plus le réalisateur du documentaire en question, la mise en abîme est facile), mais c'est trop - et encore, pour ne pas spoilier, je n'ai pas parlé de la couche finale. Dommage car il y a vraiment de belles choses et il reste un réalisateur à suivre.

3/6

Auteur:  Film Freak [ 17 Fév 2011, 16:15 ]
Sujet du message:  Re: Chez Gino (Samuel Benchetrit, 2011)

Cosmo a écrit:
Samuel Benchetrit partage avec quelques autres réalisateurs français (Mabrouk el Mechri notamment, mais aussi les réalisateurs de Narco)

Ok, y a Van Damme dans le film, c'est ça?

Citation:
Gino commande alors à un réalisateur, un documentaire sur lui et sa famille censé les présenter comme des truands de grande envergure.

Là ça vire dans le n'importe quoi.

Lol.

Citation:
l'équipe de paquatous

De quoi?

Citation:
Seulement le tournage ne se passe pas tout à fait comme prévu, sa famille se rebelle, l’équipe se montre récalcitrante aux ordres de Gino qui a tendance à se prendre pour son personnage et quand un vrai mafieux, persuadé qu’il a affaire à un nouveau concurrent s’en mêle, c’est la panique.

C'est vrai que découpé comme ça, ça a l'air bordélique.

Auteur:  Cosmo [ 17 Fév 2011, 16:18 ]
Sujet du message:  Re: Chez Gino (Samuel Benchetrit, 2011)

Citation:
Citation:
l'équipe de paquatous

De quoi?


De pakistanais !

Auteur:  Film Freak [ 17 Fév 2011, 16:21 ]
Sujet du message:  Re: Chez Gino (Samuel Benchetrit, 2011)

Cosmo a écrit:
Citation:
Citation:
l'équipe de paquatous

De quoi?


De pakistanais !

Lol c'est bien ce que je pensais, des pakatous donc. Pas des paquatous. Ca s'écrit pas Paquistan.

Bon on va pas en faire tout un pataquès.

Auteur:  Cosmo [ 17 Fév 2011, 16:22 ]
Sujet du message:  Re: Chez Gino (Samuel Benchetrit, 2011)

Film Freak a écrit:
Lol c'est bien ce que je pensais, des pakatous donc. Pas des paquatous. Ca s'écrit pas Paquistan.


Tu sais, depuis que j'ai été enlevé par un extra-terrestre, je ne sais plus parler français.

Auteur:  Marlo [ 17 Fév 2011, 16:23 ]
Sujet du message:  Re: Chez Gino (Samuel Benchetrit, 2011)

J'avais vraiment détesté J'ai toujours rêvé d'être un gangster, pire film de l'année 2007 avec "Vinyan" pour moi. Archi-poseur (et fier de l'être), crétin et creux, ne stimule ni la tête ni le cœur. Je m'étais rendu compte que Benchetrit est un mec sans vécu et sans personnalité qui n'a probablement rien d'intéressant à dire, et qui fait du cinéma simplement parce qu'il faut bien faire quelque chose et parce qu'il en a la possibilité.

Auteur:  Film Freak [ 17 Fév 2011, 16:24 ]
Sujet du message:  Re: Chez Gino (Samuel Benchetrit, 2011)

Cosmo a écrit:
Film Freak a écrit:
Lol c'est bien ce que je pensais, des pakatous donc. Pas des paquatous. Ca s'écrit pas Paquistan.


Tu sais, depuis que j'ai été enlevé par un extra-terrestre, je ne sais plus parler français.

Arrête j'ai mal quand j'y repense.

Auteur:  Cosmo [ 17 Fév 2011, 16:41 ]
Sujet du message:  Re: Chez Gino (Samuel Benchetrit, 2011)

Marlo a écrit:
un mec sans vécu et sans personnalité qui n'a probablement rien d'intéressant à dire, et qui fait du cinéma simplement parce qu'il faut bien faire quelque chose et parce qu'il en a la possibilité.


Qu'il n'ait pas grand chose à dire, c'est possible. Par contre, il a le désir d'en donner. Je ne vois pas chez lui un auteur, je pense en revanche qu'il a un tas de références (qui, pour une fois, ne se limitent pas à du Tarantino/Scorsese) et un désir de livrer une comédie grand public exigeante. Je parlais de Narco un peu plus haut, c'est un peu le même genre : un film pas forcément réussi (quoi qu'il se revoit bien), mais fourmillant d'idées, au pitch intéressant, jamais vraiment ennuyeux. C'est bien qu'un cinéma comme celui-là existe en France. J'aimerais juste que ça donne de meilleurs films que Mon idole, Janis et John, Narco, et Cie. A mes yeux, le seul réussi reste JCVD justement parce que le réalisateur ne part pas dans tous les sens : on aime ou pas, mais le film est très homogène, très construit.

Auteur:  Delmore [ 23 Jan 2012, 23:35 ]
Sujet du message:  Re: Chez Gino (Samuel Benchetrit, 2011)

Ce qui est drôle, c'est les 10 premières minutes et le gag du verre/miroir cassé. Quand le film assume son humour absurde, ça passe bien.
Mais ces flash-backs avec un filtre jaunâtre qui font "Trafic" et la fin, c'est pas possible. Et Mouglalis doit être vraiment accro pour accepter des rôles pareils et d'être dirigée comme ça...
2/6 parce que les moments complètement cons sont vraiment complètement cons...

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