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MessagePosté: 07 Jan 2024, 00:48 
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Quand Priscilla rencontre Elvis, elle est collégienne. Lui, à 24 ans, est déjà une star mondiale. Depuis une base militaire allemande jusqu'au domaine de rêve Graceland, l'histoire de la longue cour et du mariage mouvementé d'Elvis et Priscilla.

Par le passé, j'ai moi-même caricaturé un peu facilement le cinéma de Sofia Coppola comme habité principalement par "des petites filles riches qui s'ennuient", une thématique qui ne m'a jamais vraiment parlé, que ce soit dans son plus réussi en la matière (Lost in Translation) ou son pire toutes catégories confondues (Somewhere). Sur le papier, Priscilla semblait fit the profile et effectivement, son dernier opus est sans doute plus proche du moyen Marie-Antoinette mais plus touchant et politique dans son portrait d'une jeune femme précipitée dans un monde qui la dépasse et surtout dans une cage dorée.

Dans un premier temps, le postulat proposé par Coppola (qui adapte un livre écrit par Presley elle-même) est intéressant, ce parcours d'une roturière emprisonnée par un Roi qui dispose de son corps comme il le souhaite. La caractérisation qui est faite du King parvient à être à charge tout en étant nuancée : il est clairement coupable d'un grooming insidieux mais plusieurs scènes le montrent lui aussi victime de choix imposés par d'autres (el famoso Colonel que l'on ne voit jamais ici) et en fin de compte tout aussi seul - on a beaucoup parlé de Cailee Spaeny, primée à Venise, mais Jacob Elordi s'efface complètement derrière Elvis - malgré sa cour (de mecs principalement). La manière dont Coppola cadre régulièrement Priscilla, minuscule et enfant, au milieu de tous ces hommes résume le discours en une image.

C'est pourquoi, passé le premier acte, le film tend à se faire redondant et soporifique en répétant son programme ad nauseam. Ainsi, le film est certes joli et sensible mais apparaît in fine relativement inconséquent.

Dans le genre "frontière ténue entre conte de fées et horreur de princesse devant s'échapper du château", Spencer, également tiré d'une histoire vraie mais plus resserré et habité, était autrement plus probant.

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MessagePosté: 07 Jan 2024, 09:54 
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Film Freak a tout dit.

Qu'on suive une histoire vraie donne immédiatement un certain poids à un cinéma de Sofia Coppola qui s'était éthérisé au fil du temps. On sent au début qu'elle veut vraiment raconter une histoire, simplement, frontalement, sans partir direct dans de l'esthétique pop langoureuse. Ça fait qu'on est dedans, accroché à un fil narratif et des sentiments.

Une fois que l'intrigue se recentre à Graceland, les cadres s'élargissent pour faire vivre les fameux "corps": la toute petite Priscilla vs. Elvis en mode Biff avec son posse. A rebours, certains décrochages "catalogue La Redoute" à base de gros plans sur des objets ou détails de maquillage sont du meilleur effet dans leur détachement superficiel et cruel.

Après, le film est programmatique et on a assez rapidement compris où on voulait en venir. Le petit passage sur les errements spirituels de Presley nous surprend et montre bien, comme le dit FF, que le gars est lui-même paumé, mais on attend ensuite gentiment la fin, sans vraie surprise.

Mais j'ai bien aimé. Et je trouve que le film réussit bien à contourner le fait d'avoir aucune chanson du King à nous faire écouter.

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MessagePosté: 07 Jan 2024, 10:24 
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Citation:
le fait d'avoir aucune chanson du King à nous faire écouter
.

Ah oui quand même.


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MessagePosté: 07 Jan 2024, 12:24 
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Elle avait pas les droits. Mais en même temps, ça colle avec le projet.

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MessagePosté: 07 Jan 2024, 17:17 
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C’est marrant que tu parles de Spencer parce que tout du long j’avais Jackie en tête. C’est ce vers quoi Coppola aurait du tendre ici, se concentrer sur sa solitude, elle n’a malheureusement pas osé le geste jusqu’au boutiste. Au final il y a beaucoup trop d’Elvis et de passages obligés, dommage parce qu’il y avait la place pour en faire quelque chose de beaucoup plus grand.


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MessagePosté: 07 Jan 2024, 19:19 
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Mr Degryse a écrit:
Citation:
le fait d'avoir aucune chanson du King à nous faire écouter
Ah oui quand même.
Sauf erreur de ma part, on entend quand même les accords de "Love me tender" en version instrumentale, au piano.


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MessagePosté: 09 Jan 2024, 20:42 
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un biopic de priscilla presley... je comprends la démarche d'un point de vue théorique et d'un point de vue commercial, mais alors moi spontanément je m'en fous complètement. mais bon, toujours une petite aura sofia coppola (même si cette fois c'est la dernière, sauf accueil particulièrement euphorique j'arrête les frais).

donc effectivement, théoriquement il y a quelque chose (qu'on ne voit pas venir en regardant le film, qu'on a vu venir dès son annonce...) et puis il y a le portrait pas inintéressant de la relation la plus malsaine de l'histoire occidentale, qui n'est sûrement qu'une version xxl de bien d'histoires similaires à travers les âges. j'ai quand même trouvé ça un peu caricatural, un peu oeil de féministe 2023 sur les relations d'antan qui étaient bien évidemment plus complexes que ça.
mais enfin, le fondement du truc c'est que passer 2 heures avec un gros connard toxique (qui a aussi ses failles, oui sûrement, bon...) et une cruche totalement dénuée de personnalité ou d’intérêt, ce n'est pas forcément mon idée d'une bonne soirée.

on ajoute à ça le rythme neurasthénique, signature de l'autrice à laquelle elle semble attachée plus que de raison, et vraiment ras-le-bol.
certains jolis ou intelligents cadres compensent difficilement une image numérique dégueu avec une photo bizarre (l'idée des contre-jour permanents dans la maison est pas mal mais c'est très sombre, j'ai passé le film à me demander si le max linder n'allumait pas à 100% son projecteur pour faire des economies d'énergie...). et les choses gentilles dites par qui-gon ne sont pas fausses, mais vraiment c'est des qualités minuscules d'un film minuscule mais à un moment donné c'est bien quand l'idée d'un film nait d'une petite flamme toute simple, mais c'est vrai aussi que quand toutes tes notes préparatoires pour l'écriture de ton scénario tiennent sur 4 post-it : abstiens toi et va réaliser des pubs pour channel.


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