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MessagePosté: 30 Avr 2007, 00:03 
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Matou miteux
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Inscription: 05 Juil 2005, 13:48
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Rien à voir avec le film de Thora, Keira et un blondinet qui se douche

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A quelques jours de l'an 2000, une maladie mysterieuse envahit Taiwan. Le gouvernement ordonne un transfert massif des habitants. Mais certains refusent de partir. Dans une HLM deux appartements restent occupes, l'un par un homme, l'autre par une femme. L'homme se met a surveiller sa voisine qui stocke consciencieusement des rouleaux de papier hygienique. Fascine par elle, il ne cesse de l'observer. Quand arrive le jour tant redoute ou la voisine developpe les symptomes de la mysterieuse maladie.

Joyeux pot-pourri qui mélange comédie musicale colorée et rétro, fable futuriste aux frontières du réel, et comédie burlesque qui se la joue gouttes d'eau sur pierres brûlantes. Chez Tsai Ming-Liang, on a toujours un peu de mal à communiquer, et ici tout passe par des fantasmes chantés ou par des trous dans le béton vu que passer par la porte est insurmontable, dans une atmosphère totalement décalée de fin de monde apocalypto. Décalée mais en même temps très triviale, avec ses déambulations en slip moche, ses choré avec 3 bouts de ficelles et du sopalin couleur, et ces scènes toute con où les deux perso sont chacun sur leur lit et c'est, je sais pas pourquoi, hyper apaisant. Et puis toute cette eau ça me plait, l'eau ça me berce.

Le film est à la fois totalement inconséquent, mais ultra charmant, même si ça souffre un peu d'être vu après La Saveur de la pastèque (qui, chronologiquement, le suit de quelques années), film qui marche sur le même principe mais en taille patron. Enfin ça reste très sympa hein.

4/6

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Doll, it's a heartbreaking affair


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MessagePosté: 30 Avr 2007, 09:47 
Léo a écrit:
Je trouve que c'est le film le moins intéressant de Tsai Ming-liang, et je comprends qu'il ne tienne pas la distance face à "La saveur..." qui reprend le principe des clips musicaux.

Pareil, c'est probablement celui que j'aime le moins... Mais on y sentait déjà chez Tsai une volonté de se renouveler. Le film avait fait son petit effet de surprise, sans totalement convaincre non plus. Et puis est arrivé le sublime "Et la-bas, quelle heure est-il?"


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MessagePosté: 17 Oct 2013, 20:40 
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Connaisseur

Inscription: 22 Sep 2011, 22:13
Messages: 182
L'une des plus belles comédies musicales du monde pour moi. Et l'un des plus beau films de science-fiction, à sa façon. C'est dur de combiner les deux. 6/6

J'aime vraiment beaucoup Tsai-Ming Liang, je remonte ce topic vu que Stray Dogs vient de sortir, mais je pense vraiment que The Hole est un grand film, et que Tsai Ming-Liang est le plus grand réalisateur asiatique vivant (et l'un des plus grands réalisateurs vivant tout court). C'est le parfait mix entre Wong-Kar Wai, Demy, et Buster Keaton. Wong-Kar Wai pour le romantisme, Demy pour l'humour et la légèreté, Keaton pour l'humour et la mélancolie. Et aussi un peu de Ozu pour l'art de la composition du cadre, avec certains des plus beaux plans que j'ai vu dans ma vie, d'une beauté absolue, et d'une profondeur inégalée, le tout sans lunettes, sans casques, sans combinaison; Il suffit juste d'ouvrir les yeux. La troisième dimension est la. Dans toute sa poésie et sa transparence. Je n'ai jamais tout à fait réussit à sortir du film, j'ai encore des chansons en tête, des fragments de vide et silences époustouflants aussi; The Hole c'est le vide et la solitude en musique sur fond d'apocalypse, d'autant plus troublants que le film possède un swing imprévisible, hypnotique, gai, charmant, déprimant, et donc forcément, amusant. C'est le plus beau film du monde qu'on ait fait sur la fin du monde à mes yeux, moins anxiogène que Melancholia, plus drôle qu'Armaggedon, plus crédible que tout ce que Roland Emmerich à pu faire dans sa vie; c'est beau, étrangement fun, et bouleversant en plus. C'est l'un des chefs-d'oeuvres de ces 20 dernières années.


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MessagePosté: 12 Mai 2015, 22:34 
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Teacher

Inscription: 13 Mai 2010, 11:50
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Dong en VO.

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Et bien moi c'est l'inverse : j'ai un peu l'impression de découvrir enfin Tsai Ming-Liang avec ce joli film. Si je reconnais en Goodbye Dragon Inn et en La Saveur des la pastèque des projets plus ambitieux, plus jusqu'au-boutistes ou plus fous, ils m'énervaient aussi par leur lenteur très calculée, très peu risquée pour le coup, qui gelait les films dans un regard distant et démonstratif (le pire pour moi étant Et là-bas, où pour le coup je ne voyais aucune ambition, juste l'aspect programmatique).

Je trouve ça beaucoup plus doux ici - y compris l'humour, qui bien que fidèle à l'habituel programme Tatiesque de son réal, se fond bien plus aisément dans la continuité et la tonalité des situations, évitant de se transformer en rutilante installation d'art moderne. Beaucoup de choses que je trouvais très théoriques chez TML m'apparaissent du coup enfin ici dans toutes leurs saveurs : par exemple la manière dont on refuse de séparer les fantasmes les plus crus, les plus brutaux, de l'affection et de la tendresse. On peut à la fois être le voyeur du dessus obsédé par la pénétration de l'appartement, et avoir de la pitié pour la fille qui éclate en sanglots en-dessous. Je pense aussi à cette scène, l'une des plus phobiques (la décontamination) qui se fait toute entière sous l'angle de la protection préoccupée d'un chat...

Je tique à la limite sur les chansons - elle m'apparaissent comme la seule part affectée de ce grand tableau, malgré toutes leurs qualités (la belle énergie de certaines d'entre elles, la façon dont elle viennent structurer le récit en décomptant les nuits, comme un rêve récurrent). J'ai notamment de sérieux doutes sur l'utilité de fermer le film sur l’abstraction satisfaite de l'une d'elles (sans parler des cartons sentencieux à la con qui vont avec), plutôt que sur l'émotion toute ronde, toute simple, de ce qui aurait pu être un sublime dernier plan. J'ai justement là l'impression de voir le réal déjà prendre de mauvais tics pour les années qui suivront...

Mais pour le reste je trouve que c'est un très joli film apocalyptique, sans doute trop court (dans l'évolution de cette relation à tâtonnements, on aurait pu aller beaucoup plus loin), mais qui me semble enfin aimable, là où avant je voyais surtout de la pose gâchant des univers prometteurs.

Aka c'était peut-être juste le bon soir pour voir un Tsai Ming-Liang, quoi.


Marrant d'ailleurs comme ce réal ne fait plus ou moins que mettre en scène des fins du monde.


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MessagePosté: 24 Mai 2021, 10:36 
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Inscription: 04 Juil 2005, 15:21
Messages: 22323
Localisation: Paris
Tout petit film charmant, presque bavard pour un Tsai Ming-Liang, parasité par les scènes chantées que, a l’inverse de mes camarades, je trouve en trop. Le film, bien que toujours aussi posé et explorant les mêmes thèmes, me semble moins maîtrisé que les autres du cinéaste. Le film a pour lui l’immense mérite d’être court (1h30).
3/6

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