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Fight Club (David Fincher, 1999)
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Auteur:  Fion des Alpes [ 10 Jan 2009, 22:48 ]
Sujet du message: 

Baptiste a écrit:
Non, ce serait trop facile de dire que tout ce que dit Brad Pitt dans le film est rejette par le cineaste. Il n'y a pas de condamnation, je dirais meme qu'il y a validation de son propos sur la societe de moutons. C'est un film sur la schizophrenie, certes, mais attends ya tout un propos sur la societe de consommation, sur la societe d'apparences, etc.


Je n'ai pas dit ou meme sous-entendu que tout ce que dit Brad Pitt est rejetté. Il ya détachement par rapport aux deux points de vue. L'un tourne dans l'infantilisation et l'autre dans le grotesque. C'est un film qui met en scène un personnage schizophrène pour montrer un individu qui n'arrive pas à se changer sans se dédoubler.
Il y a effectivement un discourt sur la société de consommation, mais il est d'emblée dépassé par une position ironique. Je me rapelle de cette scène ou le gars vois sa maison bruler. Elle fait reference à une phrase de Baudrillard dont le propos est que finalement on ne connait réelement ses voisins que lorsqu'on voit ensemble sa maison bruler. Vu que Fincher prend la phrase au premier degré, ça devient plutot comique.

Baptiste a écrit:
Bah il reussit d'un point de vue individuel, mais la societe subit du degat. C'est un peu la revanche de l'individu sur elle qui l'a pousse dans ses derniers retranchements.

Il n'y a pas que la société qui est coupable, mais c'est aussi un problème individuel (je me repète un peu). Pour l'illustrer d'une autre manière, il ya aussi ce type qui a pri trop de stéroides et qui est devenu plus ou moins monstrueux. C'est le meme problème: il a voulu changer mais il n'a pas tenu compte de sa propre nature, donc il a pri 'un traitement de cheval' alors que c'est un homme.

[

Auteur:  BuzzMeeks [ 10 Jan 2009, 23:08 ]
Sujet du message: 

Fion des Alpes a écrit:
C'est un film qui met en scène un personnage schizophrène pour montrer un individu qui n'arrive pas à se changer sans se dédoubler.


Il n'y a pas de personnage schizophrène dans Fight Club.

Auteur:  Karloff [ 10 Jan 2009, 23:14 ]
Sujet du message: 

ah bon ?

Auteur:  Nijal [ 10 Jan 2009, 23:17 ]
Sujet du message: 

...

Auteur:  BuzzMeeks [ 10 Jan 2009, 23:21 ]
Sujet du message: 

Nijal a écrit:
Karloff a écrit:
ah bon ?


C'est une provocation. Buzzmeeks utilise ce moyen pour capter et intriguer son auditoire virtuel (ou alors c'est qu'il a rien compris).


Ce n'était absolument pas une provocation, le fait que tu aies recours à ce genre de pratique pour te faire entendre ne veut pas dire que je me sens obligé de mon coté à pratiquer les mêmes méthodes. Je pense chaque mot que j'ai écrit et la phrase incriminée autant que les autres.

Auteur:  Baptiste [ 10 Jan 2009, 23:26 ]
Sujet du message: 

Citation:
Il y a effectivement un discourt sur la société de consommation, mais il est d'emblée dépassé par une position ironique.


J'y crois pas du tout. Le ton constamment ironique de Brad Pitt quand il fait le constat de la societe arrive a peine a masquer a quel point il prend tout ca au serieux, et a quel point il prend ensuite sa revolution au serieux. C'est pas parce que Fincher dit de son film que c'est une comedie qu'il faut tout voir sous le spectre de l'ironie, c'est trop facile ca. La premiere heure du film est clairement premier degre dans sa contestation de la societe, pense a tous les gens qui sont alles voir le film, tu crois vraiment qu'ils ont pris la premiere partie du film, c'est-a-dire la majorite, au second degre? Non, et quelque part c'est parce que le film le cherche bien. La "seconde partie" decrivant les derives est trop courte, le film est trop dispoportionne, montrant assez bien comment le film a echappe a Fincher...


Citation:
Je me rapelle de cette scène ou le gars vois sa maison bruler. Elle fait reference à une phrase de Baudrillard dont le propos est que finalement on ne connait réelement ses voisins que lorsqu'on voit ensemble sa maison bruler. Vu que Fincher prend la phrase au premier degré, ça devient plutot comique.


Oui mais je vois pas en quoi cette dimension comique met reellement de la distanciation par rapport aux actes de Norton et Brad Pitt, encore une fois. Fincher me parait implique a fond dans une comedie de type classique qui se sert d'un ton decale pour faire des critiques, mais il n'y pas de niveau superieur par la suite, c'est juste que Fincher tourne ensuite son regard vers un autre point qui merite d'etre critique, et la on a la distanciation (et encore, a peine), mais elle arrive bien tard dans le film pour nous faire croire que Fincher n'est pas fascine et ne valide pas un minimum l'attitude de ses personnages.

Auteur:  Nijal [ 10 Jan 2009, 23:52 ]
Sujet du message: 

...

Auteur:  deudtens [ 10 Jan 2009, 23:55 ]
Sujet du message: 

BuzzMeeks a écrit:
Nijal a écrit:
Karloff a écrit:
ah bon ?


C'est une provocation. Buzzmeeks utilise ce moyen pour capter et intriguer son auditoire virtuel (ou alors c'est qu'il a rien compris).


Ce n'était absolument pas une provocation, le fait que tu aies recours à ce genre de pratique pour te faire entendre ne veut pas dire que je me sens obligé de mon coté à pratiquer les mêmes méthodes. Je pense chaque mot que j'ai écrit et la phrase incriminée autant que les autres.


Là pour le coup je suis d'accord avec Nijal. Même si c'est quelque chose que tu penses sincèrement, le fait que tu balances ça comme ça d'un coup sans prendre la peine d'expliquer ton point de vue alors que tu es certainement conscient du fait que tout le monde pense l'inverse, c'est une certaine manière de "buzzer" et d'attirer l'attention. Alors vazy, explique toi.

Auteur:  Fion des Alpes [ 11 Jan 2009, 00:32 ]
Sujet du message: 

BuzzMeeks a écrit:
Fion des Alpes a écrit:
C'est un film qui met en scène un personnage schizophrène pour montrer un individu qui n'arrive pas à se changer sans se dédoubler.


Il n'y a pas de personnage schizophrène dans Fight Club.


Je suis d'accord avec Deudtens.
J'aime le suspense dans les films mais pas trop dans les forums. Vas-y, crache le morceau.

Auteur:  BuzzMeeks [ 11 Jan 2009, 00:50 ]
Sujet du message: 

Simple fatigue de ma part de voir le terme " schizophrène ", qui n'a rien, mais alors RIEN à voir avec un trouble de la personnalité à la docteur Jekyll dont souffre le narrateur de Fight Club, être utilisé sans arrêt n'importe comment. On m'accusera comme deudtens de pinaillage inutile, mais il y a autant de schizophrénie chez Norton qu'il y a de paranoia dans le Joker du Nolan.

Auteur:  Baptiste [ 11 Jan 2009, 00:58 ]
Sujet du message: 

faut dire que le terme est utilise dans le film meme...

Auteur:  Fion des Alpes [ 11 Jan 2009, 01:20 ]
Sujet du message: 

Baptiste"J'y crois pas du tout. Le ton constamment ironique de Brad Pitt quand il fait le constat de la societe arrive a peine a masquer a quel point il prend tout ca au serieux, et a quel point il prend ensuite sa revolution au serieux. C'est pas parce que Fincher dit de son film que c'est une comedie qu'il faut tout voir sous le spectre de l'ironie, c'est trop facile ca. La premiere heure du film est clairement premier degre dans sa contestation de la societe, pense a tous les gens qui sont alles voir le film, tu crois vraiment qu'ils ont pris la premiere partie du film, c'est-a-dire la majorite, au second degre? Non, et quelque part c'est parce que le film le cherche bien. La "seconde partie" decrivant les derives est trop courte, le film est trop dispoportionne, montrant assez bien comment le film a echappe a Fincher...[/quote]

Je ne parle pas de l'ironie d'un constat sur la société, mais d'une ironie dans l'absurdité des projets de Tyler, qui est présentée avant toute 'dérive'. Ou est le sérieux dans l'utilisation de graisses de lipossusions pour produire des savons? C'est une position absurde qu'incarne Tayler et c'est pour ça qu'elle nous fait rire.
Je ne sais pas ce que Fincher a dit de son film, mais si je suis d'accord avec lui alors tant mieux ^^.
Quand aux spectateurs, je ne vais pas essayer de penser à leur place, mais pour moi un gars qui demande à se prendre une droite, ou qui revend sous forme de savon le bourelets des personnes liposucées c'est pas hyper sérieux.

[quote="Baptiste a écrit:
Oui mais je vois pas en quoi cette dimension comique met reellement de la distanciation par rapport aux actes de Norton et Brad Pitt, encore une fois. Fincher me parait implique a fond dans une comedie de type classique qui se sert d'un ton decale pour faire des critiques, mais il n'y pas de niveau superieur par la suite, c'est juste que Fincher tourne ensuite son regard vers un autre point qui merite d'etre critique, et la on a la distanciation (et encore, a peine), mais elle arrive bien tard dans le film pour nous faire croire que Fincher n'est pas fascine et ne valide pas un minimum l'attitude de ses personnages.


La réponse est dans ton interrogation. Si c'est comique, il ya forcément distanciation. Il ya toujours quelque chose en trop pour que ce soit vraiment sérieux. Quand le gars va voir les cancéreux, ça pourrait etre pri complètement au sérieux, mais il faut qu'ils aient un cancer.. des testicules. Ce qui n'empeche à aucun moment de nous émouvoir.

Cela n'empeche pas non plus que le film exprime une sorte de fascination pour la déviance ,la violence ou encore la folie, et cette fascination ne verse pas dans une justification ou une adhésion. Kubrick était fasciné par la bombe nucléaire, ça ne l'a pas empéché de faire un excellent film comique.

Mais il faudrait que je revoie Fight Club. Je l'ai vu quand j'avais 16 ans, je ne me souviens pas de tout, par exemple du déséquilibre que tu cites.

Auteur:  Baptiste [ 11 Jan 2009, 01:40 ]
Sujet du message: 

Citation:
Je ne parle pas de l'ironie d'un constat sur la société, mais d'une ironie dans l'absurdité des projets de Tyler, qui est présentée avant toute 'dérive'. Ou est le sérieux dans l'utilisation de graisses de lipossusions pour produire des savons? C'est une position absurde qu'incarne Tayler et c'est pour ça qu'elle nous fait rire.
Je ne sais pas ce que Fincher a dit de son film, mais si je suis d'accord avec lui alors tant mieux ^^.
Quand aux spectateurs, je ne vais pas essayer de penser à leur place, mais pour moi un gars qui demande à se prendre une droite, ou qui revend sous forme de savon le bourelets des personnes liposucées c'est pas hyper sérieux.


Le probleme c'est que l'ambition sur le propos du film nous engage a montrer la revolte de Brad Pitt comme certes absurde mais parfaitement coherente dans une societe elle-meme absurde. En substance, il prend les artifices de la societe a leur propre piege: reutilisation des graisses hideuses dans "ce qui donne l'indice du degre de civilisation d'une societe". Cette pertinence est bien la, le spectateur est ecrasee par la coherence du tout et c'est pas la mise en scene, tres bling bling en osmose avec ses personnages, qui va apporter la nuance critique. Ce n'est que la seconde partie qui l'apporte, et encore, elle est courte en proportion et aussi, elle aboutit a la victoire de la philosophie de Pitt. Si on cherche un peu, on se dit que tout ca a fonctionne, si on veut contester la societe ( et Dieu sait qu'il y a de quoi), on peut faire la revolution, et ca fait des victimes collaterales, oui, mais CA MARCHE. Le probele moral est aborde dans le dialogue, explicitement mais furtivement, et pas dans la mise en scene, et c'est ca le probleme. Le spectateur en fin de seance est plus influence par l'idee que la revolution a marche plutot que par son essence immorale et extremiste.

Citation:
Cela n'empeche pas non plus que le film exprime une sorte de fascination pour la déviance ,la violence ou encore la folie, et cette fascination ne verse pas dans une justification ou une adhésion. Kubrick était fasciné par la bombe nucléaire, ça ne l'a pas empéché de faire un excellent film comique.


Fight club est beaucoup plus malsain, encore une fois revois les scenes de fight, c'est fou le nombre de fois que Fincher revient a sa besogne de nous montrer en gros plan le sang qui gicle, les visages qui se deforment etc, alors que deux ou trois fois auraient bien suffit. Ca manque clairement de finesse, et ca en devient lourd.

Auteur:  Baptiste [ 11 Jan 2009, 01:54 ]
Sujet du message: 

J'en ai pas beaucoup parle mais un defaut du film est l'omnipresence de la voix-off. Encore une fois manque de finesse, dans ce procede qui interprete pour nous chaque scene montree a l'ecran et qui par la meme reduit la richesse potentielle du scenario. Le propos est martele par une personne qui ne laisse a priori aucun pouvoir de contradiction par le spectateur sur ce qui est dit. Le film n'existe pas sans cette voix-off, ne peut pas fonctionner, et c'est vraiment un probleme pour moi.

Auteur:  Art Core [ 11 Jan 2009, 02:06 ]
Sujet du message: 

Oui mais c'est un film qui commence dans un cerveau. Ce choix me paraît parfaitement cohérent et certainement pas une faiblesse d'écriture ou une facilité d'adaptation. Au contraire c'est pour moi l'exemple type d'une voix off justifié et sensique dans la diégèse du film là où beaucoup d'autres ne sont que meublages inutles.

Ah oui sinon pour me situer Fight Club c'est un bon gros 6/6 !

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