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MessagePosté: 31 Déc 2022, 11:14 
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Robot in Disguise
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À la fois drôle et terrifiant, flamboyant et absurde, banal et apocalyptique, White Noise brosse le portrait d’une famille américaine d’aujourd’hui [sic]. Tandis que parents et enfants tentent de gérer tant bien que mal les conflits du quotidien, ils explorent aussi les mystères universels de l’amour et de la mort - et se demandent comment faire pour être heureux dans un monde instable.

V'la le résumé AlloCiné qui t'aide pas du tout à définir le film et qui finalement le définit assez bien tant l’œuvre est déroutante.

Appréciant pas mal voir beaucoup Baumbach (FRANCES HA, GREENBERG, chef d'oeuvres. KICKING AND SCREAMING, MARRIAGE STORY, WHILE WE'RE YOUNG très bien. MEYEROWITZ bof), j'étais curieux de voir ce nouvel opus dont j'ignorais tout hormis qu'il déviait vers le film-catastrophe. Et pour dévier ça dévie.

Ca commence comme une version ++ des portraits de famille dysfonctionnelle fin 70s, un mix entre THE SQUID AND THE WHALE et la famille de Roy Neary. Gros montage son à base de gens qui se coupent la parole, et un débit de mitraillettes sur les blagues et les observations du quotidien. Le "monde normal" est déjà bizarre tant Baumbach s'en donne à coeur joie sur le portrait d'une academia en roue totalement libre. C'est vraiment le perso de Jeff Daniels dans THE SQUID... mais qui passe la démultipliée, ça devient n'importe quoi (la scène du double cours Elvis/Hitler :shock: ).

Lorsque la catastrophe commence, c'est sympa de voir Baumbach sortir de sa zone de confort et aller carrément valider des plans VFX, qui ont d'ailleurs sacrément de la gueule. Etrange film, on dirait vraiment un Spielberg des années 70 mixé avec du Woody Allen.

Et si j'ai apprécié comment le portrait du couple servait de fil rouge à travers ce cheminement tortueux, le film a néanmoins réussi à me larguer. Je trouve le dernier acte abusé, là je décroche totalement. Et la fin arty à la Miranda July c'est non.

C'est bête car j'ai pas détesté pour autant, il y a de beaux moments. La scène de la déchirure du couple, avec Baumbach qui s'efforce de faire un blocking toujours en mouvement, est cool. Et y a plein de pépites humoristiques géniales. Mais trop c'est trop et, malgré l'idiosyncrasie précieuse du projet, je n'arrive pas à être à fond.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste
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MessagePosté: 31 Déc 2022, 13:34 
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Localisation: In the Oniric Quest of the Unknown Kadath
Trouvé la première-heure et demie tout bonnement catastrophique. J'avais l'impression d'un film totalement "malade" où rien ne fonctionne. Ca m'a rappelé Aloha de Cameron Crowe où sans arriver à mettre précisément le doigt dessus il y a quelque chose de off en permanence, comme quelque chose qui ne colle pas que ce soit au niveau du récit, des personnages, du ton, de l'ambiance. Et bien là c'est pareil. Dès l'apparition de Adam Driver avec son faux bide ridicule j'ai senti que ça allait mal se passer. Et ça a pas manqué. Je n'ai pas lu le roman de Don DeLillo mais là on sent vraiment une adaptation trop littérale, trop dialoguée, trop dense, trop éparpillée partout avec la moitié des scènes qui semblent hors-sujet ou pas dans le ton du film (ça m'a fait penser à ce que je connais de Thomas Pynchon). Comme cette scène de la conférence Elvis mêlée à Hitler. Sur l'ensemble du film j'ai bien du mal à en faire quoi que ce soit et pourtant elle dure quasiment 10 minutes et elle est montée de manière épique comme une espèce de show incroyable. Je vois ce que dit la scène sur la foule, c'est même assez passionnant. Mais ça ne résonne pas vraiment sur l'ensemble du film (ou alors de manière trop marginale dans cette obsession autour de la mort).

Et tout le film avance comme ça, quasiment à l'aveugle sans se tenir à une construction classique lisible mais au contraire en nous perdant sans cesse (cette scène de rêve sortie de nulle part). Puis arrive l'élement scénaristique important du film, cette menace d'un nuage toxique. Et soudain le film se fait plus linéaire mais s'avère tout autant bordélique au niveau du ton, absolument all over the place. Baumbach tente le film d'aventures familiale des suburbs typique du cinéma US des années 80 mais mélange ça à des préoccupations existentielles. Ca donne des scènes qui a postériori paraissent totalement hors sujet dans leur aspect divertissantes, jouant presque d'une ironie volontaire pour un genre visiblement abhorré. Comme la scène du doudou ou, pire, l'improbable scène de la poursuite en voiture dont le climax (toute la famille qui hurle en prévision d'un danger, la voiture qui fait un saut spectaculaire) est une parodie d'un certain cinéma d'entertainment (qui résonne avec la première scène du film où le professeur - excellent Don Cheadle d'ailleurs - théorise sur l'accident de voiture dans le cinéma américain).

Tout ça est vraiment difficile à suivre, le film paraît totalement artificiel, je ne crois en rien. Et le pari de Baumbach, de faire basculer le récit totalement dans le seconde (troisième?) partie en oubliant sciemment ce qui rendait le scénario un peu intéressant me semble raté. On retombe sur du proto Marriage Story fucked up, une histoire de couple où plane l'angoisse de la mort (qui semble son sujet principal). Étonnement c'est là que le film a un peu réussi à m'accrocher. La proposition étant tellement bizarre, tellement surréaliste que j'étais curieux de voir où ça allait aller avec le perso de Lars Eidinger semblant sortir d'un autre film et qui apporte soudain un peu de vie. Mais ça n'a pas suffit à me reconnecter à ce gros machin qui me paraît quand même très raté. Jusqu'à son final qui retombe sur ce qui semble être le lieu central thématiquement du film, le supermarché comme symbole d'un certain capitalisme mortifère mais c'est trop dilué pour que ça nous raconte véritablement quelque chose (même si le décor est excellent, on sent le taf dans l'organisation des couleurs et des formes). Alors la scène du générique est sympa comme une fin feelgood un peu macabre, surtout grâce à la chanson de LCD Soundsystem mais elle est posée là comme tout le reste dans le film, des idées plantées un peu partout mais rien qui ne soit poursuivi, creusé (tout ce truc du médicament mystérieux au final qui ne sert à rien...), tout est brouillon, lourd et artificiel jusqu'au bout (ces nonnes allemandes à la fin, là encore purement théoriques). Vraiment faible et raté pour moi et un film imbitable pour le grand public qui va s'y perdre totalement (curieux d'avoir les chiffres de visionnage). Ma femme a lâché au bout d'une heure et difficile de lui en vouloir.

2/6

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MessagePosté: 03 Jan 2023, 16:07 
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Pour faire plaisir à QGJ (celui que Déjà-vu ne veut pas lui offrir), film entamé dans un hall d'aéroport et fini le jour suivant dans mon canapé (un film Netflix donc), mon troisième Baumbach qui ne m'avait jusque là pas laissé une impression particulièrement forte (pas compris la hype Marriage Story par exemple), et ça n'est pas ce dernier qui va le faire remonter dans mon estime.

D'une certaine manière le ton global m'a rappelé The Dead don't die de Jarmusch, même profil de réal indé NY qui s'essaie au film de genre avec un petit sourire narquois en coin, ça tente la parodie en mode léger mais c'est globalement assez inconséquent. Je reconnais néanmoins à White Noise une qualité, c'est que chacune de ses parties est supérieure à la précédente. La première sans être catastrophique tire méchamment en longueur (et on ne comprend absolument pas où Baumbach veut nous emmener), la seconde est la plus ludique, le rythme est enlevé avec ses références mainstream 80s (partie qui m'a aussi fait penser à The Vast of night allez savoir pourquoi, mais je pense que c'est le but que d'avoir une multitude de branches auxquelles se raccrocher et que chacun y verra les références qu'il a envie d'y voir). La dernière est ce que je préfère et m'a fait regretter que tout le film ne soit pas du même tonneau, que Baumbach n'ait pas d'emblée lâché les chevaux de la paranoïa (mais à ce jeu là il se serait retrouvé à marcher sur les plates bandes d'Inherent Vice, et y aurait forcément perdu) et de sa colorimétrie saturée (la photo du film est probablement ce qui m'aura le plus emballé).

Un bon 3/6 ventre mou.


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MessagePosté: 03 Jan 2023, 16:11 
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Pensé aussi bizarrement à Inherent Vice (et jamais à l'avantage de Baumbach).

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MessagePosté: 23 Juil 2023, 23:46 
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Antichrist
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Quel film étrange. Cela commence comme du (mauvais) Alexander Payne, ça continue comme du Jeff Nichols (la meilleure partie), avant de vriller en du sous-David Lynch sur-écrit. Bref, ça ne prend jamais vraiment vie à l'écran, je pense que l'écriture de Don de Lillo est très difficilement transposable au cinéma. J'avais plutôt aimé Cosmopolis, pourtant, mais Cronenberg avait choisi une unité de lieu et d'action. Adam Driver est bien comme d'hab, avec sa grosse voix, mais Greta Gerwig a plus de mal à imposer son personnage décalé. Et c'est beaucoup trop long.

2/6


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MessagePosté: 23 Juil 2023, 23:53 
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Antichrist
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Inscription: 04 Juil 2005, 21:36
Messages: 23635
Art Core a écrit:
Pensé aussi bizarrement à Inherent Vice (et jamais à l'avantage de Baumbach).


Cela fait penser aux mauvais Wenders, genre Don't come knocking.

J'avais même pas reconnu Lars...


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