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ソナチネ (Sonachine) en VO



Murakawa, le bras droit d'un chef yakuza, est appelé d'urgence pour mener une guerre contre un clan rival. Subissant de lourdes pertes dans un attentat et une fusillade, il se réfugie sur Okinawa avec quelques hommes, dans une maison au bord de la mer, le temps que les choses se calment...


Pas grand chose à dire sur ce beau film, mais il n'avait pas de topic, donc allons-y. Je ne connais de Kitano que la période tardive et mal dans ses baskets (Dolls et suite...), qui fait du coup un peu pale figure face à cette démonstration d'assurance tranquille. Le style, malgré le genre et ses codes mastodontes, est volontiers poétique (en cela, ça m'a pas mal évoqué Cure), tournant autour des passages-obligés du film de gangster sans jamais vraiment s'y soumettre, sinon dans une approche Tatiesque qui renvoie le petit théâtre des fusillades à sa naturelle absurdité. Souvent, Kitano les esquive même par une chorégraphie visuelle à l'émerveillement naïf, façon son et lumière, qui dirige le ton de toutes les scènes du film dans le mouvement du tiers central. C'est dans ce passage je crois qu'il est le meilleur (et là où j'avais un peu peur qu'il se plante) : déjà en appuyant rarement l'incongruité de ces vacances improvisées ; et ensuite en en faisant moins une trêve qu'un retour au primitif. Les jeux et la mort sans cesse alliés dans un enthousiasme rieur, en toute évidence et simplicité, semblent ramener le groupe aux confins de l'enfance, touchant très justement du doigt ce qui fait son essence (pulsions cruelles, innocence, tout cela mêlé sans raison ni morale). Cette plongée discrète vers l'état le plus primal (bien aidée par l’abstrait zen du paysage d'océan), dans une euphorie communicative qui ne se départit pas d'une omniprésente amertume (tous ont déjà depuis longtemps perdu leur âme), évite illico au film de se changer en feel-good movie rédempteur. En ce sens, je suis un peu déçu par la fin, qui me semble limite artificielle par rapport au reste du film.

Quoi d'autre ? J'adore le duo des deux jeunes de l'équipée, hyper touchant, et je trouve que Hisaishi est pas très inspiré dans sa manière de se poser dans le film (d'arrivée, de repartir... il caricature pas mal de situations fines). Et c'est tout, je suis crevé là. Gloire aux années 90.

Très en forme à cette époque, le père Kitano.

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Anthony Sitruk - Bien sûr, nous eûmes des orages
(168 pages, 14.00€)
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Sauf erreur de ma part, c'était le premier Kitano distribué en France et je n'étais allé le voir qu'en raison de l'emballement du Cinéphage.

Choc absolu.

Je ne l'ai revu qu'une fois depuis, en VHS, mais il demeure mon Kitano préféré et sans doute dans mon top 10 des années 90.

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There is no such thing in life as normal

Je suis d'accord, il est sans doute plus abouti, mais il n'y avait plus d'effet de surprise.

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There is no such thing in life as normal

Un peu d'accord avec ce qui vient d'être dit.

En effet HANA-BI est peut-être plus abouti, mais y a aussi dedans la graine de ce qui deviendra un AUTRE Kitano - que j'aime bien au demeurant - celui de KIKUJIRO, etc.

Alors que dans SONATINE comme dit Léo ça émeut quand ça devrait pas. Y a un côté plus brut, cash, sec... qui est hyper touchant.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste