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Le cinéma Africain
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Auteur:  breaker [ 30 Juil 2010, 12:56 ]
Sujet du message:  Re: Le cinéma Africain

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Auteur:  Tom [ 30 Juil 2010, 16:46 ]
Sujet du message:  Re: Le cinéma Africain

Déjà tombé dessus, oui, mais dans mon souvenir c'est purement historique non ? On en revient au même point (en passant, pas eu le temps de voir de films africains, voire de film tout court ces derniers temps, donc tout le débat ce sera plus tard).

Auteur:  breaker [ 31 Juil 2010, 22:59 ]
Sujet du message:  Re: Le cinéma Africain

Tom a écrit:
Déjà tombé dessus, oui, mais dans mon souvenir c'est purement historique non ? On en revient au même point (en passant, pas eu le temps de voir de films africains, voire de film tout court ces derniers temps, donc tout le débat ce sera plus tard).

salut Tom,
il s'agit bien sûr d'un livre historique puisque le sujet raconte le cinéma africain des origines à 1973.
Cependant, les déclarations de la FEPACI en 1975 sont toujours actuelles, les difficultés du cinéma africain expliquées dans son chapitre "quel cinéma africain?" sont également très actuelles. La rétrospective qui a été faite à la cinémathèque en 2008(Africamania) n'a pas échappé aux polémiques autour du ton paternaliste qui règne toujours sur cette cinématographie,
Olivier Barlet en avait d'ailleurs rendu compte(le lien doit être quelque part dans ce thread).

Moolaadé est un film intéressant à débattre, il est amené sur les forums de discussions comme un film trop scolaire(JM sur le forum des Spectres, Careful sur IR..), ce qui signifie sans doute qu'il manque d'invention je ne sais pas. Encore une fois il me semble que ce film n'a pas été conçu pour les Européens, Moolaadé raconte une histoire en étant surtout un puissant vecteur d'informations et d'éducation, avec des partis pris de mise en scène très ciblés - l'initiative culturelle appartient d'abord aux Africains -, ce qui en fait certainement un objet cinéphilique avec trop peu de séduction pour l'habitué des salles arts et essais. Les plans sont en majorité des plans moyens et fixes d'une durée moyenne et le film lui-même se déroule avec lenteur, ce que Sembène a jugé mieux convenir à un public africain de masse en vue d'une meilleure compréhension des histoires racontées. C'est d'abord par là qu'il faudrait voir le film, cet effacement du vieux Sembène dans une mise en scène "comme un artisan créatif au service de son peuple", et non pas comme une réalisation jugée trop scolaire par des spectateurs gavés de cinéma.

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Auteur:  Tom [ 03 Aoû 2010, 06:12 ]
Sujet du message:  Re: Le cinéma Africain

Tiens j'avais raté le message...

Il est un peu daté, quand même ce manifeste ; je veux dire par là qu'on sent méchant l'époque et ses concepts autour, et que je doute du coup un peu d'un lien réel à ce qu'est le cinéma d'Afrique maintenant. Ce texte là, à la même époque, des cinéastes européens pourraient par exemple l'avoir écrit...

Après, qu'il reste une idée d'éducation, pourquoi pas - seulement devant les films je n'y crois pas beaucoup. Déjà, je ne crois pas à cette idée de film "conçu pour" (un pays, un type de public...), ou alors on ne parle plus d'art : d'ailleurs, tu es la preuve vivante que c'est plus compliqué que ça, car je suppose que tu as pas attendu Moolaadé pour être contre l'excision ; si quelque chose te plaît dans le film, il doit donc bien aller au-delà du plan informatif que tu évoques. Mais pour moi ca va plus loin :

Citation:
Les plans sont en majorité des plans moyens et fixes d'une durée moyenne et le film lui-même se déroule avec lenteur, ce que Sembène a jugé mieux convenir à un public africain de masse en vue d'une meilleure compréhension des histoires racontées.

Si on parle vraiment, de façon un peu cynique, d'une forme la plus à même de convaincre l'auditoire, je vois mal en quoi un démarquage du modèle classique (qui a pu montrer une sinistre efficacité dans bien des films de propagande des guerres du dernier siècle) aurait été nécessaire, vu qu'il a pour lui une capacité d'identification décuplée qui aide, tout de même. Ou alors, pour des raisons de différences culturelles profondes, le public africain y est hermétique (tout comme, par exemple, un jeune occidental pourrait avoir du mal avec des musiques non tonales venues d'Inde ou de certains pays d'Afrique - j'emploie peut-être pas les bons termes, je laisse ça au spécialistes), et ce serait d'ailleurs intéressant dans cette optique d'avoir des chiffres de l'accueil réservé au cinéma occidental sur place. Dans ce second cas, on en revient à essayer de caractériser ce qui fait le style de ce cinéma là (après, y trouver des raisons historiques ou sociologiques je suis pas contre : j'en proposais dans les premières pages du topic)

Ce qui me convainc le moins, en fait, c'est que les autres exemples de l'Histoire du cinéma contredisent cette vision. J'avais eu l'occasion de regarder des passions des années 00 et 10 dans le cinéma américain (à volonté très "éducative" donc), et c'était le bordel, mais alors un de ces bordels... Aucune construction d'ensemble. Or, au-delà évidemment des disparités entre cinéastes, il me semble qu'on retrouve en Afrique sub-saharienne un système formel fermement commun (je dirais "une esthétique", mais tu n'aimes pas...) dans des pays pourtant éloignés qui n'ont rien à voir les uns avec les autres, qui n'ont pas eu la même histoire cinématographique : comme le sous-entendait JeeB, quand le cinéma Africain provoque un rejet, ça se joue à quasi toute l'échelle du continent. Le fait que le cinéma en Afrique vienne de dépasser son demi-siècle me semble être une preuve de plus que l'idée d'un manque de maîtrise est, au mieux, à ne pas considérer seul dans ce qui peut caractériser ce style commun.

Du coup, l'idée sous forme d'excuse d'un cinéma qui accumule les maladresses artistiques parce que d'abord informatif, m'apparaît faussée : si ce n'était qu'une suite d'accidents, il n'auraient pas la même gueule d'un bout à l'autre du continent, ni d'un bout à l'autre de cinq décennies.

Auteur:  breaker [ 03 Aoû 2010, 11:18 ]
Sujet du message:  Re: Le cinéma Africain

Tom a écrit:
Il est un peu daté, quand même ce manifeste ; je veux dire par là qu'on sent méchant l'époque et ses concepts autour, et que je doute du coup un peu d'un lien réel à ce qu'est le cinéma d'Afrique maintenant. Ce texte là, à la même époque, des cinéastes européens pourraient par exemple l'avoir écrit...



c'est amusant ces discours que tu tiens pour quelqu'un qui n'a quasiment rien vu, qui n'a pas pris le temps de s'informer non plus, qui a commencé son sujet par : que voilà un sujet sexy... Les marchands de dvd ont vraiment réussi leur pari de faire consommer de la culture sans d'autre aptitude que celle de consommer.
Note, réponds pas, je reviendrai pas lire.

Auteur:  Tom [ 03 Aoû 2010, 12:29 ]
Sujet du message:  Re: Le cinéma Africain

breaker a écrit:
c'est amusant ces discours que tu tiens pour quelqu'un qui n'a quasiment rien vu, qui n'a pas pris le temps de s'informer non plus, qui a commencé son sujet par : que voilà un sujet sexy... Les marchands de dvd ont vraiment réussi leur pari de faire consommer de la culture sans d'autre aptitude que celle de consommer.
Note, réponds pas, je reviendrai pas lire.

...

L'argumentation à son point ultime.


Et j'ai pas besoin de ton autorisation pour répondre, mon amour.

Auteur:  deudtens [ 03 Aoû 2010, 17:04 ]
Sujet du message:  Re: Le cinéma Africain

Le breaker j'ai envie de le fondre là.

Auteur:  Art Core [ 14 Mai 2011, 18:16 ]
Sujet du message:  Re: Le cinéma Africain

Le cinéma d'action africain. Number 1 in Ouganda :)
http://www.youtube.com/watch?v=CrtqZEobJSg&feature=player_embedded

Auteur:  karateced [ 14 Mai 2011, 19:23 ]
Sujet du message:  Re: Le cinéma Africain

LOL ouh putain. les sfx de malades. la tête qui éclate, le mur en feu, les effets sur les flingues, tout. puis la voix qui repete 15 fois le titre en le CRIANT.

Auteur:  Tom [ 27 Juin 2011, 22:57 ]
Sujet du message:  Re: Le cinéma africain

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Le wazzou polygame
(Oumarou Ganda, Niger, 1971)

El Hadj, croyant musulman et notable du village, s'éprend d'une jeune femme, Satou, alors qu'il en possède déjà deux. Il l'épouse contre son gré...

Voici peut-être le premier film d'Afrique centrale répondant vraiment à mon vœu de comprendre plus précisément le fonctionnement de ce cinéma-là : très rigoureux (millimétré dans le rythme, dans le montage, dans les choix de plans très fermes), le film m'apparaît bien plus clair sur la façon dont on peut recevoir cette esthétique, si tant est qu'elle existe à l'échelle d'un quasi-continent. Ca marche très bien, sans pour autant être un recopiage de cinéma occidental, bien au contraire (on peut à la limite y voir des échos de la modernité, et encore).

Grosso-modo, le film est fait de fragments : des phrases, des rythmes, des actions, réduits à une certaine essence (le passage aux billets, par exemple) et tous entrechoqués. Le cas de la visite d'un homme au père de sa future épouse, par exemple : 1) un carton nous dit qu'un orateur doué l'accompagne ; 2) on nous les montre arriver ; 3) la fille fait une confidence irritée à son amie ; 4) retour sur eux, déjà entrain de dire au revoir. La linéarité du temps est complètement explosée, découpée, ellipsée, et oblige à regarder le film d'une façon différente. Le film est d'évidence très conscient de cet aspect fragmentaire, réduisant la plupart des scènes à la première ou dernière phrase de la discussion, coupant directement et sèchement pour passer à la suite, aller voir ailleurs, dans une sorte de "et puis / et puis / et puis" continuel. Et l'insert de nombreux cartons façon cinéma muet ou encore de chansons, au-delà d'affirmer clairement la forme d'un récit oral ou d'une fable, trouve par ce biais une façon plus convaincante d'incarner et de canaliser la constante et appuyée littéralité du texte, qui me gênait un peu dans les dialogues d'autres films Africains que j'avais pu voir.

Je suis par contre un peu décontenancé par la fin, et plus généralement par la narration générale du film, qui ne ferme ou ne résout rien : le réal s'arrête là parce qu'il en a envie, mais ca pourrait être 5 minutes avant comme 5 minutes après (le carton final, "notre histoire se finit là, ainsi va la vie parfois au Niger", résume bien la perplexité que le film provoque). Peut-être est-ce là un réflexe culturel plus occidental (forcément attendre que tout dans le récit des évènements et le monde décrit prennent sens in fine ; je ne sais pas), mais ça fait bizarre.


Bon sinon, doit y avoir une couille : la moitié des sites annoncent un moyen-métrage de 36 minutes (ce que j'ai vu, celui du coffret Arte), les autres de 50 min - si ça se confirme, j'ai raté un bon tiers du film, donc.

Auteur:  Z [ 27 Juin 2011, 23:16 ]
Sujet du message:  Re: Le cinéma africain

Tom, c'est HS, mais je ne vois plus ton avatar.

Auteur:  Tom [ 27 Juin 2011, 23:22 ]
Sujet du message:  Re: Le cinéma Africain

Ah tiens... Et là ?

Auteur:  Z [ 28 Juin 2011, 00:15 ]
Sujet du message:  Re: Le cinéma Africain

Tom a écrit:
Ah tiens... Et là ?


Parfait.

Auteur:  Tom [ 15 Jan 2012, 18:38 ]
Sujet du message:  Re: Le cinéma Africain

Yeelen au baccalauréat !

Je viens d'apprendre que le film est au programme du bac cinéma-audiovisuel pour ces trois années (avec L'homme à la caméra de Vertov et North by Norwest d'Hitchock - ou Conte d'Eté de Rohmer, j'arrive pas à piger de quelle année il parlent, et y a un film qui change par an). C'est cool et ça promet des études passionnantes (enfin), même si je plains les profs qui vont devoir analyser ça scène par scène (c'est quand même pas le film le plus simple à disséquer...)

Auteur:  Qui-Gon Jinn [ 15 Jan 2012, 22:32 ]
Sujet du message:  Re: Le cinéma Africain

Oui c'est CONTE D'ETE le troisième. J'ai pas entendu parler d'Hitchcock moi.

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