Forum de FilmDeCulte

On ne va pas se mentir, le film n'est pas réussi.

Mais tu sens que les mecs ont pas trop su comment le vendre étant donné que ça ne ressemble à vrai dire en rien à ce que l'on connaît (ou croit connaître) de Frankenstein. On te vend ça comme une update similaire au Sherlock Holmes de Guy Ritchie, un blockbuster (alors que ça ne coute que 40M$) réalisé d'ailleurs par le mec derrière l'AUTRE update du personnage d'Arthur Conan Doyle (Paul McGuigan, réalisateur des meilleurs épisodes de Sherlock dont le pilote) mais cette nouvelle adaptation (qui n'en est pas réellement une donc et qui n'a aucune scène d'action) ne raconte pas l'histoire de la création du célèbre monstre mais aborde le personnage-titre par un tout autre angle. Celui d'Igor.

Après un épisode de Masters of Horror écrit pour son père John (et un de Fear Itself), Max Landis a été révélé par le scénario de Chronicle (2012) et trois ans plus tard, pas moins de QUATRE de ses scénarios ont été portés à l'écran. Grande gueule sur Twitter, il a défendu le pitoyable American Ultra lors de sa sortie et de son échec mais il ne semble pas assumer autant ce Victor Frankenstein (pour lequel il reste le seul scénariste crédité). Lorsqu'un internaute lui demande "tu dirais que le film reflète ton travail ou tu dirais qu'il a été saboté par le studio?", il répond "je ne dirai rien". Et un peu plus tard, il poste un lien vers une version du scénario.

Je ne l'ai pas encore lu mais la première page annonce d'emblée la couleur.

FRANKENSTEIN
By
Max Landis

Inspired By
(the American pop-culture zeitgeist's interpretation of)
FRANKENSTEIN
By Mary Shelley

J'ai prévu de le rattraper mais je n'ai pas vu le film de James Whale qui reste celui qui a défini "l'origin-story" de la créature de Frankenstein dans l'inconscient collectif mais je sais qui est Igor. Quelle ne fut donc pas ma surprise d'apprendre que le nom ne vient pas de là. Il y a bien un assistant bossu mais il s'appelle Fritz. Il y a un Ygor dans les suites mais c'est un forgeron qui a le cou et le dos brisé. La façon dont l'archétype "Igor" s'est forgé à travers les films et les années est assez fascinante. Je sais pas s'il existe un autre cas de ce genre.

BREF, j'admire la démarche geek de Landis souhaitant donner ses lettres de noblesse à ce cliché sur pattes (ainsi qu'à l'autre idée reçue du matériau : Frankenstein comme savant fou) et, pour la majeure partie du film, le parti-pris est plutôt réussi. Tout ce qui touche à la relation entre le docteur, athée mégalo hanté par le spectre de la mort campé par un James McAvoy génial de cabotinage arrogant, et son assistant, monstre de foire devenu scientifique autodidacte interprété de façon parfois touchante par l'homme-enfant Daniel Radcliffe, est convaincant. Tant dans la bromance (là aussi, on sent l'influence du binôme Holmes/Watson), incarnée notamment via le trauma de Victor, que dans l'idée qu'Igor est la première (et meilleure) création de Frankenstein, le point de vue adopté par Landis est pertinent et a le mérite de proposer une approche originale du matériau.

Cependant, il reste un arrière-goût de précipité dans ce récit qui peine à faire d'Igor un véritable protagoniste (du moins un protagoniste aussi intéressant que Frankenstein) et qui sous-développe ses personnages secondaires, qu'il s'agisse du personnage féminin (une trapéziste dont Igor s'éprend) relativement inutile ou de l'antagoniste (un flic dévot), dont la caractérisation est à la fois pertinente mais grossière, didactique comme toutes les thématiques du film, énoncés par les dialogues.

Plus le film avance et plus il se fait programmatique, culminant en un climax certes inévitable mais exécuté de façon vulgaire. On sent que McGuigan y croit de temps en temps et fait de son mieux pour trouver de l'émotion dans cette histoire mais entre les effets de style superflus et la précipitation, il y a quelque chose qui ne décolle jamais vraiment dans la mise en scène.

Dans l'ensemble, c'est dommage. Mais alors que j'étais prêt à tirer un trait sur Max Landis après l'arnaque American Ultra, ce Victor Frankenstein me fait dire que le mec a de la ressource.

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Lu. Bon bah y a pas de quoi chialer, Max. Le film reste très proche du scénario initial. Sur les 120 pages, les 70 premières ont été portées à l'écran telles quelles ou presque. La seconde moitié diffère quelque peu mais principalement dans des détails qui, il faut l'avouer, rendent le récit meilleur mais marginalement seulement. Le personnage féminin est un poil plus présent et les dialogues sont moins didactiques mais certains problèmes subsistent (sentiment que ça va trop vite sur certains aspects, antagonistes sous-développés, dernier acte plus vulgaire même si l'épilogue est meilleur sur le papier).

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Par le réal de Push.... Zad, un avis ?

Ah cool !

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J'ai vu plusieurs adaptations de Frankenstein dont le Whale mais le seul vrai souvenir de Igor que j'ai, c'est le film de Mel Brooks.

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N'écoutez pas Film Freak

C'est meilleur que la grosse bouse de Branagh ou pas ?

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Pas assez de souvenirs du Branagh (prévu de le revoir).

Nan mais là c'est moyen hein, c'est pas indispensable.

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Brannagh c'est pas mal son film mais j'avais le souvenir que c'était un peu ennuyant. Direction artistique inspirée mais ça manque de folie et de rythme.

DeNiro en créature c'est l'idée la plus pourrie du monde surtout.

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Pourquoi?

Pour être honnête, je me souviens plus de De Niro, c'est un film que j'avais vu gosse en K7 et mon seul souvenir et que le film se défendait mais manquait de fun. Bon pas envie de le défendre plus que ça, je sui pas non plus un fan.

Je l'avais en cassette et je l'ai beaucoup vu à l'époque. souvenir d'un bon film ou la créature est très secondaire par rapport à Frankestein.

J'ai un excellent souvenir du final.

Parce qu'à aucun moment je ne vois une créature. Je vois juste DeNiro avec des cicatrices et qui grogne, et ça me sort complètement du film, je trouve ça ridicule. Pour moi c'est un rôle qu'il faut filer à un inconnu et pas à une méga-star, je vois pas l'intérêt. Bon c'est pas le seul défaut du film hein, j'avais trouvé ça tout naze de toutes façons.

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