Forum de FilmDeCulte

Un nouveau Transformers, une nouvelle occasion de faire le point sur la carrière de Michael Bay. Depuis que cette franchise s'est étirée au-delà de la trilogie de rigueur et que le cinéaste alterne un projet "du coeur" et un chapitre de la licence, chaque nouvel épisode vient poser la même question : pourquoi? Après No Pain, No Gain, où il trouvait enfin quelque chose à raconter, Bay livrait un quatrième Transformers et semblait déjà incapable de s'intéresser à l'action vide et, pour la première fois depuis le volet initial, s'investissait davantage dans l'histoire, du moins au début. Toutefois, le film présentait déjà les signes d'une lassitude et si l'on nourrissait secrètement l'espoir de voir Bay reprendre du poil de la bête pour ce cinquième tome, la chute n'en est que d'autant plus grande. En effet, Transformers : The Last Knight est sans doute le pire de la saga.

Dès l'ouverture, pourtant l'une des rares séquences à être un tant soit peu réussie, Bay tombe dans ses pires travers, avec Stanley Tucci (qui jouait un autre personnage dans le précédent) en Merlin alcoolique, l'humour parasitant une scène autrement classe malgré l'habituel YOLO narratif. Néanmoins, The Last Knight continue sur la lancée de L'Âge de l'extinction et ne se perd pas en digressions comiques douteuses mais l'écriture - pourtant le produit d'une writer's room assemblée en vue de la création d'un univers partagé (soupir) - répète la sempiternelle formule de la série depuis le deuxième film : une introduction dans le passé liant l'Histoire des Transformers à celle des humains (après les pyramides, la course spatiale et la préhistoire, voici le Roi Arthur!) donnant lieu à la quête d'un McGuffin (le Allspark, le Matrix of Destiny, les Piliers, le Seed) capable de ramener/recréer Cybertron sur Terre. Et le tout de manière inutilement alambiqué.

Les critiques américaines évoquent une intrigue incompréhensible mais elle est parfaitement limpide. Le souci, c'est la manière dont Bay se précipite tout du long, réduisant les scènes à leur fonctionnalité pure, ne prenant jamais le temps de s'investir dans quoi que ce soit : l'histoire (les idées les plus cool d'Histoire alternative, comme un flashback durant la Seconde Guerre Mondiale, sont expédiées) mais aussi l'humour (l'inévitable sidekick noir semble s'être fait couper toutes ses scènes, ce qui n'est pas plus mal), les personnages (la romance n'a même pas le minimum syndical du premier film, la gamine disparaît pendant une heure, Optimus est virtuellement absent PENDANT DEUX HEURES) et, c'est le plus grand crime commis par le réalisateur, l'action.

Si certains trouveront le scénario difficile à suivre, ce n'est rien à côté de l'action. Là aussi, le découpage reste lisible mais ça c'est uniquement quand Bay choisit de proposer une vraie scène d'action avec un début, un milieu et une fin. La plupart du temps, cela se limite à un plan. Le metteur en scène n'a pas son pareil pour composer des tableaux baroques mais il ne sait vraisemblablement plus composer de séquences entières. Non seulement le film est avare en action mais celle-ci ne tient jamais du morceau de bravoure. Ce ne sont plus que des instants, seuls (l'assemblage de Bumblebee au début est la seule proposition originale) ou au sein de ce qui se voudrait un set-piece mais la gestion de l'espace paraît délibérément abandonnée. Ce n'est jamais plus parlant que lors du climax, un méga champ de bataille où...on dirait qu'il ne se passe rien. Un mec en tape un là, un autre mitraille par ici et, à un moment donné, après 20 minutes d'absence inexpliquée, Optimus débarque et tue plusieurs mecs d'un geste badass. Fin.

No Pain, No Gain avait permis à Bay d'exorciser son besoin de comédie et à vouloir raconter quelque chose et ça se ressentait par conséquent dans L'Âge de l'extinction. Étant donné que 13 Hours présentait un retour de Bay à l'installation de tension via sa mise en scène, il était possible d'espérer qu'il retrouverait ce talent pour The Last Knight. Il n'en est rien. À l'exception de l'intro donc, seule scène d'action tenue, construite, de bout en bout, tous les combats ou les courses-poursuites sont avortées, écourtées, torchées en deux secondes. Et tout est traitée de la même manière. Le film est lourd en exposition mais cherche à tout prix à foncer. Les changements de format inexplicables entre IMAX 1.90 (98% du temps) et 2.35 au sein d'un MÊME CHAMP-CONTRE-CHAMP semblent être le fruit d'un film qu'on tailladé au max au montage de façon à ce que ça aille le plus vite possible. La durée en dessous des 2h45 cette fois est salutaire mais cette précipitation à l'écran trahit celle de Bay en coulisses, comme s'il voulait en finir le plus vite possible et passer à son projet personnel.

Si on devait trouver un personnage analogue de Michael Bay dans le film, ce serait Cogman, littéralement un serviteur mécanique présenté comme quelqu'un devenu sociopathe hystérique par le service et la guerre contre les robots, qui veut rendre chaque moment épique (très bon gag que je ne spoilerai pas) mais qui paraît vouloir en réalité tuer tout ce petit monde.

Alors avant de tuer tout le monde, tiens ta promesse cette fois, Michael. La troisième, c'est la bonne. Passe à autre chose. Parce que t'es dans une impasse créative là.

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Et War for the Planet of the Apes ?

Embargo jusqu'au 27.

L'attaché de presse qui me dit "vous pouvez dire sur les réseaux sociaux ce que vous avez pensé du film mais pas pourquoi".

#welcometoanewworldofgodsandmonsters

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Pas toi, putain!

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1. J'écrivais aussi le texte pour FDC donc j'utilise le titre français.
2. Le titre français est loin d'être honteux vu qu'il reprend directement l'expression US inconnu en France et à laquelle le titre original renvoie.

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balance en mp

En effet, c'est bel et bien le pire épisode de la saga.

Perso, j'ai un putain de soft spot pour cette franchise. J'adore sincèrement le premier, le 3eme et le 4eme sont très très imparfaits, mais il y a un souffle qui les traverse et une propension au n'importe quoi assez jouissif. Et dans le premier, il y a Shia LaBeouf dans un rôle qui se transformera en caricature insupportable dans le 2 et 3.
Bref, jusqu'ici l'épisode que j'aimais le moins, c'était le 2, mais que je pouvais quand même revoir parcequ'il y a un certain savoir faire et des set piece assez bien foutus...

Et bien là, t'as l'impression que c'est Jean Marie Poiré qui a remplacé Michael Bay. C'est même un exemple fascinant de sénilité cinématographique de voir un réalisateur certes critiqué mais capable de gérer le chaos comme personne. Ici, t'as l'impression qu'il en a rien à foutre, comme un vieux qui se fait sous lui parceque c'est la fin. C'est gênant.
Et du coup, t'as un montage qui en fout partout, ça cut de partout, c'est monté en dépit du bon sens (et y'a 6 MONTEURS CRÉDITÉS) (bon pour être honnête, doit y avoir souvent plus de monteurs que la moyenne crédités dans les films de Bay) et surtout t'as une histoire pourtant basique mais tellement gérée avec le cul qu'on sait jamais où on en est, on passe du coq à l'âne, je comprends pourquoi les critiques US parlent d'histoire incompréhensible, y'a des trucs qui ne servent à rien, ça multiplie les personnages inutiles (le noir putain, LE NOIR! OU LA GAMINE! OU LE MEC DE LA TASK FORCE ANTI TRANSFORMERS), t'as tout le temps l'impression de voir de scènes charcutées (Jean Marie Poiré Trademark). Ca recycle des bouts d'histoire d'autres épisodes (le coup de Cybertron qui arrive sur Terre, ils ont déjà fait le coup dans le 3, et là, c'est comme si ça s'était jamais passé, où bien la voix de Bumblebee, qu'on entend à la fin du 1 et là, c'est comme si il n'avait jamais parlé).
Autre détail sans grande importance, vu que je l'ai vu en IMAX, c'est le passage incessant entre les formats, je comprends pas la logique, des champs contre champ, tout le temps, ont des formats différents. C'est pas trop grave parceque l'IMAX, c'est toujours cool, mais ça aide pas à l'immersion ce changement de luminosité, etc à l'intérieur de même scènes sans qu'il y ait la moindre logique.

Et puis je commence peut être à vieillir, mais c'est 1000 fois trop bruyant, ça hurle tout le temps, c'est chiant.

Et Anthony Hopkins mérite de crever, c'est probablement le pire acteur du film.

0/6

Et surtout ça n'a aucun sens par rapport au premier film.

C'est nul et marrant à regarder comme le 3 où c'est chiant?
L'affiche est hideuse.

Jcrois qu'ils ont bien répondu à la question...

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Netflix les gars, Netflix.

Oui horriblement chiant, interminable. J'ai rarement envie de me barrer d'un film, mais celui là a fait parti des rares élus (je suis resté à mon grand dam)

M'attendant à une purge absolue, j'ai été plutôt agréablement surpris... surtout si on le juge à l'aune d'une saga qui est quand même globalement de merde.

C'est surtout la première heure qui fonctionne bien selon moi. La bataille du début envoie bien (malgré quelques problèmes de géographie...), et ensuite j'ai quand même pris du plaisir à voir la manière dont Bay gère son bordel. Par exemple dans la casse-auto, avec cette espèce de scène n'importequ'estceque avec tous les Transformers qui se vannent et font des bêtises. C'est un waï total, mais il y a quelque chose de jouissif dans cette multiplication d'axes, d'effets de lumière, d'inclinaisons de la caméra. T'as l'impression de tenir un cristal dans ta main et le faire légèrement tourner, avec un plan surprenant sur chaque facette.

J'ai aimé aussi le côté bat-les-couilles et méta du film, entre Stanley Tucci recasté dans un autre rôle, le génial/irritant Cogman et son orgue, et des scènes qui confèrent presque au ZAZ volontaire, comme celle où Hopkins liste tous les alliés des Transformers à travers les âges, pour culminer sur la photo de Sam Witwicky.

Sur la fin, par contre, l'overkill s'installe et commence sévèrement à être gavés, comme dans les 3 précédents. Mais on reste bluffés par les SFX. Dans un monde de WONDER WOMAN dégueu, c'est merveilleux à regarder.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

On m'a raconté un plan et du coup j'ai envie de le voir.

QU'est-ce qui te fais envie? Ca a l'air trop nul ton plan.

apparemment c'est totalement gratuit et hors sujet en mode bats les couilles.