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Pas encore vu Inception, mais je pensais a Total Recall l'autre jour justement avec le coup du rêve ou réalité ?

Justement, ça fait quand même beaucoup d'accidents !

Il a fait "Starship Troopers" juste après "Showgirls" (qui a été un bide commercial en plus d'être un bide critique, non ?), alors pourquoi pas à nouveau un bon budget pour lui ? "Starship Troopers" avait bien marché, non ? Et puis ça reste un film culte aujourd'hui. Que s'est il passé depuis pour que Verhoeven soit condamné au silence ? Je sais qu' "Hollow Man" n'est pas terrible mais j'ai toujours entendu de bonnes choses sur "Black Book".

Pareil. Chez Verhoeven, j'adhère qu'à la SF, je trouve que c'est là qu'il brille, que son goût pour l'extrême y trouve un foyer qui lui sied (alors que je trouve Basic Instinct et surtout Showgirls juste vulgos).

Black Book c'est bien mais j'y retrouve pas le côté viscéral que j'aime dans ses films SF.

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Moi j'aime bien Hollow Man, thématiquement c'est mille fois plus light que ses autres essais SF mais c'est un blockbuster horrifique assez satisfaisant je trouve...

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Pas du tout, puisque je ne dis pas que Nolan et Spielberg ont mal fait en renonçant à la violence, ou que le genre SF l'impose comme une obligation. Mais tu sais très bien que si Verhoeven avait réalisé Minority Report ou Inception, il y aurait nécessairement ajouté sa patte graphique et violente. Rien ne justifie une telle violence dans Total Recall, et pourtant c'est un vrai jeu de massacre sanguinolant (en revanche dans Robocop et Starship Troopers ça sert directement le propos).



Ce qui participe à la banalisation de la violence, à mon avis, au même titre que ceux qui ne montrent rien. Je préfère par exemple Spielberg dans Ryan (violence nécessaire au réalisme de la guerre), Mann dans Miami Vice (violence recherchée pour un réalisme accréditant le côté documentaire) ou Verhoeven dans Total Recall (violence qui contre-balance l'aspect film d'aventures fantaisiste pour enfants). Mais je pense que depuis Verhoeven, celui qui en met plein la vue niveau violence, avec beaucoup de talent, de façon moins expiatoire et sur tous les tons, c'est justement Tarantino.

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Le gros problème de Hollow Man c'est ce choix incompréhensible de changer de point de vue aux deux tiers du film.

Mais à part il est assez jouissif, oui.

Ce qui est dommage aussi, c'est de l'avoir réduit dans ce dernier tiers à un bête slasher. Même si graphiquement original : on lui balance tout ce qui est possible pour contrarier son invisibilité (de l'eau, de la vapeur, du sang...) Y a un jeu intelligent avec la censure, mais ça devient très vite répétitif. Mais j'aime beaucoup le film.

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J'ai une citation de Joel Silver assez parlante :

"Je fais dans la violence surréaliste. Dédramatisée par son excès. Qui n'a rien à voir avec la pâtée sanglante véhiculée par CNN. Dans Demolition Man, il y a des impacts de balles, mais il n'y a même plus de sang. C'est une violence décalée, soft, dans la grande tradition des James Bond. Vous savez, quand Sean Connery attrape le scélérat et le balance dans un bassin grouillant de piranhas, il dit simplement : « Bon appétit ». Un acte extrêmement violent, certes, mais on ne voit pas le type déchiqueté. Ce n'est pas un documentaire sur la dentition des gnathostomes ! Bond se contente de s'adresser aux poissons. Du dessin animé, rien de plus. L'essence de tous mes films, c'est ça."

Total Recall, c'est exactement ça. Mais avec la violence débridée de Robocop... ce qui est complètement unique.

Inception, c'est effectivement davantage du James Bond (sans la punch line), ce que je trouve à la fois parfaitement compréhensible, et tout aussi surprenant concernant Nolan, qui est l'un des réalisateurs US les plus portés sur l'ultra réalisme (y compris dans sa vision de Batman). J'aimerais beaucoup connaître son positionnement sur la violence (un sujet qui m'intéresse énormément).

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Allez, deux citations bonus en lien avec le film.

"Au début, il y a eu le Magnum 44 de Clint Eastwood dans Dirty Harry. Depuis – il faut voir là un sous-entendu implicite, « Ma bite est plus grosse que la tienne » - chacune des stars machos du cinéma a surenchéri avec des armes de plus en plus grosses et de plus en plus efficaces. Mais il n’y en a jamais eu d’aussi grosses que celle d’Arnold Schwarzenegger."
John Boorman


"Je déteste les films où la violence est elliptique. Montrer quelqu’un tirer puis quelqu’un d’autre allongé sur le sol ou blessé, sans montrer les conséquences de l’impact, ne me semble pas bénéfique. Sur RoboCop, en minimisant la violence, en la rendant plus elliptique, on annihilait le burlesque ou le grotesque de ma mise en scène, tellement poussée qu’elle en était absurde."
Paul Verhoeven

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Cela dit, y a un passage dans Inception, durant la course-poursuite à Mombasa, où un des poursuivants de DiCaprio se mange un pare-brise dans le front, avec le bon son qui fait un "TAP!" sourd à ce moment et le montage qui va avec...bah ce genre de coup, aujourd'hui, me fait plus "mal" que la violence sanglante à laquelle je suis totalement désensibilisé.

Je préfère cette violence-là à présent...

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Exact... En général, ce qui me fait souffrir, c'est ce qui est lent et douloureux (le nazi qui poignarde le juif dans Ryan), ce qui est attendu et redoutable et qui met du temps à venir (les dents sur le trottoir de American History X / l'extincteur d'Irréversible), et lorsque les sons utilisés sortent des conventions (certains coups dans Fight Club, les coups de feu chez Mann...).

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Je voulais ajouter aussi (et ce message n'intéressera que les geeks qui furent jadis les heureux propriétaires d'un Amiga ou d'une Megadrive) que Total Recall est sensiblement sorti au moment où un jeu console faisait alors sensation : Flashback. On y incarnait un personnage d'agent secret lobotomisé - Conrad - qui abandonnait la Terre pour explorer un satellite de Jupiter (Titan) et retrouver la mémoire... identification immédiate en ce qui me concernait, d'autant plus qu'il y avait dans ce pitch K. Dickien une résurgence du Verhoeven. Le gameplay était novateur (mouvements à la Prince of Persia) pour un jeu de plate-forme qui ne se contentait pas de faire avancer le héros de gauche à droite, et où l'utilisation des flingues et la difficulté du soft ont gravé ma mémoire... C'était la période ou cinéma et jeux-vidéo s'unissaient pour combler mon imaginaire de gamin de 12 ans, jusqu'à parfois me mystifier légèrement... comme par exemple le personnage de Melina dans Total Recall, cette brune aux cheveux bouclés, que j'assimilais - allez savoir pourquoi - à Elaine Marley, le gouverneur de... Monkey Island !

Hum.

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Non mais il est cool ton post.
Quand "Total Recall" et "Flashback" sont sortis j'étais encore très jeune et loin de toucher un pad ou d'aller voir du sang se déverser au ciné. Mais je connais quand même "Flashback" de réputation, bien sûr. Et "Another World" aussi ; d'ailleurs, pour info (et ce message n'intéressera que les geeks qui achètent des jeux sur le Xbox Live Arcade ou sur le PSN), Eric Chahi, le créateur du jeu, travaille sur un nouveau jeu, de type "god game", en ce moment.

Oui voilà, on passe de la genèse d'un super-vilain de comic book à un slasher limité à un simple parti-pris graphique.

la belle époque...

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