Forum de FilmDeCulte

La série Paramount sur la fabrication du PARRAIN.

J'ai regardé le pilote signé Dexter Fletcher. Au début j'ai eu très très peur. Le premier épisode couvrant plusieurs années, tout va vite. Et tout est méga-surligné afin qu'on comprenne bien. Scènes cringe de Mario Puzo en galère à la recherche d'une idée pour son roman...
On se demande comment on peut réaliser un truc aussi basique et sans finesse au sujet d'une œuvre aussi fine et sophistiquée. Le tout culmine dans cet aveu involontaire cruel:


Cependant, une fois qu'on a accepté les règles de ce récit bondissant et superficiel, ça devient plus fun. Grâce notamment à un Miles Teller attachant et arrogant, et un Matthew Goode onctueux en Robert Evans. Et puis moi tu me montres Coppola dans sa salle de montage avec flou au fond un sosie de George Lucas qui discute, je jouis. Donc tout ce côté coulisses de l'usine à rêves me fait kiffer. Mais bon, ne m'écoutez pas, je suis le gars qui continue à regarder IRMA VEP donc bon...

Je regarderai sans doute le deuxième et après on verra.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Les échos étaient tellement mauvais que j'ai lâché.

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J'ai continué, j'en suis au 5eme. Finalement c'est sympa en tant que série-wiki. Je me serai bien passé de tout ce qui a trait à la mafia mais niveau coulisses du ciné je prend du plaisir.

Matthew Goode est génial en Evans (cette petite scène où il parle à "Jack" [Nicholson] au téléphone et où par ses simples rires tu peux imaginer toutes les saloperies que l'autre doit raconter ), Miles Teller est super charismatique, et les faux Pacino et Brando sont quand même bien croqués.

Le point faible c'est Dan Fogler en Coppola. Il en fait une sorte d'ahuri premier degré à qui il manque la sagesse intérieure tourmentée du vrai Francis.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Ah ouais ? Moi je suis un peu gêné, du coup pas de plaisir.

Enfin fini. C'est hagiographique en diable, mais c'est sincère et fait avec le cœur. Les persos deviennent hyper attachants sur le long terme. Et Matthew Goode continue de cartonner - la scène de ses adieux à Ali McGraw, magnifique.

Autre joli concept touchant, cette team professionnelle et affectueuse entre Miles Teller et Juno Temple qui ne vire jamais à la love story.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

L'histoire du tournage chaotique du Parrain est apparemment une légende qu'on se raconte depuis des décennies à Hollywood avec tout ce que ça comporte d’exagérations et de déformations au fil des ans.
Partant de là, j'ai rapidement pris le parti de ne pas chercher à démêler le vrai du faux et de me laisser prendre par la légende. De toute façon, même si c'est vrai à 50%, c'est déjà hallucinant de voir comment le film a pu ne jamais voir le jour au pire (au mieux, dans une version complétement différente de celle qu'on connaît).
Entre l'intervention de la mafia, le choix des acteurs et du réalisateur qu'il faut réussir à imposer, l'argent qui manque tout le temps, le studio qui est en passe de se faire vendre, les cadres de direction qui essaient d'imposer leur vision, la date de sortie qui est loin d'être idéale ; le producteur jongle en permanence au bord du gouffre depuis le début de la production (Puzzo qui n'arrive pas à écrire le script) jusqu'à la sortie (choix de l'affiche). Tourner un film, c'est une putain de guerre.

La série a l'intelligence de ne pas chercher à reproduire des scènes du film (on reconnaît quelques plateaux et scènes mais ce n'est jamais filmé frontalement, toujours de biais ou en contre-champs) pour passer du temps sur tous ceux qui contribuent à la réussite (ou à l'échec) de la production du film : directeur, producteur, décorateur, chef photo...
Casting et reconstitution impeccables. On a droit à un peu de name dropping de films et d'acteurs de l'époque sans jamais que ce soit écrasant.

Super découverte même si vous n'aimez pas le film.

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You are a ghost driving a meat covered skeleton made from stardust riding a rock floating through space.
FEAR NOTHING

Et si on a lu le livre de Peter Biskind ?

J'ai lu le livre il y a trop longtemps pour pouvoir te répondre.
Je me rappelais juste de l'anecdote de Brandon se transformant en Vito Corleone en 30 seconds à l'aide d'un peu de cirage et de 2 boules de papier glissées dans ses joues.
Ca parle tant que ça du Parrain ?

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FEAR NOTHING

Un peu. J'ai re-parcouru des passages du livre et forcément tu retrouves des passages obligés illustrés dans la série.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

J'ai regardé mais je n'ai pas trouvé. Je suppose que je vais devoir le relire.
backrooms game

Franchement, on est loin de la subtilité et de l'intensité des grandes séries (type Succession pour ne prendre qu’un exemple récent).

Mais c’est tellement bien foutu (reconstitution, casting, mise en scène) et tellement sincère dans la démarche que ça se regarde d’une traite, avec beaucoup de plaisir.