Forum de FilmDeCulte

L'adaptation de "Zombies" de Bret Easton Ellis, avec lui même au scénario.

Et donc l'histoire Ellisienne de jeunes qui se cament au bord de piscines... qui baisent... qui matent des clips...


Mon dieu la vilaine bousasse.

La transposition de l'univers de BEE au cinéma est tout de même complexe quand on ne prend pas un peu de recul et qu'on ne fait pas du littéral. A mon sens, le seul qui s'en était à peu près sorti, c'était Avary sur Les Lois de l'attraction, parce qu'il s'amusait un peu avec le matériau de base, y'avait des délires de mise en scène qui se rapprochaient justement de l'esprit destroy du roman.

Ici, il y a un premier degré absolument monstrueux et totalement incompréhensible. L'univers de Zombies, c'est le Los Angeles des années 80. En soit, c'est totalement inintéressant. Ce qui faisait l'intérêt du recueil de nouvelles, c'était l'aspect un peu baroque, avec le changement constant de points de vue, et puis cet aspect fantastique, avec les vampires qui rodaient, qui planaient sur tous les personnages, totalement paumés et au final condamnés. Là, dans le film, plus de vampire. Juste des mecs qui prennent de la coke et qui serrent les dents en regardant leur copine baiser avec leur meilleur pote. Et les changements de point de vue sont assumés par la structure de film chorale. Sauf qu'avec le premier degré effarant de Jordan dans sa mise en scène, on ne s'attache à strictement personne, on a de l'empathie pour personne et toutes les histoires deviennent super chiantes.

On sent qu'il tente de lorgner du coté de Lynch (l'utilisation d'Isaak, à chier ici, l'univers hollywoodien détourné avec Basinger, le plan aérien de LA, l'affiche de Sunset Boulevard...) mais il faut un minimum assurer derrière. Lynch a su digérer l'esthétique classique hollywoodienne pour la moderniser et parler du présent. Là, c'est déjà has been. Le casting d'une part, avec Winona Rider et Basinger qui font sincèrement pitié, ou l'espèce de ribambelle de minets (le méchant de Wimbledon!) incapable de quoi que ce soit d'autre que de froncer les sourcils. Là encore, c'est une difficulté des textes de BEE qui, mis à l'image, peuvent faire franchement datés si on prend pas un peu de recul, et là c'est le cas.

Je ne sauve rien, si ce n'est Amber Heard, qui a un rôle absolument culte : elle passe tout le film torse nu, pour... 10 mots de dialogue? Et c'est le personnage principal féminin.

J'ai cru comprendre que la prod du film avait été compliquée : ça se voit !

Je ne serais pas aussi sévère que toi.

Il y a de bonnes séquences et, compte tenu des conditions de production, je trouve que le film n'est pas honteux.

Sinon, je pense que, dans le film,.

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There is no such thing in life as normal

Oui... Scène de 2 minutes !

Je pense que déjà en l'état, il manque au moins vingt minutes de film, mais alors s'il avait fallu adapter toutes les nouvelles, cela aurait donné un feuilleton d'une dizaine d'épisodes.

Bref, je ne suis pas dérangé par ces "coupes", d'autant moins s'agissant de la nouvelles mettant en scène les vampires qu'à l'exception de sa chute, je ne l'aime que modérément.

En fait, j'ai un faible inexplicable pour ce film.

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Pareil, un faible pour ce petit film qui est pourtant une adaptation ratée d'Ellis. La production a été assez chahutée. C'est le premier scénario écrit par Ellis pour une adaptation d'un de ses livres au cinéma, le réalisateur qu'il avait choisi a été viré et il n'a pas eu le dernier mot sur le script. L'histoire de vampire a été écarté à ce sujet.

La mise en scène de Jordan est assez atone, il aura fallu un metteur en scène avec plus de folie visuelle pour retranscrire au mieux l'atmosphère d'Ellis. Après, le film a clairement ses faiblesses mais même si il a été remanié, il subsiste sur le long l'atmosphère mélancolique propre au premiers livres d'Ellis. Le vide des personnages, le non sens de leur vie, au détour de quelques scènes on ressent la patte Ellisienne, mélange personnel d'humour et de mélancolie. Pêle mêle, la première scène, le moment avec Christie sur la plage... il y a quand même quelques moments assez réussis.

Film fragile et limité mais c'est une des rares incursions cinématographiques qui arrive à retranscrire l'univers du romancier. En comparaison, les lois de l'attraction d'Avary loupe le coche, troquant les personnages vides et métaphysiques d'Ellis contre de superficiels pantins.

Par contre la vrai question, c'est quand est-ce qu'on verra une adaptation réussie d'Ellis? Entre la version light d'American Psycho, le loupé d'Avary et celui ci, on en est loin. A un moment, Avary voulait adapter Glamorama mais le projet a du avorter. Vu le côté bordélique et foisonnant du livre, j'aurais été curieux de voir le résultat. Sinon, je trouve que le cynisme de Lord of war se rapproche assez de celui d'Ellis, mais bon c'est bien le seul point commun.

Pas loupé du tout le Avary.

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J'ai pas aimé, par contre je trouve la scène du voyage en Europe formidable, surtout au niveau du montage.

Le film qui me rappelle le plus la vision d'Ellis (en tout cas pour ce que j'ai lu : Moins que Zéro et les Lois de l'attraction), c'est Nowhere de Gregg Araki.

Les lois de l'attraction, c'est excellent, mais une des raisons tient sans doute au niveau (moyen) du livre.

Quant à Nowhere, sans être véritablement proche, il emprunte un peu à l'univers de l'auteur.

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