Forum de FilmDeCulte

Je suis agréablement surpris. Ce n'est pas un exercice de style froid et désincarné. Hazanavicius a un talent définitif pour le pastiche : comme pour les OSS c'est d'une précision évidente, une connaissance intuitive, empirique, anti-scolaire, pour un cinéma qu'il aime au-delà de ses clichés muséifiés. Ça se révèle paradoxalement par une absence de rigidité dans l'imitation. Parce que sous l'apparence de la reconstitution sage, le muet de la fin des années 20 est ici trahi de 150 petites façons, le film allant parfois chercher jusqu'à Welles. Ça reste souple, l'élan prévaut sur le maniaquerie. Car Hazanavicius préserve au final des choses qui, si elles ne constituent pas forcément des caractéristiques "officielles" d'un âge d'or hollywoodien muet, évoquent la période de manière beaucoup plus intime, essentielle : l'attention réelle pour ces visages à qui on offre de l'espace et du temps, un rythme qui laisse fleurir les situations sans s'impatienter, la franchise d'une approche résolument premier degré qui n'essaie pas de contourner le sujet de 36 façons, de s'en distancier, qui y va tout droit (je suis pas partisan, par exemple, d'une scène de cauchemar qui servirait de mètre-étalon à tout le film). Et puis cette excellente idée de canaliser la nostalgie pour la période à travers un personnage lui-même nostalgique d'un muet révolu.

A ce stade ça pourrait être parfait, tant le nombre d'éléments a priori insupportables (le chien, le jeu appuyé des acteurs) offraient un boulevard au film tête-à-claque : rien à faire, un truc se dégage, un charme authentique opère. Mais Hazanavicius conserve les défauts des deux OSS : la rareté d'idées diluées dans une légère nappe d'ennui. Pour des idées parfaites (le costume, les premières prises), combien de scènes vides où il ne se passe littéralement rien (la rencontre dans les escaliers, Valentin qui va voir le film de sa rivale). Ce n'est pas tellement un problème de sujet, de rails, de manque de surprises : je pense que ça joue vraiment en faveur du film, cette simplicité, cette façon de chercher l'accomplissement des situations plutôt que de courir à tout prix après une originalité qui, dans un pas d'écart, jetterait un regard comme condescendant au cinéma pris en modèle. Non, le souci ici est vraiment un souci de rigueur du scénario (ne serait-ce que les intertitres nuls) et de producteur (parce qu'il aurait fallu couper toutes les scènes dénuées d'un véritable enjeu, qui existent juste pour un détail). C'est aussi frustrant de voir, malgré le soin général, qu'Hazanavicius ne sait pas chopper la grande scène quand elle passe sous son nez. Je pense notamment à la fin :

Bref, quelque soit le film, il faut que ce réal apprenne à densifier : pas à accélérer, mais à couper l'inutile, à ne pas faire une scène entière pour une petite idée au milieu... ce danger du vide qui fait perdre leur souffle à tous ses films. Comme si, au dernier moment, sur le point de réussir, il n'osait pas y aller complètement... Le projet a beau être ambitieux, l'approche sincère et incroyablement délicate (le valet qui attend toute la nuit dehors, ce genre de truc discrets et superbes, ce doigté), je crois qu'il manque là-dedans des scènes qui vibrent d'une réelle prise de risque.

Putain même quand tu regardes un film de l'an dernier, c'est un hommage au muet en N&B!!!

You're sick!

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Je sais, c'était juste pour te faire chier

T'es le premier à me donner envie de voir le film.

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I think we're gonna need a helmet.

Mais faut mettre dans la balance le privilège fier d'être le dernier cinéphile de France à pas l'avoir vu... EST-CE QUE ÇA VAUT LE COUP DE PERDRE ÇA, Z ?

Don't lose it. Stay gold, pony boy.

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Je n'ai pas vu les autres Hazanavicius, et comme tout bon cinéphile, je veux me faire une rétro avant.

Un jour.

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A quelques mimiques près, ça va. Il la filme assez amoureusement, ça suffit la plupart du temps faire passer le truc.

Plus sérieusement, je n'irai jamais voir un de ces films, ni en salle, ni en DVD, ni en divx, ni même en streaming.
J'attendrai qu'elle crève pour découvrir les films de son mec.

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Ah putain, je savais pas qu'il y avait mon pote Nikolaj là-dedans!

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Dans un Bouhnik, quoi.
Beau gosse, hyper classe dans la partie début du siècle du film. Deux répliques.

Dans le Scott, c'est pire, il a deux plans.

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Oui, y a plus de chances que je vois le Ozon avec Fassbender que ça.


Il en a un peu plus dans Kingdom of Heaven.

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Ah tiens, pas fais gaffe.
Heureusement qu'il a eu la série, parce qu'il enchaîne les rôles subliminaux.

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Je sais pas à quel point on le voit dans la version courte.



Justement, grâce à la série, je pense qu'on va le voir davantage, déjà dans le prochain Kosinski avec Cruise.

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