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MessagePosté: 02 Avr 2019, 13:29 
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Lohmann a écrit:
J'aimerai bien mais je ne suis pas sûr d'influencer les choix de qui que ce soit ici.

Va savoir, nous sommes lus par des gens qui ne sont pas inscrits, et par des inscrits qui ne participent pas.


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MessagePosté: 02 Avr 2019, 13:33 
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Déjà-vu a écrit:
Lohmann a écrit:
Je l'ai vu hier et j'ai déjà envie de le revoir (non Déjà-vu, pas que pour la scène du doigt dans le cul).

Loin de moi cette idée

J'ai essayé de retrouver ta réponse à l'un des mes posts sur L'Amant double (réponse qui faisait référence à une fameuse scène de godemichet) mais je ne l'ai pas trouvé :cry:


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MessagePosté: 02 Avr 2019, 13:35 
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Lohmann a écrit:

Dire qu'il fait par contre référence à la Nouvelle Vague, je sais pas ça n'a rien à voir avec du Chabrol, du Rohmer ou du Rivette. Du Godard années 60, oui un peu dans le sens où Lapid s'accorde beaucoup de liberté, se veut parfois tout aussi provoquant
Je pensais justement au Godard années 60.


Lohmann a écrit:
(non Déjà-vu, pas que pour la scène du doigt dans le cul).
Elle est bien la scène du doigt dans le cul :mrgreen:

Après je ne partage pas ton enthousiasme et assez d'accord avec QGJ pour la parallèle avec The Square. Je trouve aussi que Lapid n'est jamais aussi fort que quand ça navigue dans le burlesque et le malaise mais ce n'est malheureusement que dans la seconde partie (même si il y a la scène de bite à l'air du début mais je la trouve médiocre).


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MessagePosté: 02 Avr 2019, 14:04 
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Abyssin a écrit:
Après je ne partage pas ton enthousiasme et assez d'accord avec QGJ pour la parallèle avec The Square
Les deux films n'ont absolument rien à voir, à moins de s'arrêter à leur dimension superficiellement malaisante. The Square parle de la lâcheté du mâle moderne, de sa perte de repère et de la manière dont il perd pied lorsqu'il est sorti de sa zone de confort, Synonymes d'identité, de la maîtrise du langage (langues vivante et cinématographique). Ce n'est même pas par leur réalisation que l'on pourrait les rapprocher.


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MessagePosté: 02 Avr 2019, 14:06 
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Lohmann a écrit:
Abyssin a écrit:
Après je ne partage pas ton enthousiasme et assez d'accord avec QGJ pour la parallèle avec The Square
Les deux films n'ont absolument rien à voir, à moins de s'arrêter à leur dimension superficiellement malaisante.
On est d'accord et c'est dans ce sens que j'abondais avec QGJ.


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MessagePosté: 02 Avr 2019, 15:32 
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Abyssin a écrit:


Lohmann a écrit:
(non Déjà-vu, pas que pour la scène du doigt dans le cul).
Elle est bien la scène du doigt dans le cul :mrgreen:



Il y avait une vidéo de Pierrick Sorin (un artiste un peu oublié aujourd'hui) dans les années 1990 qui jouait avec cela (peut-être une des influences de Lapid, les deux univers semblent en partie congruents).

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MessagePosté: 02 Avr 2019, 23:37 
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MessagePosté: 08 Avr 2019, 10:56 
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J'en suis sorti plutôt mitigé mais le film reste bien en tête et vieillit bien. C'est ce genre de films assez rares où tu prends plus plaisir à y repenser, à le réflechir qu'à le voir.

Mais il y a malgré tout pour moi un paradoxe assez singulier dans le film qui me tient sans cesse à distance. C'est un film purement physique instinctif et même pulsionnel qui s'incarne dès l'ouverture dans le corps nu de Tom Mercier, dans cette bite circoncise, mais en même temps j'ai le sentiment de quelque chose de profondément théorique et cérébral voire même symbolique (même si Nadav Lapid s'en défend dans son interview des inrocks). A l'image de la toute fin, en même temps bloc d'énergie brut qui clot le film de manière éclatante mais aussi symbole que je trouve pour le coup assez lourd
la porte qu'on essaie de forcer, la France qu'on veut posséder.


Du coup c'est sans cesse déstabilisant et c'est sans doute ce qui fait la qualité du film. D'être totalement imprévisible d'une scène à l'autre, aussi bien dans ce que le film raconte, que dans sa mise en scène, on enchaîne des choses très travaillées avec des moments extrêmement bruts, qui filmés en caméra numérique dans la rue à l'arrache. Tout le film de toute façon est une espèce d tiraillement permanent entre une multitude de tentation. La seule chose qui reste fixe au centre de tout c'est le corps de Yoav, sa voix, ses mots. On passe d'un récit poético-mythologique (tout ce qui touche à Hector de Troyes [se concluant par cette scène dingue du cadavre du mec trainé au sol]) à un détail le plus trivial du monde (le petit monologue sur son repas et le prix de chaque chose). Il y a des scènes sorties de nulle part assez dingue comme ce moment sur la moto avec la tablette, l'espèce d'entretien d'embauche en mode baston, la scène de danse avec le pain, l'écoute de la musique au casque etc... Tout cela est vraiment surprenant dans le bon sens du terme dans la manière de tordre son récit pour atteindre autre chose que la chronique mais au contraire de faire de chaque moment de Yoav à Paris les épisodes d'une épopée ou d'une vraie mythologie.

Après malgré tout ça je reste à distance parce que le personnage principal me semble presque plus une idée qu'un être humain réel. Il en va de même pour Dolmaire et l'ectoplasmique Louise Chevillotte qui représentent à eux deux, le cliché parfait du personnage du ciné français, lui en pseudo Léaud désespéré et elle en figure féminine froide et hiératique. Du coup c'est un film devant lequel je n'ai pas été ému ou touché par la trajectoire du personnage qui est tellement déréalisée depuis le début (ce vol impossible puis cette résurrection chez des bourgeois) qu'il est difficile d'être dans une véritable empathie. Je crois que je préférais ses deux précédents dont son premier, finalement assez méocnnu Le policier, beaucoup plus simple mais d'une grande efficacité. Je suis curieux de voir vers quoi il va se diriger, s'il va creuser cette veine plus conceptuelle (son prochain est déjà écrit et se tourne prochainement, en Israël cette fois).

4/6

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MessagePosté: 08 Avr 2019, 10:58 
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Localisation: In the Oniric Quest of the Unknown Kadath
Abyssin a écrit:
Après je passe sur les petites invraisemblances qui font sourire comme le fait que le mec vient à Paris car il déteste l'Israël et sa première idée pour travailler est d'aller à l'ambassade d'Israël.


Prendre ça pour une invraisemblance c'est vraiment n'avoir rien compris.

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MessagePosté: 08 Avr 2019, 14:56 
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C'est bien gentil tout ça mais je préfère mon avis lapidaire.


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MessagePosté: 08 Avr 2019, 15:07 
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Oui, il faut d'ailleurs Tom (re)Mercier.

Lohmann a écrit:
La ressemblance de Mercier avec Hardy (pas forcément dans son visage mais dans sa dimension physique et érotique) me ferait plutôt rapprocher ce film de L'Ornithologue de Rodrigues, même liberté de ton, même tentation de la provocation, même parcours de Hardy/Mercier qui renaît (l'un dans un fleuve, l'autre dans une baignoire) et tente de se construire une nouvelle vie en partant de rien (sans y parvenir, que ce soit les médocs que Hardy doit prendre qui le raccroche systématiquement à sa vie antérieure, ou le passé de Mercier qu'il tente vainement d'éradiquer mais qui rejaillit sans cesse).


Tiens j'avais raté ça, tu crois sincèrement que c'est Tom Hardy dans L'ornithologue :mrgreen: (même si il y a une certaine ressemblance, jusque dans leur nom) ?

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MessagePosté: 08 Avr 2019, 15:11 
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Art Core a écrit:
Tiens j'avais raté ça, tu crois sincèrement que c'est Tom Hardy dans L'ornithologue :mrgreen: (même si il y a une certaine ressemblance, jusque dans leur nom) ?
J'avais bien Paul Hamy en tête, et QGJ citant Tom Hardy je me suis emmêlé les pédales (sans jeu de mots).


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MessagePosté: 08 Avr 2019, 15:13 
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Non mais c'est vrai qu'ils ont un truc en commun ces trois acteurs, ça tient dans les grosses lèvres je crois.

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MessagePosté: 10 Avr 2019, 20:59 
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Oui bon film, pas entièrement convaincant mais stimulant. Synonymes m'a évoqué à la fois Paris nous appartient de Rivette (la partie avec l'ambassade d'Israël et ses barbouzes errants entre la clandestinité et l'exhibitionnisme. Par ailleurs Chevillotte a aussi quelque chose - dans la voix notamment- qui rappelle Bulle Ogier dans les Rivette plus récents. La scène de l'audition avec le gars à la fois louche et loufoque, méticuleux et secret, c'est du Rivette aussi), les Ferreri des années 80 et Get out de Jordan Peele (les rapports humains-théorèmes, le couple comme rapport social à la fois factice, inconsistant et intentionnel) mais où la vampirisation d'un imaginaire national et d'un complexe historique par l'autre ne serait pas systématiquement négative. Le film souffre un peu de faire de sa surécriture son propre objet (comme dans l'Institutrice il n'y a pas d'autre récit que le doute des personnages sur leur propre récit) mais s'ouvre sur un propos plus directement métaphorique (la France comme appartement vide à la fois délaissé et entretenu, qui ne sert ni au logement ni à l'accueil) , à la limite de la farce, mais aussi plus social
(Chevillotte qui se renseigne sur la cuisson des spaghettis sauce tomate de Leader Price avant de coucher, la conversion apparemment brusque de son compagnon en patron odieux er méprisant, qu'il se présente à lui-même comme un sacrifice).

La scène de l'orchestre (admissible de manière inadmissible ) est maladroite et lourdement symbolique mais en même temps non dénuée de puissance. Elle retourne un court moment un topos de l'antisémitisme nietzschéen (l'ouverture à la vulnérabilité de l' autre et la condamnation de la richesse au nom de la solidarité comme ressentiment) en quelque-chose de positif et universel (où ces démarches sont reprises et formulées non plus en terme de jugement et d'attitude morale, mais et de l'extérieur, mais depuis l'intérieur, et comme une exigence ontologique, et donc acceptées pour elles-mêmes - c'est le sujet qui doit se justifier par rapport à elles et non l'inverse, ce que la régression vers l'adolescence de Yoav comprend, au prix de la solitude ). Une solidarité qui ne coûte rien n'a aucune valeur.

Le film retient à vrai dire plutôt l'attention grâce à des petites scènes réalistes réussies que par les multiples morceaux de bravoure dialogués brillamment en plan séquence de 5 minutes
par exemple quand Yoav trahit par une simple et innocente pulsion scopique le fait qu'il a plus de désir et de curiosité pour la Libanaise qu'il a croisé furtivement et l'a battu froid à cause de la situation politique que pour Chevillote, qui s'offre trop vite trop consciemment et trop évidemment à lui, ou les conversations Skype avec son ex et son père. La discussion un peu plus franche de Yoaz avec Dolmaire dans la boulangerie est aussi une belle scène)
.

J'ai également apprécié le fait que le film soit très différent formellement (en assumant le comique) de l' Institutrice tout en étant travaillé par une obsession et une morale communes (en revanche c'est, effectivement, un développement du moyen métrage en vidéo qui était en bonus dans le DVD, mêmes situation au début et fantasme sur la Française comme femme et le français comme langue).

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Dernière édition par Vieux-Gontrand le 11 Avr 2019, 12:46, édité 6 fois.

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MessagePosté: 10 Avr 2019, 21:52 
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Le film (qui est un film de checkpoint sans checkpoint) est aussi assez proche du (film malade dans le bon sens du terme) Foxtrot de Moaz dans ses positionnements (que le projet Israélien réunit au plan collectif mais paradoxalement paradoxalement sépare pour l'individu) politique et national, ainsi que la manière de filmer l'armée et les armes. Dans Foxtrot c'est la mère qui refuse de parler hébreu au profit de l'allemand

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