Forum de FilmDeCulte

Sinon, j'ajoute qu'avec Laszlo Nemes, j'ai vraiment l'impression d'être face à un cinéaste immense, imposant, comme il en éclot rarement. Cette façon de gérer le hors-champ, le son, la profondeur, les visages des personnages, je trouve ça proprement hallucinant, unique. Ce Sunset, dans lequel ce style se fond admirablement à une mise en scène plus "classique" (plans plus larges, décors amples, costumes, personnages multiples...), et qui m'a beaucoup fait penser aux Amants du Capricorne (un de mes Hitchcock préférés), est une belle confirmation. Ça faisait longtemps que je n'avais été si plein d'espoir pour un réalisateur, moi qui désespérais de n'avoir plus que Paul T. Anderson pour m'enthousiasmer.

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C'est assez fou la manière dont Nemes raconte son histoire par la seule puissance de ses images, la croyance et la confiance absolue en son langage cinématographique. La scène qu'Art core cite vers la fin où Irisz se fait emporter par la foule en est un bon exemple. Je trouve la mise en scène plus aboutie que dans Le fils de Saul.

Il a un talent fou c'est certain, il fait vraiment partie des grands cinéastes formalistes émergés ces dernières annes. Je suis curieux de voir vers quoi il va se tourner.

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CroqAnimement votre

Disons que le dispositif systématique de Saul paraîtra artificiel à certains. Dans Sunset, cette mise en scène qui fait sa patte est parfaitement intégrée au reste, à aucun moment on se dit que "Là c'est du Nemes". C'est pour ça que je parlais du Hitchcock qui fait suite à La Corde, en reprend en partie seulement le dispositif, mais que je trouve justement bien plus abouti formellement.

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Grand film effectivement, la première heure est absolument démente, j'aime l'esthétique, le jeu sur le flou bien sûr, le grondement permanent.
Après le film a un pb narratif dans sa deuxième heure, le récit se répète, tu as de l'avance sur le récit et je trouve que certains éléments auraient presque mérités d'être "cachés" aux spectateurs.

Mais bon, c'est du cinéma comme on en fait de moins en moins, c'est la confirmation d'un cinéaste au-dessus du commun des mortels - son chef op Mathias Erdely est un génie - et je rêve qu'il adapte au cinéma Karpathia, le meilleur livre récent que j'ai lu.

5/6

Sinon j'avais interviewé le mec et il était déjà extrêmement lassé par le cinéma moderne, sa quête de financement perpétuel, les renoncements...

Je pense qu'il va vite renoncer, hélas.

Couille molle.

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C'est le genre de réal à faire un film tout les 10 ans, j'étais d'ailleurs assez étonné qu'il enchaîne aussi vite.

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CroqAnimement votre

Ce qui me convient très bien, un rythme lent et réfléchi. On verra comment il se renouvelle, mais son style n'appelle pas un rythme effréné. Un film tous les quatre/cinq ans, une dizaine sur l'ensemble de la carrière, c'est parfait.

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Sinon le film n'est pas vraiment maudit, articles favorables dans le Canard Enchaîné (qui me semble très prescripteur en matière de critique ciné) et le Point (je sais ... c'est un journal de droite, le genre de truc où parle Ruffin pour lâcher Chouard, mais bon plus je suis déprimé plus je lis à droite) qui le comparait au Monde d'Hier de Stefan Zweig (ce qui serait plutôt un repoussoir pour moi ... je me demande si c'est tout à fait exact d'ailleurs ).

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Mais peut-être la nécessité accrue de faire confiance incite-t-elle à la mériter davantage

Erving Goffman

L'avis qui donne envie jusqu'à ce le nom de Paul T. Anderson fasse son apparition à la fin. L'art de la chute, Cosmo !

Disons que le film a une réception très inégale quand tu vois la moyenne de la presse sur Allocine. Soit on adore soit on déteste.


Nemes n'a vraiment rien à voir avec Anderson.

Pour ceux qui n'auraient pas encore vu son court (avant Son of Saul):

https://www.youtube.com/watch?v=5g1FIkw9CYM

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Oui il est magnifique ce court, tout est déjà là.

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CroqAnimement votre

Un gros chouïlla esthétisant quand-même. On croirait une peinture préraphaélites.

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Mais peut-être la nécessité accrue de faire confiance incite-t-elle à la mériter davantage

Erving Goffman