Forum de FilmDeCulte

Hé ben je suis content d'y être allé. J'ai vu récemment un autre film de sport, LA SURFACE DE RÉPARATION, auquel j'avais moyennement accroché. Je pensais que SPARRING serait du même acabit, sorte de mini-film du milieu moitié chronique tendue, moitié film d'auteur. Mais j'ai été surpris.

En fait, j'ai eu l'impression de voir le premier long-métrage du foruméen Z: approche réaliste mais bien filmée, sur des thématiques "urbaines" mais traitées avec un pas de côté, avec un sens du détail dans la mise en scène et de l'inattendu dans le jeu. Et la cultification éternelle de Kassovitz. Z, ça va te plaire.

Déjà, c'est bien joué. Comme d'hab, Kassovitz est excellent, surtout que Jouy le film super bien, dans des tenues amples qui en font une espèce d'ectoplasme. Il est vraiment génial dans le film.
Sa meuf - qui compose aussi l'excellente musique du film (et que je soupçonne d'être la femme du réal) - est très bien aussi et j'ai apprécié comment le film évitait les poncifs du couple en crise.
J'ai adoré aussi le personnage du fils - euh pardon, de la fille, sur lequel le réal brouille les codes du genre sans jamais essayer d'apporter de la symbolique ou un message relou. Il y a quelque chose d'authentique car inexpliqué: elle s'habille en rose mais veut aller au match de boxe, elle rêve de faire du piano mais se bat à l'école... Génial.

Il y a constamment des petits détails de jeu inattendus: une réplique à contretemps ici, un geste surprise par là. Avec en plus un sens du détail sympa: le sang dans la pisse, la bouteille pour ne pas déformer le gant de boxe, la fille qui remet la main de Kasso sur ses fesses.

Le film joue habilement des attentes: Steve qui triche sur la balance du supermarché, le vendeur s'arrête, on pense qu'il va le sanctionner mais que nenni, il vient faire un selfie... Idem sur la scène post "combat de l'humiliation", où Steve rejoint sa fille à la voiture, on s'attend à un silence lourd de sens, et il y a le petit échange ultra-réaliste sur "Je t'ai pas filé les clés ?"

Autre scène géniale: la première rencontre entre les trois sparring et Mbarek. Les mecs sont parfaitement castés, la réal insuffle une tension, et en même temps n'en fait pas des tonnes avec le personnage du boxeur-star, qui les menace mais sait rester courtois. J'adore ce genre d'entre-deux. C'est réaliste et ça surligne pas. Il y a plein de moments dans le film où je me suis dit "C'est génial, j'aurais fait pareil".

J'ai kiffé aussi comment le film aborde une thématique "de banlieue" mais la transplante... à Deauville. Le décor est tellement inattendu, unique. Bien filmé en plus... Une super image anamorphique.

Autre truc cool: le film n'en fait pas trop sur la sur-scénarisation ou la symbolique du prolétaire qui est là pour prendre des coups. Le sous-texte est présent mais le film n'en fait pas des caisses.

Je préviens quand même: ça reste un premier film français et c'est donc pas exempt de défauts. Les 20 dernières minutes chient un peu dans la colle, avec le personnage d'entraîneur qui apparaît trop tardivement, et un dernier combat un peu trop détaché. Mais ça reste le film français que j'ai préféré depuis un bon bout de temps.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

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Ah oui, j'oubliais: la présence inexpliquée de votre acteur préféré Alban Lenoir dans un rôle théoriquement important mais qui n'a droit qu'à... deux plans.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Revu à l’instant. Toujours aussi bien. C’est pas compliqué: pendant les premières 1h10 CHAQUE scène est bien. Toujours la petite idée, la petite réplique, le moment de jeu surprenant.
Et magnifique dernier plan.

Z, tu l’as vu finalement ?

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Qui-Gon Jinn a tout dit.
Et effectivement, même si c'est après coup, je vois les similitudes avec Vaurien. Bon c'est pas sur tout évidemment, loin de là, mais il y a cet intérêt pour la marge mais sans misérabilisme, cette profondeur dans les seconds / troisièmes rôles, le sens du casting et l'intérêt pour les détails et les à-côtés qui nourrissent le film.

Mais bon hors de cette anecdote j'ai trouvé ça très sympa. Ca ne force jamais le trait sur la situation de sacrifice du père qui veut pouvoir compléter son salaire parce qu'on sent qu'il a aussi un enjeu tout personnel dans la boxe, ou encore le côté loser est bien contrebalancé par le côté perso (le couple est amoureux malgré quelques anicroches, la relation avec les enfants est bien rendue ; rôle génial de la fille effectivement).
Même l'humiliation lors de la séance publique où tu te dis que c'en est trop est justifiée par un dialogue ensuite, qui rend le tout fluide sans désamorcer la séquence d'avant.



C'est surtout la meuf de The Dø ! Et la musique est bien, ouais.





On est d'accord.
L'encouragement de sa meuf avant le combat final est bien aussi: c'est là, tu sens toute l'importance du truc et le soutien depuis les années, mais on n'en rajoute pas derrière en mode too much Adriaaan



Ouais, très bonne scène. D'ailleurs le boxeur star est un ancien champion de boxe, et les sparrings comme l'entraineur sont tous très bien, avec des petits moments pour chacun (même si j'aurais kiffé que ce soit un peu plus), comme le laïus sur la mouche sous la douche.
D'ailleurs un mot sur Kasso, que j'aime bien de manière générale hein, mais là j'avais un peu peur avant le film je sais pas pourquoi, peut-être que je craignais la fausse performance du film de boxe... Et il est très bien.



Bon c'est plutôt au Havre, mais les scènes de plage sont peut-être vers Deauville...



Ouais c'est pas totalement réussi mais j'aime bien

Et la conclusion sur

Ca pourrait être lourdingue et sursignifiant mais je trouve que c'est fait avec suffisamment de douceur tout le long pour nous montrer les motivations du perso et ses relations avec sa fille, c'est bonnard.



Haha nan en vrai elle marche plutôt bien cette scène., c'est un petit truc sans enjeu et suffisamment fugace avant d'enchainer sur un truc inattendu


Bref c'est cool, je suis content de l'avoir vu (c'est dispo sur Netflix), je trouve que ça arrive à tracer sa voie, à sa mesure bien sûr, dans ce genre en soi qu'est le film de boxe.

Attention arnottisme: tu fais plaisir !

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Toujours pas vu, vais essayer tiens !

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I think we're gonna need a helmet.