Forum de FilmDeCulte

Cela dit, je connais pas ton niveau d'anglais, mais c'est très simple à capter (démonstratif).

Sinon quand j'ai vu le nombre de copies sur la mule, oui je me suis dit que ce devait être volontaire pour créer un buzz... mais ça ne prouve rien.

yep.
apparemment, le truc ce serait pour s'assurer que des copies non-censurées circulent bien. Plutôt louable, qqpart...

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Eh bien justement, concernant la durée, je m'attendais - j'ignore pourquoi - à un truc torché en 1h25, mais pas du tout, et les 2h et quelques sont bienvenues (la quantité des exemples rattrape parfois la qualité de certains écarts).

Oui (quoique je m'en souviens plus) mais on entend surtout...



L'Amour est bleu de Vicky Leandros! Bon elle représentait le Luxembourg en 67 mais France, Luxembourg, c'est un peu pareil.

Bleuuu, bleuuu, l'amour est bleuuu
Berce mon cœuuur, mon cœur amoureuuux

*oreilles qui s'ouvrent d'un coup*

J'ai trouvé ça comme d'habitude très efficace, plus sobre que ses précédents films (tant dans la forme que dans sa présence à l'écran, pour les phobiques), et je suis Z à peu près partout sur le ton, la manière, l'émotion accompagnant les témoignages, et le côté immédiatement attachant de l'ensemble. Après comme d'habitude aussi, on est dans du pamphlet un chouille à la tronçonneuse: pourquoi, dans le segment français, prendre l'exemple d'une famillette qui gagne très largement sa vie et qui n'est certainement pas représentative des difficultés que tu peux rencontrer ici? Je suppose que ce genre de choses se retrouve ailleurs dans le film.

Sur ce point il y a un peu une vision angélique du pays où l'on s'aime dans l'herbe du parc Monceau...mais le fond de vrai est là, par rapport aux aberrations que Moore donne à voir. Il y a toujours un peu de tri à faire mais la méthode fait, avec talent, que tu t'intéresses et que tu es impliqué d'un générique à un autre.

4+/6

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Doll, it's a heartbreaking affair

Marrant de voir le film avec un groupe d etrangers qui semblent te toiser d un grand SALE ENCULEEEEEE du regard lors du quart d heure francais, ce pays ou tu gagnes 8000 euros par mois et ou Sarko t envoie une femme de menage dans chaque foyer... Malgre la vision trop romantique de Moore des systemes etrangers et cette maniere de tout ramener au 11 Septembre, plus quelques scories (un instant bien porte sur l ego lors du fameux don, et les zooms sur les temoignages de gens qui chialent au debut) je trouve ca beaucoup plus attachant, drole (enorme Guantanamo) et moins tire larme que ces films precedents...
4/6

C'est pour moi le gros point faible du film. C'est tellement too much, ça vire tellement à la grosse blague tout de suite que bon, ça jure avec le côté gentil naïf qui découvre le monde, du reste du film.

He bien moi ca m a bien fait marrer. Quelque part c ets un moment de pure comedie qui colle mal a l optique documentariste mais le gag est bien amene.

Oui, aussi. En fait ça ne m'a pas dérangé plus que ça, mais j'imagine que c'est le genre de passage qu'attendent ses détracteurs pour lui défoncer les deux genoux.

À mes yeux le moins bon film de Michael Moore.
Toute son ambition formelle, pour moi, s'est ici définitivement cassée la gueule, au profit d'une esthétique strictement télévisuelle (la première partie, dans sa seule façon de filmer, ses gros plans sur les larmes, son montage très cut, images toujours en mouvement, gratuitement -- mouvements de recadrages et/ou de zooms, essentiellement, totalement artificiels puisque tout ici est mis en scène, tout à fait anticipé, mais franchement pas dans le bon sens du terme -- m'a vraiment rappelé les procédés esthétiques de l'extrait de télé-réalité montré par freak récemment).

Et c'est le problème du film dans son intégralité : le fond du combat est juste, légitime, urgent... Mais la forme est une impasse, qui donne ni plus ni moins que dans la propagande. Pour le "bon" bord de mon point de vue, mais dans la propagande malgré tout (Moore a beau jeu de détourner la propagande droitière et la propagande soviétique pour faire la même chose à l'envers!).

Je pourrais sans doute faire le "procès" point par point, mais ça me paraît bien fastidieux pour pas grand chose (micro-trottoirs dépeints en vérités -- au secours le nombre de contre-vérités alignées en France, du coup on se demande combien de contre-vérités aux USA, au canada, en GB -- voix-off s'adressant aux spectateurs à la 2è personne, raccourcis dans tous les sens, parfois douteux -- le passage à Guantanamo me laisse plus que dubitatif -- accompagnements musicaux façon artillerie lourde, débauche de moyens inutiles -- les plans d'hélico pour l'escapade à Guantanamo, c'est n'importe quoi).

Alors voilà, que faire devant ce film? je veux dire : en cinq minutes, tu as compris que formellement ça va être la bérézina, que le fond va s'étaler sans rigueur aucune avec le concours embarrassant de rustines drôlatiques ou larmoyantes (le rire ou les larmes pour faire passer les scories... super), bref que l'intention a beau être de celles dont on pave l'enfer, ça va être tout sauf du Pierre Carles (tu vois Sicko, tu comprends en quoi Carles est mille fois plus rigoureux que Moore, en quoi Carles lance des débats quand Moore assène, en quoi Carles a eu raison de se retirer progressivement du champ, de tuer son personnage cinématographique, quand Moore devient de plus en plus narcissique -- qu'est-ce que c'est que cette fin nullissime avec l'histoire du site anti-Moore, voyez comme je suis bon j'ai donné du fric anonymement (super l'anonymat!) pour soigner sa femme? -- en quoi Carles a raison d'aller en quête d'expériences réussies ou ratées et de réfléchir à partir d'elles, quand Moore fait d'un exemple une généralité, et persiste à faire croire que ce qui se trame devant l'oeilleton est la vérité pure et vraie -- le passage à Cuba d'ailleurs est surréaliste : qu'est-ce que c'est que cette cérémonie débile chez les pompiers? Moore croit-il vraiment que sa caméra ne déclenche rien à l'hôpital? -- "j'ai demandé à ce qu'ils soient soignés comme les Cubains", donc puisque je l'ai demandé, évidemment...).

Donc, qu'est-ce que tu fais d'un tel film?
Tu réagis à voix basse, tu te joins aux "oooh" et "soupirs" et "aaah", aux quelques anecdotes singulières (et tu fais "hhhhh" de douleur imaginaire quand un type te raconte qu'il s'est retrouvé avec son biceps sur le torse).
Tu es tout surpris de l'existence de ces caisses de remboursements des frais de transport pour les indigents en grande-bretagne, et puis un peu après, lors du passage en France, après avoir ronchonné contre les mensonges alignés (alors comme ça on paye rien du tout quand on fait venir SOS Médecins, de nuit?), tu écoutes la salle.
Et tu te rends compte que tu n'es pas le seul à être un peu véner. Tu entends les gens se demander si, puisque Moore ment ici, est-ce qu'il ne mentirait pas un peu là, ou là? Et lors du passage chez le couple de bourgeois, dans son grand mais hideux appart, qui dépense son blé en poisson et vacances, tu entends des rires agacés, tu vois des gens lever les yeux au ciel... Ta salle de cinéma prend vie, c'est même bien plus intéressant que ce qui se trame sur l'écran!

C'est que chacun, à cet instant, a les réformes Sarko en tête, évidemment. La franchise, etc. Toutes choses que, vient-on de nous dire (et qui est un raccourci révisionniste, oubliant notamment la réforme libérale de 1991), même Thatcher et Blair n'osèrent pas faire en G-B.

Alors tu sens bien que le film, comme le répète Moore partout, est d'abord destiné à son peuple (la 2è personne du pluriel n'est pas exclusive mais inclusive), mais l'argument de dire que c'est pour ça qu'il simplifie, qu'il les prend dans le sens du poil (son traitement sans subtilité du 11 septembre), revient à dire qu'il a le droit de les prendre pour des cons. Il se place au-dessus d'eux, ce sont des neu-neus, et puisqu'ils bouffent au quotidien de l'infotainment de droite, voire extrême-droite, on va leur donner de l'infotainment gauchiste, c'est tout ce qu'ils peuvent comprendre, ces boeufs (on est vraiment dans un système de narration ultra-manichéen, avec les bons et les méchants -- l'épisode Hillary Clinton est à ce titre hallucinant, idem pour la fin du passage en France, avec tous les amoureux qui s'embrassent sur Serge Gainsbourg, ah la France, Eden terrestre, y'a vraiment que les méchants pour dire que tu crains...)
C'est vraiment ça qui ressort du film et de ses interviews, et ça m'énerve, d'autant qu'il sort la carte du divertissement, qu'il faut pas emmerder le spectateur...

Mais si je comprends évidemment l'envie de lui éviter l'ennui, est-ce qu'il faut pour autant le prendre pour une babache en faisant tout pour empêcher, artificiellement, cet ennui? Rien que d'un point de vue strictement technique : pas moyen de montrer une image fixe sans un léger zoom, d'avoir un plan de plus de cinq secondes (le nombre de plans de coupe inutiles, qui ne montrent rien mais sont juste là pour dynamiser le montage!), de faire de vrais choix de découpage, autres que "je montre sous tous les angles comme ça on s'endort pas"... Et, je me répète, mais tous ces gros plans sur des larmes, on n'en sort pas...

Que s'est-il passé depuis les débuts de Moore au cinéma pour en arriver là?

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Assez d'accord avec zad, sauf pour le coup du chèque anonyme, que je trouve savoureux. Ce n'est à mes yeux absolument pas du narcissisme, mais plutôt une façon énôrme de se venger de son plus grand détracteur. Celui-ci va découvrir au cinéma, en même temps que nous, qui est le donateur anonyme, et se prendre un revers dans la gueule.

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oui, c'est rigolo, mais deux secondes, quoi, c'est aussi un truc pour se mettre un avant, regardez comme je suis futé...

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Et pour confirmer ce qu'il dit en prenant pour exemple son pire ennemi, tout en lui foutant le nez dans la merde.

De toute façon à mes yeux, il n'y a pas de mal à être futé et à le montrer. Mais pour moi la scène va plus loin que ça.

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c'est pas la pire du film, et s'il n'y avait que ça, ça irait, mais pour moi ça participait du système entier du film...

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et puis, ce qui est énervant, en faisant des films toujours plus approximatifs, comme ça, toujours plus lacunaires, toujours plus contestables, c'est qu'à force, j'ai l'impression qu'il participe à une décrédibilisation des thèses démocrates, qui n'ont pas besoin de ça, il me semble... Les USA ont vraiment besoin de pouvoir sortir du règne Bush, et je me demande si, identifier l'idéologie démocrate à ce genre de films, soit bon pour les démocrates... (parce que c'est quand même un évident spot de pub pour la gauche... tout comme, après Gore et Hulot, l'écologie se trouve expurgée de son fond politique)

(ah je repense au générique final, aussi, là encore réflexes de pub, avec le site internet canadien, et le conseil "mangez bougez"...)

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Voila, pour moi c'est une bonne blague qui enfonce le clou. Le problème est ailleurs. J'aime bien le film, cependant, mais plus pour son sujet révoltant (et aussi parce que Moore a quand même le don pour faire sortir les émotions de ses personnages). Mais les conneries qu'il dit sur la France, c'est pas possible. Ses détracteurs qui sont un tant soit peu au courant des problèmes de trou de la sécu, ou de crèches en France, doivent doucement rigoler.

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