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 Sujet du message: Santé des séries françaises
MessagePosté: 20 Juil 2010, 18:54 
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Interview fleuve et intéressante sur Slate, menée par Pierre Langlais.

Interrogés :

Jean-Marc Auclair: créateur de B.R.I.G.A.D (2000-2004 sur France 2) et Mes Amis, Mes Amours, Mes Emmerdes (depuis 2009 sur TF1).
Eric de Barahir: scénariste sur les saisons 2 et 3 d’Engrenages (depuis 2005 sur Canal+) et Les beaux mecs (en tournage pour France 2).
Marc Herpoux: créateur des Oubliées (2007 sur France 3) et Pigalle, la nuit (2009 sur Canal+).
Nicole Jamet: créatrice de Dolmen (2005 sur TF1) et présidente du Festival Scénaristes en Séries (et de l’association éponyme).
Olivier Kohn: créateur de Reporters (2004-2009 sur Canal+).
Frédéric Krivine: créateur de P.J (1997-2009 sur France 2) et Un Village Français (depuis 2008 sur France 3).


Ça commence là :

Idée reçue n°1: Le héros doit être un flic, un prof ou un médecin

Frédéric Krivine : Les flics marchent parce que leur statut dans une histoire est évident pour le public. Du point de vue du diffuseur, on gagne ainsi de très précieuses minutes d'exposition. Le flic est l’agent idéal du public: il est naturellement chargé de définir la frontière du vrai du faux, du bien et du mal. Le choix de la série policière est un choix qui peut être paresseux, quand il ne correspond pas à un désir d’auteur, mais en tant que tel il n’invalide rien. Les médecins sont classiques, mais font perdre des pans entiers de l’audience, particulièrement chez les personnes âgées. Hors des services d’urgence ou de la comédie pure, la dramaturgie n’est pas si aisée.
Les profs sont assez rares dans la fiction, et les tentatives en ce sens (L’Internat, M6, La Cour des Grands, France 2) n’ont pas connus de succès d’audience. L’Instit’ a été un grande réussite de télévision, car il a permis, dans les années 90, de «déplomber» des sujets de société qu’on ne traitait guère dans les fictions, mais c’est un héros de la génération Navarro: absence de conflit moral, identification faible, addiction nulle. En ce qui me concerne, le choix du sujet n’a guère d’importance, c’est la vision du monde qui compte. On peut la faire passer avec des flics, des juges, une famille, un tueur à gages ou simplement un héros humain, quelle que soit la part de l’humanité qu’on éclaire. Si j’étais diffuseur, je chercherais certainement à générer une série policière qui déménage.

Jean-Marc Auclair. Plus ça va, moins je demande aux diffuseurs ce qu'ils veulent/souhaitent, car je pense que c'est la meilleure manière pour qu'ils n'achètent pas ce qu'on leur propose. Comme tout le monde, les diffuseurs veulent avant tout être surpris. J'écoute également de moins en moins – voire plus du tout – leurs déclarations d'intention, sur ce qu'elles souhaitent ou pas en fiction, pour les mêmes raisons. J'essaie d'écrire quelque chose qui me botte et que j'aimerais voir. Je ne veux pas non plus savoir quels sont les «codes» fiction des chaînes, j'essaie de prendre mon pied en écrivant/imaginant un projet. Quand j'ai démarré Mes Amis Mes Amours Mes Emmerdes, je ne me suis même pas dit c'est pour TF1, France 2 ou France 3, c'est le producteur qui a tenté TF1. Cette «règle» ne marche pas toujours, mais finalement pas si mal. Peut-être parce que quand on écrit vraiment un truc auquel on croit, ça doit se sentir.

Marc Herpoux. Oui, nous avons eu droit à une télé qui "prêchait" la bonne parole dans nos salons tous les soirs à 20h45 pendant 15 ans. Coupée de toute réalité, cette télé offrait une sainte idée de la justice (Navarro, Julie Lescaut), un regard généreux et bienveillant, donc contestable, sur des sujets de société qui méritaient plus de débat que «ça» (L'instit'); ne parlons même pas des dilemmes insipides et inintéressants du docteur Fresnay (Le Grand Patron, 2000, TF1). Pour cette télé-là, le flic, le prof, le toubib, étaient de bons «véhicules», tout comme le prêtre ou l'ange (Père et Maire, Joséphine Ange Gardien). L'important, c'était le prêche! Les choses ont pas mal changé…

Olivier Kohn. Reporters, La Commune, Scalp, Pigalle, et d’autres séries ne mettent pas en scène cette triade flic-prof-médecin. Les diffuseurs acceptent donc de produire autre chose — ce que confirment les projets en cours d’Arte, France Télévisions et Canal Plus. L’audience? On ne peut que constater, a fortiori après le triomphe de Braquo et le succès constant d’Engrenages et Mafiosa, que les séries policières tiennent mieux le choc dans ce domaine que les autres, à quelques exceptions près (saisons 1 de Pigalle et duVillage français). Peu importe les univers abordés, du moment qu’ils le sont avec talent et pertinence. Il est vrai que le genre policier va être de plus en plus difficile à renouveler en tant que tel, comportant toujours ses passages obligés (interrogatoires, aveux, suspects, victimes, etc.). Mais comme les combinaisons de personnages sont inépuisables…

Nicole Jamet. Nous sommes en ce moment dans le système (épineux et en certains points contestable) des appels d'offre, plus ciblés sur les formats, les cases et le financement (réduit généralement). Concernant le «héros récurrent», soit il est par sa personnalité, son charisme, son savoir faire particulier, l'essence de la série et son originalité, soit il est le fil rouge qui entraîne le spectateur à la rencontre d'autres personnages, milieux sociaux, relations humaines. Et dans le meilleur des mondes des séries, on peut rêver l'alliance des deux!

Eric de Barahir. Comme le dit très bien Fréderic Krivine, peut importe le héros, ce qui compte c’est sa vision du monde et ce qu’il a à raconter sur les autres et sur nous-mêmes. Il est vrai qu’il est plus simple d’utiliser un flic. Ils sont confrontés aux tourments de l’âme humaine. Il est peut être plus facile de raconter notre société en passant par le filtre de ses travers et de ses bas fonds. Les histoires de flics permettent aussi de maintenir une tension qu’il est plus difficile de créer avec un autre personnage. Mais le succès de Clara Shellernous montre qu’avec de bons personnages et de bonnes histoires, vous pouvez tout à fait fédérer le public.

Idée reçue n°2: Le héros doit être un gentil

Nicole Jamet. Nous ne sommes plus dans ce type de demande. Une caractérisation plus forte et des aspérités sont souhaitées. Reste à ce qu'elles correspondent à l'idée de ce que s'en font nos interlocuteurs. Le curseur est passé du bon et exemplaire qui rassure, au méchant étrange ou paumé qui dérange. L'humain est plus complexe et étonnant que l'un ou l'autre. Heureusement pour ceux qui aiment créer des personnages.

Olivier Kohn. La majorité des séries présente des personnages moralement nuancés, voire complexes, et parfois carrément passés de l’autre côté du miroir. Qu’il reste des reliquats de manichéisme, et non des moindres, c’est indéniable (ceux-ci dépendent des chaînes, précise Olivier Kohn, nda), mais la tendance globale est quand même là!

Eric de Barahir. Même sur TF1, ils ont évolué un tout petit peu en diffusant Dr House. Je ne suis pas sûr en revanche qu’ils auraient été capables de développer un tel projet. D’après ce que me disent certains collègues, il y a encore beaucoup de barrières sur cette chaîne et on ne peut pas dire que les cartons d’audience deJoséphine, ange gardien les aident beaucoup à évoluer. Sur les autres chaînes, les choses ont changé. J’ai travaillé sur Les beaux mecs pour France 2 (actuellement en tournage, ndlr) et le héros n’a rien d’un gentil. Sur Canal+, c’est vraiment carte blanche et les héros des dernières séries comme Braquo ou Pigalle, la nuit sont loin d’être des enfants de chœur.

Frédéric Krivine. Cette formulation fait passer les diffuseurs pour des imbéciles, ce qu’ils ne sont pas, en tout cas majoritairement (comme chez les auteurs). Toute série repose sur l’empathie que l’on ressent pour les protagonistes. L’époque où les diffuseurs confondaient sympathie et empathie n’est pas terminée mais l’évolution est en route. La diffusion assez récente de L’Internat (M6) et du Chasseur (France 2) montre bien que les diffuseurs ne sont pas obsédés par la gentillesse des héros (dans le cas du Chasseur je serais même tenté de le leur reprocher). Une série doit proposer un parti pris personnel, avec une vision du monde, et aussi une réelle capacité d’empathie pour le public.

Idée reçue n°3 : le héros doit être blanc

Eric de Barahir. C’est de moins en moins vrai. Ce qu’il faut éviter, c’est le piège du «maghrébin ou du noir de service» qui arrive comme un cheveu sur la soupe. Notre société est largement multiculturelle et les séries doivent être le reflet de cette réalité. Je trouve par contre que l’on est encore trop timide. Pourquoi ne voit-on jamais de femmes voilées dans les fictions françaises? Allez vous balader en banlieue parisienne et vous verrez que ce n’est pas du tout un phénomène marginal, or il est totalement occulté dans le PAF.

Marc Herpoux. Là aussi, les choses bougent. Regardez Fortunespour Arte. Pigalle, la nuit est d'une grande diversité. Signature, qui rentre en tournage pour France 2 cet été, le sera tout autant. Il y aura Sami Bouajila, Sandrine Bonnaire et Sara Martins dans les trois rôles principaux. L'action se déroulant à l'île de la Réunion, ce sera très, très «coloré».

Frédéric Krivine. Là encore, cette critique date un peu. Il est vrai que le pilote de Julie Lescaut est resté un an dans les tiroirs de TF1 parce que le directeur de la programmation de l’époque trouvait qu’il y avait trop d’arabes et qu’on ne croirait jamais à une femme commissaire. Mais aujourd’hui, sur France Télévisions, la question de la diversité est régulièrement abordée par les conseillers de programmes. Des séries chorales comme PJ (depuis 1997), Plus Belle La Vie, mais aussi La Cour des Grands mettent en scène des personnages principaux blacks ou beurs. La série Un Flic, créée par Hugues Pagan sur France 2, a fait d'un black son héros (interprété par Alex Descas). Il reste vrai que TF1 n’ira pas mettre le paquet sur un héros unique beur ou black […] car il y aura mécaniquement une trop grande perte de parts de marché.
Si je comprends le combat des comédiens blacks et beurs pour diversifier les rôles – et notamment éviter les rôles où la couleur de la peau est censée définir tout le personnage – je suis personnellement peu investi dans cette préoccupation. Cette question me paraît être assez secondaire pour ce qui concerne le développement des séries françaises. […]

Nicole Jamet. Le souci est plutôt devenu qu'il n'est pas bien disant d'avoir un beur ou black qui soit le méchant, car il ne faut pas qu'on puisse être taxé de racisme.

Jean-Marc Auclair. Depuis Harry Roselmack, je ne vois pas qui pose cette question. Je pense que plus aucune chaîne ne dit ça ouvertement. Off, c'est autre chose...

Idée reçue n°4 : Les personnages secondaires ne doivent pas faire d’ombre au héros.

Marc Herpoux. Malheureusement, je pense que le problème ne vient ni des diffuseurs, ni des producteurs, mais bien de nous, scénaristes. Focaliser sur nos personnages principaux, au détriment du contexte qui les entoure, on a parfois tendance à sous-estimer le traitement de ces personnages «secondaires». D'où l'importance d'une relecture critique, de la part de la production comme de la chaîne. C'est une question de personnes, et non de système. Je n'ai jamais entendu une producteur ou une chaîne demander à «ne pas – ou moins – développer les personnages secondaires.» Je n'en vois pas l'intérêt d'ailleurs, même pour eux.

Nicole Jamet. Personne ne nous empêche de les développer, mais il faut se battre pour que ce qu'on leur attribue de particulièrement intéressant, gratifiant, ne soit pas récupéré pour être finalement attribué au personnage principal.

Eric de Barahir. Au contraire! On nous demande souvent l’inverse. SiPigalle, Engrenage ou Braquo marchent, c’est justement parce que les personnages secondaires y sont fouillés. Sur Canal+, comme sur France 2 (les seules chaînes pour lesquelles j’ai travaillé), les diffuseurs sont très attentifs aux personnages secondaires et il a fallu souvent revoir notre copie parce que justement ces rôles n’étaient pas assez travaillés. J’ai l’impression que seul TF1 reste sur ce schéma. Dans La loi selon Bartoli, par exemple, les personnages secondaires sont totalement insignifiants et sont juste là pour donner la réplique à l’acteur principal.

Jean-Marc Auclair. Ça aussi c'est fini, les personnages étant les éléments qui drivent une fiction, il faut bien sûr tous les développer, même pour celui qui n'a que quelques scènes, sinon comment vous les écrivez?

Frédéric Krivine. […] Les diffuseurs que je connais parlent peu des personnages secondaires, si on en met des bons cela ne leur pose guère de problèmes. La question est plutôt économique, elle se joue en nombre total de cachets de comédiens qui devient problématique à partir d’un certain niveau. Cela pèse sur la qualité car ou bien on coupe des rôles, ou bien on baisse trop le niveau de rémunération, et donc la qualité moyenne des comédiens. Or la crédibilité d’une série repose autant sur les personnages secondaires que sur les principaux. Un garçon de café ou une secrétaire pas du tout juste, et c’est tout le programme qui part en vrille.

Olivier Kohn. […] Je n’ai jamais ni entendu ni ressenti quelque chose qui se rapproche de ça dans mes relations avec les producteurs et les diffuseurs. Une bonne fiction implique évidemment de bons personnages, qu’ils soient principaux ou secondaires.

Idée reçue n°5: votre série doit plaire à toute la famille.

Jean-Marc Auclair. Oui, mais ça c'est la télé. Les seules chaînes en France qui financent la fiction sont généralistes, donc les fictions doivent toucher tout le monde. Seulement aux Etats-Unis, le marché est assez grand pour avoir des segments très précis (les citadins masculins entre 30 et 50 ans par exemple pour Nip/Tuck) qui représentent suffisamment de téléspectateurs potentiels pour que la pub soit là et qu'on fasse donc des fictions que pour les citadins de 30 ans ou que les ados. En France, ça existe peu.

Olivier Kohn. Situation des chaînes généralistes par définition. Il se trouve qu’en France, ce sont les seules qui financent les fictions (Canal+ étant une exception sans en être une: généraliste mais payante). Donc c’est un critère qui compte plus ici qu’aux Etats-Unis, où le nombre et le type de diffuseurs qui ont les moyens de financer des séries est bien plus important. Sans compter leur capacité d’exportation à l’étranger. En bref : faites une série qui touche un public restreint aux Etats-Unis, même si ce n’est pas un succès d’audience, elle pourra être économiquement rentable et continuer plusieurs saisons (cf. The Wire) ; faites la même chose en France, si elle ne fait pas d’audience, la série ne sera pas rentable et s’arrêtera après la première saison.

Eric de Barahir. «Ah non, ça ce n’est pas possible, c’est trop segmentant et ça ne plaira pas à la ménagère de moins de 50 ans». Les scénaristes qui m’ont raconté cela m’ont beaucoup fait rire, mais cela ne touche qu’une chaîne que tout le monde reconnaitra… […]

Nicole Jamet. Il y a une logique à cette demande. Pour une chaîne privée, réunir une large audience aux heures de grande écoute est vital. Mais ce n'est pas l'unique credo aujourd'hui. Cela dit, lorsqu'avec Marie-Anne Le Pezennec nous avons planché sur un feuilleton d'été de 6x90mn (Dolmen), telle était la demande et ça a été un challenge passionnant à relever. […] Concernant les larges audiences, le public populaire, je rêve parfois que par inadvertance nous ayons un jour une direction de fiction qui ait une réflexion du type de celle à laquelle s'est livré Jean Vilar à la tête du Théâtre national Populaire en un autre temps... C'est une mission magnifique, qui se base avant tout sur le respect du public et la confiance en son potentiel. Je sais, je suis une rêveuse. Ou un dinosaure.

Marc Herpoux. La télé en France a longtemps été une "grande messe". Il y avait le journal de 20h00… puis le téléfilm du soir. Comme on n'a pas – et qu'on n'aura jamais – les moyens de produire cinquante mille séries par semaine, comme aux Etats Unis, on n'aura jamais les moyens de plaire à tout le monde avec des programmes différents. On essaye donc de plaire à tout le monde… avec le même programme ! Et c'est bien là le problème. Ca bouge, ça aussi… mais les enjeux économiques rendent la chose difficile à surmonter.

Frédéric Krivine. […] Cela dépend tout simplement de la part de marché recherchée et de la case où le programme sera diffusé. Il est normal qu’un diffuseur hertzien qui veut passer une série à 20h30 souhaite un programme qui puisse plaire à toute la famille, ou au moins être regardé par toute la famille. Le point de vue de l’auteur est différent: il doit se demander à qui peut s’adresser l’univers sériel dont il est porteur. S’il veut faire une série comme La Commune ou Le Chasseur, il faut comprendre dès le départ que ce ne sont pas des séries familiales et chercher le producteur et le diffuseur adaptés. Le côté «familial» est un cadre, qui entraine des restrictions, mais n’empêche nullement la créativité une fois qu’on l’assume. En revanche, il est à la fois bête et méchant de vouloir rendre «familial» un concept qui, par essence, ne l’est pas.

Idée reçue n°6: il ne faudra pas parler de politique dans votre série.

Nicole Jamet. Comme monsieur Jourdain, qui faisait de la prose sans le savoir, quoi qu'on fasse quand on raconte une histoire, le point de vue choisi est une vision politique. […] Quant aux sujets politiciens, c'est vrai qu'ils sont souvent rasoirs car rarement abordés de façon autre que démonstrative, didactique, académique. Ou policière. A ces fictions le public préfère alors les documentaires, plus surprenants, plus humains. Les Anglais savent magnifiquement faire des fictions immergées dans le monde de la politique comme si c'était n'importe quelle autre couche de la société. Les Français n'ont peut-être pas le même rapport au monde politique.

Olivier Kohn. Les «fictions politiques» existent mille fois plus aujourd’hui qu’avant-hier ! C’est le centre de la ligne éditoriale de Canal+ pour ses unitaires depuis bientôt dix ans! Et je suis bien placé pour savoir que personne n’a tenté de vider Reporters de son contenu politique. Une fois cela dit, se pose encore la question de l’intérêt du public pour ce genre d’univers. Mais il y a dans le statut de la fiction politique chez nous un problème plus global il me semble. J’ai le sentiment que malheureusement, en France, la fiction (en général, pas uniquement télévisuelle) est tenue pour négligeable; elle n’a pas sa place dans le débat social et citoyen, elle n’est pas considérée comme un révélateur, un facteur digne d’intérêt. On ne lui reconnaît pas la capacité de poser des questions pertinentes. Sans parler, bien sûr, d’être considérée comme un (modeste) contre-pouvoir. Et c’est dommage.
Sur ce sujet, on prend toujours pour exemple des séries américaines ou anglaises, mais il faudrait s’interroger aussi sur la place que leur réserve les sociétés dans lesquelles elles naissent. Dans le monde anglo-saxon, journalisme et fiction politique sont un peu les deux faces d’une même médaille: le journalisme enquête sur des faits, et la fiction prend le relais en présentant des hypothèses plausibles quand les faits sont inaccessibles. Dans les deux cas, il y a une aspiration à la transparence, la conviction que la fiction a son rôle à jouer dans la vie démocratique. D’où l’interaction là-bas entre la fiction et la vie politique. Souvenez-vous qu’en 2004, Martin Sheen participait à des manifestations anti-guerre ou pro-démocrates pour peser de tout son poids, celui de Josiah Bartlett, le président fictif de A la Maison Blanche, dans la vie politique de son pays! Quand en France on reconnaîtra à la fiction le droit de cité, les choses évolueront peut-être, et dans la fiction, et dans la société, et dans la politique...

Eric de Barahir. Les Anglais dans State of Play ont réussi une magnifique série politique. Il n’y a pas de raison que les Français n’y arrivent pas. La première saison de Reporters avait abordé de façon tout à fait convaincante les liens entre journalistes et hommes de pouvoir. J’ai beaucoup aimé cette série même si l’audience n’a pas été tout à fait au rendez vous. Je crois que c’était un peu trop élitiste, que cela manquait de mystère et de tension, choses qu’ont parfaitement réussi les scénaristes de la série anglaise.

Marc Herpoux. Parler de politique, ce n'est pas forcément faire une "série politique" (type A la Maison Blanche). […] Histoire de bien se comprendre, je distinguerais "politique" et "débat politique". Pour moi, ça fait 20 ans qu'on se tape, grosso modo, le même discours "politique" à la télé ! Qu’on ne vienne pas me dire qu'il n'y a pas de politique dansJulie Lescaut ! […] Ce n'est pas : "Évitez de parler de politique, merci", mais "Surtout ayez ce discours politique, et pas un autre !!!!" Je ne vais pas m'étendre sur le contenu de ce discours mais faut bien faire attention : qu'est-ce qu'on entend par "parler de politique"? Une série propose toujours un "angle", un "prisme", une "éthique", donc une "vision politique". "Surtout ayez ce discours politique, et pas un autre!", rime avec "Evitez tout débat politique!" […] Là aussi, les choses changent… bien que ça fasse encore peur. Lancer un débat, ça n'est pas, par définition, très fédérateur. Sur ce terrain, je trouve que nous avons encore de vieux réflexes monarchistes, qui nous empêchent de libérer la parole, surtout quand on regarde ce qui s'écrit outre atlantique.

Frédéric Krivine. Pour une raison que j’ignore, la quasi-totalité des fictions politiques ont connu des échecs d’audience, quelle que soit leur qualité (Rastignac, La Conseillère, L’Etat de Grâce, mais aussiReporters ou Sécurité Intérieure, pour prendre des exemples récents). Je n’analyse pas bien le phénomène mais il y a là quelque chose qui dépasse la frilosité des diffuseurs. Ce n’est pas une raison pour ne pas en faire si on est inspiré par ce monde-là.

Idée reçue n°7: il faudra une belle morale à la fin de l’histoire.

Nicole Jamet. Non, c'est plutôt: laissez le spectateur être bien confortable à la fin de l'histoire.

Eric de Barahir. Là aussi, à part sur TF1, les choses ont beaucoup changé. Après […] les gens ont-ils envie de ne voir que des choses obscures et sombres ? Je ne le pense pas. Les Américains, qui sont allés très loin dans les héros « négatifs », sont d’ailleurs peut être en train de revenir en arrière. A force de présenter systématiquement des héros méchants, The Shield, Dexter, The Sopranos… le public commence à se lasser. Je pense qu’en France on a encore un peu de marge… A quand Joséphine faisant un croche pied à une vieille en déambulateur ?

Jean-Marc Auclair. C'est un peu daté. Mais quand on fait de la télé, on sait aussi où on va.

Frédéric Krivine. La question de la morale, d’une vision de l’humanité, du bien et du mal, reste posée quand on s’adresse à des millions de spectateurs. Le public sait, de par son expérience personnelle, que l’humanité, c’est beaucoup d’ombres et pas mal de lumière. Il sait donc inconsciemment que la vision que vous lui présentez – en matière d’ombres et de lumière – c’est un choix de votre part. Il n’a donc aucune envie de suivre durablement les séries qui ne s’intéressent qu’à ce qui marche le moins bien dans l’humain, commeProfit ou en France La Commune. Pourquoi viendrait-il à un rendez-vous qui lui propose de ne parler que de la merde alors qu’il sait que les fleurs existent aussi ?

Idée reçue n°8 : C’est bien si c’est copié sur les Américains.

Nicole Jamet. Ce qui a marché ailleurs est rassurant, la création, c'est tellement difficile à contrôler. Les gestionnaires, les technocrates et les créateurs, ce sont des mondes qu'il est difficile de juxtaposer. Mais faire l'artisan copiste n'a rien de très intéressant, sinon parfois financièrement.

Olivier Kohn. Ce n’est a priori pas ce qu’il y a de plus valorisant pour un auteur (français s’entend!). Mais tout dépend de ce qu’on appelle « franciser ». S’il s’agit de reprendre les scénarios originaux pour les traduire et faire une vague adaptation culturelle, je ne pense pas que ce soit très épanouissant (mais il ne faut jamais dire «jamais» !). S’il s’agit de partir d’un «high concept» fort en ayant une certaine latitude pour modifier les personnages, les intrigues, bref, réinvestir ce concept de départ de l’intérieur… pourquoi pas ? Mais si la série d’origine est une réussite, il serait sans doute difficile pour l’auteur français de s’affranchir de cette statue du Commandeur…

Marc Herpoux. Je trouve qu'on touche, dans cet «impératif», à ce qu'il y a de plus désolant, et imbécile ! Il y a toujours à prendre dans une culture autre que la sienne. On peut (doit?) se nourrir «d'ailleurs». Pas que sur le terrain esthétique. Il y a beaucoup à prendre des anglo-saxons sur leur pragmatisme (ils ont tout une histoire philosophique qui va avec, de «l'empirisme» à «l'utilitarisme»). Mais «pomper» bêtement, leurs thèmes, leurs mythologies, décliner sans réflexion aucune la plupart de leurs idéologies… relève d'une bêtise crasse et d'un cynisme destructeur. C'est aussi con que de vouloir reproduire les plaines du Far West au milieu de la Creuse ! Cette «américanisation» devrait nous questionner. Aujourd'hui, les gens connaissent mieux la «guerre du Vietnam», que la «guerre d'Indochine». Des pans entiers de notre histoire restent tabous… Je ne dis pas « censurés », je dis bien «tabous» – Ça concerne autant les auteurs, les diffuseurs, les producteurs… que les téléspectateurs ! Arrêtons la démagogie ! […]
"L'américanisation" est dangereuse, parce que schizophrène. […] Où est le problème? Biberonné aux séries américaines, il y a des thèmes et des figures qu'on veut retrouver. C'est instinctif. On les attend. On aime entendre notre héros hurler : "Freedooooooom!!!!!" (Aaaah, la liberté). On veut qu'il dise: "It's a question of justice, that's all!" (Aaaaah, la justice). On veut le voir pleurer: "Where is my familly?" (because the family is very important !). On pourrait décliner comme ça les questions raciales, les communautarismes, les questions de frontière, etc. Sauf que tout ça… ben, ce n'est pas nous! Et quand on le copie, ben ça sonne faux… ce n'est pas crédible. Très bien, ne copions plus alors ! Oui, mais là, les gens viennent plus ! "Parce que quand c'est français c'est moins bien et que les français y savent pas faire !" Etrange, non ? […]

Idée reçue n°9 : Mieux vaut faire un format 90 minutes, plutôt qu’un 52 minutes.

Nicole Jamet. Avant le 90' était le genre noble, et il y a aujourd’hui encore une aristocratie du 90’ qui traite le reste avec condescendance. Et quelques frustrés du cinéma. Mais ça bouge vraiment et de plus en plus la profession et le public comprennent l'intérêt, le plaisir et la richesse qu'il y a à raconter des histoires dans toutes sortes de formats. Le plafond de la chapelle Sixtine, un triptyque ou une miniature étaient des œuvres de commande, cela n'a pas empêché les peintres d'avoir du talent et les spectateurs du plaisir quel que soit le format.

Olivier Kohn. En tant que spectateur, je suis tellement habitué au rythme du 52’ que j’ai beaucoup de mal à associer la notion de série et tout ce qu’elle comporte (addiction, évolution des personnages, etc.) avec le format 90’. Sans doute un a priori. Mais le fait que ce soit une sorte d’exception française ne me rassure pas sur sa validité…

Frédéric Krivine. France Télévision a fait nettement le choix de la diversification vers le 52’ minutes dès 1997 avec PJ, et a tenu une case à 2 ou 3 fictions pendant plus de 12 ans. Le problème est que TF1 n’a pas embrayé (pour des raisons liées à l’immobilisme de la direction de la fiction de l’époque, et aussi parce que le CSA refusait de compter le deuxième 52’ dans le quota d’œuvres françaises de prime-time) et que cette case du vendredi soir est restée assez marginale jusqu’à ce que TF1 se décide à mettre du 52’ (d’abord américain) en prime. Par ailleurs, la majorité des producteurs et auteurs étaient hostiles au 52’ minutes dans lequel ils ne voyaient que formatage, américanisation et réduction de l'offre de travail (à cause de la réduction du nombre d'unitaires qui s'ensuivait). Du coup la fiction française n’est pas passée en force au 52’ quand elle aurait dû (vers 2000) et n’a pas développé tout le savoir-faire et les métiers indispensables (script editor, directeur d’atelier, producteur artistique développant l’écriture, etc.) pour faire triompher des grandes séries capables de proposer au moins 12 ou 18 épisodes tous les ans.
Autre problème: la petitesse du marché français et le manque de savoir-faire (notamment en matière d’ateliers) a fait que la majorité des tentatives de 52’ depuis quelques années étaient en fait des miniséries (bouclées en 6 épisodes) et se sont ramassées lourdement en audience pour la plupart, quelle que soit leur qualité (L’Affaire Villemin, Les Oubliées, Tombés du ciel, L’Etat de Grâce, Ondes de Choc, Disparitions). En TV hertzienne, aucune véritable série longue de 52’ ne s’est imposée à part PJ, entre 1997 et 2005. Il y a eu des séries qui n’ont pas mal marché au début (Éloïse Rome, Flag, Central Nuit), mais elles étaient à la fois trop nombreuses et pas très addictives, aucune n’a vraiment marqué. Face à cela, les diffuseurs déboussolés (sauf Canal+) ont tendance, effectivement, à revenir parfois vers le 90 minutes, que d’une certaine façon on sait encore mieux faire en France que le 52, surtout le feuilletonnant. Enfin, on ne doit pas oublier que pour faire une vraie marge, un producteur doit faire des séries sur un format exportable (26’ ou 52’).

Idée reçue n°10 : Si votre série marche, on fera une saison 2… plus tard.

Jean-Marc Auclair. Personne ne sait si il y aura une saison 2 d'une série, ni le diffuseur ni l'auteur ni le producteur ni le réalisateur. Seule l'audience décide la plupart du temps... mais si vous voulez mettre les chances de votre côté, faites tout pour que la première saison soit vachement bien. Après, vous n'êtes maître de pas grand chose, ni de la programmation, ni de la presse, ni du temps qu'il fait le soir de la diffusion ou de ce qu'il y a en face.

Eric de Barahir. Je lisais qu’il fallait attendre deux ans entre chaque saison d’Engrenages et que la faute en incombait aux producteurs qui se méfiaient des ateliers d’écriture. Je pense que tout le monde doit battre sa coulpe sur cette question. En premier lieu, les diffuseurs, qui attendent trop souvent le verdict de l’audience pour commander une nouvelle saison. Comment alors se lancer dans l’écriture? Cela voudrait dire de demander aux producteurs de lancer une nouvelle saison d’écriture à fonds perdus? A mon avis, il faut vraiment avoir les reins solides pour pouvoir se permettre ce genre de paris… Il faut aussi balayer devant notre porte. Les scénaristes ne sont pas du tout habitués à travailler en atelier d’écriture. Nous l’avons fait pour la saison 3 et cela n’a pas été sans difficulté. Bosser pour une série, en arrivant uniquement pour faire les séquenciers et les dialogues cela veut dire se fondre dans un moule, faire taire son égo, accepter les critiques des autres scénaristes. Cela demande donc compétence et humilité. Tout le monde n’est pas prêt à faire le sacrifice de son génie créatif!
Enfin il faut aussi parler espèce sonnante et trébuchante. Si les chaînes veulent des scénaristes à l’américaine, il faut aussi les payer à l’américaine. Or évidemment, comme toujours en France, on veut la qualité des scénaristes d’outre-Atlantique mais en les payant à coups de lance-pierre. Le budget écriture pour une série américaine est en gros de 8 à 10% du budget global. En France, il est de 4 à 5% soit deux fois moins. Pas étonnant alors que les scénaristes soient obligés de faire deux projets en même temps pour vivre décemment! Quand je vois combien sont payés les acteurs je comprends mieux pourquoi il y a tant de vocation. A eux, les paillettes, la lumière, et aux scénaristes, l’ombre, le labeur et souvent une absence totale de reconnaissance. Qui connaît le nom des créateurs des séries françaises? Alors qu’ils sont des vedettes aux Etats Unis, ils ne sont connus que par une poignée de spécialistes en France.

Frédéric Krivine. Il est franchement difficile de faire porter au seul diffuseur le temps d’attente entre les saisons. Certes, les chaînes françaises, qui pour l’instant ignorent la culture du pilote, sont lentes à faire des commandes fermes, mais le manque de management de production de la part d’une majorité de producteurs est frappant. Ce n’est pas de la faute de France 2 s’il a fallu attendre si longtemps pour avoir une 2e saison (ratée) de Clara Sheller, ou la faute de Canal+ si les intervalles entre les saisons d’Engrenages sont trop longs. C’est parce que ces producteurs – qui sont loin d’être les plus mauvais – ne connaissent pas les ateliers d’écriture ou s’en méfient (suite à des expériences malheureuses) et font reposer l’écriture sur une ou deux personnes.
Lorsque le producteur y croit et investit, comme Telfrance depuis P.J., la régularité est au rendez-vous. P.J. a livré 12 épisodes par an pendant 12 ans, et aurait facilement pu en faire plus si France 2 le lui avait commandé. Un Village Français livrera très certainement 12 épisodes par an, si l'audience est au rendez-vous et si la série continue. Je pense personnellement que les diffuseurs, y compris publics, doivent faire de vrais choix, et que France Télévisions doit arrêter d’essayer de donner un peu à manger à tout le monde. Après de véritables appels à projets, il faut choisir une série policière et si elle marche, lui donner les moyens de produire 18 épisodes par an ou plus. Il n’y a que comme cela qu’on peut reconquérir le marché intérieur et aussi exporter. Mais il faut être conscient que ce faisant, en concentrant l’offre, on va pénaliser certains petits producteurs, et œuvrer pour un certain regroupement dans la production.

Olivier Kohn. Typiquement un élément qui a radicalement changé depuis 10 ans, selon mon expérience du moins. À l’époque, il était courant que les chaînes attendent la fin de la diffusion de la saison 1 pour donner le feu vert à l’écriture de la saison 2. Pour Reporters, Canal+ nous a demandé d’écrire une saison 2 dans la foulée de l’écriture de la saison 1 (c’est-à-dire pendant le tournage de cette dernière). L’écart trop long qui existe entre deux saisons (plus d’un an, couramment deux) est donc dû à un problème d’organisation. La production pure (préparation-tournage-postproduction; écriture mise à part) de 12 épisodes de 52 minutes prend un an. Il faudrait donc imaginer soit une réduction drastique de la durée de l’écriture, soit une diffusion «en cours de fabrication», c’est-à-dire qui débute alors que tous les épisodes ne sont pas encore tournés. La solution réside sans doute au milieu, dans un ajustement au niveau de l’écriture, de l’organisation de la production et de la diffusion. Auteurs, producteurs et diffuseurs ont donc tout intérêt à trouver ensemble la solution pour que le spectateur qui en aurait envie puisse voir la suite de sa série dans un délai raisonnable.

Nicole Jamet. Des fois aussi, ça marche et, on ne sait pourquoi on ne fait pas la suite (Dolmen). Il arrive même que ça ne marche pas et que la chaîne ait le courage (Plus Belle la Vie) de continuer en confiant la barre aux auteurs. Il arrive même que ça ne marche pas du tout et que la suite soit tout de même commandée, mais ça, c'est une autre affaire, enfin ce sont des affaires qui se passent loin au dessus des scénaristes. En tous cas les suites constituent un vrai problème.

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MessagePosté: 20 Juil 2010, 22:28 
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Tout cela est intéressant en effet.


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Merci. C'est un peu triste aussi. Mais au moins ça permet de savoir la réalité sur le terrain.

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Je ne regarde plus la télévision depuis quelques années. Une de ces 6 personnes a fait une série qui n'était pas de la merde ? Parce que si la réponse est non, ça relativise l'intérêt de leurs opinions.

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Des six interlocuteurs, je connais un peu le travail de Marc Herpoux (j'ai adoré Pigalle) et Eric de Barahir (Engrenages est plutôt chouette). Comme ça, sans être certain, je dirais que l'intrus serait Nicole Jamet (Dolmen, c'était pas un truc tout naze ?).

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MessagePosté: 21 Juil 2010, 01:04 
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MessagePosté: 21 Juil 2010, 17:43 
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Z a écrit:
Des six interlocuteurs, je connais un peu le travail de Marc Herpoux (j'ai adoré Pigalle) et Eric de Barahir (Engrenages est plutôt chouette). Comme ça, sans être certain, je dirais que l'intrus serait Nicole Jamet (Dolmen, c'était pas un truc tout naze ?).


Si.
Les oeuvres de Auclair et Krivine sont pas terribles non plus.


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MessagePosté: 11 Oct 2012, 10:27 
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rotary [Bot] a écrit:
Je ne regarde plus la télévision depuis quelques années. Une de ces 6 personnes a fait une série qui n'était pas de la merde ? Parce que si la réponse est non, ça relativise l'intérêt de leurs opinions.


Eric de Barahir cite Les beaux mecs mini-série pour laquelle il a travaillé (l'interview est ancienne puisqu'il dit qu'elle est en tournage et que Les beaux mecs ont été diffusés sur France 2 en avril 2011, si j'ai bonne mémoire).
Perso, j'avais beaucoup aimé.

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Tout le monde s'excite dessus, j'ai peur que ce soit plus pour l'ambition que pour le résultat, mais bon, ça m'intrigue. Et si le film de Fabrice Gobert était assez foireux, l'univers qu'il avait mis en place (mis banlieue US / mi petite ville française à l'orée de la forêt) était le plus réussi, donc ça laisse un petit espoir.


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MessagePosté: 26 Nov 2012, 12:07 
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Je voulais et puis j'ai lu pas mal d'articles qui comparent ça à Walking Dead et qui décrivent un truc très lent et minimaliste du coup j'ai pas lancé, ça avait l'air chiant.

Il y avait une série aussi que je voulais mater Ainsi soient-ils et puis pareil jamais lancé le premier épisode.

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MessagePosté: 26 Nov 2012, 12:10 
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Ah bah voilà, vis ma vie de ce que je ressens devant les films qui sortent :D


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MessagePosté: 26 Nov 2012, 12:55 
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Entendu du bien des Revenants même si je flippe aussi du truc chiant.
Ainsi soient-ils avait l'air pas mal...j'ai tenu 10 minutes devant le premier épisode (incroyablement mal joué notamment).

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MessagePosté: 26 Nov 2012, 13:03 
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Je comprends pas, la série a pas commencé...?


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MessagePosté: 26 Nov 2012, 13:05 
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Les Revenants? Ce soir je crois.

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