Forum de FilmDeCulte

À l'époque coloniale, en Inde, les anglais enlèvent une jeune fille d'une communauté tribale. Mais ce qu'ils ignorent, c'est que cette tribu a un protecteur : Bheem. Peut-être que soleil ne se couche jamais sur l'empire britannique. Mais la force est du coté des justes.

J'ai lancé le film en ne connaissant rien d'autre que sa hype, précédant même sa sortie parce qu'il s'agissait du nouveau film du réalisateur du diptyque Baahubali avec lequel des potes me tannent depuis des années. Une réputation qui ne s'est pas limitée à quelques aficionados français ou qui n'a pas été portée par la presse, comme avait pu l'être en son temps un Devdas par exemple, mais qui a également résonné outre-Manche et outre-Atlantique où de nombreux critiques et professionnels s'affolaient sur le film. D'ailleurs, la chanson centrale du film, "Naatu Naatu", vient d'être shortlistée pour les Oscars.

Et oui parce que c'est aussi un film où ça chante.

Mais commençons par le début. Parce que c'est le début que la couleur est annoncée, avec une introduction qui m'a semblé convoquer la mise en scène d'un Zack Snyder mais avec l'esprit d'un Stephen Sommers tant l'exacerbation de chaque scène, de chaque PLAN, confine presque à la parodie. En vrai, on est sans doute plus proche d'un gigantesque dessin-animé live, que ce soit la caractérisation et la performance de certains personnages, notamment les antagonistes britanniques, plus moustache-twirling et méchant tu meurs, où la photographie du film, tour à tour en couleurs chatoyantes et en surstylisation. Je ne suis plus étonné de voir que le Top 10 Sight & Sound du cinéaste contient autant Ben Hur, Les Aventuriers de l'Arche Perdue, Braveheart et Apocalypto que Aladdin, Le Roi Lion et Kung Fu Panda.

Blockbuster aussi réjouissant qu'improbable, RRR est un cocktail de tout ça. Une épopée de trois heures qui ose revisiter l'Histoire à la sauce fun et badass (Django Unchained figure également dans le top de Rajamouli), s'inspirant de deux figures révolutionnaires ayant réellement existé pour les réinterpréter comme deux action heroes et imaginant, FANTASMANT même devrais-je dire, leur rencontre.

Tout, de la dramaturgie à l'action, s'auréole d'une écriture et d'une esthétique over-the-top conscientes de leurs excès mais c'est paradoxalement la sincérité derrière qui fait passer toutes les pilules et qui s'avère communicative au plus haut point. Je veux dire, avant même le numéro musical susmentionné, il y a plusieurs chansons qui interviennent en off, comme un chœur antique, pour souligner les enjeux de la manière la plus emphatique possible (avec des paroles style "c'est la rencontre entre le libre arbitre et le dessin, l'eau et le feu, etc."). C'est un film indescriptible. Indescriptible parce que régulièrement foufou mais aussi parce qu'une description à l'écrit ou même à l'oral de certaines scènes paraîtra presque inévitablement ridicule.

Et peut-être même qu'en voyant le film certains trouvent ça ridicule, c'est inévitable, le film est dans un tel parti-pris de too much assumé que ça passe ou ça casse, dès le premier saut tigreetdragonien d'un des protagonistes par-dessus une clôture pour aller se taper, seul, contre une foule. Même s'il n'y avait pas de chansons ou de numéros musicaux (et il faut voir celui qui parvient à transformer une séquence tout droit sortie de La Passion du Christ en moment uplifting de ouf), l'approche est effectivement proche de celle d'un musical : le film, mélo et bourrin, ne s'ancre aucunement dans la réalité mais une réalité émotionnelle.

Pour ma part, j'étais à fond sur cette bromance capable de passer de morceaux de bravoure outranciers (et tous inventifs, ne se reposant pas sur le seul iconisme de la mise en scène), à un spectacle de danse contagieux. On va pas se mentir, il y a des longueurs, avec sans doute un acte ou une charnière en trop, avec un long flashback (néanmoins génial) aux deux-tiers, mais c'est interminablement bon. Il avait eu droit à une sortie atypique en France, avec quelques séances événementielles si je ne m'abuse, genre Publicis et MK2 Bibliothèque mais pas toute la journée, et j'avais failli le voir à ce moment-là. Je regrette de pas l'avoir fait parce que l'expérience sur grand écran avec une salle pleine et chaude, ça devait être quelque chose.

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UBERLINKS toujours dispo sur OCS et MyCanal!

Tu décris bien ce film ( découvert hier) et les excès fun du cinéma indien. Les trucs qui étonnement t'eclatent alors qu'ailleurs on hausserait les sourcils ou on trouverait cela too much.

J'ai passé tout le film à me demander d'où je connaissais l'acteur occidental jouant le méchant avant de me dire : ah mais c'est Titus Pullo. La honte

J'aurais bien aimé le voir au ciné

Vous donnez envie (mais 3 heures, bordel...)

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Netflix les gars, Netflix.

Le truc con avec ce film c'est qu'il est pas sur Netflix France parce que sorti en salles. Mais sorti sur genre cinq salles, le film a fait 5000 entrees... Je finirai par le voir en espérant que ce soit mieux que Bahubaali que j'avais arrêté au bout d'une heure.

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CroqAnimement votre

Bon, j'attends les topics K-pop de Lohmann, maintenant.

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

J'ai trouvé parce que déjà cela dure 3 heures et non 6 heures comme le cumul des 2 volets de Bahubaali.

Par contre, tu as déjà aimé un film de Bollywood?

Parce que les excès de ce cinéma sont tous présents dans RRR. Dans Bahubaali, l'univers heroic fantasy ou conte pouvait aider à faire passer la pilule pour des néophytes.
Là, c'est dans un univers plus réaliste et historique donc cela peut être plus dur

J'adore Devdas, j'avais tenté deux trois films du genre mais que des échecs. Essayé aussi un gros film d'action récent avec des smartphones tueurs dont j'ai oublié le titre mais totalement nanardesque.

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CroqAnimement votre

Non.

Film Freak a tout dit. Blockbuster chatoyant et généreux, furieusement inclassable, constamment à chevaucher le premier et le millionième degré. Impossible de savoir ce qui relève de la culture indienne ou des kifs du réal, impossible même de savoir à quel point le film est friqué ou non tant l'ampleur de l'ensemble cohabite avec des plans parfois cheapissimes.

En tout cas c'est perpétuellement jouissif par sa volonté d'absolument TOUT appuyer, chaque plan, chaque regard, chaque impact, chaque gag. Le film est constamment à 11. Le moment où les cages s'ouvrent et les bêtes sortent est juste extraordinaire.

Les numéros dansés sont géniaux, sans doute les meilleurs moments du film. On aimerait limite qu'il y en ait davantage. Et le duo de personnages est hyper attachant. Bref, très mignon et sympa.

Et sinon, Mr Degryse n'a pas reconnu Ray Stevenson, mais avait-il reconnu... Alison Doody ?

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

lol après tous tes superlatifs ta conclusion qui fait anecdotique...

Moi non et j'ai eu très mal quand je l'ai appris.

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Bon faites péter un lien en mp là.

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Envoyé par mp

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Anthony Sitruk - Bien sûr, nous eûmes des orages
(168 pages, 14.00€)
Commande | Site perso

Il a mis ça pour le troll d'enculture.

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