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Monte vite ta salle qu'on mate le diptyque Baahubali.

Modi soutenu par l'industrie

La propagande nationaliste n'est pas toujours si explicite. Souvent, elle se manifeste par touches subtiles, dans des chansons, des dialogues ou des symboles. En 2019, le film RRR a représenté l'un de ses personnages principaux en dieu Ram, figure mythologique instrumentalisée par les mouvements nationalistes. Il apparaît, héroïque, en divinité faisant fuir les colons anglais. «Il y a plusieurs scènes de propagande, notamment une chanson dont les paroles légitiment le système des castes, analyse Hélène Kessous, anthropologue spécialisée. Et ce qui est à la fois intéressant et inquiétant, c'est que c'est ce film qui a attiré l'œil de l'Occident», poursuit-t-elle, en référence à l'Oscar de la meilleure chanson originale qu'a reçu RRR.

Des réalisateurs utilisent volontiers leur caméra pour relayer la parole du pouvoir, quand des acteurs n'hésitent pas à monter au créneau pour défendre le gouvernement.

Pour Arundhati Virmani, cet exemple témoigne du glissement tendancieux de l'époque: «Dans les premiers films, il y avait plutôt un rituel au dieu Shiva qui précédait le début de la projection, notamment dans le cinéma des années 1950-1970. Quand les mouvements nationalistes se sont appropriés la figure de Ram vers 1990, ils l'ont placé au cœur du chant politique et populaire. RRR est le produit de cela.»

On s'en fout de ça, tout ce qu'on veut c'est un blu ray officiel du film bordel.