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MessagePosté: 26 Juin 2016, 02:42 
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Tout d'abord la sublime affiche de Struzan.

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J'avais découvert le film sur le tard, il y a presque 15 ans, et je ne l'avais pas revu depuis.
J'avais plutôt aimé, alors que je suis loin d'être un inconditionnel de Carpenter, principalement pour l'aspect avant-garde du film dans son post-modernisme.

SPOILERS

À l'époque, la franchise La Momie cartonnait pour sa mixture de film d'aventures à la Indiana Jones et de second degré et Hollywood flirtait encore avec les arts martiaux et autres influences du cinéma hong-kongais (de Michelle Yeoh dans Demain ne meurt jamais en 97 aux quasi-DTV de Jet Li début '00s en passant par Matrix) mais en 1986, le public pouvait tolérer un peu de comédie et d'exotisme, comme dans un Golden Child (sorti plus tard la même année) mais n'était pas prêt pour un film avec deux blancs dont un héros qui n'en est pas un.

La première fois, je n'avais pas saisi cet aspect-là du personnage et du récit. Le mec est en réalité un sidekick comique. Il est à la ramasse sur tout, ce n'est pas son histoire et encore moins son Histoire, il galère dans les combats, quand il ne les rate pas complètement. Et le pire, c'est qu'il se la joue.
Le script s'amuse à démonter en règle la figure du héros-type, qui plus est celle du blanc qui sauve les étrangers de leur propre folklore. Ça pourrait se lire comme une critique d'Indiana Jones & le temple maudit.

C'est aussi, à ma grande surprise, l'un des rares films (le seul?) de Carpenter qui adopte un rythme aussi rapide.
Il n'y a quasiment pas de temps mort, volontaires ou non. Exception faite de deux-trois scènes d'exposition par ailleurs très didactiques, le film ne fait quasiment jamais de pause, notamment dans la première moitié, où tout s'enchaîne très vite.
Je trouve pas le cinéaste très à l'aise dans l'action (la fusillade du début ou même les combats ne sont pas fous dans la gestion de l'espace, surtout dans le premier acte) mais tout ce qui touche au fantastique est assez bonnard, même (ou peut-être justement) dans ses délires parfois tosgra de créatures jimhensono-rickbakeriennes qui débarquent objectivement comme un cheveu sur la soupe (la boule-oeil! le Chewbacca dégueu! le truc dans les égoûts qui apparaît tellement furtivement que tu captes même pas c'est quoi!) ou d'homme de main endeuillé qui gonfle et explose (littéralement) de colère. Le look Raidenien des trois Tempêtes est génial d'ailleurs, surtout celui de Lightning, qui descend sur ses éclairs comme sur une rampe.

Au même titre que ces éclairs pré-CGI inimitables et cette bonne vieille photo bleue/brune des années 80 (Dean Cundey FTW), le film, bien qu'un peu pressé (production accélérée pour coiffer Golden Child au poteau justement) dans son écriture et son montage, garde un charme fou, par son décorum ainsi que son parti-pris, véritable propos sur le genre.

Je n'ai toujours pas revu L'Antre de la folie, que j'avais adoré ado et que je flippe de rententer, mais celui-ci est peut-être le Carpenter que je préfère après The Thing (en règle générale, je trouve ses collaborations avec Kurt Russell au-dessus du lot).

PS : je suis pas du tout réfractaire à l'idée du remake avec Dwayne Johnson, surtout s'ils trouvent un principe "parodique" similaire.

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MessagePosté: 26 Juin 2016, 08:14 
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Film Freak a écrit:

Je n'ai toujours pas revu L'Antre de la folie, que j'avais adoré ado et que je flippe de rententer,

Tu peux, il n'a pas pris une ride, mon Carpenter favori.

Film Freak a écrit:
PS : je suis pas du tout réfractaire à l'idée du remake avec Dwayne Johnson, surtout s'ils trouvent un principe "parodique" similaire.

Ouais c'est quand-même sacrément casse gueule comme projet.


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MessagePosté: 26 Juin 2016, 11:47 
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Localisation: Le Zócalo
Je le place certainement dans mon top 3 Carpenter avec The Thing et Prince of Darkness.
Pour L'Antre de la folie je me rappelle que j'étais plus fan de la première partie en mode Twilight Zone.


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MessagePosté: 12 Juil 2016, 09:23 
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Localisation: In the Oniric Quest of the Unknown Kadath
Revu hier soir et je reste sur ma première impression assez mitigée. Je trouve le film indéniablement sympa et fun mais je n'en retiens aucune scène géniale ou inoubliable. Peut-être parce que comme le dit FF, Carpenter est particulièrement mou dans sa manière de filmer l'action, à l'image de ce climax bouillonnant, bordélique à souhait et pourtant presque chiant. Un peu comme tout le film d'ailleurs qui est super rythmé mais que je trouve paradoxalement un peu chiant.
Le perso de Jack Burton est par contre assez génial, antihéros hilarant et beauf ridiculisé en permanence.

En fait je trouve le film le cul entre deux chaises, comme l'impression qu'il n'assume pas à 100% son statut parodique. Par certains aspects le film m'a rappelé Last Action Hero dans cet aspet méta et commentaire sur une certaine sous-genre ciné et j'aurais aimé qu'il aille encore plus loin dans ce sens.

Après encore une fois c'est un film vraiment sympa qui parvient à surprendre avec ses créatures en latex (et ses SFX globalement réussis) et qui se regarde tout seul. Mais pour moi ça reste un peu léger et presque anecdotique (en le revoyant j'ai réalisé que je l'avais presque intégralement oublié).

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MessagePosté: 27 Juin 2021, 22:24 
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Robot in Disguise
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Inscription: 13 Juil 2005, 09:00
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Localisation: Paris
Découvert aujourd'hui. Au début j'ai eu du mal à rentrer dedans mais au fur et à mesure ça allait mieux. Il faut dire que le film commence avec une intro confuse qui esquisse les contours d'une intrigue digne d'un EuropaCorp des années 2000. Je ne trouvais pas ça délirant, juste vaguement amusant, et je m'efforçais de voir le film comme si je l'avais déjà vu cinquante fois ("Ah c'est marrant cette réplique... Si ça se trouve elle serait culte pour moi !"). Mais je me forçais. Peu à peu cependant la frontière entre premier et millième degré se fit jour, et les qualités propres du film m'apparaissaient, détachées de ma nostalgie 80s.

Bien avant la vague HK qu'on a connu dans les années 90, la mise en avant de cette esthétique purement chinoise/SF/Tsui Hark devait être sacrément originale pour un public occidental qui ne connaissait que les Bruce Lee. Le film va à fond dedans et, si la mise en scène souffre de quelques ratés, elle n'a souvent pas à rougir. Pour une copie faite par des yankees de l'époque, c'est sympa.

Mais là où le film tire son épingle du jeu - et là je comprend à fond le culte chez certains de ma génération - c'est dans ce bestiaire fou surgit de nulle part: le Yeti, l'oeil flottant, la créature dans le souterrain. C'est génial.

Si j'ai pas totalement accroché aux persos, j'apprécie la tentative de créer un vrai groupe en théorie attachant, avec plein de personnalités différentes. Et au milieu ce teubé de Jack Burton, constamment mis à mal alors qu'il ne s'en rend même pas compte lui-même.

Bref, découverte sympatoche, même si j'aurais préféré le découvrir à 10 ans.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste
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MessagePosté: 02 Oct 2022, 00:15 
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3/6

Le détour par la comédie fait paradoxalement mieux ressentir à quel point le cinéma de Carpenter est claustrophobique , et l' assume, ce qui le rend cohérent. Le début a l'air libre à l'aeroport ou lors de l'entrée dans Chinatown est bluffant, mais par la suite film s'épuise à créer un lieu fermé (ces entrepôts, souterrains, égoûts reliés entre eux) dans offrir d'autre enjeu que de les quitter au plus vite. Le film boucle sur l'abandon du camion, récupéré à la fin intact, comme si seules les machines avaient pour élément l'air libre,, les humains étant coincé entre elles et les Dieux dans une sorte de couloir intermédiaire entre le dehors et le souterrain, qu'il est inutile de reconnaître jusqu'au bout...ainsi cet escalator et ces néons de centre commercial qui annulent le sérieux du lieu, renvoient en même temps à l'aliénation économique et au fait que le studio et le plateau de tournage s'invitent dans l'image et la dominent froidement, avec une silencieuse ironie. C'est l'inverse de Palma : ce qui est fantasme et dédoublement de soi pour l'un est impuissance pour l'autre. Pour se sauver les personnages détruisent le dispositif du film, refusent de s'y enfoncer. Le film leur est inutile et leur apparaît absurde


On a l'impression qu'il s'agit même d'en sortir pour ne par leur reconnaître leur caractère imaginaire, tout le film l'annule. Le symbole (le mariage avec l'échange de sang apparait aussi traumatisant (voir plus ) et source d'une fixation phobique que le monstrueux (ce rationnalisme renvoie finalement à la discussion d'Husserl par la bombe dans Dark Star, dangereuse dès qu'elle perçoit et devient capable d'abstraction). Lao Pan a d'ailleurs le même problème que la bombe : pour acquérir un pouvoir il doit devenir mortel, renoncer a sa plus impressionnate apparence. Regard et pouvoir s'échangent sans monnaie résiduelle).

Après c'est marrant, intelligent, le film a des aspects méritoires comme l'inversion de certains clichés (la baiser final refusé, la connerie de Kurt Russell qui tire dans le plafond et s'assome, Kim Catrall qui se démerde du coup toute seul avec une belle claque au bon moment), le refus du racisme anti-chinois auquel le contexte se prête pourtant (mais là aussi, par un procédé intellectuel : ils ne croient pas au contenu leur propre folklore, mais l'assument en même temps comme trait culturel national, écart qui est peut-être le versant politique de la mise entre parenthèse husserlienne expliquée dans Dark Star). Le film prend aussi une valeur sociale et politique avec les années : le personnage Boulevard de la Mort répond à ce film mais le fétichisme de Tarantino inverse sournoisement le féminisme du film de Carpenter (de même que l'identité ouvrière du personnage de Russell). Il y a cependant un certain je m'enfoutisme dans certains aspects du récit (pourquoi essaient-ils de kidnapper une deuxième fille à l'aéroport ? ou l'arrestation d'Egg Shen au début pas tout à fait raccord avec la fin)

Je dois reconnaître que ce n'est pas non plus le cinéma qui me parle le plus et que je le connais mal, de façon tardive.

_________________
Mais peut-être la nécessité accrue de faire confiance incite-t-elle à la mériter davantage

Erving Goffman


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