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MessagePosté: 17 Avr 2021, 21:40 
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Inscription: 04 Juil 2005, 15:21
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Cette chronique de la vie d'une cité HLM de la banlieue parisienne dans les années 1980 met en scène Madjid, fils d'immigrés et aîné d'une famille nombreuse entièrement soutenue par la mère, et son meilleur ami Pat. Après une mise en place réaliste, le film bascule dans l'onirisme puis revient au réel avec plusieurs scènes très fortes quasi-mélodramatiques.

L’auteur de ce synopsis a-t-il réellement vu le film ? Parce que les scènes oniriques, on les cherche encore. A croire qu’il a confondu avec De bruit et de fureur, de Brisseau, sorti sensiblement à la même époque et à côté duquel ce Thé au Harem d’Archimede fait pâle figure. Décousu, mais c’est un peu la norme pour ce genre, le film a surtout pour lui, au-delà de sa description d’une cité HLM de banlieue dortoir où l’on cohabite difficilement (le film n’épargne rien mais survole beaucoup de choses : drogue, prostitution, alcool, racisme, chômage, suicide...), une belle histoire d’amitié qui culmine dans une belle derrière scène (et un superbe dernier plan). J’avais déjà remarqué Kader Boukhanef dans Miss Mona, du même réalisateur, ou La tribu de Boisset. Mais c’est véritablement Rémi Martin qui crève ici l’écran, dans un rôle de la petite frappe pas si pourrie que ça. Dommage qu’il n’ait pas eu la carrière qu’il méritait.
4/6

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Anthony Sitruk - Bien sûr, nous eûmes des orages
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MessagePosté: 02 Déc 2023, 00:58 
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Inscription: 17 Juin 2021, 13:07
Messages: 841
dans la série des films oubliés par la galaxie toute entière et qu'on a du être 8 ou 9 à regarder cette année, j'ai donc décidé de frapper un grand coup. (et comment tu étais tombé dessus, cosmo ?)

pourtant à l'époque ça avait fait son petit effet, césar du premier film, prix jean vigo, critiques élogieuses et le tout sous le haut patronage de costa gavras, qui a même pensé le réaliser à un moment donné. mais il a aujourd'hui totalement disparu, et je n'en avais jamais entendu parlé avant l'affiche xxl qui est posée sur un mur du musée de l'immigration, sans particulièrement plus d'informations, que je suis donc allé chercher, et me voici.

et ça avait donc marqué comme un des tous tous premiers films sur les cités hlm (c'est tourné aux 4000 de la courneuve), avec un héros fils d'immigrés algériens.
et c'est donc une chronique pure et dure, il n'y a pas vraiment d'intrigue, on suit 2 jeunes potes, un blanc et un arabe, 2 âmes en peine au milieu d'autres âmes en peine dans la cité. ils ne sont pas méchants, mais se rendent quand même coupables d'environ 4736245 infractions au code pénal, de la violation de propriété au proxénétisme. le tout est adapté du livre du réalisateur, lui-même fils d'immigrés algérien, arrivé à 10 ans, et qui a écrit en compilant 1000 anecdotes notées au fil des années.
et donc effectivement, cet aspect sociologique / historique est clairement l’intérêt (le seul, hein) du film. je m'attendais à me dire "c'est fou, rien n'a changé" et en fait si, ça date de 10 ans avant la haine mais rien que pendant ces 10 ans tout a changé. le film se situe précisément à la bascule entre 2 époques, de celle où les cités hlm accueille encore les classes populaires françaises blanches (70% de la population visible à l'écran) à celle où ça devient le dortoir des immigrés, celle où la figure de la petite délinquance passe du loubard en blouson de cuir noir (le blanc du duo, clairement l'héritier du depardieu des valseuses ou de balavoine dans starmania) à celle de la racaille en jogging, celle où les immigrés pensent encore qu'ils vont encore rentrer au bled (la mère qui parle 4 mots de français au bout de 20 et refuse mordicus que son fils ait la nationalité française) à celle où leurs enfants comprennent que la france sera leur pays. il y a des scènes incroyables qui témoignent du changement d'époque comme le viol collectif dans une cave de la white trash par des très jeunes ados maghrébins interrompue par le grand frère qui leur dire juste "vous lui offrirez une boite de chocolat la prochaine fois, c'est compris ?". il y a une absence totale de la drogue, à part l'héroine, le fléau de l'époque qui est vendue par un mec blanc qui vient de la ville et qui se fait tabasser par les arabes du quartier parce que "on veut pas de cette merde ici !". la prostitution omniprésente, avec la fille qui fait le tour des baraques de chantier pour les travailleurs immigrés, ou la galerie de mecs qui attendent le long de la gare saint lazare. il y a une représentation du multicultarisme heureux (les voisins s'entendent globalement bien avec une solidarité de classe et de quartier qui prédomine, avec la scène marrante de la maman bledarde qui baby-sit le petit jérémy 7 ans et lui apprend la prière musulmane sous l'oeil indifférent de sa mère, j'ai l'impression que les relations se sont relativement tendues sur ce point depuis). et puis il y a les petits machins de relèvent de l'anecdote dans le film, mais qui explique que tout ce qui pouvait être de la classe moyenne se soit barré de ces tours, les caves perpétuellement squattées et pillées, les "bande de jeunes" qui discutent et écoutent de la musique toute la nuit sous les fenêtres avec les mecs qui gueulent parce qu'ils veulent dormir, etc.

et donc la chronique suit ces 2 personnages dans ces aventures, ça ne dit en soit pas grand chose, mais c'est touchant, ces deux destins pathétiques qui existent dans ce lieu, à ce moment précis. je pense que le personnage blanc a vraiment très mal tourné et est mort dans les années 90, et que le mec arabe a finit par se ranger, travaille sur des marchés et parle de ça en disant qu'il a fait des conneries dans sa jeunesse.

après, comme toute chronique ça ne raconte pas grand chose et ça peut devenir un peu ennuyeux sur 1h45, et puis surtout, les années 80 françaises c'était quand même très compliqué visuellement, les couleurs étaient immondes, les vêtements aussi, les designs de tout étaient affreux, je ne sais pas comment ils faisaient leur compte mais même les gens étaient moches, et les films pour peu que ce soit pas réalisé par des esthètes c'était quand même d'une laideur effrayante. le reste de la filmo de mehdi étant assez éloquent sur le fait qu'on a pas affaire à un immense cinéaste (marie-line avec muriel robin, c'est lui) ça acte le fait que c'est un sympathique curiosité historique et rien de plus.

(magie d'internet, ça a disparu mais trouvable sur google en 2 clics en streaming sur un site russe).


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