Forum de FilmDeCulte

Un patron au seuil de la retraite nourrit une grande affection pour sa belle-fille, qui s'occupe de sa femme et lui en attendant que son mari rentre, de plus en plus tard, pour une raison évidente... Il s'aperçoit bientôt qu'il va devoir tenter de prendre en main la résolution d'une situation qui commence à devenir intenable.

Le cinéma japonais classique va-t-il cesser de faire une percée fulgurante dans ma cinéphilie? Je n'étais vraiment pas prêt pour l'onde d'émotion qui m'a emporté à la fin du film. Et pourtant cela commence de manière presque niaise avec cette belle-fille modèle au sourire permanent malgré les corvées qui composent la majeure partie de son existence.

Mais "le grondement de la montagne" s'amplifie scène après scène, quand le père de famille qui mène son enquête s'aperçoit de l'état de pourrissement du jeune couple, dont les ramifications sont profondes dans l'histoire de la famille.

La pudeur et la subtilité des compositions de Naruse sont renversantes, il y a une douceur qui rappelle Ozu mais avec peut-être un tranchant qui à titre personnel m'a davantage captivé, même si j'aime beaucoup les quelques films vus d'Ozu. C'est moins flamboyant qu'un Mizoguchi, mais peut-être pour le meilleur, je trouve que Naruse trouve un équilibre sublime et parfait dans sa façon de restituer les sons étouffés du drame. Là ça fait un peu "mec qui compare les trois grands cinéastes classiques du Japon qu'il connaît" mais il y a me semble-t-il matière formelle et thématique à mettre ces trois géants, contemporains les uns des autres, sur le même plan.

En tout cas je me félicite d'être tombé par hasard sur ce coffret BR de Carlotta "5 films de Mikio Naruse". Si c'est à chaque fois aussi sublime je vais peut-être un peu espacer les visionnages...

Là c'est vraiment le sommet (de la montagne, hi hi !), clairement un de ses trois meilleurs films, et un des plus grands chef-d'œuvres du cinéma japonnais classique. Mais je pense pas que le reste te déçoive.

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N'écoutez pas Film Freak

Revu récemment Nuages flottants, souvent considéré comme son chef d’œuvre, qui me laisse pantois d’admiration à chaque vision.

L’histoire de deux amants dans le japon de l’immédiate après-guerre, dans un temps suspendu entre le trop tard de l’amour et le trop tôt de la mort, selon la belle expression utilisée par Alain Philippon dans son article des Cahiers de février 1984 (Serge Daney a aussi écrit sur le film mais je trouve que son papier n’est pas à la hauteur de la beauté du film).

Ce qui me touche le plus dans Nuages flottants, c’est cette façon mezza voce de raconter les drames de l’existence, de mettre en sourdine la souffrance, c’est-à-dire de la faire ressentir plutôt que de la faire entendre ou voir, de toujours tenir à distance l’amertume des personnages envers leur propre vie, de dépeindre les caractères, même les plus veules, sans férocité (tous les hommes de Yukiko).

Ce qui fait que même si le film est empreint d’une grande tristesse, celle attachée à l’idée que le bonheur est toujours fuyant, il me bouleverse finalement autant par ce qu’il raconte, que par la douceur déployée par Naruse pour le raconter.

J'envie Baptiste qui va découvrir cette merveille (présente dans le coffret de Carlotta).

Encore mieux que Baptiste je n'ai toujours pas commencé à regarder les films de ce coffret (pas plus que ceux des coffrets Ozu et Fassbinder...), et j'en ai récupéré 25 de plus sur La Loupe

J'ai vu qu'un seul Naruse, en couleurs, qui était bien sympa, mettait en scène un malencontreux accident de voiture et les difficultés du coupable à rentrer dans les bonnes grâces de la veuve - lui faire accepter de l'argent, ce qui était ok je crois mais je suis pas sûr, et se réconcilier avec elle - je ne sais plus à quel point. D'après la page Wikipédia post-film, le film était financé au départ pour sensibiliser les gens sur les accidents automobiles. Ce qui ne retirait rien aux qualités du film, qui peut s'accommoder de cette contrainte ou de ce postulat, mais bon, j'ai l'impression qu'on surestime pas ces films au nom de l'exotisme. Je vais voir celui-ci pour me faire un avis (même si vous allez dire qu'il est déjà parasité par les préjugés, ce qui n'est pas le cas).

Prenez vite avant que je craque : https://www.vinted.fr/enfants/cd-dvd-so ... cellophane

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CroqAnimement votre

Y a le coffret à 25€ dans la même boutique.

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Anthony Sitruk - Bien sûr, nous eûmes des orages
(168 pages, 14.00€)
Commande | Site perso

Oui mais c'est le coffret dvd, la c'est le bluray.

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CroqAnimement votre

Ah ok, je pensais qu'il n'était qu'en DVD, je me demandais pourquoi il proposait deux tarifs différents...

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Anthony Sitruk - Bien sûr, nous eûmes des orages
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Je crois l'avoir eu à 35 ou 40, c'est donc une bonne affaire. Offrez-vous-le, c'est presque un devoir de cinéphile.