Forum de FilmDeCulte

Ça va nous faire oublier MIMI LA FOURMI

_________________
Netflix les gars, Netflix.

Étonnant qu'il n'ait pas encore été remaké lui d'ailleurs.

Ah bah là voilà la réponse à ta question.

_________________
UBERLINKS toujours dispo sur OCS et MyCanal!

Y a sans doute une blague dans ton message, mais un remake/suite est prévu avec Josh Gad dans le rôle d'un des fils de Moranis.

_________________
Liam Engle: réalisateur et scénariste

_________________
UBERLINKS toujours dispo sur OCS et MyCanal!

.......

_________________
Netflix les gars, Netflix.

J’étais forcément peu confiant vu les echos, mais la saine curiosité me poussait à voir la bête de mes propres yeux, histoire de tenter l’expérience. Car c’en est carrément une.. une expérience. C’est un sentiment très étrange de voir un film tout en se passant en tête, simultanément et automatiquement, le film original dont il est tiré. Mindfuck.
J’ai très vite été consterné par ce terrible constat: ça ne fonctionne pas. On pourrait penser « malgré le photoréalisme » mais en vérité, c’est plutôt à cause de ce photoréalisme que ça ne fonctionne pas. Sans l’animation, sans l’athropomorphisme, les personnages sont pris au piège de ce photoréalisme et c’est un désastre. Non seulement ils n’exprime RIEN, mais on ne croit plus à rien... Et donc au lieu de suivre, de voir un film normal, on se morfond, déprimé, à contempler une photocopie upgradée, certes hallucinante techniquement (il faut bien reconnaître que sur ce plan-là, c’est tout simplement incroyable et limite flippant, il n’y a plus de frontière entre CGI et prise de vue réelle), mais totalement désincarnée. Et comme le dit Freak, quand tu pars d’un chef-d’œuvre, t’oses pas trop y toucher et la fibre nostalgique si lucrative te pousses à faire du copier-coller plan par plan, y compris (et surtout ceux-là) les plus iconiques. Il n’y a donc rien de neuf, juste quelques petits ajustements et une courte chanson en plus, histoire de faire faire quelques vocalises (qui me flanquent des boutons) à Beyoncé. Je retiens un seul moment de « cinéma » un tant soit peu original, celui du voyage de la touffe de poil - une scène sans parole bien entendu. Donc oui, visuellement c’est bluffant et souvent très beau, oui, la musique de Zimmer fera toujours son petit effet (c’est physique), mais dans l’ensemble, pour le premier « remake Disney live action » sans être humain, c’est un fameux ratage. Ce n’est évidemment pas l’ambition artistique qui a poussé Disney à en arriver là, mais quand on voit que ce genre d’expérience rapporte tellement d’argent, ils font juste continuer ad nauseam dans cette veine-là et ça me déprime, mais d’une force...

1/6

_________________
Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Et ça met 5 à Babe.

_________________
UBERLINKS toujours dispo sur OCS et MyCanal!

Plus revu depuis plus de vingt ans mais je pense que les deux films n’ont rien en commun à part le fait d’avoir des animaux qui parlent.

_________________
Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Oui je te confirme qu'à côté de Babe, les animaux SURJOUENT dans le Favreau.
Revu y a un mois et c'est inexpressivité land.

_________________
UBERLINKS toujours dispo sur OCS et MyCanal!

Quelle expérience étonnante ! Il y a une tension permanente entre le côté "machine à fric" et l'inexpressivité morne des personnages. Comme si le film luttait contre lui-même ou contre ses investisseurs, en monde "Bon OK, on refait tout pareil pour la madeleine de Proust, par contre tu vas voir ça va être des vrais lions, on va tous les confondre et ils exprimeront rien". Ultra-bizarre. Car du coup le film devient un effet Koulechov permanent où on projette le souvenir de 1994 sur ces animaux aux jeu tellement minimaliste que t'as l'impression d'être devant YI YI. L'endroit où ça jure le plus c'est sur les hyènes, avec leurs tronches dark et leurs yeux comme des orbites noirs sur lesquels on plaque des vannes idiomatiques.

Finalement, le meilleur de tous c'est Scar, car au moins on le distingue, et Chiwetel Ejiofor lui donne une âme, une présence traînante et douloureuse. Là aussi, tellement étrange (et bizarrement exaltant) de voir ce lion tout rabougri en lieu et place de l'histrion au regard de feu du dessin animé. T'as l'impression d'une parodie sarcastique genre "Banksy a imaginé ce que donnerait Scar dans la vraie vie - le résultat va vous étonner !" et il te sort un photoshop de lion tout crade.

Sinon la meilleure scène est en effet celle de la touffe de poil, tellement gratuite, tellement étirée, et en même temps tellement poétique et pure dans ce qu'elle dessine.

Bref, film étrange et pas intégralement réussi mais que je ne regrette pas d'avoir vu.

_________________
Liam Engle: réalisateur et scénariste