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অরণ্যের দিনরাত্রি en VO



Incroyable de lire que ce film a été considéré, lors de sa sortie en Occident, comme une comédie, presqu'un feel good movie, alors que tout ici est toxique, pointe vers la corruption des relations humaines par les classes, par le désir d'humiliation des faibles. Ray conte les pérégrinations de quatre amis de Calcutta qui se rendent dans la campagne indienne pour prendre du bon temps et rompre avec les règles en vigueur.

Des jours et des nuits dans la forêt est avant tout un film politique et social, préoccupé par les rapports de classe et par le traitement des minorités ethniques en Inde, qui renvoie au traitement des indigènes par le colon britannique. Et si Ray ose quelques blagues, cela n'empêche pas de créer un profond malaise par le surgissement de la violence (superbe scène), par le truchement de personnages masculins haïssables pour la plupart, et par la construction finaude d'une réflexion sur l'importance de l'argent dans les relations humaines.

Ceci étant dit, si le film est beau est riche, il n'est pas exempt de défauts. La première moitié se traîne et se cherche (on s'ennuie souvent), sans vraiment parvenir à incarner son sujet avec la même puissance que la dernière demi-heure. Il y a peut-être aussi trop de personnages, ce qui fait qu'au-delà de la démonstration politique implacable, ils manquent parfois de chair (Sanjay et Shekhar en particulier).

J'ai aussi été énormément gêné par la pauvreté des prises de son, avec des bruits d'ambiance qui ne correspondent pas du tout d'un plan à l'autre (encore une fois, surtout dans la première partie, la deuxième est bien plus réussie à ce niveau-là) : étrange de voir des erreurs d'amateur de ce type dans un film aussi ambitieux.

Je ne suis pas sûr qu'il s'agisse du meilleur film pour découvrir Ray, mais, bien que je ne sois pas à fond (je trouve l'ensemble trop inégal pour ça), ça me donne très envie de dévouvrir le reste de sa filmo.

4/6

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

Si on m'avait dit au moment où le film commence que j'allais y entendre les mots Karl Marx, Kennedy ou encore NESCAFÉ...

Gros choc de modernisation chez Ray dans ce film sur un groupe de quatre gars de la ville qui vont passer un week-end dans la forêt. D'une part le film s'inscrit dans ce sous-genre particulièrement appréciable du "Film doux-amer de potes qui vont faire un tour" aux côtés du PLEIN DE SUPER ou de SIDEWAYS. D'autre part en mettant en scène des jeunes actifs urbains, le point de vue devient bien plus facile pour nous occidentaux, on peut voir le film plus aisément à travers leurs yeux: comprendre qui appartient à la haute, qui est au contraire est censé être un "péquenot"...

D'accord avec Castorp que la première moitié avance à vue, on s'ennuie un peu. Le film prend corps à mesure qu'il devient d'abord rohmerien (géniale séquence du jeu des célébrités) puis davantage enviévré. On retrouve là par moment les fulgurances de mise en scène de Ray et le duo Soumitra Chatterjee/Charmila Tagore fonctionne une nouvelle fois. (même si d'un point de vue de pure beauté je préfère sa camarade Kaberi Bose) En tous cas il y a quelque chose de lancinant, doux, parfois malaisant, dans cette escapade de gars entitled qui vont, viennent, et sans vraiment le vouloir jouent avec les sentiments.

Castorp a raison aussi lorsqu'il évoque le rôle de l'argent, disséminé un peu partout, à la fois venin et réceptacle d'une belle surprise
Et puis quel titre...

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Un des sous-textes du film est que dans ces années-là, l'est de l'Inde était déchiré par une rébellion maoïste et paysanne (mais qui semble avoir pris une forme plus étudiante dans le Bengale-occidental), les Naxalites. Ce mouvement n'est pas très connu, mais son existence et sa répressions sont encore des questions actuelles

Le film traite cela par la comédie et un angle à la fois implicite et sociologique quand l'Adversaire prend la forme du mélo et revendique plus franchement le lien avec la situation politique

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Mais peut-être la nécessité accrue de faire confiance incite-t-elle à la mériter davantage

Erving Goffman