Forum de FilmDeCulte

Au milieu d'un monde frappé par une étrange épidémie qui détruit progressivement les cinq sens, un cuisinier et une brillante chercheuse tombent amoureux...

On trouve un peu de tout dans la filmo de David McKenzie, de ses débuts avec My name is Hallan Foe avec Jamie Bell pour le mieux au Toyboy d'Ashton Kutcher pour le pire, en tout cas deux films déboulent cette année sur les écrans français en l'espace de trois semaines. Relançant une histoire de pandémie à la Contagion comme un épisode de la quatrième dimension (moins de budget, mais plus d'idées, avec un traitement frontal qui prend aussi la forme d'une comédie romantique), il fait preuve d'une originalité qui gomment certaines lourdeurs du script dans ses accès de démence en prenant des chemins de traverse surprenants, avec des scènes de folie passagère rappelant aussi bien le grotesque de la grande bouffe de Ferreri ou à l'inverse plus poétique dans du quasi cinéma muet d'anticipation. Eva Green et Ewan McGregor réussissent à rendre crédible leur love story dans ce monde qui part en sucette et sont pour beaucoup dans l'éclat irrésistible de ce film sans doute mineur mais très enthousiasmant.
5/6

La démarche est assez réussie dans sa manière de traiter l'anticipation à base de pandémie par le biais d'une love story entre deux paumés, avec une évolution inéluctable assez flippante et beaucoup de bonnes idées, comme le fait de faire d'un des protagonistes un chef cuisinier pour renforcer la perte de l'odorat et du goût et la façon de pallier à ces carences soudaines, mais ça reste quand même un poil superficiel dans l'ensemble, enfilant les pertes de sens une par une (intercalées de séquences que j'ai trouvé vraiment dignes du film étudiant ou du film YouTube ou même du film-vidéo tourné par Wes Bentley dans American Beauty, avec la musique douce larmoyante de Richter, mais heureusement, elles disparaissent assez vite), avec quelques facilités dans le dernier acte (la meuf qui prend mal l'engueulade alors qu'elle sait que c'est pas authentique, la toute fin un peu...bon).
McGregor (qui ne vieillit JAMAIS) et Green (avec ses LOCHES) charment et j'ai kiffé voir Ewen Bremner dans un rôle de non-teubé.

4/6

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Pour ma part j'ai adoré.
Le film propose quand même un crescendo dramatique d'une puissance incroyable. La façon dont le virus est mis en parallèle avec l'histoire d'amour est très astucieuse et permet de s'attacher vraiment aux deux personnages principaux (tout deux vraiment excellents d'ailleurs). Et à ce titre la fin (le dernier plan même) m'a vraiment pris aux tripes comme je ne l'avais pas été depuis longtemps. La musique (un peu pompière dans le dramatisme certes) est parfaitement à propos. Mes premières vraies larmes de 2012 je crois.

Et en plus de ce crescendo dramatique c'est aussi une montée de l'angoisse. Angoisse face à une maladie inconnue qui touche l'humanité entière, en même temps et qui n'a ni origine, ni solution (j'aime assez d'ailleurs comme l'aspect épidémiologique est rapidement abandonné pour se concentrer sur les personnages). Et je trouve vraiment l'idée géniale, de voir ce qu'implique peu à peu la perte des sens (avec pas mal de petites idées vraiment sympas). Et on sent la fin arriver, le fatalisme obligé qui recouvre le film d'un voile de mélancolie terrible. Et c'est en allant vers cette fin mais en développant l'histoire d'amour que le film trouve son équilibre. Je trouve vraiment ça très beau.

Un peu mon Never Let Me Go de cette année, le petit film anglais inattendu mais qui te distille une mélancolie et une tristesse dont il est difficile de se départir après la projection.

5/6

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