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 Sujet du message: Re: Parlons bien, parlons BD
MessagePosté: 26 Oct 2020, 10:18 
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Art Core a écrit:
Cyniquotron a écrit:
Tu as lu La cage de Vaughn-James ?


Tiens je connaissais pas ça a l'air bien dans le genre BD concept à la Ici de McGuire, je vais essayer de dégotter ça.


Oui on le trouve assez facilement il me semble.

Moderne comme inventions de formes avant-gardistes, plutôt que position du sujet. En fait il y a quelques auteurs dont les travaux sont restés enfouis, et qui sont publiés notamment au catalogue des éditions Adverse ces dernières années : il y a Robert Varlez aussi et ses Ateliers de l'agneau par lesquels passe Vaughn-James ; pour Varlez il y a le recueil Séquences - chez THC ; le Trou gris de Michel Vachey ; le Mnémopolis de Françoise Rojare d'après Maurice Roche ; ou encore l'américaine Rosaire Appel et son superbe Perturbations (lieux circonstanciés et écriture asémique). Bref pas mal de livres à découvrir si l'on veut creuser cette direction, multiple.

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Trou gris :
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Mnémopolis :
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Perturbations :
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Ce Vieux-Gontrand citait justement le diptyque de Jérôme Dubois chez Cornélius et Matière - Citéville et Citéruine. Pas vain de dérouler vite fait ce dont il s'agit : ce sont les mêmes découpages, les mêmes planches, les unes peuplées avec des fables morales absurdes et acides (Citéville chez Cornélius), les autres désertées avec quelques variantes (Citéruine chez Matière). Et toujours chez Matière l'incroyable, l'intemporel, Yûichi Yokoyama.

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 Sujet du message: Re: Parlons bien, parlons BD
MessagePosté: 26 Oct 2020, 10:54 
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Dispositif cela rappelle un peu un aspect d'Un Pays qui se tient Sage finalement (le montage qui enchaîne sur les lieux actuels, filmés à la caméra, en general cadré avec beaucoup de profondeur ou en contre-plongée, quand les manifestations sont au smartphone. Cela rappelle aussi le commentaire, voir la critique de Badiou aux Straub (l'intérêt pour le lieu est rival d'un intérêt pour l'histoire, il suggère l'idée d'un matérialisme sans lutte).

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 Sujet du message: Re: Parlons bien, parlons BD
MessagePosté: 03 Nov 2020, 19:41 
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Vieux-Gontrand a écrit:
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Moins formaliste que ses travaux plus anciens, mais avec une forme d'humour noir assez singulière (moins cynique et plus ancré dans l'observation sociale que Clowes) qui confère de la continuité au récit.
Apparemment le recueil sera adaptée par Jacques Audiard pour son prochain film. J'ai un peu peur de la fausse bombe idée tant le point fort des nouvelles réside sur la complexité du point de départ et la concision de l'intrigue (qui est ici le moteur d'une identification aux personnages plutôt que d'une distanciation). Et les deux histoires les plus fortes (Go Owls notamment) paraissent difficilement transposables en dehors des USA (Citéville/Citéruine de Jerôme Dubois qui prend le détour de la dystopie voire de l'abstraction pour une vision morale et un sens du cadre assez proches est peut-être plus adapté à la France).

Il faut que j'en lise plus de Tomine, j'avais bien aimé Summer Blonde.

Sinon j'ai toujours eu du mal avec Daniel Clowes, j'avais plutôt apprecié Ghost World mais j'en ai gardé aucun souvenir et j'ai trouvé Wilson vraiment aigre. J'ai abandonné en cours de route Like a Velvet Glove Cast in Iron qui, même si il y a un aspect fantastique assez intéressant, passe difficilement à cause de sa galerie de personnages encore une fois imbuvables et/ou pathétiques.
Faudrait que je le finisse quand même.



Sinon j'ai lu récemment Big Baby de Charles Burns,
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que j'ai trouvé bien meilleur que Like a Velvet Glove.. pour le coup.
C'est un collection d'histoires courtes de Burns publiées dans divers revues. Les histoires de Big Baby sont les meilleures mais il y a également la fameuse Teen Plague qui est l'histoire précurseur de Black Hole, pas inintéressante même si un peu plus pulp/loufoque.
Bon parcontre visuellement c'est à tomber, comme tout ce que fait Burns.



Là je suis en train de lire Stray Bullets de David Lapham.
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La BD assez culte il me semble de la fin des 90s composée de segments assez courts où on suit l'évolution de quelques personnages à travers le milieu de la pègre.
Ça emprunte pas mal le ton 'libre' des films de noirs des 90s, facon Blood Simple (humour noir, violence graphique). Mais les personnages sont tellement bien écrits que ça prends sa propre direction assez rapidement. La première histoire est peut être la plus convenue (deux criminels dans une cavale qui tourne en tuerie/descente aux enfers), mais dès la deuxième, et l'introduction de la petite Virginia, on passe à la vitesse supérieur et Stray Bullets se montre plus ambitieux. D'ailleurs les personnages plus jeunes sont les plus réussis je trouve.
À noter que le découpage, la mise en page et les dessins en noir et blanc de Lapham sont vraiment classes.
Je me suis enquillé les 8 premières histoires en un rien de temps.


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 Sujet du message: Re: Parlons bien, parlons BD
MessagePosté: 04 Nov 2020, 11:41 
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Oui Tomine j'aime bien, mais j'ai appris que c'est un pervers polymorphe pleurnichard qui fait racisme de classe. Du coup je ne sais plus que faire.

Moi je voyais cela que comme du Black Hole sans la maladie (et en effet sans la maladie il ne reste peut-être que la classe sociale).

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 Sujet du message: Re: Parlons bien, parlons BD
MessagePosté: 05 Nov 2020, 00:32 
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Vieux-Gontrand a écrit:
Oui Tomine j'aime bien, mais j'ai appris que c'est un pervers polymorphe pleurnichard qui fait racisme de classe. Du coup je ne sais plus que faire.

Tu fais référence à son dernier?
A voir, je ne l'ai pas lu. Je veux bien croire que ce style plombe à la longue.

Parcontre je me suis commandé Black Blizzard de Yoshihiro Tatsumi. Tomine a beaucoup aidé à le faire "redécouvrir" il me semble.
J'aime beaucoup le style 'Polar efficace au dessin minimal' de ce que j'en ai vu.
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 Sujet du message: Re: Parlons bien, parlons BD
MessagePosté: 05 Nov 2020, 01:50 
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C'était ironique et lié à la discussion avec Cyclotroncynique.
J'aime bien Tomine, mais je garde un bon souvenir de Sleepwalk que j'ai lu il y a 12 ans (le temps passe vite), et ai assez aimé Les Intrus lus en traductiontout récemment mais qui datent de 4 ans déjà.
Je ne suis plus vraiment l'actualité des BD récentes à cause d'évènement divers (personnes plus ancrées que moi dans cet univers qui sont sorties de ma vie ou sont tombées malades, manque de temps), et avais une culture plus pointue à l'époque. Tant pis

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 Sujet du message: Re: Parlons bien, parlons BD
MessagePosté: 05 Nov 2020, 21:32 
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Vieux-Gontrand a écrit:
Oui Tomine j'aime bien, mais j'ai appris que c'est un pervers polymorphe pleurnichard [...]

Les pervers polymorphes chez Freud, ce ne sont que les enfants... Veux-tu que j'aille chercher les Trois essais sur la théorie sexuelle dans la bibliothèque?

En France Tomine, Clowes et Burns ont le même éditeur : Cornélius. Il défendra les trois mais j'ai une très nette préférence pour Clowes, que j'ai argumenté vite fait. S'il n'y a que deux bandes dessinées de Clowes à lire ce serait d'abord David Boring puis Patience.


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 Sujet du message: Re: Parlons bien, parlons BD
MessagePosté: 05 Nov 2020, 22:39 
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A la fin de Totem et Tabou ce sont aussi les bourgeoises avec l'histoire des rasoirs * (elles veulent devenir leurs propres symptômes mais n'y arrivent pas)
*très Adrian Tomine

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 Sujet du message: Re: Parlons bien, parlons BD
MessagePosté: 06 Nov 2020, 00:05 
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Cyniquotron a écrit:
S'il n'y a que deux bandes dessinées de Clowes à lire ce serait d'abord David Boring puis Patience.

Damn it.


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 Sujet du message: Re: Parlons bien, parlons BD
MessagePosté: 06 Nov 2020, 00:18 
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Très mauvais souvenir du seul Tomine que j'ai lu en mode confessionnaliste, auto-flagellateur, je complexe sur mes origines asiatiques et j'étends ce complexe à toutes mes fréquentations. Je vais le relire tiens.


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 Sujet du message: Re: Parlons bien, parlons BD
MessagePosté: 06 Nov 2020, 01:04 
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Sur la vingtaine de nouvelles que j'ai lues, il n'y en a que deux concernant ses origines asiatiques . L'une plutôt drôle (lui ou son alter ego en copain de location pour dîner familiaux pour une amie coréenne lesbienne) et celle des Intrus, courte et belle, sur une mère (jamais représentée)qui parle intérieurement à son enfant lors d'un vol Tokyo San Francisco, qui fait penser un peu aux Wenders des années 70. Il n'y a pas de complexe spécifique (peut-être oui, mais lié au rapport à ses parents) ni de culpabilisation d'autrui. On peut trouver son ton classique et peu audacieux (même si j'aime bien l'idée de fantasmer l'autofiction des autres) , voire de se répéter (c'est clairement quelqu'un des années 90, il y a un côté Gregg Araki dans son travail d'ailleurs), mais lui reprocher une fibre victimaire est un faux procès.

Il me semble qu'il y a un malentendu et une facilité critique : la présentation des Intrus par Cornelius est elle-même très doloriste (comme s'il s'agissait des les premiers Chester Brown, peut-être esthétiquement proches) quand ses histoires peuvent être drôles (celle de l'adolescente gauche et bègue qui se pique de faire du stand up, racontée du point de vue du père, notamment).

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 Sujet du message: Re: Parlons bien, parlons BD
MessagePosté: 06 Nov 2020, 09:02 
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J'oubliais les dialogues sarcastiques et pince sans rire. Je n'ai donc lu (et relu) que Shortcomings sur une rupture amoureuse : moins désagréable que dans mon souvenir, les personnages ne sont pas très aimables mais ce n'est pas fait exprès. Ils sont un peu à l'image de leur manière de parler (ce qui justifie la comparaison que Jonathan Lethem fait avec Rohmer en quatrième de couverture) : une conversation où le sarcasme, le snark propre à cette génération tient lieu d'esprit, où l'attaque et l'humiliation sont comme qui dirait échangées sous le comptoir quasiment automatique et qui donne l'impression au bout d'un moment d'une espèce de bourdonnement en bruit de fond. Quand la rupture est consommée, l'histoire, qui se veut de toute façon ténue, vibre un peu en même temps que le personnage principal, un alter ego de Tomine, se révèle dans toute sa dimension pitoyable. Une forme de complexe liée à son asianité innerve bien toute l'histoire, alors que ses amies lui reprochent son obsession des femmes blanches et blondes, ce genre de choses... On note que déjà à l'époque les changements sociétaux définissent un vocabulaire et une forme de dialogue extrêmement prévisible, sans véritable piquant, même dans ses tentatives d'humour ou de traits d'esprit.


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 Sujet du message: Re: Parlons bien, parlons BD
MessagePosté: 06 Nov 2020, 10:11 
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Cyniquotron a écrit:
En France Tomine, Clowes et Burns ont le même éditeur : Cornélius. Il défendra les trois mais j'ai une très nette préférence pour Clowes, que j'ai argumenté vite fait. S'il n'y a que deux bandes dessinées de Clowes à lire ce serait d'abord David Boring puis Patience.


Je suis justement en train de relire Comme un gant de velours pris dans la fonte et c'est aussi un de mes préférés. Ballade absurde et surréaliste réjouissante et mélancolique.

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 Sujet du message: Re: Parlons bien, parlons BD
MessagePosté: 01 Déc 2020, 15:03 
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Tiens, Adrian Tomine est l'auteur de la couverture du New Yorker de cette semaine.

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 Sujet du message: Re: Parlons bien, parlons BD
MessagePosté: 11 Déc 2020, 08:03 
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Richard Corben est mort la semaine dernière.
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Peut être pas aussi marquant que Moebius, mais il avait un style chelou et bien marquant.
Je ne crois pas avoir lu une de ses bds parcontre.


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