Forum de FilmDeCulte

Mudbound suit la famille McAllan, fraîchement débarquée de la ville de Memphis, qui découvre la dure vie d’agriculteurs dans le Mississippi. Malgré les grands rêves de Henri, sa femme Laura lutte pour garder foi en son mari et en son entreprise en déclin. Pendant ce temps, Hap et Florence Jackson, exploitants agricoles de génération en génération, œuvrent courageusement pour construire leur propre rêve malgré les barrières sociales auxquelles ils font face.

En train d'halluciner devant la réception de ce film outre atlantique où il est quasiment considéré comme un chef-d'oeuvre et un sérieux prétendant dans la course aux Oscar. Je l'ai lancé sans aucune arrière pensée en étant content de voir un bon film avec un solide casting sur Netflix. Mais j'ai très très vite déchanté tellement le film est mauvais. En fait c'est un cas d'école d'adaptation littéraire complétement ratée. Deux erreurs principales sont à déplorer. Première la narration est tout bonnement catastrophique, d'une hallucinante platitude, d'une mollesse sans pareil et surtout très mal faite rendant la plupart des éléments du film tout simplement incompréhensible (Mulligan qui parle d'une fille jamais sortie de chez elle mais qui dit être allé à la fac, les deux frères présentés comme des bourgeois éduqués mais soudain sans qu'on sache pourquoi ils achètent une ferme, c'est pas motivé du tout...). On a vraiment le sentiment que les auteurs ont décidé de suivre le roman à la lettre chronologiquement sans faire de choix d'adaptation francs. Deuxième gros problème l'utilisation de la voix-off d'une lourdeur terrible. Encore une fois impression de zéro choix de narration, on balance des pans entiers du bouquin en voix-off pour raconter l'histoire (et artificiellement donner une voix aux personnages) alors qu'à l'image il ne se passe quasiment rien, la réalisatrice étant totalement incapable de nous narrer son film de manière purement cinématographique. Et la fameuse lutte entre les deux familles blanches et noires n'existe jamais véritablement à l'écran autre que purement en surface sans que ça dise rien de véritablement pertinent sur quoi que ce soit.

Ce mauvais gloubi-boulga aboutit à un film qui enfile les clichés et les scènes obligées comme des perles que ce soit sur le racisme de l'époque (Mike de Better call saul nul en grand-père raciste), sur la guerre (les mecs qui se racontent leurs récits de guerre, mon dieu la scène est à chier), sur la difficile vie à la ferme etc... Visuellement on sent qu'il y a un travail sur quelques jolis plans mais derrière c'est le néant, une fois de plus c'est du cinéma même pas purement académique, c'est juste du mauvais cinéma sans aucune personnalité. C'est un peu l'anti Loving de Jeff Nichols. Dommage de gâcher un chouette cast même si assez logiquement ils sont tous assez nuls.

Alors voilà je vais encore dire un truc raciste mais j'ai le sentiment que c'est parce que c'est une jeune femme afro américaine qui réalise le film les américains sont super indulgents. Il faut lire les critiques délirantes quand même alors que véritablement c'est un film qui va tomber dans l'oubli en moins de 6 mois tellement il a rien à proposer.

1/6

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Ça fait quelque temps que pas mal de médias américains nous chauffent sur Dee Rees, l’erigeant en nouvelle Ava DuVernay.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

ET LE WHITE PRIVILEGE SENSE DE QUI-GON JINN HAS BEEN TINGLING AGAIN Y'ALL

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Non mais pour le coup je pense vraiment qu'il y a une forme de discrimination positive autour de réalisatrices et de films franchement médiocres. Là Des'ree avec son approche plus consensuelle tu meurs franchement, c'est plus triste qu'autre chose. Quand même assez dingue et ironique que les deux films les plus vénéres et les plus cash sur l'histoire du racisme aux Etats-Unis aient été réalisés par un blanc.

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Ce sont lesquels pour toi ?

Tarantino of course.

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Flagrant délit de mec qui a pas confiance en sa vanne et se sent obligé de mettre un lien. #FAIL


Et sinon, le Steve McQueen m'apparaît pas moins vénère et est davantage estimé que les Tarantino.

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Oui c'est vrai il y a le Steve McQueen.

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On peut noter que le réal n'est pas américain.

Oui mais c'est un...un...un black quoi, un renoi......un noir.

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N’empêche, la question de la distanciation par rapport à un tel sujet se pose...

Sinon, quid du Malcolm X de Spike Lee ? J'en ai peu de souvenirs...

Oui je parlais des films récents uniquement et j'ai pas étudié profondément le sujet mais il est évident que Spike Lee est un nom incontournable sur ce sujet précis. Mais ces nouveaux venus, le quatuor portée aux nues Peele/Jenkins/DuVernay/Rees me semble pas follement passionnant (à l'exception peut-être de Jenkins qui a un vrai potentiel même si je suis pas dingue de son film).

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Peu de souvenirs, mais Do the Right Thing, ça enterre tous les discours simplistes de Tarantino sur la race.

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

Après, Tarantino est un réal installé et reconnu, alors que ceux-ci sont au début de leur carrière (sauf peut-être DuVernay)... Mais oui je vois ce que tu veux dire, ces réals sont sans doute trop mis en avant par la critique, mais cela vient des lacunes de représentativité passées.... A part Moonlight j'avoue ne pas avoir vu ces films, donc bon, mais si des personnes issues des minorités peuvent elles-aussi réaliser de mauvais films, c'est un début

Dans l'absolu je suis d'accord mais comme toujours, la critique artistique ne devrait pas prendre en compte ce genre de considérations et juger sur pièce. Pour Get Out et Moonlight je veux bien que ce soit mes goûts qui soient en décalage avec l'enthousiasme général mais là ce Mudbound tout pourri, ce éléfilm d'époque moisi non. On a d'ailleurs eu le même phénomène il y a quelques mois pour Wonder Woman, soudain parangon génial de cinéma féministe, le foutage de gueule.

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