Forum de FilmDeCulte

Au premier abord, on pense un peu à Kids (Harmony Korine fait d'ailleurs un cameo) et à Paranoid Park (c'est peut-être juste le skate) mais le film semi-autobiographique de Jonah Hill propose un regard beaucoup plus doux que celui d'un Larry Clark ou d'un Gus Van Sant.

Rien de sale ni d'angoissant ici (même si le moment avec la meuf, j'étais tellement gêné pour lui, j'avais tellement envie qu'il foire pas), rien de follement original non plus à vrai dire, mais l'entreprise demeure sincère et juste dans son portrait. Il y a toutefois ce rapport particulier à la douleur (plus qu'à la violence du grand frère) qui n'est pas inintéressant dans ce que Hill veut raconter. Ça prend une portée symbolique au sein de cette coming of age story qui adopte un propos pertinent : l'enfance est un martyre.

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Oui, rien de neuf, mais j’ai néanmoins été étonné à plusieurs reprises.

Du Larry Clark qui ne serait pas pervers ou du Gus Van Sant qui ne serait pas gay, oui, je sais, c’est difficile à imaginer, bref un beau film naviguant dans plusieurs eaux, à l’image de sa bande son alternant rap et (excellente) pop indépendante.

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There is no such thing in life as normal

J'avais pas prévu de y aller mais la twittosphère étant très enthousiaste je me suis dit pourquoi pas. Et j'ai pas été soufflé, loin de là même.

C'est un film sympathique, mignon, un peu gentillet même mais finalement entièrement anecdotique. Malgré sa durée de long-métrage j'ai sans cesse eu l'impression de voir un court tant tout m'a semblé survolé, tant c'est plutôt l'idée qui prévaut sur l'authenticité, tant finalement le projet du film est réductible à trois fois rien. Déjà formellement on est vraiment dans ce qu'on pouvait attendre sur le sujet avec son 4/3, son 16mm et sa BO de classiques urbains (la musique originale de Reznor et Ross est par contre excellente). Le film n'a cessé de me rappeler Kids de Larry Clark alors qu'évidemment le film n'en atteint jamais l'authenticité. C'est d'ailleurs mon autre problème avec le film, j'ai trouvé ça tout fabriqué, pas du tout authentique, que ce soit d'une période ou même dramatiquement. Comment croire cette espèce de groupe de potes très hétérogène dont on ignore totalement pourquoi ils traînent ensemble (visiblement il y a deux cracks du skate, pourquoi ils s'emmerderaient à traîner avec des gamins qui savent à peine en faire ?, le mec qui filme dont la justification apparaîtra tout à la fin, truc prévisible). Je n'y ai pas cru, comme cette espèce de magasin sans adulte (tenu par l'un des ados ?), cette vie sans école. Je trouve qu'il y a un truc qui fonctionne vraiment pas et qui sent l'intention sans réelle base solide.

Pour le reste, j'aurais aimé qu'on creuse la relation entre frères, que le scénar soit plus organique est moins fabriqué (la rencontre avec le frère en plein LA, l'accident final). D'ailleurs cette fin en mode "je savais pas trop comment finir" se pose là. Petit Deus ex machina pour clore rapidement le truc aussi vite qu'on l'avait ouvert. Et le film de n'être qu'une vague parenthèse dans la vie de cet ado sympathique qui se cherche des modèles. Quelques moments sont plus réussis

C'est pas du tout un mauvais film mais c'est juste pas grand chose, je vois même pas tellement la sensibilité louée un peu partout.

3/6 (film que j'aurais oublié dans trois jours)

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CroqAnimement votre

Encore une fois, arrêtez de penser que "twitter" = "un peu partout". J'ai des gens très cinéphiles autour de moi au taf et ils n'ont même pas entendu parler de ce film...

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Netflix les gars, Netflix.

Je me suis effectivement fait la réflexion à chaque fois qu'ils y trainent, c'est le magasin du black non ?

Qu'entends-tu par très cinéphile?

Des gens qui vont au ciné toutes les semaines pour voir tous les films qui m'ennuient dès le titre !

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Netflix les gars, Netflix.

C'est vrai mais justement sur ce genre de films dont on parle peu, les seuls sons de cloche qu'on peut avoir viennent généralement de Twitter.

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CroqAnimement votre

J’imagine que ça représente la majeure partie de ce qui sort !

A peu près tout en effet.
Mais ils (elles, surtout) sont plus ciné d'auteur que blockbusters US si ça répond à ta question

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Netflix les gars, Netflix.

J'ai apprécié la patine du film (malgré l'exagération des défauts sur la pellicule par moments), sa vibe nostalgique (forcément) et surtout la perfection du casting. Ils sont tous tellement nickels dans leur rôles respectifs, avec leurs têtes à claques improbables. Où les a-t-il trouvés ?

Pour le reste, c'est vraiment du récit initiatique de base, bien mené, avec humilité, simplicité, sans génie. Trop de musique par contre, c'est le needle drop permanent. Et sinon

Pour rebondir sur la remarque de Art, s'il n'y a pas d'école, c'est que ça se passe pendant les vacances, non ?

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Des réserves (cela verse un peu trop dans la mélancolie, de manière un peu trop surécrite et coquettement intentionnelle. Boyhood jouait la durée pour réintroduire du réel et un peu de gratuité, là toutes les scènes sont signifiantes - sauf la vidéo du film dans le film, mais elle est introduite dans un contexte lourd).
Cependant les histoires de rapports grand frère / petit frère ratés me parlent et le film a la sensibilité de n'enfoncer personne . J'étais à fond presque jusqu'au bout (la vraie fin aurait du être le discours de Ray, le twist, qui amène une réconciliation famille/bande un peu factice , affaiblit le film - le personnage fait l'objet d'une initiation mais finalement sans rien décider et choisir).

Intéressante contrepartie masculine de Lady Bird (moins âpre et directement politique, ou plutôt ce que Gerwig pose en terme de classes sociales, Hill le fait en terme de communauté et d'utopie hors-monde où le racisme est neutralisé)

Sympa aussi de voir la trop rare Katherine Waterston (vue dans le PT Anderson adapté de Pynchon, j'ai oublié le nom, et furtivement dans Night Moves de Reichardt) dans un vrai rôle de mère seule débordée (sans doute son rôle le plus complet au cinéma à ce jour). Beau personnage, même si topos super-classique

Par contre

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Mais peut-être la nécessité accrue de faire confiance incite-t-elle à la mériter davantage

Erving Goffman

Sinon pour la petite histoire, la musique de la scène où Stevie passe dans le trou du toit provient d'un groupe hongrois de prog, "Omega", que l'on voit aussi live avec force fumigènes (et un peu ridiculisé) dans ce film :

post819030.html?hilit=chien%20chauve#p819030



(33ème minute dans le lien ci-dessous :
https://videa.hu/videok/kreativ/kopaszk ... 40WotA9v5M)

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Mais peut-être la nécessité accrue de faire confiance incite-t-elle à la mériter davantage

Erving Goffman

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Il est vraiment trop con ce gamin . Il aurait joué dans la Nuit du Chasseur , le film était fini en 5 minutes.

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Mais peut-être la nécessité accrue de faire confiance incite-t-elle à la mériter davantage

Erving Goffman