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MessagePosté: 29 Oct 2005, 12:04 
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Bob Harris a écrit:
Jack Griffin a écrit:
Karloff a écrit:
Tu as pensé quoi de la Règle du Jeu et de Gosford Park ?

très bonne comparaison :idea:

Perso, j'ai surtout pensé à Claude Chabrol.


Un autre forumeur que M.chow a aussi pensé à Haneke...comme quoi :lol:


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MessagePosté: 29 Oct 2005, 12:04 
Mr Chow a écrit:
le pauvre Chabrol qui déteste Allen va bondir dans tous les sens :lol:

C'est bien ce que je me disais. :mrgreen:


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MessagePosté: 29 Oct 2005, 12:32 
Mr Chow a écrit:
Je me suis demandé un peu ou Allen voulait en venir à décrire ce banal rastignac dont toute les actions et motivations m'ont parus totalements ridicules...

Je ne le pense pas. Déjà, à la base, c'est un joueur de tennis qui a renoncé à une carrière prometteuse, probablement par lacheté... Mais il trouve vite un niveau de vie bien confortable qu'il n'avait vraiment pas cherché, c'est l'occasion qui lui est tombée dessus. Il aurait pu tout réussir s'il l'avait vraiment voulu, la chance est toujours de son côté. Mais la chance est bien insidieuse et elle se retourne à lui comme son propre piège, comme en témoigne le cynisme de la fin. Simplement, il est incapable d'affronter le dilemme qui se présente à lui. Quant il apprend la rupture de Nola, il est déjà marié et ne peut plus revenir en arrière. Ca rejoint un peu la réflexion de Wong Kar-Wai qui dit que pour être vraiment chanceux en amour, il faut que les deux personnages soient "au bon endroit au bon moment". Nola est une comédienne qui ne semble pas percer dans le milieu et dont l'avenir est trop incertain. Chris Wilton ne semble s'intéresser qu'à sa relation torride avec elle, parce que cette adultère lui permet de pimenter sa vie ronronnante. Mais je suis toujours resté sceptique sur ses sentiments profonds envers Nola. Leurs scènes de sexe assez courtes ne semblent se résumer qu'à ça. Dès que Nola devient un problème vraiment encombrant, il s'en débarrasse. :)

Woody débute son film par une tirade apparemment simpliste sur la chance et le talent, mais pendant tout le long du film, il va jouer sur tous les paradoxes que cela implique, sur les doubles-sens, avec une évidence et une virtuosité inouies... Match Point est un beau film sur l'opposition entre fatalisme et libre-arbitre.


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MessagePosté: 29 Oct 2005, 12:58 
Et contrairement à ce qu'on pourrait penser, je ne pense pas que Woody Allen cherche à opposer de façon manichéenne "l'américaine blonde vivante et sexuelle" avec "l'anglaise bourge et coincée". Ca, c'est uniquement tel que le perçoit le personnage de Chris Wilton.

Nola et Chloe sont de beaux personnages de femmes, elles semblent humaines comme tout, avec leurs aspirations et leurs faiblesses. D'ailleurs, la famille Hewitt est globalement sympathique, et même la belle-mère n'a pas totalement tort quand elle devient blessante avec Nola. Le problème ne vient que de l'individualisme borné de Chris Wilton. Et Woody s'en amuse avec ironie en jouant sur l'identification avec le spectateur, ce qui peut expliquer le rejet brutal de Mr Chow.

Il y a au milieu du film une scène complètement anodine et pourtant cruciale pour moi : c'est quand Chris reconnaît un ancien collègue de tennis, qu'ils se donnent des nouvelles, et qu'ils se promettent de déjeuner ensemble... Là, il ne fait aucun doute que ce personnage semble être passé à côté de sa vie.


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MessagePosté: 29 Oct 2005, 13:57 
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Woody,
C'EST CA QU'ON VEUT VOIR!


Big up pour tout. Bonheur de bout en bout. Ecriture, photo, scenario, direction d'acteur, actrices (Scarlett, je sais pas trop quoi dire... tu cartonnes de plus en plus). Le cinéma, c'est pour des films comme ça que j'y vais.


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MessagePosté: 29 Oct 2005, 16:24 
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Bob Harris a écrit:
Et Woody s'en amuse avec ironie en jouant sur l'identification avec le spectateur, ce qui peut expliquer le rejet brutal de Mr Chow.



Oui bas là ce n'est pas compliqué, d'emblé c'était impossible pour moi d'y avoir une identification, donc pas de "jeu"... J'avais vraiment le sentiment de voir le mec le plus con du monde pendant deux heures :lol:

C'est amusant, en faisant le bilan de cette année on se rend compte que le choix crucial et le non vécu est l'un des grands thèmes majeurs, que ce soit à travers les histoires sombres de Haneke/Allen et probablement le Cronenberg bientot ,que pour les Wenders/Anderson/Jarmush et leurs histoires de papa/fiston. Le film d'Allen se déroulant totalement dans une forme de présent ça me semble plus ardu, alors que les autres appellent au rêve et au passé (vengeur ou pas).

ça se résume un peu à ce que tu dis en tout cas: la vie que l'on a pas vécu, ou ce que l'on a sacrifié pour vivre celle que l'on a.


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MessagePosté: 29 Oct 2005, 16:34 
Mr Chow a écrit:
ça se résume un peu à ce que tu dis en tout cas: la vie que l'on a pas vécu, ou ce que l'on a sacrifié pour vivre celle que l'on a.

Certes, mais tu as écrit "sacrifier ainsi la façon la plus naturelle et belle de mener sa vie au profit de ce qu'on s'est établis socialement me semble aberrant". Alors, certes, faire l'amour avec Scarlett Johansson est peut-être notre plus gros fantasme (:mrgreen:), mais cette relation déboucherait-elle vraiment sur une vie idéale? J'en doute, je pense qu'elle arrive peut-être trop tard, comme le faisait remarquer Nola. Arrivé à un tel point de non-retour, le confort matériel, familial et social, qui peut devenir tellement rassurant dans un premier temps, peut se réveler un cadeau empoisonné, puisque le moindre scandale te fout la vie en l'air. Surtout quand on est marié avec la fille du patron... :lol:

Mais rassure-toi, je n'excuse en aucun cas les actes du personnage qui finit par devenir totalement irresponsable.


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MessagePosté: 29 Oct 2005, 16:50 
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spoilers toujours

Je ne suis pas certain que pour le personnage principal tout se résume à coucher avec elle, : leur première scène quand ils prennent un verres ensemble les montrent comme deux petites créatures qui cherchent à faire leur niz dans un milieu social qui n'est pas le leur... Ce que l'on ressent c'est qu'ils ont tout pour être sur la même longueur d'onde, qu'ils sont fait pour être ensemble, mais que c'est uniquement le social qui va compter: Rhys Meyers finalement choisis d'étouffer tout ce qui est son naturel: la fille avec qui il se sent le mieux et avec qui il aurait sans doute été le plus heureux si pas perverti par sa "nouvelle famille". D'ailleurs Nola c'est à la fois luxure, idéal et origines, ce que le conformisme bourgeois n'accepte pas... A ce titre sans doute que les coups de fusils à la fin renvoient à "La cérémonie", puisque tu compares à Chabrol. En fait le film me donne le sentiment de voir un mec se suicider son âme, mais regarder celà tout du long me semble trés fatiguant, surtout aussi schématiquement que dans ce film.

Tu me parles de WKW et sa fameuse phrase, mais la conception du réal de ITMFL dans la façon de passer à coté du présent est tout de même autrement moins bêtement équationnelle que la démonstration de "Match Point": on a une vraie profondeur dans les sentiments et les rapports humains ainsi que la notion du temps, qui dépasse le seul "jeu social". Rhys meyer n'ira jamais souffler un secret dans une montagne :mrgreen:


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MessagePosté: 29 Oct 2005, 16:54 
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oui, donc, on a aimé le film tous les deux, mais du tout de la même façon, bob H. En gros, personnellement, je trouve tous les personnages délicieusement dégueulasses, bêtes, affreux, pédants, laids intérieurement (putain, merde, la famille à gifler, quoi !) . Seule Scarlett trouve grâce à mes yeux (pas seulement pour son corps...). Et le héros est un sale connard.

mais c'est justement, paradoxalement, ce cynisme, cette amoralité, qui fait le sel du film.

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MessagePosté: 29 Oct 2005, 16:57 
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Mr Chow a écrit:
Tu me parles de WKW et sa fameuse phrase, mais la conception du réal de ITMFL dans la façon de passer à coté du présent est tout de même autrement moins bêtement équationnelle que la démonstration de "Match Point": on a une vraie profondeur dans les sentiments et les rapports humains ainsi que la notion du temps, qui dépasse le seul "jeu social". Rhys meyer n'ira jamais souffler un secret dans une montagne :mrgreen:


justement ! c'est cette trivialité, cette vulgarité des personnages qui est fascinante. Leur petit monde d'apparences, c'est tout ce qu'ils ont, et c'est peu de choses. Et lorsque Rhys-meyer met un pied dedans, il se laisse aller à cette vie de lever de petits doigts et de belles réparties, s'y laisse happer et y crèvera aigri mais riche...

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MessagePosté: 29 Oct 2005, 17:07 
Zad a écrit:
En gros, personnellement, je trouve tous les personnages délicieusement dégueulasses, bêtes, affreux, pédants, laids intérieurement (putain, merde, la famille à gifler, quoi !).

Que Woody dénonce les fausses apparences de la réussite sociale, là, oui, je te rejoins, mais je ne vois pas en quoi ces personnages sont aussi haïssables... Tu me surprends un peu. Ce n'est quand même pas la famille de Bernard Arnault qui s'offre 22 pages dans Paris Match pour le mariage de sa fille. :lol:


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MessagePosté: 29 Oct 2005, 17:38 
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Bob Harris a écrit:
Blissfully a écrit:
(l'autre mec dont le nom m'échappe est bien aussi).

Matthew Goode



et il jouait dans First Daughter... à peu près le seul intérêt de ce navet

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Janet


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MessagePosté: 29 Oct 2005, 17:43 
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Zad a écrit:
Deux bémols mineurs toutefois :

1. La scène des "fantômes" de Scarlett et la voisine, pas nulle mais pas indispensable et pas forcément la mieux écrite... Je la vois surtout comme une "allenisation" (on cite Sophocle, on parle de mauvaise conscience...) d'un film qui ressemble finalement assez peu à la filmo de Woody.

2. J'ai p-ê loupé un truc, mais personne ne parle du bébé qu'attendait Scarlett. Y'a pas eu d'autopsie ? C'était pas dans le journal intime ? Elle était pas enceinte ? (j'espère que c'est pas réponse c), ça ferait perdre de son intensité à la conclusion...)


oui je suis d'accord, sinon une autre ellipse qui me gêne :
la scène du champ, vu l'état où ils se mettent, c'ets impossible qu'ils se fassent pas calculer en revenant à la maison !

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Janet


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MessagePosté: 29 Oct 2005, 17:52 
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Janet a écrit:

oui je suis d'accord, sinon une autre ellipse qui me gêne :
la scène du champ, vu l'état où ils se mettent, c'ets impossible qu'ils se fassent pas calculer en revenant à la maison !


lol, ah bah là oui mais je pense que Woody a dû prier bien fort pour que personne ne pointe ça... allez on s'en fout, la scène est sublime, hop...

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MessagePosté: 29 Oct 2005, 18:08 
Mr Chow a écrit:
Ce que l'on ressent c'est qu'ils ont tout pour être sur la même longueur d'onde, qu'ils sont fait pour être ensemble, mais que c'est uniquement le social qui va compter: Rhys Meyers finalement choisis d'étouffer tout ce qui est son naturel: la fille avec qui il se sent le mieux et avec qui il aurait sans doute été le plus heureux si pas perverti par sa "nouvelle famille". D'ailleurs Nola c'est à la fois luxure, idéal et origines, ce que le conformisme bourgeois n'accepte pas...

Oui, je te rejoins là-dessus, sur l'étouffement du naturel, sur l'écrasante influence sociale, sur l'imposture permanente du héros... Mais même si la démonstration peut te sembler schématique, je trouve que Woody reste dans une certaine ambiguité : on ne sait pas vraiment si Chris Wilton est un arriviste aux dents longues, où s'il a profité de l'occasion parce qu'il restait indécis sur son avenir (comme le suggère un bref dialogue avec Chloe). C'est surtout le personnage le plus lâche du film, incapable d'assumer quoi que ce soit, et complètement perdu : à la fois grand vainqueur et grand perdant dans toute cette mascarade sociale. Woody Allen remet toujours en question la définition de la "chance", en la retournant à pile ou face, brouillant la frontière entre le pur hasard et le déterminisme social. D'ailleurs, à l'inverse de Chris, le beau-frère finit par rompre avec Nola, et épouse une autre femme... Je pense que le constat de Woody Allen fait mal parce qu'il est d'un réalisme implacable, et qu'il va jusqu'au bout de sa logique, mais je ne sais pas trop s'il est vraiment cynique avec ses personnages....


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