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 Sujet du message: Lussas 2011
MessagePosté: 28 Aoû 2011, 22:36 
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Les Etats généraux de Lussas sont un festival documentaire non compétitif qui a lieu chaque année dans un minuscule village de l'Ardèche, où se trouve aussi le reste de l'année un Master pro qui forme des cinéastes au documentaire de création. C'était la 23ème année. Voilà, j'apprends pas grand chose à certains, mais pour moi c'était tout nouveau !

Première année à Lussas, donc (j'avais l'occasion d'y passer via le quotidien critique qui y est publié), et c'est aussi particulier qu'on me l'avait raconté : un public massif dans un village de trois rues, beaucoup de jeunes, beaucoup de têtes connues que l'on croise par hasard, tout le monde qui mange ensemble... J'étais pas forcément convaincu du concept à la base, mais ça fonctionne super bien, c'est vivant et convivial, et la programmation est super dense. Et l'Ardèche vu de haut (la chance d'avoir pu monter sur un mini-sommet), au crépuscule, putain je suis pas très patrimoine d'habitude mais c'est juste à couper le souffle.

J'ai quasiment vu aucun film durant le festival lui-même, puisque je bossais aux bureaux d'hors-champ non stop, mais j'ai pu en voir beaucoup avant. Petit bilan rapide donc, mais je sais absolument pas combien d'entre eux vont sortir en salle – probablement pas beaucoup... Je vais pas aller lister ce que j'aime pas ou peu (car y en avait quand même un bon paquet), ni les films dont je n'ai vu qu'un bout. Voici donc ceux que j'ai aimé :




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Eclats de guerre (Adrien Faucheux)
Un tableau de l'après-guerre au Liban, sur la façon dont celle-ci refaçonne doucement les esprits, en catimini, transformant le quotidien en une expérience presque fantastique. C'est une juxtaposition de segments très hétéroclites, qui forment ensemble une sorte de patchwork observant la présence de la guerre partout, jusque dans les orages, qui semblent être des messagers venus annoncer les bombardements - images fantômes des évènements passés ou à venir. Grand film spectral, rempli d'idées à rabord, opératique, sidérant, et même parfois limite drôle, un grand puzzle électrique, j'ai adoré.


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L'été de Giacomo (Alessandro Comodin)
J'avais déjà hyper aimé son premier doc sur la chasse (Jagdfieber), celui-là est encore plus abouti et maîtrisé. Je suis passé faire un tour à la sortie de la séance, tout le monde avait la gorge nouée... Ça raconte l'histoire d'un jeune sourd, qui passe l'été seul avec son amie d'enfance, au bord d'une rivière cachée au fond des bois. C'est d'une évidence totale, aérienne, ça déborde de sensualité, ça se finit sur une tristesse légère... Comodin est simple, très posé, pas spécialement lyrique ou maniéré, même s'il y a quelque chose du conte qui traîne toujours pas loin. Mais ça donne quelque chose de magnifique, fonçant à fond dans les clichés (l'été adolescent) pour en ressortir en donnant l'impression que personne n'a traité de ça avant lui. Je suis absolument convaincu que ce réal (un mec hyper gentil, au passage) ira très loin. Le plan sur le manège, en pur état de grâce, est un des trucs le plus fort que j'ai vu cette année.


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Entrée du personnel (Manuela Frésil)
Je trouve ça pas forcément d'une folle originalité après la somme de films sur le sujet (les abattoirs), mais le fait d'utiliser cet univers pour se focaliser sur le personnel réactive un peu cet univers (et notamment l'horreur froide des découpes) sous un angle nouveau, créant de multiple liens discret entre le traitement des corps animaux et celui des humains écrasés jusqu'à s'en péter la santé. La parole rejouée des ouvriers est vraiment cash, lucide, très belle. L'ensemble est bien, mais pas fou.


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Think about wood, Think about metal (Manon de Boer)
Du ciné expérimental austère, j'y allais un peu à reculons. Ça marche peut-être aussi parce que la percussionniste filmée est extra – le talent, la voix douce, la capacité à raconter une histoire. Mais Boer sait très bien ce qu'elle fait : elle n'expérimente pas, dans le sens où elle sait exactement où elle va, où elle sait l'effet que va donner sa mise en scène ; et d'ailleurs elle a intérêt car ça envoie du lourd (travelling sans fin sur un mur, 5 minutes à observer la ville...), mais sans forcément comprendre le pourquoi du comment, on sent très bien que cette construction a un sens – une sorte de voyage dans le monde des sons autant qu'on voyage dans les souvenirs de cette dame. Impression néanmoins d'un truc qui doit être mineur dans cette filmographie (que je ne connais pas), mais ça rend curieux.


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Convention : Murs noirs / Trous blancs (Joris Lachaise)
Film énervant et excellent sur l'Afrique (ou plutôt sur le rapport des occidentaux à l'Afrique). Pour résumer grossièrement : une voix-off poseuse, hautaine, parasitante, qui te fait la note d'intention du film en direct (ou encore le nom du réal cité plein écran une dizaine de fois au générique de fin, à chaque poste ; ce genre de trucs). Et en face une mise en scène géniale : j'ai jamais vu l'Afrique filmée comme ça (après j'ai pas forcément une culture qui permet de faire le comparatif, mais voilà, pour moi c'était inédit). Tout ce qui peut être de l'ordre du compassionnel, tout l'amas d'imagerie qui est habituellement agglutiné aux images, est bazardé pour en faire la matière d'un montage type modernes mais plus romantique, avec beaucoup d'élans de poésie, de vivacité, de précision dans le regard. Ça peut aussi être détestable, dans la façon dont ça dénie la parole à ceux interrogés pour faire sa petite cuisine. Bref, y a largement de quoi rejeter en bloc, y aussi matière à être cloué au siège, chacun fera son marché.


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Alpi (Armin Linke)
J'en parlais avec quelqu'un là-bas, qui me disait « j'en peux juste plus des documentaires cliniques ». C'est vrai que ça devient limite un genre en soi, mais celui-ci est excellent. Le film explore tout ce qui peut rester de l'idée des Alpes, de cette espèce d'image idéalisée qu'il traite comme étant déjà nostalgique, déjà lointaine, n'existant plus. On a l'impression qu'on nous en parle depuis le futur... Le film est hyper fort quand il filme les pistes de ski artificielles, on se croirait au pays des fantômes. Le reste (la suite du film) est bien, inégale, mais y a toujours une pépite qui réveille régulièrement. La fin, avec ses moutons-fourmillière, est superbe aussi.


Et y avait aussi l'histoire du doc tchèque. Des trucs qui tombent littéralement des yeux (souvenir d'une séance où les gens sortaient une bobine sur deux prendre l'air), d'autres très belles choses...

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Aimless Walk (Bezúčelná procházka) (Alexander Hackenschmied)
Au-milieu des 136 symphonies urbaines de l'époque (genre de film dont la vacuité me gonfle à n'en plus finir), une jolie et courte exception. Le film est déjà beaucoup plus romantique et rêveur que ses confrères, flânant, et on a toujours l'impression (avec tout ce qui tourne autour de l'image de l'eau) que les temps se confondent : on a « envie » de l'eau (s'intercalant entre certains plans), de plus en plus, et bientôt on se rend compte que la scène à basculé à la rivière et que les personnages qu'on suivait y est arrivé aussi, alors que d'autres plans viennent s'intercaler, etc. Construction surprenante et bien fichue, joli petit film.


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Respice finem (Jan Špáta)
J'enrage de pas avoir pu voir d'autres Spata au festival, parce que c'est magnifique. A la croisée des russes (la splendeur visuelle chantante, le lyrisme) et d'une veine plus concrète. Ça fait un bien fou de voir du doc débarrassé de tous ces problèmes chichiteux de distance, de soin, de peur qui paralyse le doc de nombreux pays européens. C'est chantant, simple, et très beau.


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Un sac de puces (Pytel Blech) (Věra Chytilová)
Pas vraiment un doc, en fait, mais j'ai préféré ça aux Petits marguerites je crois. Même genre : hyper vivant, partant dans tous les sens, de l'insolence pas niaise, une certaine brutalité... Dans son entremêlement de voix-off post-synchronisées, ça m'a beaucoup fait pensé au Marin Masqué de Letourneur, dont on avait parlé avec Zad, au point que je me demande si c'en est pas une influence réelle.


Et puis deux petits semi coups de coeur pour La terre chante (Zem spieva) (Karel Plicka), commande d'Etat propagandiste souriante, longue, usante, mais au lyrisme communicatif (puis un talent bien réel, une certaine obsessions pour les jeux, les mouvements, les corps qui se poussent et se tirent dans tous les sens...)

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Et idem pour The Magic Eye (Divotvorné oko) (Jiří Lehovec), pas transcendant mais visuellement superbe. C'est une succession de vues en très très gros plan (pas microscopique mais presque) de divers objets du quotidien, avec un commentaire allégorique. Au milieu de la flopée de films propagandistes, ça ressemblait à un grand bol d'eau fraiche.



Deux films de Master de Lussas...

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Kinophasie (Alexander Abaturov). Une entreprise de décodage de tout ce que la caméra croise, à partir de l'étude d'un enregistrement absurde. C'est étonnamment abouti et mature dans la forme pour un film d'étudiant, et s'il me manque peut-être un véritable final, une plus grande profondeur, ça fonctionne impec.

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L'Île Saint Lau (Nina Chanay). Un petit village dans les hauteurs de l'Ardèche, par dessus les vallées, qui ressemble à une île isolée, donc. Le film aborde l'endroit de loin, comme s'il fallait filmer les bords de cette vie isolée pour la comprendre. Ça a du coup assez de doigté, de douceur.

C'est pas deux films qui inventent la poudre, mais ils sont solides et cohérents, et franchement par rapport à ce que j'ai vu jusqu'ici de films étudiants c'est d'une maîtrise assez rare (ça ne déméritait pas du tout non plus au milieu de la sélection).


et j'ai aussi eu l'occasion de voir :

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Mme Le Murie (Petr Vaclav)
C'était pas du tout programmé (c'est de 1993), mais je l'ai vu à la vidéothèque là-bas (où sont réunies les anciennes sélections). C'est superbe, douloureux, dans un manoir qu'on dirait hanté, cerné par un bois qui le semble tout autant (le film ne ressemble pas du tout à la photo, il est très sombre, très dense...). La mise en scène est extrêmement maniérée, et pourtant le doc est jamais trafiqué : les confidences, tout en restant pudiques d'une certaine façon (la vieille dame parle très bien, sait présenter les choses dignement), sont d'une dureté extrême (l'histoire du premier amour qui arrête une vie... argh). Bref, coup de cœur.


Et last but not least :

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Danse des habitants invisibles de la Casualidad (Vincent Le Port).
J'en ai déjà un peu parlé avec lui sur place : c'est très bien, surtout les deux premiers tiers où il assure. Je ne sais pas exactement comment il tient notre intérêt en filmant un type qui utilise sa pelle à travers la ville abandonnée : probablement parce que le flou est intelligemment maintenu sur la réalité de sa condition (folie, semi-conscience, réinvention totale sous forme de jeu...). Pour le faire chier je pointerai que c'est tellement Beckeeeet (cela dit, c'est vrai), mais le film a aussi un côté discrètement poétique parce que mental (impression que le type nous fait la visite guidée des ruines de son esprit ravagé), et pas totalement sec, ce que j'aime bien (y a une beauté imprévue qui traîne, la lumière éblouissante par exemple qui emplit les poussières de gravats, et qui annonce la fin fantomatique). La toute fin du film est une bonne idée (l'idée du collage avec les photos anciennes, l'échappée en trip stroboscopique qui est une façon rafraîchissante de rendre ces fantômes presque agressifs), mais l'idée est menée trop ou pas assez loin : en l'état on retient plutôt la somme d'effets, alors que je pense que développée, la scène pourrait avoir une vraie solidité.



Quand même, j'ai l'impression d'avoir raté beaucoup des gros morceaux de la sélection – pas forcément les meilleurs films, mais les plus ambitieux, qui essaient de créer quelque chose d'imposant ou de nouveau. Du coup, pour ceux qui ça intéresse, une petite liste de films que les gens autour de moi ont adoré, ou qui me rendaient curieux :

- Miramen (Gillard/Rebuttini)
- Torre Bella (Thomas Harlan)
- Il n'y aura pas la guerre ! (Rata Neče Biti !) (Daniele Gaglianone)
- The Greatest Wish II (Jan Spata), et tout Spata en général, j'ai l'impression.
- An Angel in Doel (De Engel Van Doel)
- El Sicario, Room 164 (Gianfranco Rosi)
- Summer Flies Away (L'estate Vola) (Andrea Caccia)
- Torre Bela (Thomas Harlan)
- Wundkanal (Thomas Harlan)
- Audition (Konkurs) (Miloš Forman)

Au final bon festival, même si je suis surpris de la grande disparité entre films géniaux et trucs complètement anodins, à la limite du reportage ou du doc étudiant. Mais j'ai vu des trucs qui pourraient sans problème rentrer dans un top 10 de l'année.


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 Sujet du message: Re: Lussas 2011
MessagePosté: 28 Aoû 2011, 23:06 
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Méga-beurk Entrée du personnel.

J'avais écrit ça sur le blog du FID :

Pour l'instant, pas de film plus écœurant au FID. Écœurant de partout. Qu'est-ce qu'un film surfinancé (Contribution Financière et régions à gogo) et pourtant filmé par-dessus la jambe, pas étalonné (ou n'importe comment, chers ouvriers rosâtres et violacés comme des culs de poulets vidés), émaillé de scories techniques aberrantes (la palme au changement inopiné de ratio, pendant deux minutes du film, parce que, merde, on avait filmé en 4/3 ce jour-là, oh tant pis, personne ne le verra) ? Qu'est-ce qu'un film sur la chaîne incapable de se demander comment filmer la chaîne, parfois à l'épaule, parfois sur pied, toujours en dépit du bon sens, jamais à filmer les hommes ? Qu'est-ce qu'un film fier de remercier les ouvriers dès son générique de début, mais qui réécrit leur parole, tant il est vrai que l'ouvrier parle fort mal et qu'il vaut mieux le faire réciter une copie corrigée ? Qu'est-ce qu'un film qui l'humilie en lui demandant, raide comme la justice, de rejouer ses gestes maladroitement face caméra, en un grotesque pantomime filmé comme pour s'en foutre ? Qu'est-ce qu'un film qui empile des plans d'usine sans trop savoir qu'en faire, en supposant qu'en narrant off les douleurs des bras et des mains plantés dans la barbaque tout le jour, on obtiendrait comme par magie paresseuse un remake de l'increvable Avec le sang des autres, doudou transitionnel de tout cinéaste militant ? Jusqu'à présent, on aurait pu croire qu'il s'agissait d'un film de Mariana Otero, qui déjà, de sinistre mémoire, avec Entre nos mains, considérait le bête ouvrier incapable de se raconter seul et croyait qu'en en faisant une marionnette, le bon bourgeois pourrait s'indigner en s'amusant, et que ça suffirait bien. On sait maintenant que Manuela Frésil joue dans la même catégorie impardonnable et on s'empressera désormais de ne plus voir ses films.

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 Sujet du message: Re: Lussas 2011
MessagePosté: 28 Aoû 2011, 23:08 
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(le Forman est sympa, le Rosi intéressant mais sur la durée décevant)

(et Chytilova c'est toujours génial)

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 Sujet du message: Re: Lussas 2011
MessagePosté: 28 Aoû 2011, 23:10 
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Tu pars en vrille sur le Frésil, même si comme je dis je trouve pas ça follement génial... que tu l'aies reçu ainsi je dis pas, il y a peut-être des raisons objectives à ne pas l'aimer, mais celle que tu cites c'est juste nimp. Et l'ouvrier, comme n'importe qui, a le droit que sa parole soit mise à distance d'une manière ou d'une autre, et pas chopée avec l'avidité de recevoir un morceau de douleur brute...


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 Sujet du message: Re: Lussas 2011
MessagePosté: 28 Aoû 2011, 23:13 
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Écoute si ta ligne c'est de me dire que je l'ai reçu singulièrement, que je suis le seul à penser ça, deux choses :

1. Si c'était le cas, quel problème? L'important est le ressenti.
2. Après discussions avec pas mal de FIDiens, c'est pas le cas.


(mais après, 3., c'est le grand prix du FID, donc I guess qu'on peut aussi trouver le film génial, m'enfin voilà, si ici on doit entendre que notre subjectivité est mal placée, à quoi ça sert d'écrire?)

(je peux te dire que j'en suis sorti vraiment écoeuré, j'étais encore plus énervé qu'au sortir du Oteiro, c'est dire)

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 Sujet du message: Re: Lussas 2011
MessagePosté: 28 Aoû 2011, 23:16 
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J'avais aucune idée qu'il avait reçu un prix, comme quoi...

Je dis pas que ta réception est bizarre ou je ne sais quoi, juste que ce que tu donnes comme raisons (changement de ratio, caméra porté ou non) me semble vraiment être complètement aléatoire ; au pire ça parle d'un manque de rigueur de la cinéaste, pas de son rapport aux ouvriers de force, et ça n'est pas assez pour provoquer un tel torrent de haine.

Maintenant, que le film de manière sous-jacente puisse être dégueulasse, je dis pas non, je le trouve perso assez accompli mais plutôt anodin dans l'ambition, je suis pas opposé à l'idée d'avoir raté un truc, en bon comme en mauvais.


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 Sujet du message: Re: Lussas 2011
MessagePosté: 31 Aoû 2011, 11:51 
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Je ne suis arrivé qu'à la fin du festival (sous la flotte).
J'ai donc vu "Entrée du personnel", pas révolutionnaire, mais assez intelligent. Pour moi, le fait que le discours soit servi par des voix de comédiens ne posait pas problème. Il y a un très beau moment chorégraphique devant l'usine avec les ouvriers qui miment à vide les gestes, vides, qu'ils accomplissement chaque jour. J'ai quand même pu voir "éclats de guerre" à la maison du doc, un très beau film. Et puis "Convention" de Joris Lachaise, une claque, c'est un film incroyable. Jamais vu un truc pareil. C'est vrai que la voix peut agacer, mais en même temps, je la trouve nécessaire. Elle n'est pas trop présente, elle n'affirme rien. Comme tu dis Tom, elle participe au refroidissement des images. Des images hallucinantes ! Ce machin est un pardoxe qui m'a fait surchauffer le citron. J'adore qu'on m'emmène comme ça là où je m'y attend pas. Ce film a trouvé un équilibre juste, mais impensable. Pour le coup, il défonce les conventions, et pas seulement celles du cinéma. Après, je suis allé voir un film sur Cage, instructif, avec des doublages bizaroïdes.
Bref j'aime vraiment ce festoche, l'an prochain j'irai plus tôt.


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 Sujet du message: Re: Lussas 2011
MessagePosté: 31 Aoû 2011, 13:09 
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Tiens bah justement, il a été reçu comment Convention, dans la salle ? J'ai du partir le matin-même...


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 Sujet du message: Re: Lussas 2011
MessagePosté: 31 Aoû 2011, 14:24 
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C'est affreux quand elle filme les ouvriers sur la colline et leur demande de refaire les gestes, "poétiser" la chaîne, quelle connerie, sans compter qu'elle se retrouve dans la position du patron... Et ceci sans parler du recadrage pathétique "ah merde, Raymond n'est pas dans le cadre"

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 Sujet du message: Re: Lussas 2011
MessagePosté: 31 Aoû 2011, 17:53 
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Ah tiens, moi je le voyais plutôt comme un moyen de te faire sentir l'inssuportabilité du geste en ne gardant que lui, j'y voyais pas de démarche poétisante. Après, effectivement, le plan est maladroit, et c'est clairement pas là que se situe le meilleur du film pour moi.

Pour Convention (et pour préciser, sans rien renier aux très grandes qualités de ce doc), la voix-off ne fait quand même pas qu'agacer : elle donne l'air bête et puéril à un film qui ne l'est pas, et a littéralement fait arrêter la vision a plusieurs personnes qui travaillaient avec moi. En parlant de conventions, en voilà une dans lequel le film se jette pour le coup à bras ouverts : c'est un vrai, un gros défaut. Et la précision du découpage se charge déjà du refroidissement que tu évoques...


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