Forum de FilmDeCulte

Sur l'université et la "gangrène de l'islamo-gauchisme", même les présidents d'université suggèrent au gouvernement d'arrêter de "raconter n'importe quoi":

Ce sont les post colonial studies voire la recherche en histoire (devenue structurellement problématiques aux yeux du pouvoir tant par ses implications que son objet politiques) qui sont visées. Ce développement étaient déjà contenus dans l'amalgame fait rapidement par Jean Castex après l'assassinat de Samuel Paty : la France ne doit pas s'excuser de quoi que ce ce soit. A lire nes récits de l'assassinat il n'est pas sûr que le debat post-colonial ait influencé l'assassin, à peine plus vieux que les élèves de Samuel Paty. Le rapport entre la repentance coloniale et la recherche universitaire est déjà problématique (la première est un discours à la fois politique et culturel), celui avec le terrorisme islamique l'est encore plus. On dirait que le gouvernement français considère le terrorisme comme un discours culturel, et qu'une dépolitisation de la pensée représente alors une forme de protection contre lui. Cela rappelle indirectement la doctrine de la contre-insurection pendant la guerre d'Algérie, qui a donné les résultats remarquables que l'on connait (mais sur ce forum où écrivent des gens plus informés et se targuant d'indépendance morale que la moyenne de nos concitoyens ne parlait-t-on pas récemment de la colonisation algérienne en terme d'osmose brisée ? On est mûrs pour gober n'importe quoi).
Cela dément au passage les projets de restitution des œuvres d'arts initiés par la rapport Savoy-Sarr, qui était une initiative entièrement presidentielle et a déstabilisé un grand nombre d'institutions et de chercheurs actifs sur ces questions. Mais Macron semble dorénavant beaucoup emprunter à Trump et Orban, même si la crise sanitaire donne une allure technocratique et lisse à son gouvernement.

On ne parle même plus d'évaluation de la recherche mais d'enquête au sein du CNRS. De plus un tel dispositif ne peut aboutir qu'en supposant que la recherche en science humaine en France ne s'inscrive plus que dans des courants et en étudiants des objets de recherche qui ne seraient rattachés qu'à l'histoire nationale (elle est alors complètement contradictoire avec l'idée "libérale" de compétition universitaire, mais aussi avec celle de contrôlede la qualité de la recherche par ses pairs)..

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Mais peut-être la nécessité accrue de faire confiance incite-t-elle à la mériter davantage

Erving Goffman

La ministre a quand même l'air de pas trop savoir de quoi elle parle, ou d'être vraiment très fatiguée. Elle répond aux critiques à l'assemblée en disant:

"F. VIDAL: Oui, je vais demander effectivement à ce que l'on fasse un bilan de l'ensemble des recherches qui se déroule dans notre pays, que ce soient les recherches sur le postcolonialisme. Mais moi, vous savez, j'ai été extrêmement choquée de voir au Capitole apparaître un drapeau confédéré et je pense qu'il est essentiel que les Sciences humaines et sociales se penchent sur ces questions qui sont encore aujourd'hui d'actualité"

Je me souviens pas qu'un doctorant de Paris 8 ait été surpris au Capitole avec un drapeau confédéré, mais bon.

Si je comprends bien sa logique, elle suggère donc que les chercheurs en Sciences humaines se penchent sur le problème du racisme, et en même temps, qu'ils se calment avec leurs recherches sur le racisme. Ca va être compliqué.

Surtout que le courant des post- colonial studies est composite et déjà largement débattu et contesté, et charrie il est vrai des effets de surenchère rhétoriques, comme d'autres
Mais il n'est pas infructueux. L'usage de la notion d'anthropocène en histoire a été conceptualisé par un chercheur proche de ce courant par exemple (Dipesh Chakrabatry) puis ensuite critiqué (souvent le plus fermement par des chercheurs également sensibles au colonial).

Le racisme et le colonial ne sont pas la même chose non plus, même s'ils sont liés. Ironiquement les post colonial studies abordent rarement de façon directe les questions d'immigration des anciennes colonies vers les anciennes métropoles. Leur objet est avant tout culturel plutôt que démographique ou géographique voire même sociologique (mais elles prennent les institutions pour objets, qui sont ainsi indirectement repliées sur le fait culturel).

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Mais peut-être la nécessité accrue de faire confiance incite-t-elle à la mériter davantage

Erving Goffman

Et après, qu'on vienne pas me dire que l'américanisation des esprits et de la pensée, c'est un mythe de "vieux blanc" (copyright New York Times).

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

Tu dis ça par rapport au drapeau Confédéré ? Parce que le reste de ce qu'elle dit c'est justement du "vieux blanc" qui se monte le chou sur l'américanisation de la pensée en mode "l'université est en péril".

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Oui : que vient foutre le drapeau confédéré dans un débat sur les sciences sociales en France ?

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

En l'occurrence le courant est plutôt né en Inde qu'aux USA , et doit beaucoup plus au courant français de la déconstruction et au (post-)structuralisme qu'à la tradition anglo-saxonne mais bon.

Il y a des éléments dans le discours actuel du ministre qui sont raccord avec une mauvaise lecture, partielle, de la Condition postmoderne de Lyotard (l'idée que les recits sont dangereux et mènent à l'hubris politique, que le référent du discours doit être saisi de façon indirecte pour lisser la violence politique, sans parler de la perte d'autonomie de l'université), qui se retrouvent paradoxalement aussi dans l'inspiration des post-colonial studies.

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Mais peut-être la nécessité accrue de faire confiance incite-t-elle à la mériter davantage

Erving Goffman

Le drapeau confédéré est né en Inde ?

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

Sinon c'est bien simple, Macron fait l'inverse de ce qu'il perçoit être la stratégie du RN : il essaye de faire une politique d'extrême-droite avec les classes moyennes de gauche. Évidemment cela ne revient à ne rien pouvoir décider.

Enfin tant qu'on parle de cela on ne parle pas d'autres questions (par exemple si le rachat de Fiat par Peugeot va permettre de maintenir un outil productif en France, vu qu'il n'est justifié que par la recherche et développement sur l'électrique) qui n'intéressent que moyennement l'intérêt national. Dans le même temps où la France s'est braquée sur des querelles identitaires, depuis les années 1990, elle a perdu Matra et Alstom dans l'indifférence totale (et la gestion d'Airbus pendant l'affaire Clearstream c'était aussi à se flinguer).

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Mais peut-être la nécessité accrue de faire confiance incite-t-elle à la mériter davantage

Erving Goffman

C'est pas comme si on n'avait pas fait pendant 6 mois un pronostic de l'élection américaine sur ce forum non plus (la rhétorique de Trump s'appuie aussi sur ce rapport au politique).

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Erving Goffman

Et un commentaire aussi hors-sujet que Frédérique Vidal, un.

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

Mais c'est vrai que la question est légitime car elle n'est pas anodine pour nos libertés: entre la série Un Si Beau Soleil qui pendant une semaine juste après le journal utilise un snipper qui ajuste un homme politique du Midi dans un stade comme cliffhanger, et un memoire de M1 sur l'impact de la dette d'Haïti (faudra-t-il ficher S ou R l'étudiant qui s'y colle ?), qu'est-ce qui contribue le plus à banaliser le terrorisme de nos jours en France ?

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Mais peut-être la nécessité accrue de faire confiance incite-t-elle à la mériter davantage

Erving Goffman

Réponse à ta question con : les attaques terroristes elles-mêmes.

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

Je note grâce à ce quote que Gontrand regarde Un si beau soleil. C'est beau putain.

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Netflix les gars, Netflix.