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Première revoyure depuis le ciné. Le film capture parfaitement l'esprit de la B.D. Malgré la langue, malgré l'animation qui forcément nous éloigne du dessin d'origine, on retrouve l'essence pure d'Hergé. On prend ça pour acquis face au résultat final mais franchement c'était pas gagné et le pari est réussi.

Autre pari de ce film, à vrai dire le pari principal: le mouvement. Il dicte tout. C'est virevoltant, ébouriffant. Mais aussi un peu fatigant à la longue. D'une part car ça n'a jamais le même impact que le même plan en image réelles, avec l'exploit de la grosse dolly qui doit accomplir l'impossible en toute fluidité ; d'autre part car ça paraît parfois gratuit (tout un laïus sur le verre blindé incassable qui protège la maquette du bateau, tout ça pour que, de façon totalement gratos et contre-productive, la caméra... traverse le verre... ) ; enfin car ça nuit parfois à certains effets comiques, "ruinés" par un mouvement alors qu'un bon vieux plan fixe aurait assuré le badum tsss.

Sinon le film m'a laissé une impression bizarre et paradoxale: car malgré tout ce qu'il montre à quel point il nous fait voyager, je trouve que ça manque d'ampleur. Sans doute est-ce dû à ce monde numérique dans lequel je ne parviens tout simplement pas à m'investir, mais ça paraît quand même petit, on se déplace trop facilement, on ne sent pas l'épopée.

Petit également dans l'évolution des persos ! Je sais bien que Tintin est un archétype déjà fully formed mais ça en fait pas un personnage très satisfaisant. En B.D. ça passe, sur grand écran, bof... Rien n'empêchait de lui donner davantage un arc et une vraie raison d'être. De ce point de vue, Haddock est plus intéressant.

Bon, le film reste quand même sympa par son ton général, innocent et pur, la fluidité avec laquelle il mixe différents albums, ainsi que quelques idées qui cartonnent (le combat au sabre reproduit 400 ans plus tard avec les grues). Je le réévalue un poil à la hausse mais je sais que je serai jamais à fond (d'ailleurs maintenant que mon fils l'a vu, le reverrai-je seulement ?).

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

S’il a aimé, tu risques de le voir 40 fois avec lui

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Anthony Sitruk - Bien sûr, nous eûmes des orages
(168 pages, 14.00€)
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