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Guillemin est un "historien de gauche chrétien anti-clérical", pour faire vite.
Il retrace la vie de ce petit charpentier juif pépère, « Ieschoua », qui a soudain une crise de foi, passe quelques jours dans le désert (plutôt 4 que 40), comme beaucoup d’autres comme lui, et en ressort avec une révélation : « le royaume de dieu est en nous ».

En confrontant les différents évangiles et des documents historiques, il essaie de retracer la vie de Ieschoua débarrassé de tout folklore rajouté ensuite au fil des siècles. Exit l’immaculée conception, la sainte trinité, l’eucharistie, etc.
La Cène, ce n’est pas Jésus qui se transsubstantie en bouffe et vin, c’est un type qui dit à ses potes : quand je ne serais plus là, faites vous des gueuletons et pensez à moi à ce moment-là, ne m’oubliez pas.
Guillemin met aussi en avant les talents d’orateur de Ieschoua, qui pour attirer les foules faisait donc des paraboles et faisait des vannes, surnommant certains de ses disciples « fils du tonnerre » à cause de leur pétulance, etc.
Ponce Pilate en avait rien à branler de cet petit charpentier mystique, il essayait de le refourguer à d’autres consuls, il a accepté de le tuer pour apaiser les tensions nées au sein de la communauté juive, etc. (le bouquin ne verse absolument pas dans l’antisémitisme, hein) Jésus crève le premier sur la croix, etc. Il n’en fait pas du tout un leader politique révolutionnaire.

Donc il retrace, autant qu’il peut, ce qu’a dû vraiment être la fin de la vie de Jésus, en désacralisant les mythes, en pointant leur invention au fil des siècles pour créer le dogme catholique qu’il rejette, en soulignant la récupération éhontée du message de Jésus par l’Eglise.

Et, malgré tout ça, il reste des mystères qui, pour Guillemin, renforcent sa foi chrétienne. Notamment celui de la résurrection. Guillemin n’y croit pas vraiment, mais il se demande : comment 12 (-1, avec l’histoire de Judas) disciples, assistant à la mort de leur gourou, qui crève comme un simple petit humain, lui qu’ils croyaient être le fils de Dieu, comment donc 11 mecs, qui se dispersent, remplis de doute, de honte, et de peur, au bout de 3 jours, se retrouvent, et décident de perpétuer la parole de Ieschoua, au risque de mourir. Guillemin cite la phrase de Pascal : « je crois les témoins qui se font tuer. » Pour Guillemin, quelque chose s'est passé là, d’un autre ordre…

Bon, je résume mal, faut le lire, c’est court (150 pages), ça se lit bien et vite, tout n’est pas à prendre mais ça vaut le détour.