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A quoi reconnait-on un film des frères Coen ? A leur sens de l'absurde inné, à leur goût pour les échappées surréalistes ? A leur mise en scène sereine et souveraine ? A la géniale utilisation de la musique ? Inside Llewyn Davis pourrait être un parfait résumé de leur filmographie, faux biopic d'un chanteur folk qui serre doucement le coeur sans jamais forcer la voix, long fleuve tranquille et pourtant si mélancolique. Llewyn Davis, Gallois comme Bob Dylan, a l'âme en peine. Le duo qu'il formait a volé en éclat et il passe désormais de salle de concert en canapés ou banquettes d'amis, parfois dans le désordre, toujours amoureux de la belle Jane - Carey Mulligan beaucoup plus convaincante ici que dans Gatsby le magnifique.

Comme dans True Grit, leur précédent film, Joel et Ethan Coen désossent le mythe et la reconstitution polie (pour transformer le Far West dans True Grit, le Greenwich Village des années 60 ici), en univers d'un film des Coen. C'est souvent sublime - le voyage à Chicago, les scènes chantées -, toujours nimbé d'une brumeuse étrangeté qui fait leur patte, parfois jusqu'à l'excès. "On ne gagnera pas des millions avec ça", assène le producteur après l'audition du malheureux Llewyn Davis. Les frères Coen pourraient être millionnaires à Hollywood, mais ils préféreront toujours les losers magnifiques, les routes dans le brouillard, les histoires d'amour qui finissent mal. La classe, assurément.

5/6

(à noter que j'ai écrit une autre critique ici: http://festival-de-cannes.parismatch.co ... vis-427852)

C'est Dylan Thomas, dont Dylan s'est inspiré pour trouver son nom de scène, qui est Gallois. Dylan Bob est un juif du Minnesota (comme les Coen d'ailleurs)

ah je corrige, je connais mal FDylan

Coen plutôt sympa mais franchement mineur, la première heure avec la présentation de la galerie de personnages m'a beaucoup convaincu et y a même une partie qui touche au sublime avec ce road trip qui va mettre le personnage devant ses choix (qui seront tous plus mauvais les un que les autres) avec notamment un passage avec un chat qui part tel un fantôme dans la nuit qu'est pas loin d'être le truc le plus poétique que j'ai pu voir cette année au cinéma.
Mais les Coen se répète pas mal (tout le passage avec Goodman et sa finalité on pense beaucoup à Barton Fink, l'univers est pas sans rappelé à serious man) et la derniére patine sévère et on ne voit pas tellement ou veulent en venir les frangins avec une fin super abrupte qui laisse tout en suspends (sans parler que ca rend le début complétement vain du coup).
Le casting est impec, Oscar Isaacs est toujours dans la zone grise empathique/Antipathique mais ne tombe jamais dans l'un ou l'autre rendant au final le personnage assez attachant et tout le cast secondaire est au petit oignon (même l'ajout de Timberlake qui fait un peu bizarre dans un Coen passe bien). Sinon j'avais peur que la photographie soit moins bonne vu que c'est la première fois que Deakins ne fait pas la photo sur leur film depuis Barton Fink mais Bruno Delbonnel se débrouille vraiment bien, y a des plans superbe.
On passe pas loin du grand film mais les 30 dernières minutes font que ça reste juste recommandable.

4/6

Film un peu frustrant qui s'amuse à lancer plein de pistes sans jamais les exploiter jusqu'au bout. On reste en suspend, un peu sur sa faim, il manque quelque chose.

Après le perso principal (qu'on ne quitte jamais) est ultra attachant, et l'interprétation d'Isaacs est impec. C'est parsemé de bonnes petites idées et de scènes amusantes, mais ça manque un peu d'envergure.

Par contre, Jane j'avais envie de rentrer dans l'écran pour la secouer et l'insulter...

3/6

Justin Timberlake est assez discret et s'insert bien dans le film. Rôle mineur mais il fait bien le peu qu'il a à faire.

Je comprends mal l'engouement de fou pour ce Coen depuis Cannes où il a décroché un Grand Prix à mes yeux peu compréhensible. Tout le monde a l'air d'y voir un Coen majeur... Pour moi c'est le contraire. Un peu à l'instar de O Brother Where Art Thou?, ce Inside Llewyn Davis est magnigiquement réalisé (photot, mise en scène, atmosphere, etc), propose des personnages pittoresques (le héros est effectivement attachant), un casting un béton (bon, comme d'hab)... Mais peine à vraiment nous passionner. Sans réelle histoire et sans réel sujet, j'ai eu du mal à y voir autre chose qu'une succession de saynetes cocasses ou mélancoliques, et quand ca se termine, je me suis dit "so what?". En fait, le film vaut surtout pour sa sublime BO et pour les scènes musicales, qui sont les vrais moments de bonheur du film. Donc voilà, pile poil le meme avis que pour O Brother Where Art Thou?, et meme note: 4/6

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

C'est Deakins qui a fait Barton Fink, Lubezki Burn After Reading, et Delbonnel le court-métrage de Paris, je t'aime avant Inside Llewyn Davis.

Ouais enfin Deakins a un historique plus fort avec les Coen (plus d'une dizaine de films) alors que Delbonnel débute avec eux et vu que la photo est un élément assez important des frangins c'est une bonne surprise.

C'est l'effet chat ça (qui aurait pu avoir le prix du meilleur acteur d'ailleurs), tu peux rien faire.

Je ne faisais que rectifier, et j'espère bien que ce sera la dernière fois pour Delbonnel.

Raaaah, enfin le chef d'oeuvre des Coen que j'attends depuis 22 ans. Je vais certainement en faire bondir plus d'un (Freak, c'est le moment d'utiliser la fonction "ignorer", moi je peux pas vu que t'es chef ici), mais depuis les chocs "Miller's crossing" et "Barton Fink", je suis déçu par les frères Coen.

Bien sur, il y a eu "Fargo", "Big Lebowsky" ou "Serious man", de grands films assurément, mais aucun qui ne m'a envouté comme ces deux là. Et là, hop, sans prévenir, ils me sortent LE film que je n'espérais plus.

Comédie au goût de tragique, tragédie éprise de comique, "Inside Llewyn Davis" distille un humour caustique au milieu d'un océan de désenchantement. Comme Barton Fink, Llewyn Davis est à côté du monde, non par choix ou volonté de révolte, mais par sa simple existence. La judéité a disparue, on est dans l'univers de la musique et non plus dans celui du cinéma, les frères Coen ont vieilli et ne s'identifient plus aussi directement à leurs personnages ; mais le constat est le même sur l'inadaptabilité de l'artiste au monde qui l'entoure et le caractère éphémère de la réussite (incroyable scène finale).

La construction narrative est parfaite, à la fois mécanique de précision aux rouages implacables et dérive vers une rêverie poétique inattendue (notamment la longue séquence de voyage avec John Goodman). La mise en scène accompagne ce scénario d'une chute annoncée avec ce qu'il faut d'élégance et de simplicité pour ne pas alourdir le propos, tout en sublimant les péripéties de ce paumé magnifique. Ajoutons que la photo est magnifique, les personnages tous attachants, joués par des acteurs excellents (défilé de trognes comme seuls les Coen ont le secret), et la bande-son très émouvante (surtout si, comme moi, on aime le folk).

6/6

Je suis pas une autruche.


Dans le cul!

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Moi j'ai adoré. Facilement dans mon top 5 des Coen (voire top 3).
Hommage magnifique aux artistes qui n'ont pas réussi. Pas parce qu'ils manquaient de talents ou qu'ils n'ont pas assez travaillé mais juste parce que c'est comme ça. Pourtant Llewyn Davis est un artiste magnifique qui méritait d'avoir son heure de gloire comme tant d'autres avant et après lui. Décider d'ailleurs de (presque) finir sur une dernière chanson absolument sublime, chantée à fleur de peau ça veut tout dire. Il avait de l'or dans la voix et les mains mais la vie en a décidé autrement (ce moment magique où il croise Dylan, l'autre facette de la même histoire).
J'adore la forme du film, cette ballade très low-fi réduite à très peu de choses qui ne tombera jamais dans les excès pourtant très prisés du cinéma américain. Comme sa description du Village new-yorkais des années 60, très peu glamour, loin de l'image festive et cosmopolite que l'on peut (trop) facilement s'en faire. Comme cette tristesse qui traverse le film de bout en bout et qui ne dit jamais son nom. Elle n'est pas dans les larmes, pas dans la douleur. Elle est juste là dans une chaussette mouillée, dans le froid glacial qui traverse la peau, dans les yeux d'un chat dont on doit s'occuper.
Immense Oscar Isaac, sublime BO et "grand petit film", de ceux qui ne vous bouleverse pas mais qui mine de rien vous marque profondément. Très très beau film.

5/6

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CroqAnimement votre

Top 3 :

1 - Miller's crossing
2 - Barton Fink
3- Inside Llewyn Davis

moi qui n'aime pas leur cinéma, j'ai aimé celui là. Probablement parce que Llewyn est un gentil raté et que contrairement aux autres personnages des films des Coen il ne m'a pas donné envie de me cacher de honte