Forum de FilmDeCulte

Francis arrive à Venise pour écrire son prochain roman. Il cherche à louer un endroit pour travailler. Il rencontre Judith, un agent immobilier. Elle insiste pour qu’il visite une maison isolée dans l’Ile de Sant Erasmo. Francis lui propose comme on se jette a l’eau : « Si on habite ici tous les deux … je signe tout de suite… »
Ils se lancent alors dans une vie de couple.
Mais quand Francis est amoureux il ne parvient pas à écrire.L’été suivant, sa fille Alice débarque dans sa retraite pour passer des vacances. Et puis brusquement elle disparaît … A partir de là Francis est mis en danger …

Je n'ai jamais accroché aux bouquins de Philippe Djian dont je trouve souvent le sens narratif assez lâche et les histoires dignes de romans de gare. Avec ce film-ci et déjà dans la fille du RER, Téchiné semble délaisser complètement le scénario pour s'amuser de manière complètement désabusée à faire disparaître et revenir les personnages à l'aide d'ellipses plus ou moins heureuses. Un opus mineur mais dans lequel Dussolier excelle dans un registre jaloux et queutard loin de ses rôles habituels, et puis l'éternel ravissement de voir Venise...
4/6

De très belles choses (la photo lumineuse, le rythme des 40 premières minutes, la musique), mais Téchiné passe totalement à côté du roman et Dussolier n'a rien à voir avec le personnage. Déception.
3/6

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Anthony Sitruk - Bien sûr, nous eûmes des orages
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Explicite donc.

Comme la plupart des Djian, Impardonnables est à la première personne, entièrement centré sur la figure principale (ici un écrivain, très proche de l'auteur). En éclatant le récit sur plusieurs personnages, il perd quelque chose en route, un point de vue. Par ailleurs, la fidélité, quite à passer par exemple par une voix off (à la 37°2), aurait également permis de retranscrire la poésie du texte. C'est un auteur particulier et répétitif, parfois irritant pour cela, mais chez lui, l'histoire n'a aucune importance, tout passe par la phrase (notamment la première du livre - même si ici elle est assez simple) et le style. J'aime beaucoup la scène où l'écrivain raconte la première fugue de sa fille, qui me semble justement assez proche de l'esprit du bouquin.

Concernant Dussolier, c'est un acteur que j'aime beaucoup mais qui, quoi qu'il fasse, inspirera toujours la sympathie. Il faudrait que je relise le bouquin (c'est prévu, histoire de comparer), mais chez Djian, le personnage principal inspire plutôt le rejet ou la pitié. C'est souvent un être solitaire, cynique, qui ne parvient pas à communiquer (les dialogues sont complètement stériles chez Djian, on répond à une question par une autre question, on ne termine aucune phrase...), ici un écrivain esseulé qui a perdu sa femme et sa première fille dans un accident. On retrouve ces caractéristiques dans certaines scènes (celle où il reconnaît avoir fait suivre Bouquet, par exemple) mais c'est assez peu.

J'imagine que Téchiné a voulu se réapproprier le matériau, ce que je peux comprendre, mais les livres de Djian étant très personnels, je pense qu'il vaut mieux tenter la fidélité (ce qui avait bien réussi à Beneix). Là où on va retrouver Djian, en revanche, c'est dans ce montage dont tu parles, les ellipses, les fondus, etc. En revanche, je ne pige pas la nécessité d'annoncer les saisons... J'admets que j'ai du mal à le juger en tant que simple film, sans comparer.

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