Forum de FilmDeCulte

Très sérieux candidat à la Caméra d'or *ouais bah t'as l'oeil bébé*, Hunger de l'Anglais Steve McQueen (aucun lien) relate les années d'emprisonnement de Bobby Sands et d'autres prisonniers politiques de l'IRA dans la prison de Maze, en Irlande du Nord, au début des années 80.

McQueen dépouille sa narration de dialogues, et se sert des corps comme arme politique, refus de l'habit de prisonnier et refus de l'hygiène comme refus d'allégeance, tartinant les excréments sur les murs, passant le temps la peau nue avant que celle-ci n'obtienne comme réponse que les coups qu'elle reçoit. "Lorsque Jan Youghusband [producteur du film] m'a contacté début 2003, il n'y avait pas encore de guerre en Irak, de Guantanamo Bay, de prison d'Abu Graib, mais au fil du temps, les parallèles entre les deux époques sont devenus évidents". Le réalisateur tranche son film en deux avec une scène tour-de-force, rupture loghorréique comme un match de boxe en plan fixe de vingt minutes, et ce n'est peut-être pas ce que le film fait de mieux. La fin laisse à nouveau parler les sécrétions, dans un film qui s'ouvre par un tintamarre acharné, repris plus tard en prison, et qui doit s'éteindre, porté par la performance impressionnante de l'acteur Michael Fassbender, découvert dans Angel.

4/6

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Doll, it's a heartbreaking affair

Mon chouchou depuis 300, Fassbender.

Ce mec DOIT et VA.

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UBERLINKS toujours dispo sur OCS et MyCanal!

Je me fais guère de souci pour lui.

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...cut.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Une caméra d'or qui porte haut et fort les défauts de ses qualités, c'est à dire ses choix très affirmés de mise en scène quasi muette, toujours au plus près des corps, de la nudité, du sang et de la merde (impressionnant travail de maquillage). A l'économie de dialogue et à la violence de la geôle (où l'on malmène live des hommes nus à coup de matraque en plan fixe jusqu'à apercevoir la marque des coups), Fassbender avec son impressionnante inerprétation de Machinist s'assure une carrière qui va durer très longtemps. La direction d'acteurs force le respect (notamment pour cette interminable discussion en plan séquence entre Fassbender et un prêtre qui doit durer au bas mot 20-25 minutes), mais souvent le film se mue trop dans la performance.
Sinon comme je l'ai dit c'est vraiment vendu avec son sticker Bruno Dumont je suis à toi.
4/6

Légère déception par rapport aux louanges lues dans la presse. Si c'est souvent brillant dans la forme, voire même impressionnant (la première demi-heure tue), Hunger apparaît aussi un peu trop maîtrisé dans son tour de force stylistique (on est pas loin de la performance en effet) alors que sa captation de l'enfer carcéral est d'une grande force. Mais qu'importe, Steve McQueen est bel et bien une révélation à suivre de près.

4/6

Par contre, la Caméra d'Or, je l'aurais moi-même filé à Charlie Kaufman.

Bon ben j'ai pas aimé... Putain j'avais envie d'adorer et je suis sorti limite énervé.

Déjà je ne comprends pas le projet du film, ses errements, ses tâtonnements dans sa construction même : l'intérêt du maton, de l'introduction du CRS comme çà pour deux scènes, du premier personnage principal avant un basculement sans explication ? Ensuite j'y vois une complaisance de tout les instants qui m'a totalement révulsé. On sent que Steve McQueen veut bien nous montrer la merde, la pisse, les vers qui rampent sur toi quand tu dors, les pustules dégueulasses, les doigts qu'on te met dans le cul avant de te les mettre dans la bouche, les messages qu'on se passe en se les enfilant dans les narines etc... Il y a vraiment un misérabilisme que je trouve insultant par rapport à son sujet et qui finit sincèrement par oublier ses personnages. Il s'en fout, je ne sens pas d'amour pour eux, ni vraiment de compassion. Il est juste dans cette pulsion voyeur de ce qu'est cette abomination carcérale, il semble vouloir rester en dehors de ça, ne pas s'y impliquer.

Une fois qu'on a bien compris que la prison c'est immonde et difficile que reste-t-il ? Un discours qui ne veut pas s'affirmer pendant toute la première partie et qui explose soudain lors d'une scène de dialogue en plan fixe d'une longueur hallucinante. Alors à part le fait que je l'ai trouvé horriblement mal écrite (toutes les réparties au début de la conversation, ça ne fonctionne pas, ça paraît forcé et surécrit justement), je trouve le procédé limite à gerber. Comme si le réalisateur décidait de soudain balancer tout à la gueule du spectateur pour pouvoir être tranquille et retourner au faux maniérisme et à la complaisance qui façonnent le film. Et tout le reste du temps il se regarde filmer (pour le coup l'expression ne me paraît pas du tout usurpé) sans avoir rien à dire ni à montrer que l'horreur, la misère, la violence, l'abomination sans un seul compromis. Certains appellent ça du courage, moi j'appelle ça de la facilité.

La fin est plus intéressante grâce à Fassbender qui investit soudain vraiment le film. Mais c'est trop tard, le film m'avait déjà lâché il y a longtemps et c'est le genre de films qu'éthiquement je ne me vois pas défendre.

Effectivement le rapport à Dumon est pas con (j'ai pensé à Noé aussi par certains aspects notamment la physicalité de la mise-en-scène). Mais je crois que McQueen n'en a retenu que le pire.

1.5/6

Il y a de beaux plans d'oiseaux qui s'envolent ça devrait plaire à Zad !

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CroqAnimement votre

lol

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J'ai vu ça cet après-midi, j'avais le choix entre ce dernier et "Aide toi le ciel t'aidera" ou qqch dans le genre, j'ai pensé prendre le moins pire...
Je sais pas trop si j'ai aimé ou pas, je me suis endormie durant le 1er quart d'heure et quand je me suis réveillée, des prisonniers s'enfonçaient des papiers dans le nez *dur réveil*. Je vois ce qu'il y a de talentueux de la part du réal mais fallait il montrer autant de merde, coups, trucs dégueulasses...?
Cela m'a pas ému, mais écoeurée. C'est pas le genre de film que j'aime voir *alors pourquoi t'y es allée? - parce que j'avais rien d'autre à faire*. L'acteur principal est très bon, à la fin il est presque touchant mais encore une fois, c'est tellement crade que non.
Quelque chose comme 2.5-3/6 car cela est bien fait et est réaliste.

Putain vous me faites flipper là.

Quelqu'un a vu ces vidéos ?

De quelles vidéos tu parles ?

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CroqAnimement votre

Sinon il est dur à supporter le film ? J'ai un peu peur en fait...

J'ai pas trouvé ça spécialement dur à supporter pour ma part.

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Doll, it's a heartbreaking affair

McQueen est à la base un vidéaste et il me semble qu'il y a une exposition sur quelqu'uns de ces films.

Grosse surprise, étant donné que je me méfie comme la peste des prix cannois, j'ai trouvé ça très beau. Je reste sceptique, c'est pas un film facile, il faut attendre que le film murisse, car il est ambigu. Est il possible de styliser un film traitant d'un tel sujet ? avec la manière oui, et c'est ce que fait le cinéaste à mon sens.

5/6