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MessagePosté: 13 Jan 2019, 09:50 
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Robot in Disguise
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J'avais lu le scénario donc il y a certains aspects du film que j'ai du mal à juger objectivement:
- la non-intervention des parents (ils n'ont aucune existence)
- le fait que l'ancien prof soit dans le coma et qu'à aucun moment on ne sent Hoffman curieux de pouvoir l'interroger s'il se réveille
- et le fait que je savais que les enfants ne mijotaient au final rien - élément qui pourrait décevoir un spectateur vierge.


Le film pourra donc en frustrer certains, mais tout ça pour dire que je n'ai pas ressenti cette frustration car je m'y attendais. Du coup, j'ai pu apprécier pleinement la maîtrise et la sérénité du décidément bon Sébastien Marnier, qui après IRREPROCHABLE est toujours obsédé par les zones péri-urbaines cuites au soleil, et son mix d'influences particulièrement malaisant, entre LE VILLAGE DES DAMNES, SIMON WERNER A DISPARU, TAKE SHELTER ou même inconsciemment le récent FIRST REFORMED. On est constamment intrigué par ce qui va se passer, d'autant plus que Marnier (et Laffite, étonnamment bon dans ce rôle) arrive à ancrer la bizarrerie dans le réel (si les enfants sont bizarres à dessein, les profs sont réalistes).

Il y a certes des défauts dans le film (pas forcément convaincu par le parti-pris autour des enfants, par exemple), et des choix un peu bizarres (souvent Marnier élude le contrechamp sur Hoffman qui scrute les élèves [ie on voit ce que les élèves font mais on ne voit pas comment le prof réagit], amoindrissant notre empathie avec lui) mais dans l'ensemble c'est un film de bonne tenue et très honorable.

Et ils auraient dû l'appeler "L'Heure de la sortie du nucléaire". :lol:

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MessagePosté: 13 Jan 2019, 11:08 
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MessagePosté: 13 Jan 2019, 11:23 
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MessagePosté: 13 Jan 2019, 11:42 
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Billy Hayes a écrit:
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Je peux pas j'ai

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MessagePosté: 13 Jan 2019, 18:02 
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Je n'ai pas lu le scénario et les 3 éléments que tu cites ne me dérange aucunement Liam.

Sinon très bonne surprise. rare de voir un film français mélanger les genres de manière aussi maitrisé sans qu'il y a ait un déséquilibre. Film a l'étrangeté trouble et malignement diffuse tout le long, on pourrait penser à Kafka, sujet de la thèse du prof, ou Take Shelter pour le sous-texte écologique et bien sur au Village des damnés avec ces ados étrangement flippants. Et bien c'est un peu un mix des 3 et le film est assez étrange et a une place originale dans le cinéma français d'aujourd'hui. Ce qui est très réussi c'est derrière le thriller apparent, Marnier incorpore un sous-texte politique/ écolo jamais lourd et très efficace. Derrière cette bande des 5, sans en révéler trop, on a une vraie image du monde d'aujourd'hui et des différents sujets qui tracassent la jeunesse qui arrivent dans ce monde adulte.

Aucune frustration ressentie de mon côté, je trouve que la mise en scène nous mène bien en barque jusqu'à ce dénouement final, l'étrangeté est bien disséminée tout le long et il y a une utilisation maligne de ce paysage urbain idyllique rempli de verdure comme si c'était le paradis perdu avant les désastres futurs amenés par les hommes. Et puis la fascination de Lafitte sur ces enfants est très communicante et il est génial dans son jeu très simple sans chichis. C'est vraiment le rôle qui lui colle parfaitement à la peau et les 5 gamins dans le style mystérieux sont très bien aussi.

Thriller singulier par son étrangeté et parcouru par des pulsions très noires sur le monde moderne.

4,5/6


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MessagePosté: 14 Jan 2019, 14:09 
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Qui-Gon Jinn a écrit:
Billy Hayes a écrit:
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T'as fait de la muscu ?


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MessagePosté: 14 Jan 2019, 14:12 
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MessagePosté: 04 Juin 2019, 14:56 
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J'étais tenté par la bande-annonce du film, quitte à revoir un remake du Village des Damnés, je suis obligé de me rendre à l'évidence que Sébastien Marnier, après Irréprochable, demeure un pasticheur de bas-étage.
Je suis d'ailleurs plus intéressé par le remake de John Carpenter, qui se veut juste un remake en couleurs, que par ce film qui, s'il se veut inspiré du film de Wolf Rilla, se présente comme l'adaptation d'un roman peu connu écrit par un prof de français.
Néanmoins :


- le film fonctionne bien au début sur le versant de la comédie sociale qui, de manière originale, voudrait prendre le fantastique comme cadre. Des répliques dites par les enfants "Vous êtes de gauche ? Laffite : Pourquoi ? - Parce que ce sont souvent les gauchistes et les communistes qui veulent faire comme s'ils s'intéressaient aux minorités opprimées" sont un peu neuneu mais marrantes.


- En fait, on se rend compte qu'on a un film sur la difficulté d'être prof. C'est un peu la contrepartie du film d'éducation qui se passe en banlieue, mais ici on est chez les bourges surdoués et le métier apparaît tout aussi difficile. Pas sûr que Marnier ait voulu faire ce film là cependant, qui transparaît dans la première partie uniquement. Laffite est excellent dans le rôle du prof qui essaie d'adopter la bonne posture pédagogique vis-à-vis des élèves comme il est censé le faire mais se heurte à leur maturité et à leur nihilisme (le film ne fait que donner une nouvelle illustration d'un certain nihilisme adolescent).

- le film coïncide avec le surgissement dans les médias de la lycéenne Asperger (cela à son importance) Greta Thunberg, devenue en quelques mois un porte-parole ultramédiatique du combat écologiste. Les six surdoués de la classe nous penser de manière frappante : même détermination froide dans le regard, même catastrophisme écologiste dans le discours couplée à l'assurance d'avoir raison. Le film veut maladroitement nous avertir sur une apocalypse écologique à venir (avec des images d'archives qui vont d'un cerf en balade dans une ville, à un type qui s'immole par le feu, en passant par des tsunamis ou l'image d'une personne se jetant du world trade centrer - associant donc une inquiétude écologique à une sorte de désenchantement sur le côté fondamentalement maléfique de l'homme, ce à quoi on a envie de dire pourquoi pas mais le film manque de mystère et n'arrive pas à représenter de profonde angoisses métaphysiques, donc il en passe essentiellement par des images sensationnelles volées à youtube et à des vidéos amateurs).
Le film est intéressant à son insu car il suggère une forme presque effrayante et monstrueuse de militantisme écologique (qu'on opposera si l'on veut à l'inconscience libérale ou à l'optimisme technologique béat).
Ainsi, j'ai vu ce dessin qui servait d'illustration à un article le même jour que le film, qui résonnait étrangement avec lui.

Image


- la fin présente comme
une catastrophe de Tchernobyl avec l'explosion de la centrale nucléaire qui laisse Laffite et les enfants comme pétrifiés dans leur angoisse. Tout nous y préparait, avec cette usine nucléaire en image de synthèse dont la menace plane à l'arrière-plan dès le début du film.
Conclusion un peu vulgaire et qui suscite un ennui poli et non l'angoisse.


Sinon, L'heure de la sortie fait partie de ces films récents qui recrée une banlieue fantasmatique, comme inspirée de celle qu'on voit dans les films américains, comme chez Ozon (Une nouvelle amie), Simon Werner a disparu (pas vu mais ça se passe dans les Yvelines), Un ciel radieuxde Boukhrief, ce qui accentue l'impression que j'ai déjà vu ce film et que surtout, il n'invente rien, préférant se perdre dans des clichés faciles.


Dernière édition par bmntmp le 04 Juin 2019, 15:08, édité 2 fois.

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MessagePosté: 04 Juin 2019, 15:06 
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bmntmp a écrit:
Sinon, L'heure de la sortie fait partie de ces films récents qui recrée une banlieue fantasmatique, comme inspirée de celle qu'on voit dans les films américains, comme chez Ozon (Une nouvelle amie), Simon Werner a disparu (pas vu mais ça se passe dans les Yvelines), Un ciel radieuxde Boukhrief, ce qui accentue l'impression que j'ai déjà vu ce film et que surtout, il n'invente rien, préférant se perdre dans des clichés faciles.
J'ai l'impression que le upcoming LES PARTICULES est dans cette mouvance également.

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MessagePosté: 04 Juin 2019, 15:16 
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Oui je me demande si c'est pas Ozon qu'a introduit ça...C'est complètement ringard.
Même chose en littérature dans la vraie vie d'Adeline Dieudonné d'ailleurs


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MessagePosté: 04 Juin 2019, 15:38 
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Suis-je le seul à penser sinon que les scènes de soirée ou de discothèque dans le cinéma mainstream français sont ridicules les trois-quarts du temps ?
Encore un exemple dans l'heure de la sortie qui, par le truchement d'éclairages colorés et cheap, d'une musique électronique pseudo-langoureuse (alors que la musique de Zombie Zombie est en général plutôt correcte - je ne sais pas si on leur doit ce morceau), de simili pas de danse de la part des figurants, d'une étreinte entre Gringe et une nana, essaie de suggérer le stupre et la tension sexuelle.
Pas étonnant que quand Kechiche filme trois heures de fête avec des acteurs pratiquement amateurs et soûls tout le monde crie à la délivrance et a l'impression de s'encanailler.
Pas vu Climax, dans le même genre, qui peut-être offre une illustration un peu moins coincée de la fête.


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MessagePosté: 06 Juil 2020, 09:50 
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Je voulais le rattraper suite aux bons échos du moment de la sortie mais au final j'ai trouvé ça moyen.
En fait c'est vraiment le film "français" par excellence je trouve. Un film d'ambiance avec une bonne idée mais un traitement trop sage dans la V1 d'un scénar plein de trous.

Cette bonne idée
réinventer la figure de l'adolescent maléfique en en faisant un groupe d'ados déprimés et suicidaires.
ne suffit pas à me faire oublier tout ce que le film met en place mais abandonne totalement en cours de route ou qui n'ont tout simplement aucun sens :
- le suicide introductif ? Pourquoi ? C'est les élèves qui l'ont poussé au suicide ? Pourquoi il est pas mort mais dans le coma ? Truc dont on reparle littéralement plus après 20 minutes.
- Tout l'aspect "horreur" avec l'appart de Lafitte qui est envahi de cafards, l'eau du robinet marron, les chats errants qui viennent chez lui, les lumières de son quartier qui clignotent. Truc qui sert absolmuent à RIEN. Juste la métaphore molle et nulle du trouble grandissant du personnage. De l'ambiance horreur/bizarre facile.
- Le vol de l'ordi portable. On n'en fait rien, on en reparle plus.
- Cette abracadabrantesque histoire d'appels anonymes par la proviseure adjointe qui veut pécho Lafitte. Ca n'a aucun sens, ça sert à rien. Juste encore une fois pour créer une ambiance glauque flippante à peu de frais.
- Le perso de Bercot qui a perdu son mari et son enfant dans un accident de voiture dont elle est responsable. On nous donne l'info et on en reparle plus et le personnage ne semble jamais perturbé, en deuil ou que sais-je...


Tout le film n'est que ça, une ambiance étrange et sombre mais qui n'est jamais suffisamment brillante dans sa mise en scène ou forte dans ce qu'elle montre pour que ça tienne tout seul. Tout repose trop facilement sur des nappes de musique et un rythme lancinant (qui se fait limite chiant dans la seconde partie du film).
Et d'accord avec ce qui est dit au dessus, la scène de fête est atroce (lumière, musique...). D'ailleurs le perso de Gringe c'est vraiment la caricature ringarde du prof de sport. Par contre Lafitte est parfait peut-être son meilleur rôle.

Après je trouve la fin assez belle, vraiment les dernières minutes ça fonctionne bien, il y a une sidération assez émouvante
avec d'un côté Lafitte qui réalise que ces gamins ont pas totalement tort et de l'autre l'adolescente hautaine insupportable qui soudain montre une faille, une peur enfantine et lui attrape la main. J'ai trouvé ça beau.


Mais c'est quand même pas grand chose.

3/6

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MessagePosté: 06 Juil 2020, 17:14 
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Art Core a écrit:
- le suicide introductif ? Pourquoi ? C'est les élèves qui l'ont poussé au suicide ? Pourquoi il est pas mort mais dans le coma ? Truc dont on reparle littéralement plus après 20 minutes.
Il faut toujours écouter les fiches de lecture :mrgreen:

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