Forum de FilmDeCulte

Voilà un film avec des idées, cette trajectoire complexe d'une révolution morale m'a bouleversé, Gus est un maitre à tout faire. Magnifique.

5/6

Soulagement. Tu fais plaiz, cher TBA!

Les autres courez-y.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

J'ai trouvé le film vraiment très intéressant, très bien documenté, malgré un rythme un peu inégal. Et puis j'ai un peu envie d'être de mauvaise foi en disant que quand même, sa trilogie expérimentale, et surtout "Gerry", c'était bien plus bandant que ça !

Sean Penn est dément mais je n'arrive pas à être complètement fan de sa prestation, je vois encore trop l'acteur surdoué alors qu'il suffit d'un rien à James Franco pour bouffer la pellicule.

Oui ils sont plus bandant, du 6/6 quoi... mais il n'empêche, il assure dans tout ce qu'il fait, et ton problème de rythme il me fait marrer.

Tu vois trop l'acteur surdoué ?

Absolument magnifique. Je ne m'attendais pas à être aussi à fond et je dois dire que dès le début et la description ultra sensible de la relation amoureuse entre James Franco et Sean Penn, le film m'a hameçonné le coeur. Et puis rarement un film n'aura autant fait vibrer ma fibre militante tellement durant les discours de Milk, j'ai eu envie de me lever en criant et en levant mes bras pour apporter mon soutien. Je trouve que le film trouve le parfait équilibre entre document didactique et description de la vie d'un homme sans jamais laisser le cinéma derrière. Malgré son classicisme apparent le film reste excellement réalisé, excellement photographié et parvient à saisir des moments d'émotions absolument terribles. Le casting est extraordinaire (Emile Hirsch que je n'affectionnais pas particulièrement m'a agréablement surpris).
Petit bémol sur la BO de Danny Elfman franchement moisave mais à part ça j'ai été bouleversé et j'ai beaucoup pleuré.

5/6

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CroqAnimement votre

Je me retrouve complètement dans ce que tu dis, cher Art. Comme toi j'ai vibré à mort, et il y a d'énormes moments d'émotion, surtout dans la dernière partie évidemment. *Pôôôt*

Et c'est vrai (j'avais oublié d'en parler) que la zik de Elfman passe assez inaperçue, et passe aux oubliettes, comparée aux morceaux rock & co choisis.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Je comprends pas trop les commentaires parlant du "classicisme" du film. Pour moi, Milk est encore à fond dans la veine de Paranoïd Park, d'ailleurs les deux films ont plus ou moins le même le fil conducteur, la lettre d'Alex et le speech rétrospectif d'Harvey.
L'intrusion de la séquence en 8mm, celle avec les photos de soirées montées bout à bout, les cartons politiques en rouge/vert/jaune/bleu, ces champs-contre champs avec 20 mètres d'air au-dessus des visages, et mille autre exemples, c'est pas commun. Et chaque plan porte la marque de son réalisateur : les séquences d'appartement cadrées à travers les embrasures des portes réduisant le cadre au 4/3 (Last Days), le Minotaure/Dan rodant dans la mairie à la recherche des ses proies (Elephant), etc. etc. Je n'ai jamais l'impression que GVS revient au vrai classicisme de Will Hunting ou Prête à tout.

Comme dans Paranoïd Park, on a affaire à un film mental, Harvey étant le vrai créateur des images que l'on voit. Il tient une boutique de "films", les photos qu'il prend de Scott viennent parasiter la séquence, quand il prend des photos dans la rue il lance les séquences images d'archives du film, il est conscient de sa propre mort à venir (magnifique et bouleversant champ/contre champ entre lui qui parle dans son micro, l'image d'archive qui apprend sa mort, et le retour au plan où il est dans la cuisine).

Au niveau du "message" et de la narration, c'est certes plus classique que les 4 derniers films de GVS, et dans la deuxième heure du film GVS s'efface un peu plus face à son sujet, mais on est quand même foutrement loin d'un biopic lambda, non?

non

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L'ennui est le mal suprême, le péché originel, l'avant-goût du néant déja sur les lèvres et dans les tripes.

Vu sous cet angle, t'as pas tort.

et je suis d'autant plus objectif que je n'ai pas vu le film donc je ne suis pas influencé.

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L'ennui est le mal suprême, le péché originel, l'avant-goût du néant déja sur les lèvres et dans les tripes.

D'accord avec toi (mais le plus juste reste Franco tout de même). Seul (gros) bémol : la prestation de Diego Luna. Son personnage est tellement horripilant que je ne suis jamais en empathie avec lui.

Le docu d'Epstein, The Times of Harvey Milk, passe en matinée au MK2 Beaubourg.

http://www.imdb.com/title/tt0088275/

Je suis méga déçu. En fait je trouve que c'est un projet trop ample pour Gus van Sant, et ça me surprend un peu ces avis à fond dans le militantisme du film alors que moi il ne m'a pas du tout touché. C'est évident que le film garde la touche gus van santienne, cela dit le réalisateur est quand même vachement en retrait par rapport à ce qu'il a pu faire précédemment, et on retrouve surtout des éléments un peu rébarbatifs du biopic, des scènes de joies ou de défilé très banales finalement, les images d'archives, le manichéisme surtout.. C'est jamais surprenant, ou particulièrement inspiré, j'ai pas eu l'impression de voir un de ses films justement.

A la base pourtant, j'aime beaucoup cette idée de vouloir concrétiser avec une histoire pareille le rapport à la communauté qui traverse son oeuvre, je me disais vraiment que c'était l'occasion de lui donner une ampleur monumentale. Et au final, Gus s'attache comme souvent aux rapports intimes des personnages entre eux, comme il l'a fait déjà avant et avec beaucoup plus de vigueur et de passion dans des films comme Mala Noche ou My own private idahoe avec le même thème de l'homosexualité. Du coup il passe à côté ce qui aurait pu faire de Milk est vrai grand film, car même si je soutiens évidemment la cause défendue je me sens jamais concerné par les enjeux du truc, et de fait j'ai du mal à me prendre au jeu, à croire à la ferveur du mouvement auquel on essaye de me faire prendre part.. ça tombe à plat, ça me laisse assez froid.

Je m'attendais d'avantage à être pris à la gorge comme JFK par exemple, là ça fait un peu redite du cinéma de van sant alors que c'était justement l'occasion de passer à une dimension plus grande. Ici j'ai plutôt l'impression qu'il essaye de parler à la fois du personnage et du mouvement, et finit par ne parler de rien, ou plutôt sans pertinence.


J'exagère un peu en fin de compte car tout les tentatives du film ne sont pas ratées, mais je mets 2/6, même si ça me fait mal au coeur.

Tu peux développer ? Je ne comprends pas le "trop" de trop ample, Gus ne peut pas traiter ce genre de sujet ? En quoi est il en retrait (pour ta seconde phrase) ? Dimension plus grande par rapport à quoi, ses films précédents ? comment c'est possible ? Et surtout le manichéisme, là ça me dépasse...

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Au croisement entre le biopic et le film politique, entre le conventionnel et l'arty, Milk est porté par un Penn totalement effacé derrière le personnage (et fort aidé par Franco, Brolin et Hirsch), un Savides tout aussi doué pour faire du San Francisco '70s léché (Zodiac) que granuleux façon images d'archive (ici) et un Van Sant qui délaisse ses trips expérimentaux sans livrer une oeuvre impersonnelle.
C'est drôle, révoltant, touchant, c'est bien.

4,5/6

cette critique vous a été proposée par Télé 7 Jours

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