Forum de FilmDeCulte

Les méfaits du chômage.

Je voudrais bien faire le malin et mettre "Si j'aurais su, j'aurais pas venu" mais la vérité est que je savais.
Enfin je me doutais.

Je pense qu'on se doutait tous de ce que pouvait donner une nouvelle adaptation (c'est la quatrième en fait) d'un tel sujet et par un tel réal.
Je n'ai vu aucun des films de Samuell mais de ce que j'en sais, des films comme Jeux d'enfants et L'Âge de raison traitent en partie de l'enfance, donc je peux croire sans souci à la sincérité de sa démarche (là où, apparemment, le Langmann/Barratier tient davantage de l'opportunisme, même si Barratier aussi kiffe les mômes). Le souci, c'est que sincérité rime souvent avec maladresse.

S'il ne s'agit pas d'un remake du film d'Yves Robert, pourquoi avoir gardé la même époque? Le bouquin se situe au XIXe siècle et Yves Robert l'avait situé à l'époque de la sortie de son film, soit 1962. Ici, le film se passe en 1956-57, pour tisser vraisemblablement un lien avec la Guerre d'Algérie en toile de fond. L'effort est louable mais le problème c'est que ce fond est trop superficiel, semblablement juste pour la forme et pour créer un parallèle entre l'indépendance revendiquée par l'Algérie et l'indépendance que Lebrac, chef des gamins de Longevergne, veut acquérir pour s'affranchir d'un destin auquel il semble condamné (la guerre des boutons qui se transmet de génération en génération, les responsabilités de son père disparu, etc.).

Ce parallèle est complètement con. En plus d'être exploité grossièrement (le prof qui refile comme sujet "la différence entre liberté et indépendance" à un gamin de 12 ans en retenue, sérieux...), il n'a juste pas lieu d'être. Faut pas tout confondre.
Si le film se limitait à cet ajout sur l'affranchissement des mioches, qui se créent leur propre société, ç'eut été plus fin. Parce que le thème est loin d'être inintéressant. Mais le souci, c'est aussi qu'il semble vraiment être exploré sur le tard, dans le dernier acte du film.

Et c'est trop tard.
Jusque là, on a dû naviguer à travers un récit décousu, qui va de segments convenus en saynètes pas drôles, et où la plus élémentaire des informations, qui donne pourtant son titre au roman et au film, n'est même pas évoquée (j'ai aucun souvenir du film de 1962 donc j'ai compris que très tard, quand c'est très furtivement mentionné dans le film, que les bambins coupaient les boutons des fringues de leurs adversaires pour que ceux-ci se fassent engueuler par leurs parents en rentrant).

Je suis pas fan non plus du regard qui prend inutilement trop de recul sur l'époque et ajoute une nature progressiste à l'intrigue, avec le personnage de Lanterne, fille qui donne des leçons aux garçons en s'incrustant dans leur bande. Ca sonne faux. Même s'il s'agit d'un des rares protagonistes un tant soit peu fouillé du film. Y a Lebrac, elle, et le prof. Elmosnino est bon, Chabat et Testot sont des caricatures, Seigner est un archétype comme le reste des chiards.

La photo du mec de Lady Chatterley joue un naturalisme soigné pas dégueu mais Samuell agite sa mise en scène dans tous les sens, surtout au début, à base de zooms violents, de caméra inutilement parkinsonnienne et de jump-cuts sensés dynamiser le tout. En vain.

En fin de compte, l'essai paraît amateur. Mais pas honteux.

2/6

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Et tu vas aller voir l'autre, espèce de nolife maso ?

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N'écoutez pas Film Freak

Oui (en voir qu'un, je trouve ça impossible, c'est tout ou rien), et je préfère le titre de cinéphage à la curiosité morbide.

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