Forum de FilmDeCulte

Pierre Blum, un écrivain de quarante ans qui a connu son heure de gloire au début des années 2000, rencontre, un soir, sur la terrasse d'un casino, un homme mystérieux, Joseph Paskin. Influent dans le monde politique, charismatique, manipulateur, il passe bientôt à Pierre une commande étrange qui le replongera dans un passé qu'il aurait préféré oublier et mettra sa vie en danger. Au milieu de ce tumulte, Pierre tombe amoureux de Laura, une jeune militante d'extrême gauche; mais dans un monde où tout semble à double fond, à qui peut-on se fier ?


Couronné du prix Louis Delluc et adapté de plusieurs faits politiques, ça fait plaisir de voir un premier film français qui sort des thématiques sociales ou estampillées Femis pour s'attaquer avec ambition à un genre abandonné par le jeune cinéma français. Le grand jeu tient du thriller politique, s'aventure dans l'exercice du pouvoir mais de manière très différente de celle de Pierre Schoeller. L'intrigue est volontairement mystérieuse, on saura tout au moins qu'il s'agit de la tentative de faire chuter l'actuel ministère de l'intérieur et de règlements de comptes entre deux réseaux d'influences.

Nicolas Pariser s'intéresse au tourbillon dans lequel va involontairement s'immiscer son héros écrivain de manière plus inconsciente qu'innocente. Dès la première scène, il accroche son spectateur. Le charme de Dussollier, le cynisme désespéré de Poupaud, le jeune cinéaste a une élégance folle dans sa mise en scène et les dialogues littéraires remarquablement écrits font mouche. Ca enfonce la grande partie du jeune cinéma français d'auteur à deux balles, on sent que le cinéaste à un univers qui sort de l'ordinaire et une véritable personnalité.

Thriller politique qui tire vers le romantisme comme cette remarquable scène nocturne entre l'écrivain et la jeune anglaise qui expose leurs conceptions opposées. Affrontement dialectique avec un double jeu de séduction qui rend la scène passionnante. Le grand jeu est un film de faux-semblants et d'illusions perdues qui captive par son suspense hitchcockien et son ambiance trouble et constamment tendue.

Bref, j'aime beaucoup l'ambition et le style de Pariser après il faut avouer qu'il y a un petit coup de mou au milieu (la coopérative) et que la conclusion est un peu trop nimbée de mystère. Mais film extrêmement prometteur parcourue de nombreuses fulgurances et les seconds rôles féminins (Poesy, Cattani, Bastien) toutes impeccables tiennent tête à un Poupaud et Dussollier grandioses.

4-4,5/6

Je connais un peu et surtout je respecte Nicolas Pariser. Cependant, j'ai pas partagé ton enthousiasme. Mais c'est un film trop facile à attaquer sur des trucs à la con et j'ai pas envie de faire mon beauf. En tout cas il faut reconnaître que le projet est très ambitieux et surtout très cohérent. Rien que pour ça il faut respecter la démarche. Mais je mentirai si je disais que j'avais pris mon pied...

Nicolas, si tu lis ce message, sache que je t'aurai dit la même chose en live

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

C'est pas étonnant, c'est un pur message de faux-cul

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Comme tout premier film, il y a des défauts, on pourrait facilement attaquer le scénario qui manque de maitrise, pas fan non plus de la dernière scène d'action même si je la trouve bien découpée mais tout le reste j'apprécie globalement. J'aime son style littéraire qui sert l'action sans que ça tombe dans le verbiage improductif. Je suis assez admiratif aussi ce qu'il arrive à tirer de ses acteurs. Il y a l'exemple toute bête de la séquence avec Audrey Bastien qui se joue tout sur la connivence entre les deux acteurs et la précision des dialogues de Pariser. Séquence assez jolie. Beau cinéma de personnages et d'acteurs qui se taillent la part du lion.
Après, je mets pas une note folle, il y a plein de petits défauts il faut encore que le cinéaste s'affirme un peu plus mais je trouve ça prometteur.

Tout ce que je sais, c'est que je suis content qu'il reste à l'affiche en deuxième semaine parce que je n'ai pas "eu le temps" de le voir (comme Taj Mahal).

Bon, c'est excellent, avec tous les faux-pas de rigueur. J'ai régulièrement pouffé mais rien de rédhibitoire. Le jeu de Poupaud est un peu symptomatique, je ne le trouve pas très bon, je ne crois pas à l'histoire d'amour, il dodeline trop de la tête et se la pète trop, et il n'est pas assez cynique pour un type qui est censé l'être.
Toujours étonné du prix qu'on attache à la figure de l'écrivain en France. C'est à la fois un bien et un mal vu qu'on produit peu d'écrivains corrects depuis très longtemps.
Pariser refait Mort d'un Pourri de Lautner avec l'affaire Julien Coupat en ligne de mire (c'est so 2008 ou 2007 en y pensant Julien Coupat - c'est un bon point de départ fictionnel mais c'est tellement dérisoire en y repensant et d'ailleurs c'est dérisoire dans le film - surtout que c'est impossible de ne pas y penser, pas forcément parce que Pariser dit que ça lui a servi d'inspiration dans les interviews).
Dussollier (son premier dialogue est excellent) fait l'éminence grise comme dans Une Affaire d'Etat d'Eric Valette et les deux films sont assez proches même si celui de Valette était un vrai film d'action tandis la narration du Pariser est assez flottante, voire même volatile. Au fond, le film ne raconte pas grand-chose et on se demande comment il va goupiller tout ça.
*****Spoilers Ahead*****
Ce qui l'intéresse plus, c'est une atmosphère autour de son héros désabusé, ça marche parce qu'il considère ses personnages comme des gens assez intelligents, ça ne marche pas à cause de quelques concessions (comme cet épilogue qui aurait été meilleur si nous n'avions pas appris qu'en même temps qu'avoir tiré son coup, le héros avait retrouvé son inspiration, ce qui est la logique même, mais qui enlève de la force à l'épilogue à tiroirs - pas une mauvaise idée en soi).

Je suis absolument fan de Clémence Poésy. Je l'ai croisée un jour rue Jean-Pierre Thimbaud. Plus mimi, tu meurs, et elle donne l'impression de ne pas être bête à travers son rôle. J'adore.

J'aime bien le passage dans la ferme, pas un coup de mou pour moi. J'aime bien l'acteur massif qui met un coup de pression à Poupaud.

4,5/6




Fais pas ta mijaurée parce que tu le connais. On serait tous curieux de connaître tes réserves et plus faux-cul, tu meurs en effet.

Ah moi j'aime beaucoup Poupaud même si il a un peu toujours le même style de jeu. Ca me rappelle sa performance dans Le temps qui reste d'Ozon. Sinon concernant le passage dans la ferme, je trouve qu'il recèle d'excellentes scènes (le long dialogue séduction) mais que le rythme retombe un peu. Bon après je chipote.

J'ai oublié de rajouter que malgré toutes ces réserves, je le trouve très sympathique (Poupaud).
Voilà, le long dialogue (en plan séquence s'il vous plaît, le temps d'une cigarette) est bon, ça fait du bien de voir de la bonne terre grasse bien française sinon avant les bords de mer du Kent.

Tous les dialogues sont brillants. Il y a dedans un talent d'écriture assez rare dans le cinéma français.

Entre Qui-Gon le vendu à ce genre de cinéma français qui aime pas et Carigoûts-de-chiotte et Abyssin le fan de séries Z qui kiffent, je ne sais plus qui cr...ah bah si.

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hum, ça cache un complexe d'infériorité.

Non je trolle mais ma curiosité est sincèrement attisée.

La bande-annonce avait vaguement éveillé mon intérêt mais ça sentait la tentative française ratée et l'avis (en live, pas ici) de QGJ m'a confirmé mes craintes...c'est pourquoi j'ai été un peu surpris par vos avis positifs...mais comme on est jamais raccord...

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Fais toi une opinion par toi-même.
Tu peux aussi te baser sur le fait que le film a reçu le prix Louis Delluc et ayant une excellente presse qu'il a donc ses partisans. Et puis vu les sorties actuelles, tu ne risques pas grand chose.

La bande-annonce m'avait aussi bien accroché et tu retrouves dans le film cette tension à l'exception du passage dans la campagne qui est volontairement plus posé. Par contre la scène d'action de la fin devrait te faire rire. D'ailleurs le point faible du film c'est son dernier quart d'heure où tu sens que Pariser a un peu de mal à le finir.

Juste pour prévenir FF, c'est assez bavard, les rebondissements sont secondaires, et ça joue sur le fantasme (vrai? je m'en fous en fait) que la politique se joue en secret dans des salons à dorure. En ça, c'est proche du Valette, mais lui avait vraiment choisi d'aller vers l'action (toute relative, c'est pas la Proie).
Perso, très curieux de savoir quels sont les reproches de beaufs que fait QGJ (mp alors), parce que je fais sans doute les mêmes (des trucs à la con déjà oubliés mais qui m'ont fait rire comme je l'ai dit).
L'avis d'Abyssin m'a donné envie de le voir même si dernièrement ça n'a été que des déconfitures (Renaissance qu'il a bien aimé, ou The Sacrament, à l'inverse il a qualifié No Escape de bouse )



Je suis d'accord avec toi, j'aurais pu les écrire si j'avais assez de persévérance. Je parle souvent de sécu en ce moment par exemple. Je vois d'où le mec vient en tout cas et je vois où j'irais si j'écrivais des films. J'ai apprécié le sérieux et la tenue des dialogues parce que ça pourrait assez facilement prêter à rire et il s'en tire bien.Il évite pas mal d'écueils en voulant faire un film littéraire (pas d'extrait du livre écrit comme nègre par Poupaud à part une citation de Dante ou une petite blague, quand Dussollier se trompe de passage en lisant un extrait de son premier bouquin).

Oulà j'ai trouvé ça moyen et light, je lui ai mis la moyenne, c'est pas non plus le film que je recommanderais.

Sur le Pariser, c'est effectivement assez bavard et littéraire mais les dialogues sont dynamiques et font avancer l'histoire. Pas le genre de film français chiant où les personnages parlent trop et tu as envie de leur dire de se taire. Un peu comme chez Tarantino, ils sont moteurs de l'action et il y a pas mal de digressions assez savoureuses qui en disent long sur les personnages. Après Tarantino c'est Rockn Roll, là c'est plus "littéraire".