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MessagePosté: 28 Aoû 2017, 15:45 
Sur le site mis en lien, j'aime bien l'anecdote sur Neil Young qui en est réduit à voler un bootleg de lui-même après s'être embrouillé avec un disquaire : http://www.smash.com/bootleg-neil-young-songs/

( les seuls à encore fréquenter les disquaires sont soit des pseudos-DJ bobos qui ne jurent qu'au poids du vinyle, soit les musiciens eux-mêmes, qui jouent alors tous les rôles : le produit, le client, le dindon volé, la pute voleuse et le gamin pris la main dans le sac).


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MessagePosté: 15 Sep 2017, 11:53 
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Le quoteur fou
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Film Freak a écrit:
rotary [Bot] a écrit:
Tu dis ça parce que tu penses être un géant ici ?

Je suis le grand gourou, c'est bien connu.

Sinon pas besoin d'être un géant pour ne pas flipper du clash d'un mec d'1m20.

Si je fais 1m20, tu fais 1m20 parce que nous aimons les mêmes films. Mais là, tu te plantes, comme ça t'arrive de temps en temps. Tu portes aux nues un film médiocre qui, même en 1980, en pleine vague du genre, aurait été jugé sans grand intérêt. Sur les qualités et défauts techniques des films, tu es un peu ma référence d'un bon critique. 70 % d'avis pertinents, 20% d'affirmations contestables mais défendables et 10% de complètement à l'ouest. Dans ton avis sur Get Out, t'as tout faux ou presque. Je te défie de trouver une seule chose originale ou créative dans ce film. La seule chose réussie, c'est sa comm subtile qui caresse sans en avoir l'air un thème politiquement sensible.

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MessagePosté: 15 Sep 2017, 12:41 
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rotary [Bot] a écrit:
Film Freak a écrit:
rotary [Bot] a écrit:
Tu dis ça parce que tu penses être un géant ici ?

Je suis le grand gourou, c'est bien connu.

Sinon pas besoin d'être un géant pour ne pas flipper du clash d'un mec d'1m20.

Si je fais 1m20, tu fais 1m20 parce que nous aimons les mêmes films.

T'as toujours pas compris la métaphore mais c'est pas grave...

Citation:
Mais là, tu te plantes, comme ça t'arrive de temps en temps. Tu portes aux nues un film médiocre qui, même en 1980, en pleine vague du genre, aurait été jugé sans grand intérêt. Sur les qualités et défauts techniques des films, tu es un peu ma référence d'un bon critique. 70 % d'avis pertinents, 20% d'affirmations contestables mais défendables et 10% de complètement à l'ouest. Dans ton avis sur Get Out, t'as tout faux ou presque. Je te défie de trouver une seule chose originale ou créative dans ce film. La seule chose réussie, c'est sa comm subtile qui caresse sans en avoir l'air un thème politiquement sensible.

"un film médiocre qui, même en 1980, en pleine vague du genre, aurait été jugé sans grand intérêt"

Le "même" implique quoi? Qu'aujourd'hui aussi le film est jugé sans grand intérêt?

C'est juste un des films les mieux critiqués de l'année avec un carton aux box office donc un des films jugés les MOINS sans intérêt de l'année.
Par conséquent, si mon avis sur Get Out fait partie de ces "10%" de fois où je suis "complètement à l'ouest", Y A PAS DE PROBLÈME.

Allez, au prochain clash, Mimie Mathy.

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MessagePosté: 03 Oct 2017, 22:06 
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Incompréhension, je suis sans doute de l’avis de Déjà-Vu.

Je ne comprends pas où est la finesse et encore moins les couilles - Arnotte, t’es sérieux sur ce dernier point ?

C’est dommage car il y a je crois de quoi faire un bon film avec quelques idées disséminées dans le film.

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MessagePosté: 12 Déc 2017, 10:21 
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Gontrand a écrit:
la métaphore prophètique de sa déréliction


Complètement glucose

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Bon sinon je suis un peu entre les 2 lignes exprimées ici.
Il y a un certaine habileté dans le propos et les situations, avec quelques facilités d'effets et un sidekick parfois excessif (mais la conclusion de la discussion par téléphone à la fin m'a fait explosé de rire, littéralement -
"She's a genius"
).
Le problème ne vient sans doute pas du manque de crédibilité sur certains aspects, quoique le saut de foi peut être trop haut, mais plutôt du côté lisse et linéaire de l'ensemble au final. Après je respecte la démarche à fond, ça a le mérite de fonctionner partiellement et de poser un propos politique avec des ramifications et des détails plutôt bien vus.


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MessagePosté: 12 Déc 2017, 12:22 
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tape dans ses mains sur La Compagnie créole
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Jerónimo a écrit:
Gontrand a écrit:
la métaphore prophètique de sa déréliction


Complètement glucose

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LOL!!!

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MessagePosté: 11 Mai 2020, 16:17 
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Après Split il y a quelques semaines second rattrapage salutaire, je me demande encore pourquoi j'avais fait l'impasse sur Get Out à sa sortie... probablement à cause de l'accueil très mitigé du forum. A tort. J'ai trouvé le film très bon, je rejoins Arnotte quand il fait référence à Shyamalan au sujet de la mise en scène, je trouve qu'il y a effectivement une vraie parenté, en tout cas je l'ai trouvée très classe et pas du tout anonyme comme certains l'ont suggéré. Sinon concernant les invraisemblances, beaucoup sinon toutes peuvent parfaitement s'expliquer.

Art Core a écrit:
Sans parler du fait que le postulat n'a strictement aucun sens et surtout aucune crédibilité qui lui permettrait de dépasser la blague initiale
donc la même meuf a fait disparaître des dizaines de personnes mais n'a jamais été inquiété par la police. A chaque fois les mecs disparaissent lors d'un weekend chez ses parents mais ça pose de problème à personne. Sans parler du fait que les mecs sont "recyclés" mais peuvent tout à fait être reconnus...

1. Rien ne dit qu'elle n'a jamais été inquiété par la police.
2. Rien ne dit que les mecs disparaissent systématiquement lors d'un week end chez les parents. Voir la première scène du film qui nous démontre justement le contraire.
3. Que des tueurs en séries (ce à quoi on peut comparer cette famille) passent entre les mailles du filet de la police et continue à perpétrer des crimes, mêmes lorsque toutes les victimes peuvent être associées à une même personne (cf. Emile Louis), ça existe.
4. Les mecs sont recyclés dans des régions/milieux sociaux différents. Dans un pays de 350 millions d'habitants ça amenuise grandement la probabilité qu'ils soient reconnus/retrouvés.


elmergantry a écrit:
Parmi les maladresses du récit, celle qui m’a paru la plus criante c’est celle
de la découverte des photos où l’on comprend que la fille est dans le coup : la porte du cagibi où se trouvent les photos est ouverte. Qui l’a ouverte ? Sûrement pas un des membres de la famille : ce n’est pas leur intérêt au moment où le héros commence à sentir le danger et veut fuir. On se dit alors que ce sont les domestiques. Oui mais on apprend après qu’il sont en fait les grands parents. Elle s’est ouverte toute seule ? Un peu trop gros à ce stade du récit.

C'est Rose justement qui laisse la porte ouverte, pour que Chris perde les pédales et qu'il se fasse de nouveau hypnotiser et envoyer à la cave. Il y a l'aveugle qui est prêt pour sa transplantation là !


Slacker a écrit:
Un autre truc :
Le héros débourre l'accoudoir de son fauteuil pour se faire des bouchons d'oreilles et échapper à l'hypnose. Comment se les met-il dans les oreilles alors qu'il est attaché ? J'ai raté quelque chose ou quoi ?

Il n'a que les poignets attachés, si les mains ne peuvent venir à la tête, demande à la tête de faire le chemin inverse.


Déjà-vu a écrit:
Ou
les grands-parents qui se font passer pour des employés de maison serviles, à quoi bon jouer ce jeu aux yeux de leurs futures victimes ?

De leur future victime, rien ne dit qu'il y en ait eu une autre selon le même procédé. Et tant que Chris n'a pas été hypnotisé, il faut bien qu'ils se fondent dans le décors de manière acceptable, pour lui.


Pour revenir plus largement sur la thématique principale du film.

elmergantry a écrit:
Pas trop emballé par ce film au message lourdement asséné : l’Amérique blanche (en tout cas sa haute bourgeoisie) rêve du bon temps de l’esclavage des noirs et le film vous explique comment elle s’y prend pour le restaurer. [...]
Sinon cette histoire de blancs qui veulent absolument se mettre dans la peau d’un noir pour les asservir.

Je pense tout l'inverse d'elmergantry. Il n'y a rien dans le film qui permette de dire que l'Amérique blanche décrite dans le film est raciste dans le sens où elle considère les noirs comme inférieurs. Au contraire, même si leur impression est basé sur des stéréotypes racistes, ils donnent au contraire l'impression de considérer les noirs comme des êtres supérieurs, plus musclés, mieux membrés, aux talents sportifs (Tiger c'est le meilleur!) et artistiques qu'ils envient. Ça n'est pas pour rien si les grands parents se sont "réincarnés" en noir, c'est pour eux une évolution positive (voir la grand-mère qui s'admire dans le miroir ou le grand-père qui pique des sprint la nuit tellement il est fier de ses capacités). Et ça n'est pas pour rien si Rose choisit ses victimes parmi la population noire, parce que c'est celle qui l'excite sexuellement.

Finalement celui qui est prisonnier de se vision raciste "classique", mais en tant que potentielle victime, c'est Chris. Avant de partir chez les parents de Rose il lui demande si elle les a prévenu qu'il était noir. Une fois chez eux, lorsqu'il voit les grands-parents noirs il ne croit pas aux attentions que les parents de Rose ont à leur encontre, qu'il prend pour du paternalisme de circonstance afin de l'amadouer. Jusqu'à la question de l'invité asiatique (japonais?) qui lui demande si dans la société américaine actuelle être afro-américain est un avantage ou un inconvénient : Chris botte en touche (on sait très bien qu'elle serait sa réponse) et préfère passer la balle à André.

L'impression que j'ai eu c'est que le film de Peele est bien sûr avant tout à l'attention de la population afro-américaine (mais qui peut le lui reprocher, combien de film sont avant tout fait à l'attention de cette frange de la population?), leur enjoignant de dépasser un schéma dans lequel ils sont auto-enfermés et qui feraient d'eux d'éternels victimes, pour au contraire leur montrer qu'ils ont de multiples raisons d'être fier et de ne pas attendre de la société ce qu'ils peuvent obtenir par eux-mêmes. C'est effectivement très américain comme mentalité, mais tout cette inversion du discours sur le racisme c'est ce que j'ai trouvé de plus réussi et de plus malin dans le film.


Dernier point concernant l'aspect humoristique du film. Le pote Walter est vraiment irrésistible, entre la conversation téléphonique avec Rose et son dépôt de plainte au commissariat, il m'a fait marrer à chacun de ses passages. D'autres moments tout aussi drôles, limite grotesques,
la préparation de l'opération du galeriste aveugle avec le sommet du crâne balancé nonchalament à la poubelle
m'ont fait penser au même type d'humour chez Boots Riley dans Sorry to Bother You, que je trouve pareillement réussi.

4.5/6


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MessagePosté: 11 Mai 2020, 20:30 
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Ce qui caractérise le racisme est moins une forme de dévalorisation d'autrui que d'obsession envers une propriété qu'il est supposée avoir. Il est sur un plan où la comparaison, possible en permanence empêche l'égalité qui ne peut être qu'actuelle. Quelque part, le racisme est avant tout un problème de raciste,l
la supériorité morale ou technique de l'agressé n'est pas le problème.
Fanon, à la fin de Peau noire, Masques blancs, pointe dans une argumentation à la fois dense et fine qu'il ne se solde pas dans un problématique de reconnaissance hégélienne. Celle-ci suppose une lutte pour la jouissance d'un seul objet, rare et extérieur, quand c'est la subjectivité de l'autre qui est directement appropriée par le racisme, est d'une façon non pas unique mais au contraire facilement reproductible. Ce n'est pas parce que cette appropriation est souvent inconsciente qu'elle est adoucie par une médiation).
Dans le racisme la dialectique du maître et de l'esclave est tournée vers le sujet plutôt que l'objet, donc mimée et factice.

Le cinéma joue d'ailleurs un rôle dans cette critique car c'est en partant d'un commentaire de Mourning becomes Electra (dont la situation ne semble pas si lointaine de celle de Get Out) qu'il trouve une voie pour nouer cette problématique autour de concepts freudiens sans se laisser dominer par eux et tomber dans le dogmatisme

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Mais peut-être la nécessité accrue de faire confiance incite-t-elle à la mériter davantage

Erving Goffman


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MessagePosté: 12 Mai 2020, 01:02 
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Revu, et ça passe encore mieux à la deuxième vision.
La seule incohérence que je relève est que
lorsque le père neurochirurgien opère l'aveugle, il jette le haut du crâne à la poubelle. Il comptait pas le remettre ?

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MessagePosté: 12 Mai 2020, 08:26 
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Massinfect a écrit:
La seule incohérence que je relève est que
lorsque le père neurochirurgien opère l'aveugle, il jette le haut du crâne à la poubelle. Il comptait pas le remettre ?

Pour rester dans le même thème
Si tous les noirs se sont fait transplantés le cerveau d'un blanc, comment font-ils pour se souvenir de leur ancienne identité lorsqu'ils sont exposés à un flash?


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MessagePosté: 12 Mai 2020, 12:32 
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Lohmann a écrit:
Massinfect a écrit:
La seule incohérence que je relève est que
lorsque le père neurochirurgien opère l'aveugle, il jette le haut du crâne à la poubelle. Il comptait pas le remettre ?

Pour rester dans le même thème
Si tous les noirs se sont fait transplantés le cerveau d'un blanc, comment font-ils pour se souvenir de leur ancienne identité lorsqu'ils sont exposés à un flash?


Citation:
Il me semble que c'est une partie seulement du cerveau des "donneurs" qui est transplantée.


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MessagePosté: 12 Mai 2020, 12:36 
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Gnagnagna a écrit:
Citation:
Il me semble que c'est une partie seulement du cerveau des "donneurs" qui est transplantée.

C'est bien possible, je confirmerai cela lors de la seconde vision. De toute façon il me reste également à éclaircir cette histoire de bingo.


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MessagePosté: 12 Mai 2020, 14:21 
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Je dis de la merde, le donneur est le blanc, donc tout son corps est ensuite jeté.
Et effectivement, ce n’est qu’une partie du cerveau qui est greffée.

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MessagePosté: 16 Mai 2020, 12:29 
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Longtemps après tout le monde

Toutes ces interoogations sur la scène du Bingo... Ca m'a semblé assez clair sur le moment, il n'y a pas de bingo ou de tirage au sort, c'est une simple vente aux enchères sauf qu'elle est muette. Le père fait le commissaire priseur en annonçant les prix avec ses doigts, il commence par un doigt, quelqu'un lève son carton pour dire qu'il prend, le père monte les enchères avec deux doigts, quelqu'un d'autre suit l'enchère en levant son carton et ainsi de suite, c'est l'aveugle qui suit jusqu 'à 20 et voilà tout. Le seule mystère c'est qu'on ne sait pas à quelle somme correspond un doigt, 1000 dollars, 10 000 ?

Sinon, je suis dans le camp des dubitatifs. Si on enlève la satire, il reste presque rien.
J'ai bien aimé le twist qui fait des blancs, non pas des nostalgiques de l'esclavage, mais au contraire des jaloux qui veulent devenir noirs. Du coup, le film est aussi une satire de l'appropriation culturelle par les blancs, mais ce point est juste effleuré et aurait pu aller plus loin dans le concept. Au final, on dirait que les noirs sont utilisés pour leur corps, mais on voit que certaines des victimes sont aussi ciblées pour leurs qualités artistiques sauf que le film n'en fait rien.

A part ça, RAS. Pour moi un film de genre doit pouvoir se regarder au premier degré sans qu'on s'ennuie et nous surprendre dans son déroulement, ses scènes de suspense, de mise à mort, etc. Le sous-texte est là pour réhausser le tout pas pour le faire tenir debout. Une série B toute basique et téléphonée, chose dont le film a la politesse de s'amuser avec justement les scènes de téléphone où le pote voit tout venir. Grave overhypé quand même.

3/6


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MessagePosté: 24 Mai 2020, 11:55 
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Revu sur Netflix.
Lohmann a écrit:
elmergantry a écrit:
Pas trop emballé par ce film au message lourdement asséné : l’Amérique blanche (en tout cas sa haute bourgeoisie) rêve du bon temps de l’esclavage des noirs et le film vous explique comment elle s’y prend pour le restaurer. [...]
Sinon cette histoire de blancs qui veulent absolument se mettre dans la peau d’un noir pour les asservir.

Je pense tout l'inverse d'elmergantry. Il n'y a rien dans le film qui permette de dire que l'Amérique blanche décrite dans le film est raciste dans le sens où elle considère les noirs comme inférieurs. Au contraire, même si leur impression est basé sur des stéréotypes racistes, ils donnent au contraire l'impression de considérer les noirs comme des êtres supérieurs, plus musclés, mieux membrés, aux talents sportifs (Tiger c'est le meilleur!) et artistiques qu'ils envient. Ça n'est pas pour rien si les grands parents se sont "réincarnés" en noir, c'est pour eux une évolution positive (voir la grand-mère qui s'admire dans le miroir ou le grand-père qui pique des sprint la nuit tellement il est fier de ses capacités). Et ça n'est pas pour rien si Rose choisit ses victimes parmi la population noire, parce que c'est celle qui l'excite sexuellement.

Finalement celui qui est prisonnier de se vision raciste "classique", mais en tant que potentielle victime, c'est Chris. Avant de partir chez les parents de Rose il lui demande si elle les a prévenu qu'il était noir. Une fois chez eux, lorsqu'il voit les grands-parents noirs il ne croit pas aux attentions que les parents de Rose ont à leur encontre, qu'il prend pour du paternalisme de circonstance afin de l'amadouer. Jusqu'à la question de l'invité asiatique (japonais?) qui lui demande si dans la société américaine actuelle être afro-américain est un avantage ou un inconvénient : Chris botte en touche (on sait très bien qu'elle serait sa réponse) et préfère passer la balle à André.

L'impression que j'ai eu c'est que le film de Peele est bien sûr avant tout à l'attention de la population afro-américaine (mais qui peut le lui reprocher, combien de film sont avant tout fait à l'attention de cette frange de la population?), leur enjoignant de dépasser un schéma dans lequel ils sont auto-enfermés et qui feraient d'eux d'éternels victimes, pour au contraire leur montrer qu'ils ont de multiples raisons d'être fier et de ne pas attendre de la société ce qu'ils peuvent obtenir par eux-mêmes. C'est effectivement très américain comme mentalité, mais tout cette inversion du discours sur le racisme c'est ce que j'ai trouvé de plus réussi et de plus malin dans le film.



L’esclavage pour celui qui en est la victime c’est le fait de ne plus s’appartenir, de devenir la propriété d’un autre dont il devient un simple outil (de travail ou de plaisir) à son service exclusif.

C’est en cela que pour moi le film met en scène des esclavagistes, le film inventant la forme ultime de cette soumission : les noirs de Get Out se voient confisqués par des blancs à la fois leur corps ET leur esprit.

Il y a au moins deux allusions à l’esclavage dans le film :
- au vu de ce que lui décrit Chris, Rod son pote est persuadé que les parents de Rose et leurs amis pratiquent l’esclavage sexuel, ce qu’il va d’ailleurs raconter aux flics provoquant leur hilarité,
- et puis il y a la scène des enchères (sous la forme déguisée d’un bingo) qui rappelle bien sûr comment les esclaves noirs étaient vendus dans le temps à leurs maîtres blancs.

S’agissant du racisme, il est vrai que le film ne montre pas de manifestations de mépris, de haine de la part des protagonistes blancs. Au contraire, ce ne sont que paroles et gestes envieux envers les noirs. Difficile dès lors de parler de crimes racistes quand les victimes sont à ce point admirées par leur bourreau.

Néanmoins, en assimilant cette idolâtrie des blancs envers les noirs à une déviance qui conduit au meurtre, il me semble que Peel, via cette métaphore, veut alerter sa communauté : ne soyez pas dupes des blancs, surtout ceux qui vous caressent dans le sens du poil. Le racisme peut emprunter différents chemins, il peut revêtir une forme active, clairement identifiable (le KKK et consorts) contre laquelle on peut facilement lutter dans le sens où l’ennemi est visible. Mais il peut aussi avancer masqué, se dissimuler sous des dehors positifs qui ne sont là en vérité que pour cacher l’une de ses formes : la ségrégation des noirs. Peel se moque et dénonce ces blancs toujours prêts à porter aux nues les noirs excellant dans le sport, la danse et l’art en général... et qui dans le même temps s’accommodent très bien du fait que la minorité noire soit sous-représentée dans nombre de secteurs importants de la société.


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