Forum de FilmDeCulte

Je suis comme Bliss. Je trouve qu'il y a un certain nombre de choses totalement ratées (les seconds rôles sont catastrophiques, le film semble durer 2h30...) mais le film est doté d'un certain charme. Notamment grâce à Sagnier évidemment. Par contre, j'aime beaucoup Magimel là...

Après, Claude, il maitrise le fondu enchainé.

Je trouve Sagnier insupportable. Par contre, Magimel est pas trop mal... Sans doute plus grâce au rôle que véritablement grâce à lui.

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bon, ayé, je l'ai vu: c'est pas complètement nul, mais c'est clairement mineur.

il y a un truc que je trouve intéressant, c'est que Chabrol applique tranquillement, comme si de rien n'était, une trame qui me semble d'un autre âge, à un contexte très contemporain. Alors j'ai deux interprétations :

1. Chabrol aurait aimé faire son Match Point, d'où la blonde sexy et les références textuellement (via Edouard Baer) et visuellement (la très belle dernière séquence de magie) explicites à Woody Allen.

2. Mais je pense aussi que le personnage de Berléand ne se demande pas pour rien si la France va vers le puritanisme ou complètement dans l'autre sens ("on n'a jamais vu autant de nichons et de nombrils mais c'est pas touche", (je cite de mémoire) je crois que c'est un peu la phrase-clef du film).

parce que le "scandale" autour des révélations sexuelles de Sagnier, qui sont très pudiquement tenues hors-champ (et du coup restent très floues), à la fois me laisse très dubitatif (une partouze -- si j'ai bien compris -- ça me paraît pas scandaleux, il me semble que la liberté sexuelle ne devrait pas influencer un tribunal), et me paraît pas si mal vu, en fait. Je crois qu'il y a un truc sur l'ancien précipité dans le moderne, et quelque part, le fait que ce sont les personnages jeunes qui semblent issus de schémas et stéréotypes dépassés (la caricature grotesque qu'est le personnage de Magimel, c'est un peu comme le jeu ridicule de Bruel dans l'Ivresse du pouvoir : embarrassant et finalement indispensable).

sinon, il y a quand même plein de défauts. La première partie, notamment, est assez douloureuse et fait très peur. Faut dire que Mathilda May et surtout Valeria Cavalli jouent très mal, et que leurs lignes de dialogues sonnent très faux. Et puis la mise en scène patine un peu, lourdaude dans son envie de sursignifier.

par la suite ça se réveille un peu (malgré un scénar' qui prend des raccourcis souvent outranciers -- que de scènes où d'un seul coup, on passe du tout au tout, du je t'aime au je te déteste... une fois, ça surprend, ça pique, ça étonne... x fois et c'est un système qui se répète et c'est marre). J'aime surtout le montage, spécifiquement le montage son. Il y a de très belles choses, des effets très simples, mais qui font mouche (le cut sur "j'ai tué la bête" est parfait). La deuxième partie du film, de toute façon, est en de nombreux points plus enthousiasmante que la première, je trouve. Si on a fini par accepter les gros sabots du scénario, il y a des raisons de se laisser prendre à un espèce de charme vénéneux. Qui ne mène pas très loin, certes, mais qui vaut toujours mieux que rien.

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ah oui alors moi je débarque, parce que je découvre seulement maintenant que c'est inspiré d'un fait divers. Le film de Chabrol n'en fait jamais mention, et ça m'a semblé très bien comme ça

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C'est probablement plus qu'une partouze.

Et au tribunal, si Sagnier accepte, on peut retenir le crime passionnel (ou un truc dans le genre)

C'est pas un gang bang sur elle, avec Berléand qui regarde ?

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C'est probablement beaucoup plus dans ce gout là oui.

bah ça n'empêche.
et puis, le choix de Chabrol, de taire ce qui s'est passé, c'est un choix satyrique, je pense... Car on ne nous parle pas tant de crime passionnel, que de moralité douteuse ("nauséeuse", même, dit le présentateur télé, pour qui être sexuellement libre, c'est n'être déjà plus blanc comme neige).
ça colle tout à fait avec le questionnement du film sur le puritanisme.

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Enfin, pour le coup, ce n'est plus de la liberté sexuelle. C'est une vraie dépendance maladive, elle fait des trucs quasiment contre son gré, à cause de l'emprise que Berléand a sur elle.

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ça se discute... elle est complètement consentante, elle lui demande de lui apprendre, et quand elle témoigne, elle dit la vérité, elle ne le lui reproche pas... elle ne voit pas ça comme qqch de mal, par contre elle sait que la société va mal le prendre, et ne retenir que l'aspect "moral" (en fait : marginal, déviant des bonnes moeurs) de la chose.

le tribunal allège bien sûr pour qqch comme "crime passionnel", mais Chabrol ne le dit jamais. Et la manière dont est relayée l'affaire, c'est sous l'angle du scandale, des moeurs. D'un coup, c'est Sagnier qui devient coupable d'avoir "cédé au vice".

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Bon, j'ai trouvé ça mou, il manque le petit truc qui faisait le charme des Chabrol que j'aime bien.

Je trouve tout de même le film très classe, photo, cadrage, mouvement, tout ça est très bien fait, on ne va pas remettre en cause le savoir-faire de ce bon vieux Claude. C'est plus, finalement, la force de son sujet qui fait mal. Les bourgeois pervers de province, on a déjà vu, la jeune fille manipulée, elle n'est pas très fraîche (et puis merde, Ludivine sans un bout de sein, non quoi), tout ça m'a un peu emmerdé. Si on ajoute l'horripilant Magimel, c'est pas terrible tout ça.

Reste un Berléand qui fait son truc, un trop rare Etienne Chicot, et quelques dialogues. C'est mince.

3/6

D'ailleurs, sans rien montrer, elle est très belle Ludivine, je trouve ici. J'ai les chansons d'amour sous la main, je vais m'y mettre dès que je peux.

Bonne initiative !

Sinon, j'ai trouvé ce dernier Chabrol honorable mais sans plus.

Oh putain que j'ai pas aimé. Je partais confiant, pourtant, vu l'affiche (j'adore Berléand, Sagnier et papy Chabrol). Quelle désillusion !
Histoire vue et revue à 90%, interprétation pourrie (à mes yeux seuls François et Ludivine s'en sortent à peu près, Magimel et May sont ridicules), ... et puis c'est cadré/éclairé comme un mauvais téléfilm !
Heureusement, y a Bénureau qui traite Ludivine de connasse, ça m'a arraché un sourire.

et pourquoi nous on a dû se farcir une croûte de l'insupportable Miss.Tic?

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"A Film for Adults", lol...