Forum de FilmDeCulte

Quatre amis, professeurs dans un lycée, quinquagénaires un peu dépassés, décident de mettre en pratique la théorie d’un psychologue norvégien selon laquelle l’homme aurait dès la naissance un déficit d’alcool dans le sang. Avec une rigueur prétendue scientifique, ils relèvent ensemble le défi (en vie privée et/ou en vie professionnelle) en espérant tous que leur vie n’en sera que meilleure. Si dans un premier temps les résultats sont encourageants, la situation devient rapidement hors de contrôle.


Le meilleur film de Vinterberg après Festen mais bon quand on voit la filmo du bonhomme, ce n'était pas très compliqué. Pitch très sympa qui a le bon goût de ne pas tomber dans la leçon de morale (exit l'alcool toxique) et d'exploiter de manière plutôt efficace son pitch ludique. Ca pourrait être presque un film de potes de comédie US tant il y a un côté fun à tenter des expérimentations éthyliques entre Mikkelsen et ses 3 potes. Le film est assez enthousiasmant dans sa première partie, il y a un élan assez euphorique créé qui embarque le spectateur. Le souci c'est que le film dure 2 heures et qu'il est bourré de longueurs. Ca pourrait être clairement plus efficace en retranchant une demie-heure et le dernier tiers qui se rallonge et se rallonge.

Plus que le côté fun de l'odyssée éthylique des 4 potes, Drunk raconte aussi le réveil à la vie de ses personnages qui s'encroûtent et se laissent endormir par leur quotidien monotone. Sur ce plan, les portraits sont plutôt réussis et justes et les acteurs, dont Mikkelsen magistral, y sont pour beaucoup. Voilà, le film n'est pas désagréable, un peu inconséquent, on peut regretter son côté inégal et son dernier tiers, mais il y a une dynamique euphorique à l'oeuvre qui emporte le morceau.

3-4/6

Euh, La Chasse? Non?

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Honnêtement, il y a discussion mais j'avoue avoir pas trop kiffé, à part Mads qui est monstrueux.
Je reviens de lire le topic, je rejoins l'avis de Freak.

Le film propose une structure classique à base d'ascension et de chute mais parvient à éviter le moralisme trop facile. Il évite aussi les scènes reloues d'alcoolisme avec de gens qui surjouent la torchitude, optant au contraire pour une description de l'alcoolémie davantage par la maladresse et l'euphorie.

Cependant, en évitant ces écueils, le film évite aussi d'être marquant. Ça reste bien fait, bien joué, mais pas très remuant. On sent que tout le monde s'est amusé à faire le film et j'aime bien l'aspect gentiment moqueur des panneaux en Times New Roman sur fond noir pour indiquer les textos ou le contenu des documents Word. Mais au final ça reste longuet et on passe notre temps à attendre de pouvoir récouter "What a Life", qui bien sûr n'arrivera à qu'à la fin, au cours du scène cool mais trop découpée: Vinterberg aurait dû opter pour le montage interdit et offrir à Mads Mikkelsen et son corps désarticulé un joli plan-séquence à la Denis Lavant, ça aurait pu être anthologique.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Le film est singulièrement débile quand même, ce qui n'est pas forcément un défaut : des profs dépressifs se mettent à être perpétuellement pompettes, ce qui va influencer pour le mieux leur vie professionnelle et personnelle. Jusqu'à ce que...
Vinterberg suit de manière assez plate ses quatre personnages qui semblent découvrir, dans leur cinquantaine, l'alcool. Ainsi les voit-on briller l'un après l'autre, qui en cours d'histoire, qui en cours de sport, qui en cours de musique, qui en cours de psycho, en avalant subrepticement quelques gorgées d'un thermos ou d'une bouteille en plastique.
Le film déroule ainsi sans ennuyer son programme inepte de feel good movie vaguement original et se termine avec une scène de danse, life-affirming et pleine d'espoir, où les générations se tendent la main. C'est saupoudré d'un peu de morale luthérienne et kierkegaardienne pour la bonne mesure.
En fait le film m'a paru pompé sur un film russe que j'ai vu récemment The Geographer Drank His Globe Away qui est aussi une sorte de feel-good movie sur un prof alcoolique et dépressif, qui délaisse sa femme. Bien que ça paraisse improbable, il présente de trop nombreuses ressemblances pour ne pas rendre la comparaison au moins intéressante. Cela veut peut-être dire que tous ces éléments communs ne sont que des clichés mais le film russe était plus original dans le genre.

Je me sens bien seul.

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Anthony Sitruk - Bien sûr, nous eûmes des orages
(168 pages, 14.00€)
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Mate le tableau du capitaine.
Les trois critiques du topic ne représentent pas du tout l’avis général du forum. La majorité des notes entre 4 et 5.

J’ai trouvé ça distrayant, j’aime bien la façon dont le film se soucie pas de la vraisemblance et dont il fait preuve de concision (la chute consiste en une seule cuite particulièrement sévère) mais le film ne progresse pas sur les relations que les personnages entretiennent avec leurs femmes, leurs enfants, les années de dépression qui ont précédé, tout reste à l’arrière-plan et comme oublié ou résolu par miracle (comme les problèmes de couple du protagoniste principal) au service d’une morale bourgeoise et conventionnelle. En fait, ça me fait penser aussi aux feel-good movies avec Vince Vaughn de VRP où il va quelque part avec des gens et ils retournent la ville tout en empochant un contrat. Là le film repose sur le sex-appeal de Madds Mikelsen et ses paupières épaisses sur un visage ultra-photogénique. Paresseux mais bien fait. Et Vinterberg glisse des petites blagues ironiques sur le Danemark et une espèce de nationalisme idyllique qui ici ne fait sourciller personne - comme l'opulence de ces profs dans des maisons et des lycées en briques spacieux et jolis comme dans un magazine de décoration.

A y réfléchir, un film que j'ai adoré récemment était un autre film russe, Arythmie, qui met en scène deux médecins, l'un alcoolique, l'autre lassée de lui et qui produit le même genre d'épiphanie. Sauf qu'on a le point de vue de la nana et que le type reste un médecin urgentistes génial, ce qui donne une sorte de film hollywoodien, mais c'est moins superficiel que ce truc.

Drunk n’est pas un film russe. Je te taquine, la raison de mon message est que je t’envie pour Arythmie. Je voulais absolument le voir au cinéma mais il a dû sortir dans 2 salles en France, avec une durée de 2 semaines, et je l’ai loupé. Tu l’as vu/chopé où?

Sur le net! Si ça t'intéresse...

Quel plaisir de retourner au cinéma pour voir un film où les personnages passent une bonne partie du récit au bar et à faire la fête ^^

Concernant le long-métrage en lui-même, j'avoue avoir du mal à déterminer si le film veut porter un message pour l'alcool ou contre l'alcool... Il montre les effets négatifs, mais aussi des effets positifs...
Donc au final, le message pourrait-être simplement "l'alcool oui, mais avec modération"...

Finalement, ce que j'ai trouvé le plus intéressant dans le film, c'est le développement des 4 personnages principaux et de ce qui va les amener à tenter d'utiliser l'alcool pour vivre mieux, ainsi que les différents effets que cela va apporter sur leurs vies...
C'est surtout ça qui m'a permis de rester plongé dans le film pendant près de 2h alors que je ne bois pas d'alcool et donc que je ne me sentais pas particulièrement concerné par les réflexions sur l'alcool ^^

C'est d'ailleurs le reproche fondamental que lui fait Bégaudeau dans son podcast, et c'est juste: le film a une morale conformiste.

On est tellement tous anticonformistes !

J'avoue que je suis assez partagé sur la question. Dans un sens, j'ai tellement vu les effets néfastes de l'alcool autour de moi que ça me dérangerait profondément de voir un film me dire que l'alcool en excès c'est trop cool.
Mais à côté de ça, me taper un film de 2h pour que le message soit au final le même qu'un spot publicitaire de 30 secondes, j'avoue que ça m'embête un peu

Maintenant, le film a d'autres qualités, mais au final, je ne sais pas trop quoi en penser.