Forum de FilmDeCulte

Sandra, aidée par son mari, n’a qu’un week-end pour aller voir ses collègues et les convaincre de renoncer à leur prime pour qu’elle puisse garder son travail.

Alors oui, ce nouveau Dardenne constitue sans doute leur film-somme, le plus accessible à ce jour, avec un style plus direct prôné par ce pitch simple et imparable. Et en effet, le fait de prendre le réalisme social sous un angle plus digne et solidaire plutôt qu'avec des héroïnes plus revêches comme Rosetta ancre plus facilement le spectateur à la cause de cette dépressive qui va réapprendre à se battre. Sous couvert de refus du sensationnalisme, les frères belges ont choisi de ne pas expliquer les raisons de la dépression du personnage principal (qui passe beaucoup de temps à chialer et à se faire remotiver) ou le vote final (ce qui aurait donné un côté conseil de Koh-Lanta). Pour ma part, le systématisme de la démarche s'épuise un peu (elle va voir un à un une quinzaine de collègues pour plaider sa cause, ressortant peu ou prou les mêmes arguments) et la conclusion ne m'a pas vraiment surpris, même si cette force brute de la parole en face-à-face bouleverse parfois (chaudes larmes pour le passage sur le terrain de foot). Cotillard est épatante une fois de plus, même si j'aurais préféré qu'elle soit récompensée pour le Audiard ou pour le Gray que pour ce rôle locomotive à prix d'interprétation. Mon préféré reste L'enfant.
4/6

C'est marrant, je me suis dit la même chose en sortant de la salle, mais après digestion, y avait pas photo... Le plus beau, c'est celui-ci. Je me répète, pour les besoins du topic, mais c'est à mes yeux leur chef-d’œuvre. Leur génie me laisse sans voix, à tous les niveaux. Le scénario évidemment, qui crée un suspense de fou avec un pitch très simple, qui tient un discours super fort sur le monde du travail aujourd'hui, qui arrive à ne jamais paraître répétitif malgré le procédé, qui transcende le tout par une fin tout bonnement sublime. Les acteurs ensuite, tous parfaits, Cotillard en tête, qui est arrivée miraculeusement à s'effacer totalement dans le personnage. Pour une "star" comme elle, il fallait le faire. Tous les personnages satellites existent pleinement aussi, même ceux qui ne font qu'apparaître.. Les frères sont les plus grands directeurs d'acteurs du monde. La mise en scène enfin, scotchante, virtuose, toute en plans-séquence. Le tout forme un bloc de cinéma brut, pur, du cinéma qui change le regard, qui gonfle le cœur.

6/6

Petite réflexion perso (vrai SPOILER):

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Juste comme ça le plan tout seul, je comprends que tu puisses avoir cette impression, mais dans le film on se rend compte à quel point elle est totalement dans le personnage. Et de fait, elle a effacé son accent parisien pour les besoins du film. C'est impressionnant de voir son grand écart entre la précision technique ultime et le lâcher prise total... Elle est irréprochable, vraiment.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

"Tu n'as pas de cœur" ? Je tiquais un peu aussi sur cette réplique mais j'ai l'impression que ce n'est pas la même prise dans le film, les répliques ne s'enchaînent pas non plus je crois. Dans le film elle passe très bien.

Moi c'était cette façon de bien détacher les syllabes et d'accentuer le "cœ" en "keu".


Je peux me tromper mais tu me diras ce qu'il en est, encore une fois, je ne crois pas que les répliques se suivent, ou alors elles se suivent mais elle marque un temps entre les deux.

Qui ça, Rongione? Il est impeccable. Dans la scène dont tu parles c'est Gourmet.

Pour revenir à Cotillard c'est clairement l'un de ses meilleurs rôles. Avec De rouille et d'os, Les Petits Mouchoirs, The Immigrant. Dans ces films-là, je la trouve géniale. Dans La Môme, elle m'impressionne mais on voit la "performance".. Pour le reste de sa filmo, rien de gégé... Dans Les jolies choses elle était pas mal, si je me souviens bien, mais bon...

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Ben c'est Rongione.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Superbe film qui m'a pris par surprise j'en attendais vraiment rien (C'est mon 1er Dardenne Bros) et j'avais peur que ce soit extrêmement répétitif quand elle arrive toujours avec le même pitch mais ils réussissent toujours à créer un suspense et des scènes formidables (Celle avec Timur, Nadine ou Alphonse sont superbes). Marion Cotillard sort vraiment une grosse performance elle illumine vraiment je ne regardais que elle et son partenaire Fabrizio Rongione est vraiment son égal.

5/6

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J'ai toujours rebondi. Quand j'ai fait Jet Set 2 qui a été un échec, je me suis posé des questions et suis revenu avec Camping

Fabien Onteniente, Mardi 12 mars 2013

Me suis fait exactement la même réflexion.

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UBERLINKS toujours dispo sur OCS et MyCanal!

Le film est très fort, oui, dans sa construction qui fait le tour d'une ville banale, dans le jeu des acteurs, le couple.

Après je trouve la mécanique un peu forcée (bien vu la métaphore christique, cela explique peut-être le côté un peu trop programmatique que je trouve au film) et je déteste l'opposition caricaturale employés qui n'ont pas le choix/patron cynique et contremaitre connard.

4/6

Non mais tu as raison Arnotte, la métaphore christique est là.

Il y a aussi le contre-maître qui s'appelle Jean-Marc et la chanson "Gloria" chantée en bagnole ! Puis un autre truc autour du jeu des acteurs secondaires que Cotillard rencontre, comme avec le prof de foot qui lui prend les mains : cette douce et évidente manière d'appréhender les choses, par le physique surtout (tension des bras, visage compatissant, etc…). Ca m'a rappelé les peintures et vitraux chrétiens, je trouve ça assez agréable à regarder.
Pour le reste, j'ai trouvé ça assez chiant. La première demi-heure passe bien, l'enjeu et le personnage principal intriguent. Par la suite ça devient lassant, pas très excitant et la bonne performance de Cotillard ne suffit pas à donner de l'aplomb à la pauvreté des événements et de la mise en scène.
Je vois l'idée derrière tout ça mais n'adhère pas tellement à cette vision chrétienne.

2,5/6

J'aime bien la pureté du film, son côté répétitif assumé et je trouve la fin vraiment pas mal.

Mais je suis un peu gêné par le premier-degrisme de l'ensemble, le jeu à une note de Cotillard (sa (non-)réaction face aux larmes du joueur de foot, par exemple), ce côté très sérieux, avec très peu de surprises, d'humour, de variété. Ça dit vraiment: "Prolo = "Je fais la gueule et je dis ce que je ressens". Et j'ai trouvé Rongione pas très bon.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

M'a fait penser à Auteuil, avec le même timbre de voix.

Mais grave, il a trop la voix d'Auteuil.
Et moi non plus je l'ai pas trouvé très bon.

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CroqAnimement votre