Forum de FilmDeCulte

Dans la série le pays où je n'ai finalement pas envie de passer mes vacances, Un certain regard nous proposait aujourd'hui le Mexique (un an après la Miss Bala, corps en souffrance dans une zone de non-droit. J'avais beaucoup aimé son premier film Daniel y Ana, déjà très dérangeant et porté sur les scènes choc, où dès le début un frère et une soeur se faisaient kidnapper et forcer à baiser ensemble sans toute autre forme de cérémonie. Despues de Lucia aujourd'hui suit une adolescente qui, bourrée après une soirée, voit la sextape que son petit camarade a filmé circuler dans toute l'école et se faire persécuter par toute sa classe. Mais là où Daniel y Ana provoquait avec parfois un humour grinçant, ici les scènes qui font causer flirtent constamment avec la ligne rouge de la complaisance. Les utilisations de plan fixes sauvent un temps les intentions de Franco en ne chargeant pas plus qu'il n'en faut, sans musique gloomy ni plan-séquences à la Thomas Clay, mais on a déjà été plus impressionné par le procédé dans des films passés au festival les années précédentes mais qui étaient sans doute trop borderline pour sortir en salle, comme Picco et Play à la quinzaine. Voir une nana se faire violer en bande et pisser dessus sans vraiment moufter, c'est vraiment charger la mule, et la scène de fin (accompagnée par des wahou et des youhous probablement par l'équipe du film, moment quatrième dimension, un peu comme si tu hurlais YEEEEEEEEES à la fin de Dogville, et non je ne spoile pas) a des allures de film de petit malin, qui joue trop sur ses effets en laissant en suspens un des deux personnages principaux parce qu'allez hop. C'est bien dommage.
3/6

Et lu dans allociné le réalisateur déclare: Petit, j'ai toujours rêvé que mon papa me protégeait.

En Amérique latine, l'Autriche se trouve au Mexique.

Ca te réussit pas les séances cannoises DPSR. Petit complément :

Je ne comparerais pas Franco à Haneke, le mexicain n'essaie pas d'imiter l'autrichien et son style est très différent, même s'il partage une certaine froideur et trashitude. je trouve la mise en scène très forte, assez discrète mais très précise. Sur tous les plans techniques, de toute façon la direction artistique est irréprochable. Concernant les plans séquences du début et de la fin, le style "brut de fonderie" ne me déplait pas mais dans le contexte c'est un peu facile comme procédé, ce n'est pas ce que je préfère.

De manière globale, un ressenti positif sur le film sans en faire des folies et j'ai aussi mes réserves, mais pas à la Art Core qui ne doit louper aucune messe le dimanche. Au vu de vos retours, je m'attendais au pire truc dégueulasse ou provoc 2 balles, mais en fait pas du tout. Après, c'est clair que c'est hardcore, que ça va assez loin mais il y a quand-même pas mal de hors champ ou de hors caméra, et je ne trouve aucune complaisance dans le regard du cinéaste (même sur la scène de la fin). Je trouve justement que le film arrive à déranger soit par une froideur là pour le coup assez hanekienne, soit par sa mise en scène. Par contre, là où à mon avis il échoue, et on en vient à mes réserves, c'est qu'il n'arrive pas à aller plus loin que son fait de société (le harcèlement et la violence scolaire) et à rebondir sur des thèmatiques un peu plus profondes ou bien à donner un reflet de la société mexicaine. Portée de l'ensemble assez vaine finalement. C'est un peu le contre-exemple d'un Michael qui, lui, réussissait vraiment à aller au delà de son postulat trash. Mention sur le cast qui qui porte vraiment le film à bout de bras. Que ce soit le père (en ours muet), la fille en victime renfermée ou tous les ados,Daniel Franco prouve par contre qu'il est un génial directeur d'acteurs.

Curieux de découvrir son Daniel y ana

Alors perso, je suis mitigée. Je n'ai pas du tout été prise par le film, je trouve que ça manque d'intensité pour un sujet de ce genre, je ne ressens rien pour aucun personnage même si le film a de bons côtés.

3/6 en ce qui me concerne.

J'avais pas mal de réserves, les défauts que j'ai pointé dans mon texte, mais avec 24 heures de recul, le film me fait de plus en plus d'effets. Il y a vraiment des moments qui me restent et me paraissent de plus en plus fort avec le temps. Je trouve en particulier l'usage du hors champ royal. Je le reverrai bien dans un an pour me faire un avis un peu plus définitif.

Film puissant... La scène de fausse noyade nocturne est magnifique.

J'ai entendu St Francois Bégaudeau en dire le plus grand bien, et comme je n'ai vu aucun film du réal je me suis lancé... Quelle déception !
Si le film n'est pas dénué de qualités (un certain parti pris dans la réal, les acteurs), il finit par tourner à vide passée la première moitié, entre complaisance diffuse et le fait de passer complètement à côté de son sujet (le harcèlement, qui est au final évacué) et de ces personnages (plus rien a foutre du deuil), ce qui finit de faire du film un numéro de petit malin.
Je vois qu'Art Core a mieux aimé les suivants, je me note de persévérer.

Cheh.

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Ah mais je continue à écouter ses critiques (en l'occurence c'était juste un conseil, je n'ai pas vu d'analyse sur le film de sa part) et ses analyses politiques, même si je suis pas toujours d'accord avec lui et que le style peut rebuter, j'aime bien le bonhomme

Je serai beaucoup moins sévère aujourd'hui. C'est un film qui m'a quand même pas mal marqué (je me souviens parfaitement de plusieurs scènes notamment la fin horrible) et parfaitement dans la lignée du travail de Michel Franco.

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CroqAnimement votre

Des scènes marquantes, indéniablement le film n'en manque pas, soit par le sujet soit par la mise en scène, mais c'est olus le projet global que je trouve inabouti.

Salut à tous les cinéphiles,

Moi aussi j'ai récemment regardé 'Después de Lucía' de Michel Franco, sorti en 2012, et je suis resté bouleversé longtemps après le générique de fin. Ce film mexicain traite de sujets difficiles comme le harcèlement scolaire et l'isolement émotionnel d'une manière crue et sans concession.

Le réalisateur, Michel Franco, ne mâche pas ses mots ni ses images. La narration est minimale, presque clinique, ce qui, à mon avis, sert à renforcer l'impact des actions des personnages. Le film nous confronte à la laideur humaine et ne nous donne pas d'issue facile ou de résolution heureuse, ce qui peut être difficile à encaisser pour certains.

Tessa Ia, qui joue Alejandra, la protagoniste du film, donne une performance époustouflante. Elle capture à merveille le tourbillon d'émotions conflictuelles que beaucoup d'adolescents ressentent mais ne peuvent pas toujours articuler. Sa relation avec son père, joué par Hernán Mendoza, est tout aussi complexe et poignante.

Cependant, le film n'est pas exempt de défauts. Certains pourraient trouver le rythme lent et la rareté des dialogues agaçants. D'autres pourraient critiquer le film pour son manque de solutions ou d'explications aux problèmes qu'il soulève. Mais à mon avis, c'est là que réside la puissance de 'Después de Lucía'. Il ne cherche pas à moraliser mais plutôt à montrer, aussi douloureux que cela puisse être.

Si vous pouvez supporter son intensité émotionnelle et son absence de résolution facile, 'Después de Lucía' est un film qui mérite d'être vu. Il force la conversation sur des sujets souvent évités et donne de la visibilité à des problèmes qui nécessitent une attention urgente dans la société.

Qu'en avez-vous pensé ? Je suis curieux d'entendre d'autres opinions !

A plus

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