Forum de FilmDeCulte

Le forum cinéma le plus méchant du net...
Nous sommes le 19 Avr 2024, 22:08

Heures au format UTC + 1 heure




Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 23 messages ]  Aller à la page 1, 2  Suivante
Auteur Message
MessagePosté: 27 Sep 2015, 19:28 
Hors ligne
Meilleur Foruméen
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 25 Nov 2005, 00:46
Messages: 85295
Localisation: Fortress of Précarité
Image

Comme souvent chez Guillermo del Toro, une voix off ouvre le film et donne le ton par une réplique qui reviendra fermer le film. Dans Crimson Peak, la citation fait figure de profession de foi. "Ghosts are real. This much I know."

Si les fantômes existent, ils sont une donnée de notre monde et ne nécessitent pas d'être au coeur de l'action. Et comme l'affirme la jeune protagoniste à propos de son livre dans une déclaration méta qui donne la clé du film, cette histoire n'est pas une histoire de fantômes mais une histoire avec (aussi) des fantômes. D'autant plus que chez Del Toro, les véritables monstres ne sont pas les créatures surnaturelles mais les humains. Ce faisant, le nouvel opus du cinéaste mexicain est le cousin américain de ses oeuvres hispaniques (L'Échine du Diable et Le Labyrinthe de Pan) qui sont avant tout affaire de personnages et non de fantastique.

En réalité, Crimson Peak est principalement une romance gothique. Mais à la sauce Del Toro. Ainsi le metteur en scène organise-t-il la rencontre entre Edith Wharton et les films de la Hammer, union symbolisée par le nom de son héroïne - Edith Cushing - qui voyage du comté de New York du "temps de l'innocence" jusqu'en Angleterre dans les landes chères aux soeurs Brontë, vivant son conte de fée vicié dans une maison hantée.

Jeune fille vierge qui incruste un bal auquel elle n'est pas invitée et danse avec le Prince Charmant à la place d'une femme de la société qui aurait tout aussi bien pu être sa méchante belle-soeur, notre Cendrillon va basculer dans un autre célèbre conte, autrement plus macabre.
Barbe Bleue
Influence littéraire déjà ouvertement affichée auparavant dans la filmographie de l'auteur (Le Labyrinthe de Pan évidemment mais également Hellboy II), le conte est toutefois détourné ici par Del Toro afin d'en subvertir la morale habituelle. Le sexe n'est plus un danger mais un acte d'amour, transformatif. Et la métamorphose a toujours été un thème récurrent du cinéma de Guillermo del Toro.

Dans ses premiers films, les protagonistes humains passaient à un état de mort-vivant (immortels, fantômes, vampires) dont ils ne pouvaient se libérer que par le biais de la vengeance. Depuis Hellboy, ce sont davantage les choix que font les protagonistes qui les changent (Hellboy refuse sa destinée de héraut de l'apocalypse puis d'instrument du gouvernement, Ofelia réfute le fascisme, annihilation du choix). Dans le cas présent, la transformation est autre. Et double.
D'un côté, Edith, énième orpheline deltoroienne et encore dans l'âge d'or de l'innocence (la lumière ambrée des scènes à New York, la robe dorée qu'elle porte) mais vite rattrapée par la couleur du sang ("crimson" signifie "pourpre" ou "cramoisi"), de la mort et du dépucelage, passe à l'âge adulte. De l'autre, Thomas Sharpe, héros byronien par excellence et être arrêté dans le temps, mort-vivant, est obsédé par une machine qu'il ne parvient pas à faire fonctionner (rappelant le général franquiste obsédé par la réparation de la montre de son père dans Le Labyrinthe de Pan).
Chacun sort de sa chrysalide un être nouveau. Les papillons, motifs récurrents du film témoignant une fois de plus de la fascination de l'auteur pour les insectes, sont évidemment les symboles de cette métamorphose.

En plus de subvertir le conte de fée, Del Toro en fait de même avec la romance gothique, réintroduisant le fantastique dans un genre qui ne s'en sert que pour le décorum. L'écrivain Ann Radcliffe avait recours au "surnaturel expliqué" pour apporter de la respectabilité au genre. Les héroïnes de romances gothiques se retrouvant souvent en terre inconnue, effrayante et fantastique en apparence mais l'explication intervenait toujours en fin de récit en lieu et place des fantômes attendus.
Les locataires de la maison de Crimson Peak, fondée sur une mine d'argile rouge, passent leur temps à donner les raisons scientifiques expliquant pourquoi cette demeure morte, avec ses blessures béantes, semblent saigner par tous ses pores et pourquoi la neige devient rouge sang mais les spectres du film sont bel et bien réels.
Tout en respectant ses codes, explorant l'enfermement d'une femme au sein d'un espace domestique où elle est sujette à l'autorité patriarcale et aux risques qu'elle encourt si elle ose transgresser ces restrictions, Guillermo del Toro confère une littéralité aux démons qui hantent ses protagonistes, tout autant de figures tragiques.

Plus proche de l'oeuvre de Daphné du Maurier que du film d'horreur classique, Crimson Peak est un film magnifiquement dense, d'une beauté aussi fragile que la flamme d'une bougie prise dans le vent d'une valse.

_________________
UBERLINKS toujours dispo sur OCS et MyCanal!
Image


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 29 Sep 2015, 09:04 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 24 Nov 2007, 21:02
Messages: 27831
Localisation: In the Oniric Quest of the Unknown Kadath
Une petite déception en ce qui me concerne. C'est même sans doute son film que j'aime le moins avec Cronos (enfin celui-ci je m'en rappelle presque plus) et Mimic.

Pour faire court, le film est sublime visuellement. La direction artistique est géniale et que ce soit les décors (et notamment cette incroyable maison en Angleterre) ou les costumes tout est parfaitement cohérent et visuellement puissant. On retrouve cette ambiance de conte gothique vénéneux et fantastique qui ne réinvente rien mais qui le fait avec tellement de passion et de précision que ça imprime immédiatement l'oeil bien plus que par exemple le récent Woman in Black. Il y a ici une vraie personnalité derrière chaque choix et ça se sent. Les références pleuvent entre La chute de la maison Usher, Barbe Bleue, Dracula, Shining...

Cependant je trouve le film assez mou, il met un peu trois plombes à démarrer (jusqu'à l'arrivée en Angleterre en fait) et ce qu'il raconte ne m'a jamais vraiment passionné. Peut-être parce que la promesse du romantisme me semble assez raté. C'est pas son fort à Guillermo les histoires d'amour et force est de constater que là ça fonctionne très moyennement, je trouve qu'il n'arrive jamais à incarner émotionnellement ses personnages ou bien trop peu. A l'image du personnage principal, présenté comme une apprentie romancière avec beaucoup de personnalité, elle s'avère finalement une petite fille un peu transparente, transie d'amour pour son fiancée pourtant super chelou et qui passe le film à subir. Lui, parlons-en c'est un peu pareil il est assez mal défini ce personnage, avec une vraie noirceur d'un côté et une humanité saillante de l'autre. Ça fonctionne pas ou bien trop peu, peu aidé par un Tom Hiddleston que j'ai trouvé assez moyen. Seul le personnage de Jessica Chastain parvient à tirer son épingle du jeu.
C'est dommage du coup parce que la perversité du film s'en trouve un peu amoindri dans ces faiblesses d'écriture
notamment l'histoire d'amour frère/soeur.


Un peu déçu aussi par la gestion du fantastique avec des fantômes qui apparaissent, disparaissent sans vraiment d'impact sur le récit. C'est assez beau après parce que, comme dans L'échine du Diable, ils sont d'une profonde mélancolie et d'une poésie macabre assez géniale mais je m'attendais à plus (notamment lors du climax). Quelques jumpscares un peu faciles aussi dont on aurait très bien pu se passer (d'ailleurs j'ai également trouvé le sound design, du moins pour son penchant horrifique, assez banal).

Bon j'ai l'air de pas avoir aimé du tout alors que c'est quand même un chouette film avec une vraie personnalité notamment la violence bien cash de Del Toro et une multitude de petites idées qui font la différence. La photo est très belle, je trouve le premier plan absolument sublime et il y a plein de choses qui me restent en tête. Mais aussi des défauts assez évidents pour moi. Ceci étant dit, c'est un film que j'aurais du plaisir à revoir d'ici quelques mois.

4/6

_________________
CroqAnimement votre


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 20 Oct 2015, 16:21 
Hors ligne
Garçon-veau
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 08 Juil 2005, 15:48
Messages: 21081
Localisation: FrontierLand
J'ai trouvé ça tout pété.
Après un début intriguant, il ne se passe RIEN, mais alors absolument rien, pendant 2 heures.
On a tout compris au bout des 30 minutes, et le fantastique ne sert à absolument que dalle. Ni à l'histoire, ni au formel (j'ai déjà vu ce genre de créatures 1000 fois), ni même à faire peur - c'est à se demander s'il essaie, on dirait que Del Toro s'en fout mais il balance quand même des jump-scares dans tout son film. L'héroïne est tarte, elle ne pige rien, difficile de s'attacher à elle. La zique est insupportable de classicisme. Je sauve évidemment le décor, sublime, et la photo incroyable. Le reste est un ennui très, très profond. Tout ce qui raconte là sur 2 heures aurait pu être fait en 1h30, et qu'on ne me dise pas "ouais faut poser l'ambiance", c'est bon, c'est chiant là.

Voilà, c'était l'un des derniers cinéastes qui ne m'avait jamais déçu, c'est donc chose faite.

_________________
Netflix les gars, Netflix.


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 20 Oct 2015, 16:51 
Hors ligne
Meilleur Foruméen
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 25 Nov 2005, 00:46
Messages: 85295
Localisation: Fortress of Précarité
Le film souffre un peu des mêmes défauts que Pacific Rim, en fait. Deux films-hommages, deux scénarios au canevas super classique, très premier degré, plus intéressants dans ce qu'ils développent dans la forme et le fond que narrativement. Je peux comprendre qu'on se fasse chier, oui.

_________________
UBERLINKS toujours dispo sur OCS et MyCanal!
Image


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 20 Oct 2015, 17:40 
Hors ligne
Garçon-veau
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 08 Juil 2005, 15:48
Messages: 21081
Localisation: FrontierLand
Oui là pour moi c'est un peu "le film fantastique pour les nuls", franchement.

Bon j'ai pas parlé de la séance au zoo que j'avais eu aussi. Merci les vacances et ces connards d'ados boutonneux qui se croient drôles. Qu'est-ce qu'on peut être CON à 15 ans, putain mais c'est pas possible...

_________________
Netflix les gars, Netflix.


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 20 Oct 2015, 17:41 
Hors ligne
Meilleur Foruméen
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 25 Nov 2005, 00:46
Messages: 85295
Localisation: Fortress of Précarité
C'est parce que le film est davantage une romance gothique qu'un film d'horreur/fantastique.

_________________
UBERLINKS toujours dispo sur OCS et MyCanal!
Image


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 20 Oct 2015, 17:47 
Hors ligne
Garçon-veau
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 08 Juil 2005, 15:48
Messages: 21081
Localisation: FrontierLand
Oui ça j'ai bien compris.
Mais la romance m'a BIEN BIEN ennuyé....... Passé le début (plutôt mignon) puis la découverte du manoir, plouf.

Vas-y je veux un Hellboy 3 maintenant, ça suffit les conneries.

_________________
Netflix les gars, Netflix.


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 21 Oct 2015, 01:13 
Hors ligne
Putain, sérieux mec
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 24 Juin 2009, 12:09
Messages: 5575
Art Core a écrit:
Une petite déception en ce qui me concerne. C'est même sans doute son film que j'aime le moins avec Cronos (enfin celui-ci je m'en rappelle presque plus) et Mimic.

Pour faire court, le film est sublime visuellement. La direction artistique est géniale et que ce soit les décors (et notamment cette incroyable maison en Angleterre) ou les costumes tout est parfaitement cohérent et visuellement puissant. On retrouve cette ambiance de conte gothique vénéneux et fantastique qui ne réinvente rien mais qui le fait avec tellement de passion et de précision que ça imprime immédiatement l'oeil bien plus que par exemple le récent Woman in Black. Il y a ici une vraie personnalité derrière chaque choix et ça se sent. Les références pleuvent entre La chute de la maison Usher, Barbe Bleue, Dracula, Shining...

Cependant je trouve le film assez mou, il met un peu trois plombes à démarrer (jusqu'à l'arrivée en Angleterre en fait) et ce qu'il raconte ne m'a jamais vraiment passionné. Peut-être parce que la promesse du romantisme me semble assez raté. C'est pas son fort à Guillermo les histoires d'amour et force est de constater que là ça fonctionne très moyennement, je trouve qu'il n'arrive jamais à incarner émotionnellement ses personnages ou bien trop peu. A l'image du personnage principal, présenté comme une apprentie romancière avec beaucoup de personnalité, elle s'avère finalement une petite fille un peu transparente, transie d'amour pour son fiancée pourtant super chelou et qui passe le film à subir. Lui, parlons-en c'est un peu pareil il est assez mal défini ce personnage, avec une vraie noirceur d'un côté et une humanité saillante de l'autre. Ça fonctionne pas ou bien trop peu, peu aidé par un Tom Hiddleston que j'ai trouvé assez moyen. Seul le personnage de Jessica Chastain parvient à tirer son épingle du jeu.
C'est dommage du coup parce que la perversité du film s'en trouve un peu amoindri dans ces faiblesses d'écriture
notamment l'histoire d'amour frère/soeur.


Un peu déçu aussi par la gestion du fantastique avec des fantômes qui apparaissent, disparaissent sans vraiment d'impact sur le récit. C'est assez beau après parce que, comme dans L'échine du Diable, ils sont d'une profonde mélancolie et d'une poésie macabre assez géniale mais je m'attendais à plus (notamment lors du climax). Quelques jumpscares un peu faciles aussi dont on aurait très bien pu se passer (d'ailleurs j'ai également trouvé le sound design, du moins pour son penchant horrifique, assez banal).

Bon j'ai l'air de pas avoir aimé du tout alors que c'est quand même un chouette film avec une vraie personnalité notamment la violence bien cash de Del Toro et une multitude de petites idées qui font la différence. La photo est très belle, je trouve le premier plan absolument sublime et il y a plein de choses qui me restent en tête. Mais aussi des défauts assez évidents pour moi. Ceci étant dit, c'est un film que j'aurais du plaisir à revoir d'ici quelques mois.

4/6


Je suis d'accord avec chacun de tes mots, vraiment.

Et la première apparition est la plus puissante à mon avis.

En fait, j'aime le fait que ce ne soit pas une histoire de fantômes mais une histoire avec des fantômes, mais je trouve sa vision de l'amour trop naïve du coup. Ca n'a rien de Wuthering Heights ou d'autres romans qu'il prend en modèle, et au cinéma, ça souffre CLAIREMENT de passer après Gone Girl.

_________________
Image


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 21 Oct 2015, 01:23 
Hors ligne
Meilleur Foruméen
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 25 Nov 2005, 00:46
Messages: 85295
Localisation: Fortress of Précarité
Je vois pas le rapport.

_________________
UBERLINKS toujours dispo sur OCS et MyCanal!
Image


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 21 Oct 2015, 01:31 
Hors ligne
Putain, sérieux mec
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 24 Juin 2009, 12:09
Messages: 5575
C'est un truc que je me suis dit en fait, en sortant du film, parce qu'au départ j'ai pensé à Gone Girl pour le plan similaire au début et à la fin, la voix off, etc. Puis j'ai extrapolé l'idée dans ma tête en me disant que c'est deux films qui parlent de l'aspect destructeur de l'amour, mais que l'un est beaucoup plus simpliste alors que c'est un film qui est censé être une romance justement. La vision de l'amour chez Del Toro m'aurait sûrement plue plus jeune, mais là, ça m'a rien fait, c'était un cliché.

_________________
Image


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 21 Oct 2015, 01:39 
Hors ligne
Putain, sérieux mec
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 24 Juin 2009, 12:09
Messages: 5575
Image


et ça

Image

_________________
Image


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 21 Oct 2015, 01:44 
Hors ligne
Meilleur Foruméen
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 25 Nov 2005, 00:46
Messages: 85295
Localisation: Fortress of Précarité
Mouais.

_________________
UBERLINKS toujours dispo sur OCS et MyCanal!
Image


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 25 Oct 2015, 18:02 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 04 Juil 2005, 17:56
Messages: 8544
Localisation: Caché avec Charlie
Question pour les gens qui ont vu le film:

Le nom sur le livre à la film, c'est Cushing ou c'est Sharpe?


Pas moyen de me souvenir...


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 31 Oct 2015, 00:12 
Hors ligne
Expert

Inscription: 25 Sep 2012, 15:31
Messages: 2130
Bien aimé, la critique de FF est assez complète. On pense au Temps de L'Innocence en effet, à Henry James qui a raconté ces histoires d'amour entre une jeune américaine naïve et un ténébreux européen (Portrait de Femme). Bon dans le film de Scorsese, on ne voit jamais de robes aussi lourdes qu'ici. Del Toro surcharge tout, c'est kitsch, mais la direction artistique est très réussie dans le genre.
Si on m'avait dit que c'était une version de
Barbe Bleue
, je n'aurais pas trouvé ça aussi prenant, le climax s'éternise un peu comme souvent mais au moins le film est drôle. La carrière d'argile a non seulement une couleur de sang mais une couleur de rouille, le film insiste beaucoup sur cette notion de pourriture évidemment qui fait penser à Poe. C'est une très jolie idée visuellement. Comme le coup des appels d'air des cheminées. Le coup du chien. Le coup du fauteuil roulant. Je trouve que le film fourmille d'idées de ce genre et c'est tout à son honneur. Le lavabo dans le club du père est joli et a une vraie existence. Del Toro a plusieurs as dans sa manche.
l'apparition finale de Sharpe est assez belle

J'aime la reconstitution historique, le fait qu'on soit dans un monde encore entre l'éclairage à la bougie et l'éclairage électrique, l'ascenseur, le coup de la machine à collecter l'argile, que les serviteurs soient noirs, le langage qui se veut châtié. Le coup du kamasutra dans les pages du livre. Le fait qu'entendre "fuck" une fois dans le métrage donne beaucoup plus de poids au mot. Non, les idées ne manquent pas.
Bizarrement, la meilleure scène du film est celle
où le mec est censé briser le coeur de la nana. Le moment où il joue le rôle qui lui est donné par le père est le moment où il semble le plus sincère, où il l'est sans doute
. Il y a une intensité dedans qui la sort du lot d'après moi. Comme la scène avec le père avant "vous vous répétez" qui trouve un écho à la fin dans le "I heard you the first time".
Dans le genre idée, par exemple, la digression sur la photographie avec le médecin qui n'a pas d'intérêt narratif mais contribue à donner du cachet au film. C'est mon premier del Toro. Bravo à lui.
L'héroïne est conne comme un manche, mais sans doute comme Bercot dans Mon Roi.

4/6


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 31 Oct 2015, 20:40 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 16 Aoû 2012, 12:19
Messages: 1663
Mon avis se trouve entre FF et Artcore en fait.

Je suis totalement conquis par ce portrait de l'Amérique, jeune et pleine de promesses, en opposition à cette Angleterre agonisante. C'est magnifiquement retranscrit à l'image et dans l'histoire.
(l'inceste et le désir de mort de la soeur)

Mais je reste assez déçu par le traitement de l'héroine. Passé la moitié du film elle devient un simple outil du scénario. Tout ce qui l'a characterisait est soudainement oublié.
(Elle écrit des histoires fantastiques, elle a perdu sa mère, elle est effrontée, etc ...)
Ducoup je trouve que la romance ne prend pas vraiment, même s'il reste de belles scènes.
(La scène à l'hôtel quand elle lui dit qu'il faut qu'il arrête de regarder vers le passé, qu'elle ne s'y trouve pas
On s'attache beaucoup plus à Sharpe vers la fin ( le vrai personnage tragique en fait) mais il reste un ventre mou au milieu un peu long il est vrai.
Je comprends que l'on puisse trouver ça chiant.

Reste la patte visuelle magnifique de Del Toro et son traitement du fantastique encore une fois vraiment classe.
Je regrette certains jumpscares quand même et je doit admettre avoir attendu tout le long que la poésie éclatte d'une maniere ou d'une autre, mais ça n'arrive jamais vraiment.
On éfleure de beau moments
(le fantôme de Sharpe devant sa machine qui finalement fonctionne, la confrontation finale avec sa soeur)
qui sont constamment tiédit par ce personnage principal qui s'amollit au fur et à mesure.

Je donne l'impression de ne pas avoir aimé mais ça n'est pas le cas. La mise en scène est vraiment dense et au top. L'image est en permanence mangnifique.
À noter la quasi absence de CGI. La maison hantée est en dure et les fantômes sont joués par des acteurs simplement transparents (superbe idée).

Tom Hiddleston est parfait. C'est Charlie Hunnam qui encore une fois est tout fade.

4,5/6 à tendance 5/6.


Haut
 Profil  
 
Afficher les messages postés depuis:  Trier par  
Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 23 messages ]  Aller à la page 1, 2  Suivante

Heures au format UTC + 1 heure


Articles en relation
 Sujets   Auteur   Réponses   Vus   Dernier message 
Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Mimic (Guillermo del Toro - 1997)

F-des-Bois

7

2335

07 Mar 2021, 15:57

Castorp Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Hellboy (Guillermo del Toro - 2004)

[ Aller à la pageAller à la page: 1, 2, 3 ]

Zad

36

4155

27 Déc 2008, 16:45

Zaphod Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Pacific Rim (Guillermo del Toro, 2013)

[ Aller à la pageAller à la page: 1 ... 23, 24, 25 ]

Mufti

371

26284

07 Juin 2014, 09:21

Karloff Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. La Forme de l'eau (Guillermo del Toro, 2017)

[ Aller à la pageAller à la page: 1, 2, 3, 4 ]

Film Freak

45

5821

02 Avr 2018, 00:18

Massinfect Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Cronos (Guillermo del Toro, 1993)

[ Aller à la pageAller à la page: 1, 2 ]

Film Freak

24

3127

06 Déc 2005, 11:02

Jericho Cane Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Le Labyrinthe de Pan (Guillermo Del Toro - 2006)

[ Aller à la pageAller à la page: 1 ... 5, 6, 7 ]

Blissfully

90

10480

20 Juil 2008, 20:08

Vintage Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Nightmare Alley (Guillermo del Toro, 2021)

[ Aller à la pageAller à la page: 1, 2 ]

Film Freak

24

2044

04 Avr 2022, 10:25

Art Core Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Hellboy II : The Golden Army (Guillermo Del Toro, 2008)

[ Aller à la pageAller à la page: 1 ... 12, 13, 14 ]

David Swinton

196

17649

06 Jan 2009, 23:34

Zaphod Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Pinocchio (Guillermo del Toro, Mark Gustafson, 2022)

Film Freak

14

879

20 Déc 2022, 18:23

Karloff Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. El Habitante (Guillermo Amoedo, 2017)

Film Freak

2

971

03 Fév 2018, 16:36

Film Freak Voir le dernier message

 


Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 22 invités


Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets
Vous ne pouvez pas éditer vos messages
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages

Rechercher:
Aller à:  
Powered by phpBB® Forum Software © phpBB Group
Traduction par: phpBB-fr.com
phpBB SEO
Hébergement mutualisé : Avenue Du Web